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Thématique: WMD

  • Le site nucléaire iranien de Fordou-2009

    Le 25 septembre 2009, lors du sommet du G20 à Pittsburg (Etats-Unis),  Barack Obama, Nicolas Sarkozy et David Cameron dénoncèrent conjointement l’existence d’une installation secrète à Fordou, Iran, soupçonnée de participer au programme nucléaire iranien. Tel qu’il ressort d’informations dévoilées par la presse, ainsi que des confidences d’anciens des services de renseignements, cette installation était surveillée depuis un certain temps par plusieurs services de renseignements.

    Les services de renseignements de plusieurs pays, dont les américains, les britanniques, les français, les israéliens, et les allemands, travaillent depuis de très nombreuses années au suivi des programmes nucléaires et balistiques iraniens. En août 2002, le « Conseil national de la résistance iranienne » rend public l’existence du site de Natanz, destiné à la recherche nucléaire. Depuis 2003, l’Agence Internationale de l’énergie atomique effectue des inspections sur les différents sites iraniens soupçonnés de prendre part au programme nucléaire iranien, dont Natanz. Avec le soutien de plusieurs services secrets occidentaux. Comme l’indique le rapport Butler rendu en 2004 dans son passage consacré à l’Iran, « La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni travaillent ensemble pour soutenir l’AIEA dans ses activités ».  

    La commission Silberman se penchera également sur le problème de la collecte du renseignement sur les problématiques ADM. L’Iran y est abordé, mais cette partie est intégralement classifiée. Toutefois, le rapport indique dans ses annexes que, en 1999, une délégation iranienne était en Somalie pour discuter de la possibilité d’extraire de l’uranium d’une mine somalienne. De plus, comme le note le rapport, « la communauté américaine du renseignement a fréquemment admis qu’elle manquait de réponses », par exemple dans le cas du programme nucléaire iranien.

     

    DECOUVERTE DU SITE DE FORDOU

    Selon un article du Nouvel Observateur de décembre 2010, c’est dès 2003 que les photos-interprètes de la DGSE, grâce aux clichés pris par le satellite Helios, détectent les premiers travaux sur le site de Natanz, mais sans pouvoir dire précisément de quoi il s’agit. Les différents services de renseignements alliés, dont la CIA, le SIS britannique et le Mossad israélien, sont informés. C’est ce dernier service qui aurait réussi à recruter une « taupe » au cœur du dispositif, et qui aurait fourni des photographies de l’intérieur du site. Les services, toujours selon l’article, hésitaient encore, ce qui signifie qu’ils ne disposaient pas de suffisamment d’éléments probants.

    C’est un autre service (peut être le SIS britannique) qui aurait fourni, en 2007 des informations beaucoup plus probantes : la liste des commandes passées pour les tunnels du site de Natanz. Ces informations proviennent d’une source, non identifiée. Un autre article du Nouvel Observateur, daté de décembre 2012, sous-entend que la source était un walk-in, une personne qui a contactée d’elle-même un service secret étranger.

    La CIA aurait elle aussi disposée d’une source, qui aurait transmis des informations quant au site de Fordou : Shahram Amiri, chercheur à l’Université de technologie Malek Ashtar, aurait transmis des informations sur l’installation de Fordou, avant de faire défection en avril 2009 en Arabie Saoudite. La date de son recrutement n’est pas indiquée, mais selon le New York Times, ses informations auraient eues un fort impact sur le National Intelligence Estimate de 2007.

    Le doute n’était plus permis : le site secret- l’AIEA n’en avait pas été informée- était destiné à participer au programme nucléaire iranien. La date exacte de la fourniture des informations, par la source (du SIS ?) n’est pas indiquée, pas plus que la date ou les analystes des différents services ont rendus leurs conclusions. Dans ses mémoires, Michaël Hayden, alors directeur de la CIA, indique dans ses mémoires que son service travaillait sur le site « bien avant qu’il ait un statut opérationnel, et bien avant que les iraniens ne sachent que nous savions »

    Pourtant, en novembre 2007, le National Intelligence Council (Conseil national du renseignement) des Etats-Unis termine un National Intelligence Estimate de 140 pages (Selon Michaël Hayden) intitulé « Iran : Nuclear Intentions and Capabilities ».  2 pages (les conclusions, dites « Key points ») sont déclassifiées, et rendues publiques. Ce document indique : « We assess with moderate confidence that Iran probably would use covert facilities—rather than its declared nuclear sites ». Les informations pourtant obtenues par un des services (le SIS ?) étaient pourtant extrêmement claires quant au site de Fordow. A moins que le Nouvel Observateur ne se trompe quant à la date ou les services de renseignements en soient arrivés à la conclusion de l’utilisation à des fins nucléaires du site…

     

    LE SITE DE FORDOU AU GRAND JOUR

    Michaël Hayden indique dans ses mémoires que « quand les iraniens ont finalement suspecté que nous travaillions sur Fordou, ils envoyèrent une lettre aux inspecteurs nucléaires de l’ONU à Vienne » (AIEA). Ce qui est exact : l’AIEA est informée de l’existence du site de Fordou par une lettre des autorités iraniennes en date du 21 septembre 2009. Les articles du Nouvel observateur se montrent plus précis : la taupe du renseignement britannique aurait été interpellée par les services secrets iraniens au début de l’été 2009. Logiquement, les iraniens ont alors compris que le site de Fordou avait été découvert.

    Les autorités iraniennes affirmeront alors que le site n’était pas destiné à l’armement nucléaire, mais qu’il devait être maintenu secret pour éviter les bombardements américains et israéliens. Tel qu’il ressort du rapport du 16 novembre 2009 du directeur général de l’AIEA, les iraniens indiquent dans leur lettre que l’installation de Fordou est une « nouvelle installation pilote d’enrichissement de combustible (jusqu’à 5% d’enrichissement) ».

