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CONFLIT D’INTERET POTENTIEL AU SEIN DE MOODYS

Nombre de critiques ont été faites quant au manque d’indépendance des trois principales agences de notations que sont Moodys, Standards and Poors, ainsi que Fitch : Chargées de noter les sociétés du secteur privé ou public, les Etats (notation souveraine) ainsi que les opérations, elles sont rémunérées par  … les personnes qu’elles sont chargées d’évaluer. Ce qui peut se traduire par un manque d’indépendance, n’osant mal noter des clients. Autre critique faite, le fait que ces agences de notations n’ont guère vues venir les crises ainsi que les faillites. Ainsi de Lehman Brothers, notée A1 par Moodys en mars 2008, donc quelques mois avant que la firme ne fasse faillite.

 

Une autre critique peut leur être faite, qui n’a guère attirée l’attention : il ne faut pas oublier que les agences de notations sont avant tout des sociétés. Par conséquent soumises à un actionnariat. Souvent à des cotations en Bourse- Moodys et Standards and Poors sont côtées à la Bourse de New York. Quid des cas ou l’agence de notation est chargée de noter un de ses actionnaires ? Cette question n’est pas incongrue, tant elle soulève ici un problème clair de conflit d’intérêt. Tel est pourtant le cas de Moodys. L’agence de notation US, comme elle l’indique publiquement, sur son site, dans un communiqué en date de mai 2008, est détenue par Moodys Corporation. Cette dernière entité a elle-même parmi son actionnariat le fonds d’investissement Berkshire Hathaway Inc, à hauteur de 13%. Or, Berkshire fait partie des sociétés notées par Moodys, depuis au moins 1999, et qui l’est toujours (selon un communiqué de Moodys du 10.08.2011, Berkshire Hathaway Inc était notée Aa2).

 

Berkshire n’est pas une inconnue : ce fonds est la propriété de Warren Buffett. Selon les dernières informations, Berkshire est toujours détentrice d’actions de MOODYS, comme le montre le document côté SC 13G/A du 14 février 2011, numéro 005-55475 11609285 disponible sur le site de la SEC.

Un autre problème était apparu, quelques mois auparavant, quant à l’indépendance de Moodys et de Warren Buffett, cette fois à l’ égard de la Présidence des Etats-Unis : Moodys ne s’est jamais empressée de dégrader la note souveraine des Etats-Unis, maintenue à AAA.

 

Le communiqué de MOODYS en date du 02/08/2011, qui explique cette décision, est particulièrement étonnant à cet égard : si le communiqué paraît indiquer la satisfaction devant un plan de réductions des dépenses publiques de 917 milliards de dollars sur la prochaine décennie, la première phrase du communiqué ne peut que laisser perplexe : « Moody's Investors Service has confirmed the Aaa government bond rating of the United States following the raising of the statutory debt limit on August 2. The rating outlook is now negative. ». Si l’on comprend cette phrase, AAA est maintenu suite au fait que le gouvernement US a décidé de relever le plafond de la dette, donc qu’il peut avoir une dette plus importante ! Alors que une telle mesure devrait, au contraire, inquiéter, la dette publique US s’élevant à près de 93% du PIB pour 2010 contre près de 70% en 2008.

 

Une des raisons invoquées est le fait que l’agence de notation, tout comme ces consoeurs, n’ose guère dégrader la note souveraine US. Standards and Poors l’a fait, mais avec des pincettes, en dégrandant la note d’un cran seulement. Une autre raison possible ne serait-elle pas le fait que Warren Buffett, actionnaire de Moodys, est également un proche de l’actuelle administration US, au pouvoir depuis 2008 ? La question, en tout cas, mérite d’être posée. 

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