    Enfin, un dernier point : pourquoi le National Intelligence Estimate indique t-il que, en 2003, l’Iran aurait « stoppé » son programme nucléaire ? Une hypothèse : l’Iran aurait tout stoppé, ou ralenti, étant donné que le site de Natanz avait été découvert. Ne restait plus, pour les iraniens, qu’à construire un autre site, plus discret. Celui de Fordou. Malheureusement pour eux, Fordou était dans le collimateur depuis un certain temps… Un indice pourrait aller en ce sens : selon le rapport du directeur général de l’AIEA du 11 novembre 2011, l’Iran transmet en juin 2011 à l’AIEA un QRD (Questionnaire concernant les Renseignements Descriptifs) indiquant que le site de Fordou (appelé dans les documents de l’AIEA « IEFC » pour Installation d’enrichissement du combustible de Fordou) « avait pour but déclaré de produire de l’UF6 enrichi jusqu’à 20 % en 235U et de mener des travaux de R-D […] initialement cette production se déroulerait dans deux ensembles de deux cascades interconnectées, et que chacune de ces cascades contiendrait 174 centrifugeuses. L’Iran aurait décidé de « tripler sa capacité (de production) », après quoi il arrêterait la « production de combustible enrichi à 20 % » à Natanz ».

     

    Est-ce la fin du programme nucléaire militaire iranien ? En tout cas, le ton des rapports de l’AIEA sur le nucléaire iranien a changé du tout au tout : si auparavant était notée l’absence de coopération des iraniens sur un certain nombre de points-clés, les derniers rapports notent au contraire l’entière satisfaction de l’Agence internationale.

     

    SOURCES

    « La guerre secrète contre le programme nucléaire iranien ». 5 décembre 2010. Le Nouvel Observateur.

    « 2012 autour du monde (2/5) Iran : la cible s'appelle Fordow ». 25 décembre 2012. Le Nouvel Observateur.

    «Return to an Address of the Honourable the House of Commons dated 14th July 2004 for the Review of Intelligence on Weapons of Mass Destruction. Report of a Committee of Privy Counsellors ». Chairman : The Rt Hon The Lord Butler of Brockwell KG CGB CVO », dit Rapport Butler

     « The Commission on the Intelligence Capabilities of the United States Regarding Weapons of Mass Destruction. Report to the President of the United States », dite « Commission Silberman ». 31 mars 2005.

    « Playing to the edge. American intelligence in the age of terror ». Michael V.Hayden. Editions Penguin Press. 2016.

    « The iran wars. Spy games, bank battles, and the secret deals that reshaped the Middle East ». Jay Solomon. 2016. Editions Random House. Pages 131,186 et 193.

    « U.S. says scientist aided C.I.A. while still in Iran ». New York Times, 15 juillet 2010.

    « Statements By President Obama French President Sarkozy And British Prime Minister Brown On Iranian Nuclear Facility ». 25 septembre 2009. White House, USA.

    Rapport du directeur général de l’AIEA du 16 novembre 2009

    Rapport du directeur général de l’AIEA du 11 novembre 2011

  • L'attaque à l'arme chimique en Syrie du 21 août 2013: analyse des rapports déclassifiés US-UK-France

    L’auteur du présent blog revient sur l’attaque chimique commise dans les faubourgs de Damas le 21 août 2013, dans le contexte de la guerre civile syrienne, via un prisme. L’analyse des rapports déclassifiés publiés par la France, la Grande-Bretagne, et les Etats-Unis quant à leur contenu.

    Car pour les trois pays cités (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis), la conclusion est unanime : l’attaque du 21 août 2013 a bien été menée par le régime syrien, et non par l’opposition. Toutefois, les preuves manquent, à moins que les services de renseignements ne détiennent des éléments qui ne peuvent être déclassifiés, par crainte de compromettre des sources.

    Si les activités des services français de renseignements en Syrie ne sont pas connues- Secret Défense oblige- il convient de noter que la DGSE disposait d’une antenne à Damas, et ce jusqu’à la fermeture de l’ambassade de France. Tout comme la CIA et le MI6 britannique. Il est très probable que la Syrie soit, à présent, suivie depuis les pays implantés autour (Jordanie, Liban, Turquie, Irak).

    Les autorités françaises rendent public le 2 septembre 2013 un document consacré à l’attaque chimique survenue le 21 août 2013 dans la banlieue de Damas, intitulé « Synthèse nationale du renseignement déclassifié ». Premier constat, ce document de 9 pages, est basé sur « des sources propres françaises »- donc ne venant pas d’informations provenant des autres services de renseignements. Depuis de nombreuses années, comme l’indique le document, les services français travaillent sur le programme d’armes chimiques syrien.

    Ce document revient longuement sur le programme d’armes chimiques syriennes, sa composition (ypérites, VX, sarin), les vecteurs utilisés (missiles SCUD C et CUD B, missiles M600, SS21, bombes aériennes, roquettes d’artilleries de 302 et 320 millimètres), la chaîne de commandement, et le Centre d’Etudes et de Recherche Scientifique syrien, chargé de la production et du remplissage des munitions chimiques. Le document note également que « de nouveaux modes de dispersion sont à l’étude » depuis plusieurs années.

    La Synthèse démontre l’existence, et les différentes composantes, du programme d’armes chimiques syriennes, et développe minutieusement les indices allant dans le sens d’une attaque commanditée par le régime :

    • L’attaque combinée du 21 août 2013 répond à un schéma tactique […] cohérent avec la doctrine d’emploi des forces syriennes.
    • Des renseignements crédibles, provenant de « plusieurs partenaires », font état de préparatifs spécifiques les jours précédents le 21 août.

    Les « partenaires » ne sont pas mentionnés, mais le communiqué de la Maison-Blanche du 30 août 2013 paraît se baser sur les mêmes informations, quand il indique que « The body of information used to make this assessment includes intelligence pertaining to the regime’s preparations for this attack ». Au moins un des services « partenaires » du renseignement français paraît être, au moins, leur homologue américain : le communiqué américain indique plus loin que « durant les trois jours avant l’attaque, nous avons recueillis un flux de données humaines, de renseignement géospatial et par signaux révélant des activités du régime que nous évaluons comme étant associées à des préparations pour une attaque par armes chimiques ».

    Toutefois, gros point faible de la démonstration, le document n’apporte pas de preuves directes quant à l’implication du pouvoir syrien dans l’attaque. Dans un autre cas d’attaque chimique, les éléments sont plus précis : un hélicoptère syrien survolant la localité de Saraqeb le 29 avril 2013 aurait largué « de petites munitions diffusant une fumée blanche », avec pour résultat l’intoxication d’une vingtaine de personnes. Selon la Synthèse, l’analyse aurait confirmé l’emploi de sarin.

    Le 29 août 2013, les autorités britanniques publient un rapport sous la signature du responsable du Joint Intelligence Committee Jonathan Day. Là aussi, le document ne contient pas de preuves irréfutables, indiquant que l’assertion du régime (l’attaque aurait été commise par l’opposition armée syrienne) ne tient pas : il n’y a pas d’information crédible ou d’autres preuves allant en ce sens ; les services britanniques ont un nombre « limité » mais « croissant » d’informations soutenant le jugement d’une attaque commise par le régime. Ces éléments n’ont pas été rendus publics.

    Le 30 août 2013, c’est la Maison-Blanche qui rend public un communiqué. Le langage du document (« nous estimons », « nous savons ») semble indiquer que le communiqué se base sur un document rédigé par les services américains de renseignements. L’hypothèse évoquée par le régime syrien d’une attaque menée par l’opposition est rejetée, comme dans le document britannique, étant qualifiée de « hautement improbable » : les sources des services américains dans la zone de Damas n’ont détectées aucune indication, dans les jours avant l’attaque, que l’opposition planifierait une attaque chimique ; de plus, l’opposition syrienne n’aurait pas la capacité pour fabriquer les vidéos, les informations, ainsi que les symptômes détectées par le personnel médical.

     

    Par conséquent, les synthèses des services français, britanniques et américains se basent principalement sur deux éléments : les capacités du régime syrien dans le domaine des armes chimiques ; et les indices, voire les preuves à contrario (l’opposition syrienne n’a pas les capacités de mener une telle attaque), mais pas de preuves directes. Toutefois, le communiqué américain contient une information qui relierait le régime syrien à l’attaque : les services américains (La NSA sans doute) auraient intercepté les communications d’un haut responsable syrien « familier avec l’offensive » qui aurait confirmé que les armes chimiques avaient été utilisées par le régime le 21 août.

    Sources utilisées :

    • Synthèse nationale de renseignement déclassifié. Programme chimique syrien. Cas d’emploi passés d’agents chimiques par le régime. Attaque chimique conduite par le régime le 21 août 2013. Publié le 2 septembre 2013.
    • Lettre du « chairman of the Joint Intelligence Committee ». 29 août 2013.
    • S. Goverment Assessment of the Syrian Government’s Use of Chemical Weapons on August 21.2013. 30 août 2013.
  • L' exploitation des informations de CURVEBALL par la communauté du renseignement britannique

    Les médias ainsi que nombre d' ouvrages ont évoqués à de très nombreuses reprises les informations transmises par un transfuge irakien, nom de code CURVEBALL, et l' importance de ces informations, pour les autorités US, dans le cadre de la guerre de 2003. Mais quand est publié le rapport Butler1, qui analyse le travail du Renseignement britannique sur la question des armes de destruction massives, une seule partie est retenue: Plusieurs informateurs du SIS sur l' Irak étaient défectueux. Et tant pis si le rapport évoque aussi la Libye, l' Iran, ou les tentatives de groupes terroristes de se procurer des ADM! Cela n'est que accessoire. La presse britannique ne verra pas une autre pépite contenue dans ce rapport. Il est vrai que l' information n' a fuitée que quelques années plus tard, Outre-Atlantique, mais personne dans la communauté journalistique ne paraît avoir fait le rapprochement pourtant évident à la lecture du rapport Butler: CURVEBALL, cette source qui fit tant de dégâts au sein de la CIA, puisque elle servit à la démonstration de Colin Powell à l' ONU, avait été aussi abondamment utilisée par le Secret Intelligence Service!

    Ce document vise à l' analyse,dans le cadre du conflit irakien, du « jeu » d' un acteur auquel on prête moins d' attention que son homologue Outre-Atlantique: la Grande-Bretagne. Foin de sensationnalisme, le but sera d' exposer les contradictions, d' indiquer les questions restées sans réponse, et ce en se basant sur des sources disponibles au public: Les analyses du JIC; le Rapport Butler; le « Comprehensive report of the Special Advisor to the DCI on Iraq's WMD », plus connu sous le nom de rapport Duelfer, et les mémoires de Georges Tenet pour n'en citer que quelques unes. Sera rappelé le fonctionnement de la communauté britannique du renseignement;comment furent prises en compte les informations de CURVEBALL et l' évaluation de ces informations, ainsi que sa crédibilité; les ratées, contradictions, et les dégâts causés.

     

    PRÉSENTATION DE LA COMMUNAUTÉ BRITANNIQUE DU RENSEIGNEMENT.

    La communauté britannique du renseignement comprend les services suivants:

    En premier lieu, le Secret Intelligence Service, appelé aussi SIS ou sous son nom antérieur, MI6. Le SIS est chargé de la collecte du renseignement hors du Royaume-Uni, et ce par le biais d'officiers traitants, déployés sous couverture diplomatique dans les ambassades de Sa Majesté, aussi bien à Paris que Amman, ou New York, Buenos Aires, Kuala Lumpur etc.. . Le SIS entretient aussi des contacts,plus ou moins étroits, avec nombre de services secrets. On retiendra ici les services secrets australiens, dont ils ont contribués, avec le MI5, à la formation au tout début des années 50, mais aussi US, allemands, ou jordaniens, pour n' en citer que quelques uns. Le SIS opère aussi à l' étranger en envoyant des officiers sous une couverture commerciale, ou journalistique. Enfin, il peut travailler sur le territoire du Royaume même, par exemple pour collecter des informations sur l' IRA (particulièrement dans les années 70) ou recruter des citoyens étrangers. Dans ce but, des sections conjointes MI5/MI6 avaient été créées durant la guerre froide, ciblant le Moyen-Orient, la Chine et l' URSS.

    Le Security Service, appelé aussi MI5, est le service chargé de la sécurité du Royaume, et ce par son travail de collecte du renseignement. Les principales priorités du MI5 ont fortement évoluées au fil des années: l' espionnage allemand durant la seconde guerre; les espions du Pacte de Varsovie durant la Guerre Froide, concurremment, à partir du début des années 70, avec la surveillance de la « subversion intérieure », puis le terrorisme, irlandais (IRA, INLA etc..) et aujourd'hui international. Le MI5 se base sur ces officiers au QG, dans les bureaux régionaux, ainsi que sur ces représentants dans les ambassades du Royaume-Uni à l' étranger, qui ont pour mission la sécurité de l' ambassade, et parfois aussi le contact avec les services secrets du pays d' accueil. Il ne peut procéder lui-même à des interpellations, n' ayant pas de pouvoir de police judiciaire, et doit faire appel pour cela aux forces de Police locale, à la Special Branch jusqu' à sa disparition il y a quelques années, ou le SO 13 (Antiterrorisme).

    Cette communauté est complétée par le DIS, Defense Intelligence Service, chargé du Renseignement militaire, et le National Criminal Intelligence Service (NCIS), chargé de la lutte contre la criminalité organisée, qui sera incorporé dans le SOCA (Serious Organised Crime Agency) en 2007.

    Enfin, la coordination de ces différents services relève du Joint Intelligence Committee (JIC), qui est aussi chargé de synthétiser les informations provenant des différents services dans des rapports (Assessments). Les différents services de la communauté britannique du renseignement y détachent leurs représentants pour assurer le fonctionnement permanent du JIC. Par exemple,le responsable de la coordination du renseignement du JIC de 2002 à 2005 était un ancien chef de station du SIS.

     

    IDENTIFICATION.

    Comme indiqué plus haut, c'est la lecture du Rapport Butler qui permit de découvrir l' importance des informations de Curveball dans les rapports du Joint Intelligence Committee: Selon ce document, à compter de avril 2000, une source nouvelle apparaît pour le Secret Intelligence Service, source dont les informations sont transmises par un « Service de liaison ». Les informations transmises par cet « asset » concernent un domaine: L' utilisation de laboratoires mobiles pour la production d' armes biologiques en Irak.

     

    Or, comme l' indique George Tenet, les informations venant de CURVEBALL, qui était débriéfé par le BND, auraient été transmises à deux autres services de renseignements. Bob Droggin, dans son ouvrage « CURVEBALL », indique que un de ces services fut le MI-6, le Renseignement extérieur britannique.

     

    Le débriefing de CURVEBALL par le BND2 commença fin 1999-début 2000. Les informations que CURVEBALL livre? L' utilisation de laboratoires mobiles par le régime de Saddam Hussein, dans le but de produire des armes biologiques. Le BND allemand? Un service avec lequel les britanniques coopèrent,justement,un service « ami ». Les informations de CURVEBALL? Discréditées « après coup » officiellement, ce qui est le cas y compris pour l' informateur du Service de liaison, selon le rapport. La boucle est par conséquent bouclée.

     

    En revanche, il n'est pas indiqué si les rapports étaient transmis au chef de station du Secret Intelligence Service à Berlin, ou si ce fut Gunter Haendly, alors Chef de station du BND à Londres, qui les apporta au QG du SIS3.

     

    Concernant la source elle-même, Richard Dearlove indiquera à la Commission Butler que Vauxhall Cross a pu vérifier que cette source avait bien travaillée à l' endroit ou il aurait pu avoir accès aux informations que CURVEBALL affirmait détenir. Il n'est pas indiqué si le SIS est arrivé à cette certitude avant, ou après la guerre.

     

    INFORMATIONS FOURNIES PAR CURVEBALL ET UTILISÉES PAR LE SECRET INTELLIGENCE SERVICE.

     

    Le rapport final de l' UNSCOM de janvier 1999 indiquait que « l'Irak a autrefois étudiée l' utilisation de laboratoires mobiles pour la production d' agents biologiques ». CURVEBALL remplacera cette éventualité par des certitudes.

    La première référence aux informations provenant de la « liaison source » apparaît dans le rapport du JIC du 19.04.2000. Le rapport Butler indique que les informations ont été reçues quelques jours auparavant. C'est aussi la première fois que les britanniques évoquent l' utilisation par l' Irak de laboratoires mobiles pour la fabrication d' armes biologiques. Le rapport indique que « l'Irak semble étudier l' utilisation de laboratoires mobiles (..) et a commencée la production dans des laboratoires mobiles » d' agents biologiques.

    La prudence est de mise, l' information est estimée « techniquement possible », étant donné que l' Irak est considérée comme ayant suffisamment d' expertise, d' équipements et de matériel pour produire des armes biologiques (JIC 19.04.2000) mais ces renseignements sont basés sur une seule source (Ici, JIC report du 15.03.2002).

    Notons que si le SIS, et le Joint Intelligence Committee, sont prudents quant aux informations mêmes de CURVEBALL, elles serviront beaucoup dans l' analyse globale sur le programme d' armes de destructions massives irakiennes. Le rapport BUTLER le sous-entend de manière extrêmement claire, au paragraphe 244, ou il est indiqué que les rapports transmis par le « service de liaison auront un impact significatif » sur le rapport du JIC du 27.02.2002: « L'Irak, si ce n'est pas déjà le cas, peut produire de grandes quantités d' agents biologiques en quelques jours ».

    L 'estimation du JIC du 15.03.20024 indique en page 4, plusieurs informations directement issues de CURVEBALL. Ce document fait clairement référence aux rapports provenant d'une source traitée par un « service de liaison ». Selon le rapport du JIC, cette source aurait indiquée les informations suivantes: le programme des laboratoires mobiles aurait été lancé en 1995; il comprenait 7 laboratoires,six montés sur camion, et l' un sur train, qui furent construits; trois étaient opérationnels en mars 1999. ces laboratoires pouvaient produire 5 types différents d' armes biologiques, sans plus de détails, et auraient déjà produits de 20 à 30 tonnes d' armement biologiques. Le rapport réaffirme le fait que « si les informations indiquées n'ont pas été corroborées, nous estimons que elles sont crédibles d'un point de vue technique »

    Cette prudence disparaît très clairement, en revanche, dans le rapport du JIC du 24.07.2002, en page 5: Il y est indiqué, de manière catégorique, que l' Irak «  a développée des laboratoires mobiles pour les programmes d' armes chimiques et biologiques ». Surtout que, selon le document, l' Irak dispose des compétences (humaines) pour un tel objectif.

    Le rapport du JIC du 09.09.20025 emploie un ton tout aussi catégorique:

    « L' Irak a appris de la Guerre du Golfe l' importance des laboratoires mobiles, plus difficiles à trouver que les installations statiques. Par conséquent, l' Irak a développée, pour les militaires, des systèmes de fermentation, qui peuvent être montés sur train ou sur route (Dans des camions, NDA). Ils peuvent produire des agents biologiques.  ».

    L'hypothèse émise (« L'Irak pourrait utiliser des laboratoires mobiles »)est maintenant considérée comme une certitude, alors que, selon le rapport Butler6 , ses informations étaient traitées avec prudence par le JIC avant d' être confirmées par une autre source7, plusieurs mois après. Ce point sera examiné dans la dernière partie.

    Cette information relative aux laboratoires mobiles sera « confirmée » peu après ce rapport du JIC, puisque le 11.09.20028 , un informateur du SIS répondant au nom de code de RED RIVER9 confirme l' information sur les laboratoires mobiles utilisés par le régime de Saddam Hussein pour la production d' armes biologiques. La source était alors considérée comme « fiable »10 . Elle se base, pour cette information, sur une « sous-source ». L' importance potentielle11 de cette « source à l' essai », pour reprendre la terminologie du rapport Butler, est telle que Tony Blair est informé de son existence le 12.09.200212.

    L' information venant de RED RIVER n' a pu être insérée dans le rapport du JIC du 09.09.2002. Elle sera en revanche prise en compte dans le rapport du JIC du 28.10.200213. Entre ces deux documents, sur demande du Premier Ministre britannique Tony Blair, est publié à l' intention du public le « dossier du gouvernement » du 24.09.200214 . Ce rapport, qui se basera beaucoup sur le rapport du JIC du 09.09.2002, prend aussi en compte le rapport reçu par le SIS le 11.09.2002. Il évoque à plusieurs reprises les laboratoires mobiles: «  Nous estimons que l' Irak a (...) développée des laboratoires mobiles à usage militaire, corroborant les rapports précédents quant à la relatifs à la production d' agents biologiques dans des installations mobiles » (Pages 8 et 9). Ce projet aurait été développé à partir de 1995 sous la responsabilité Dr Rihab Taha, « connu pour avoir joué un rôle central dans les programmes irakiens après la guerre du Golfe » (De 1991, NDA). Le rapport enfonce le clou en indiquant que le JIC a conclu que l' Irak a suffisamment d' expertise, de matériel et d' équipement pour produire en quelques semaines des agents biologiques, en utilisant ses laboratoires de bio-technologies.15

     

    ÉVALUATION DU RENSEIGNEMENT DE CURVEBALL DANS L'IMMÉDIAT APRÈS GUERRE.

    Le rapport Butler se montre très vague quant aux informations de la « liaison source »: il indique seulement que, dans le cadre des vérifications entreprises par le Secret Intelligence Service, il s'avéra que « d'importants aspects des informations reçues par cette voie étaient faux ». Le SIS n'a pu interroger la « liaison source » que après la guerre. À la date du rapport Butler, Vauxhall Cross n'avait pas encore terminé le débriefing. Il en ressort, selon le SIS, que « des détails importants n'apparaissaient pas dans les rapports du service de liaison », bien que, étant donné l' accès limité à cette source, il soit encore prématuré de conclure. Plus concrètement, le SIS conclut que « la production de laboratoires mobiles aurait eu lieu sous une forme brouillonne, et aurait eu une vie plus courte que ne l affirme l'agent ». Par conséquent, la fonction la plus vraisemblable des remorques qui seront trouvées après la guerre n'était pas la production de stocks de matériaux (Paragraphe 408).

    La conclusion du SIS, dans le cadre de son évaluation après-guerre, est néanmoins sévère: les informations de cette source sont considérées comme « inexactes »16 ou, selon le rapport Butler, « comportant de graves lacunes »17 quant aux affirmations, datées de 200018 , sur la fabrication récente d'armes biologiques. La Commission en tira la conclusion que cette fabrication « n'avait pas eu lieu ».

     

    ÉVALUATION DU RENSEIGNEMENT DE CURVEBALL: LE RAPPORT DUELFER.

    La fin des hostilités entraîne, entre autres tâches, la nécessité de retrouver les armes de destruction massives que possédait le régime irakien, comme l'affirmaient au premier rang les autorités US et britanniques. C'est dans ce cadre qu’est créée, sous la supervision de la CIA, l'Iraqi Survey Group (ISG, successivement dirigée par David Kay et Charles Duelfer). Le rapport final de l'ISG est rendu le 30.09.2004.

    Le rapport Duelfer évoquera à plusieurs reprises la thèse des laboratoires mobiles en vue de la production d'armes biologiques. Ici se posent plusieurs questions: Saddam Hussein avait-il la volonté de se doter d'armes de destructions massives? A il essayé? Enfin, le régime irakien disposait-il de laboratoires mobiles pour la production d'armes biologiques? Les réponses sont : oui, oui, et non.

    L'Irak a bien envisagée de se doter de laboratoires mobiles aux fins de production d'agents biologiques. Cette possibilité fut examinée par plusieurs responsables irakiens en 1987. Mais l'ISG ne découvrira que un projet de laboratoires mobiles, qui avait été lancé en 1994 pour moderniser l'agriculture irakienne, donc sans rapport avec la fabrication d'armes NBC.

    Le régime irakien n'avait plus d'ADM uniquement à titre temporaire, attendant la fin des sanctions pour recommencer son stock. Des tentatives sont en tout cas dénoncées. Ainsi, des négociations auraient été conduites entre le régime et des entreprises françaises, dans les années 90. Les contrats portaient sur des armements conventionnels et de possibles laboratoires mobiles19.

    Se basant sur les informations de CURVEBALL20, l'ISG inspectera les sites désignés et interrogera une soixantaine de personnes. Conclusions: les sites désignés n'étaient pas adaptés; aucune des personnes interrogées n'a reconnu la participation du site aux affirmations de CURVEBALL. Seul le Directeur de la compagnie Al Nahrayn Seed fournira une information potentiellement intéressante, en indiquant que durant l'opération « Renard du désert » de 1998, la compagnie reçut l' ordre de monter sur rail des laboratoires. L'inspection de l'ISG conclura que l' équipement n' avait jamais été utilisé pour des armes NBC.

    L'ISG examinera aussi les deux installations mobiles découvertes après la guerre, et que le Président des USA présentera trop rapidement comme des preuves des ADM irakiens: Le premier laboratoire est découvert à Irbil en avril 2003; le second en mai près du laboratoire de recherche Al Kindi à Mossoul. Selon l'ISG, la remorque « dispose des équipements et des composants qui peuvent être compatibles avec la production d'agents biologiques ». Toutefois, l' ISG n' a pas trouvée de preuves pour affirmer que la première remorque ( plus complète que celle de Mossoul) jouait un rôle dans la fabrication clandestine d' agents biologiques; le rapport détaille ensuite les raisons pour lesquelles l' installation, au contraire, n' est pas adaptée pour la fabrication d' agents biologiques: incompatibilité de l' équipement pour l' utilisation en vue de fermentation, indispensable pour la fabrication d' armes biologiques; absence d' instruments pour le contrôle du processus etc... La conclusion de l'ISG est que les deux installations servaient de générateurs d'hydrogènes pour des ballons météorologiques, pour l'artillerie de la Garde Républicaine irakienne. C'étaient donc des armes conventionnelles, et non de la catégorie NBC (Nucléaire, Biologique, Chimique).21.

    Ce discrédit de l'information (rien n'a été trouvé démontrant que les Irakiens disposaient de tels laboratoires) sur les laboratoires mobiles sera confirmé antérieurement par la Commission SILBERMAN22 et l’UNMOVIC23

     

    LE SIS DISCRÉDITÉ.

    Cette affaire a fortement affectée le SIS, principal pourvoyeur en informations, dont nombre se sont avérées fausses. La conséquence aurait été le licenciement de plusieurs officiers du SIS, sans que aucun nom ne soit cité. Coïncidence? En 2004, le Directeur du MI6, Richard Dearlove, quitte le service. Suivent le chef de station du SIS à Washington, Ian Forbes McCrédie, ainsi que Mark Allen, ancien responsable de la Division « Anti-Terrorisme International » au Contrôleurat Global Tasks, Directorate of Production and Requirements. La même année, le Director of Production and Requirements du SIS, dont le nom n' a pas été rendu publié, part dans le secteur privé et est remplacé par un vétéran du Service, Nigel Inkster.24. En revanche,passe entre les gouttes Michaël David Shipster, qui a participé à la collecte du renseignement sur l' Irak. Il aurait même dirigé le Contrôleurat Moyen-Orient en 2003. Il est envoyé diriger la représentation du SIS à Washington, à la place de Ian McCrédie25.

     

    BEAUCOUP DE QUESTIONS; PEU DE RÉPONSES.

    Beaucoup de doutes ressortent de cette analyse: Pourquoi, d'une possible hypothèse, sur la base des informations de CURVEBALL, le SIS est devenu certain que l'Irak disposait de laboratoires mobiles de fabrication d'armes biologiques, et ce bien avant d'en obtenir « confirmation » d'un informateur qui sera ensuite discrédité? D'autres informations sont-elles parvenues, allant en ce sens? Ou bien ces informations ont été présentées comme des certitudes, sur pression? De qui? Du Directeur du JIC, ou de plus haut? Ou bien les informations avaient faits le tour des services secrets, y compris étrangers, a un tel point que, une fois l'informateur discrédité, il était devenu impossible de savoir les informations venant de lui et celles qui n'en venaient pas?

    La prise en compte des informations de CURVEBALL indique que le SIS estimait ses rapports crédibles26.. Vauxhall Cross, tout comme la communauté du renseignement US, paraît ici avoir été convaincue par la quantité d'informations venant de CURVEBALL27.

    Le rapport Butler, comme indiqué plus haut, est catégorique: le SIS n'a reçu confirmation des informations de CURVEBALL que en septembre 2002, alors que les certitudes de la communauté du renseignement sont antérieures de quelques mois. Par conséquent, les certitudes du JIC se basaient sur les informations de CURVEBALL, mais aussi sur l’estimation faite que, techniquement, une telle utilisation des laboratoires mobiles est possible.

    Partant de ce principe, c’est une très grossière erreur d’analyse qui paraît avoir été commise : Il convient de ne jamais prendre pour argent comptant les informations venant d’une seule source, surtout si l’on ne peut pas les confirmer. Tel est le principe de tout service secret, et le NIE en date de 2007 consacré à l’Iran rappelle les règles de l’analyse : L’utilisation des termes « probable » ou « possible » indiquent une probabilité assez forte ; « peut » ou « pourrait » indique que l’ information est incomplète, fragmentée, indisponible, ou vague. Soit le SIS était convaincu par les rapports provenant des informations de CURVEBALL, soit ces rapports furent insérés dans le JIC sur ordre « d’en haut », au mépris d’un principe du renseignement : Ne faire état que des informations dont on est certain, et non pas de celles qui vont dans le sens du politique. Dans la dernière hypothèse, les accusations portées contre John Scarlett, alors Directeur du JIC d'avoir exagéré les rapports, pour les rendre « plus sexy », et ainsi justifier le soutien britannique à l'envoi des troupes, trouveraient ici confirmation. À cet égard, le fait que John Scarlett prenne sur lui l'entière responsabilité du travail du renseignement peut avoir pour but soit de couvrir la communauté britannique du renseignement, soit de faire retomber le blâme sur lui pour protéger les autorités, et Tony Blair en premier ressort. Ou bien les deux.

    La dernière hypothèse n'a malheureusement pas été étayée par des preuves, sans être entièrement impossible. Mais une hypothèse plus simple est possible : Depuis la découverte par les inspecteurs de l' ONU, au tout début des années 90, des programmes NBC irakiens, les inspecteurs de l' ONU ainsi que les administrations US et britanniques, et leurs services, étaient arrivés à la conclusion suivante : Saddam Hussein continue à cacher des choses sur les ADM28. . Il ne coopère pas pleinement. Ce que confirment les informations, parcellaires, qui arrivent. L' information de CURVEBALL, sa précision, et sa richesse, ne pouvaient mieux tomber, venant étayer une croyance commune dans les services sur les plans du régime irakien. Même si les services secrets, ainsi que les membres des services, n' étaient pas unanimes sur cette question. Toutefois, au sein de la communauté US du renseignement, et un peu, aussi, de la communauté UK, le débat paraît avoir plus porté sur l' ampleur même du programme NBC irakien que sur son existence, réelle ou supposée.

     

     

     

     

    1« Review of Intelligence on Weapons of Mass Destruction », 14 juillet 2004, 216 pages. Commission dirigée par Lord Butler of Brockwell.

    2Service de Renseignement Fédéral allemand.

    3Gunter Haendly a servi comme Chef de station et représentant du BND à Londres de 1999 à 2005. Intelligence Online l' avait précédemment identifié comme Chef de station du BND à Rome (IOL n° 499 du 28.04.2005)

    4« The status of Iraqi WMD Programs », JIC Assessment 15.03.2002, déclassifié en 2004. 5 pages.

    5JIC Assessment, « Iraqi use of chemical and biological weapons-possible scenarios », 09.09.2002. 5 pages. Déclassifié en 2004.

    6Paragraphe 438.

    7Voir plus bas, les informations de la source du MI6 « RED RIVER ».

    8Rapport Butler, paragraphe 574.

    9See « Curveball », livre de Bob Droggin.

    10Paragraphe 303 du Rapport Butler. Cette source sera cataloguée comme non fiable par le SIS, à l' issue de l' évaluation des différentes sources du service: Voir Rapport Butler, paragraphes 305 et 575, ainsi que les notes en bas du paragraphe 305, et le point c. des paragraphes 410 et 436

    11Voir aussi dans le rapport Butler les paragraphes 573 à 578. Cette source transmettra une autre information, dans un rapport en date du 30.09.2002, sur un agent chimique (Paragraphes 347 et 405).

    12Paragraphe 578 du Rapport Butler

    13« Nous estimons que l' Irak continue ses programmes d' armes biologiques (..) Des informations confirmées révèlent que des laboratoires mobiles pour la production d' armes biologiques ont été construits »

    14« Iraq's weapons of Mass Destruction. The assessment of the British Government », 24.09.2002. 55 pages.

    15Le rapport du 24.09.2002 fait à plusieurs reprises référence aux laboratoires mobiles, sur unton évoquant la certitude, par exemple aux pages 22, 25 et 27. Page 25, selon le rapport, « l' UNSCOM avait établi que l' Irak prenait en compte l' utilisation de laboratoires mobiles pour la production d' agents biologiques. Durant les deux années précédentes, les informations de défecteurs ont confirmées l' existence de tels laboratoires. Des renseignements récents confirment que l' Irak a développé des laboratoires mobiles »

    16Voir note sous le paragraphe 239 du rapport Butler.

    17Voir paragraphes 409 et 410 du rapport Butler.

    18 JIC du 19.04.2000.

    19 Première partie, page 246 du rapport Duelfer.

    20Selon le rapport Duelfer, un ingénieur-chimiste affirmait que l'Irak était équipée de sept installations mobiles, dont trois opérationnelles, correspondant aux affirmations de CURVEBALL reprises dans le rapport du JIC du 15.03.2002. L' ISG qualifiera la fiabilité de cet ingénieur de « très discutable ». Voir volume 3,page 201.

    21Le rapport du 30.09.2004 indique, dans son 3ème volume, page 172, que : « « ISG judges that its Iraqi makers almost certainly designedand built the equipment exclusively for the generation of hydrogen. It is impractical to use the equipment for the production and weaponization of BW agent. ISG judges that it cannot therefore be part of any BW program. »

    22« The Commission on the Intelligence Capabilities of the United States Regarding Weapons of Mass Destruction » du 31.03.2005.

    23Malgré la fin des inspections sur le terrain quelques jour savant l’invasion de l’Irak, l’ UNMOVIC continuera à travailler sur le thème des ADM irakiens jusque 2007. Son rapport final indiquera au sujet des laboratoires mobiles que aucune preuve ne fut recueillie pour appuyer ces informations, aussi bien par l’ISG que par l’UNMOVIC. (Voir page 26, chapitre V, « Compendium. The Biological Weapons Programme », UNMOVIC).

    24Nigel Inkster a entre autres dirigé les stations du SIS à Beijing et Athènes avant d'être nommé Directeur adjoint du SIS au 1999. Il sera 1er Directeur adjoint, et Director of Production and Requirements (Opérations et Analyse) de 2004 à 2006.

    25Michaël Shipster quittera le Foreign Office en 2007, pour devenie Directeur international de Rolls-Royce. Son appartenance au SIS a été confirmée par le Chicott Inquiry, qui indique clairement son statut « d'ancien officiel du SIS ». Shipster a été en poste à Moscou, Delhi, et en Afrique. Il aurait entre autres contribué à la défection du Chef de station du Renseignement tchécoslovaque en Inde à la fin des années 80. À la fin des années 90, il s' occupe de la liaisonavec le représentant du Renseignement russe à Londres. Décoré de la Croix de Saint-Michel pour sa contribution à la Guerre en Irak de 2003 (« Iraq honours diplomatic service and overseas list », 05.11.2003).

    26À peu près en même temps que le SIS, la CIA, ou du moins certains de ses officiers, étaient convaincus par les informations de CURVEBALL. Par exemple un rapport du WINPAC en date d’ octobre 2001 (Voir rapport de la Commission SILBERMAN, page 100).

    27La Commission SILBERMAN note par exemple que, de janvier 2000 à septembre 2001, le Service HUMINT du Défense Intelligence Agency US a distribuée près d'une centaine de rapports provenant des informations de CURVEBALL. Voir page 100 du rapport.

    28 Le National Intelligence Estimate n°99-04 d' avril 1999 envisage par exemple les scénarios d' utilisation d' ADM par le régime irakien, et note que « Iraq retains residual chemical and biological weapons of mass destruction ».

  • Richard Thompson, un espion de Sa Majesté en Mésopotamie

    Depuis environ un ans, la guerre en Irak fait moins l' actualité journalistique, ce qui peut être attribué aussi bien a la formation progressive de la police et de l' armée irakienne, aux accords conclu avec différents chefs tribaux, ainsi que a la lutte antiterroriste entre autres. Il convient de le reconnaître, cela n' était pas gagné: les armes de destruction massives introuvables, le scandale Valérie Plame, l 'augmentation des tensions et des violences, les tortures sur des prisonniers.. Petit détail peu connu du public, car passé entre les gouttes de la presse, des membres des services secrets de Sa Majesté ont eu connaissance de ses méthodes. Se sont-elles tues pour éviter le scandale? Ou n'ont elles pas pris conscience des violations commises par les américains, Il serait intéréssant de poser la question au chef de station du SIS a Bagdad de l' époque, Richard Thompson.


    Richard Thompson. Né en 1960, conformément a la tradition, Richard Paul Reynier Thompson est officiellement un « diplomate » du Foreign and Commonwealth Office, le Ministère des affaires étrangères de Sa Majesté. Les éléments disponibles sur sa carrière indiquent alors une orientation « Europe de l' Ouest »: Après un poste a Stockholm en 1991, il sert a Genève en 1996.

    Richard Tomlinson est un ancien officier du SIS qui, pour se venger de son ancien service (lequel l'avait viré) a publié la liste de plusieurs de ses anciens collègues . Le nom de Thompson apparaît pour la première fois en 1999; c'est la « liste Tomlinson », laquelle identifie pas moins de 116 officiers du SIS, qui indique entre autres un dénommé Richard Thompson. Notons au passage que plusieurs des noms dévoilés a cette occasion ont pus être certifiés:  Citons Andrew Gibbs et Raymond Asquith, ou Richard Dearlove, John Scarlett, Andrew Robert Fulton, Clive Dare Newell, Norman McSween, Ian Forbes McCredie .

    Cet accroc de carrière semble avoir obligé le SIS a changer Thompson d' affectation: après avoir travaillé dans le cadre du contrôleurat « Europe » il est affecté au Kosovo, avant d'arriver a Bagdad: Le « Times » du 04.04.2007 fait clairement référence a Richard Thompson comme ayant servi en tant que chef de station a Bagdad, sans en dire plus.

    Ambassade britannique a Bagdad Je me montrerai plus précis: Selon les listes diplomatiques britanniques Richard Thompson était officiellement conseiller a l' ambassade britannique a Bagdad en 2004 et 2005, avant d' être remplacé. On peut supposer que il est arrivé dans la capitale irakienne peu après que les troupes état-uniennes et leurs alliés aient pris contrôle de l' ensemble du territoire, donc dès 2003.


    C' est a Bagdad que il est confronté indirectement a un nouveau scandale, car même si son nom n'est cité nulle part, un rapport officiel de la chambre des communes fait très clairement référence a des pratiques illégales dont avaient connaissance les officiers du SIS a Bagdad, mais dont ils n'ont pas évalués qu'il constituait une violation de la convention de Genève: Ce rapport de mars 2005 est passé a travers les gouttes de la presse, et pourtant il est passionant. Intitulé Handling of Detainees by UK Intelligence Personnel in Afghanistan, Guantanamo Bay and Iraq , il définit, pour commencer, les missions du renseignement britannique en Irak:

    -Collecter des informations en Irak.

    -Participer au travail de l'Iraq Survey Group, chargé de retrouver les armes de destruction massives

    -Diriger les interrogatoires des personnes mêlées au programme des ADM irakiens

    -Examiner les armes saisies pour les besoins du renseignement

    -Fournir des informations pour protéger les Forces de la coalition d'attaques imminentes.

    Le rapport se montre ensuite particulièrement sévère vis-a-vis du SIS, mais moins sur l'Irak: Si il critique le fait que aucun officier du SIS (Ni du MI5 ou du DIS) n'a reçu de formation a propos de la Convention de Genève, ce qui conduisit a des erreurs de jugement grossières:  Le rapport indique que dans un cas, en juin 2003, deux officiers du SIS chargés d'interroger un irakien lié aux programmes d' ADM et détenu par les américains ont vus arriver leur "client" enchaîné et avec sur la tête une cagoule. Les deux officiers pensèrent alors que ses mesures étaient nécessaires pour des raisons de sécurité, et cet incident ne sera rapporté que en mai 2004 quand les différentes agences de renseignement britannique furent chargées de demander a leur personnel chargé des interrogatoires de détenus si des abus ou des actions contraires a la politique britannique s'étaient produits. Par conséquent, les différents Ministères ne furent alertés que en mai 2004.

    Un autre exemple donné dans ce rapport concerne l'interrogatoire, en 2003 toujours, d'un autre irakien lié au programme des ADM, par des officiers du SIS. Ils notèrent que les conditions de vie du détenu sont inacceptables et que son traitement laisse a désirer. A l'automne 2003, un officier du SIS qui visita a trois reprises cet établissement américain nota que les conditions s'étaient améliorées. Petit détail bizarre dans ce rapport: Selon lui, les Ministres ne furent au courant que a la mi-2004. Pourtant, dès janvier 2004, est évoquée une possible violation de la Convention de Genève dont a connaissance le SIS par le centre d'interrogatoire américaine a Battlefield, a l'aéroport de Bagdad. Et le rapport de préciser que la question fut soulevée par le représentant supérieur du SIS (Sans doute Richard Thompson) avec l'officier américain a la tête de cet établissement, lequel affirma que la Convention de Genève était respectée. Et quand la question fut évoquée par le représentant du SIS avec le lieutenant général Sanchez, haut responsable de la Coalition en Irak, le 21.01.2004, le haut grade de l'armée d'évoquer une enquête menée pour découvrir les auteurs d' abus sur des détenus. Selon le rapport, "les Ministres n'en entendirent parler pas avant mai 2004". On peut tout de même avoir un doute sur le fait que les Ministres soient prévenus si tard: Normalement, les officiers du SIS rendent compte a Vauxhall Cross, le QG du SIS, lequel, après tri, fait remonter les informations vers le Ministère des affaires étrangères (Foreign and Commonwealth Office) voire le Cabinet Office. Que l'information sur ses événements soit remontée si tard peut surprendre.  Pour la petite histoire, les officiers du SIS recurent des instructions sur le traitement a l'égard des détenus...en juin 2004. Le rapport note toutefois que les incidents de ce genre sont rares, et que aucun membre des services de renseignement britanniques n'a commis d'abus sur des prisonniers

    Vauxhall Cross, le QG du SIS sur la Tamise.

    Après son poste a Bagdad qu' il quitte vers 2005-2006, la carrière de Thompson compte une année de « trou », ou ses activités sont quasiment inconnues. Sans doute occupe-il une fonction au coeur du Secret Intelligence Service.

    En avril 2007, il est détaché auprès du Ministère de l' Intérieur, le Home Office, et nommé a la tête de la nouvelle Police Nucléaire, la Civil Nuclear Constabulary, dont la mission est de protéger les centrales nucléaires. Les biographies officielles, selon la tradition, le décrivent comme un "senior diplomat of the Foreign and Commonwealth Office" qui a de l'expérience dans le domaine de la défense et de la sécurité.

  • Le Mossad et Osirak

    A la fin des années 70 la France comptait livre un réacteur nucléaire a l'Irak, alors dirigée par Saddam Hussein. Ce dernier ayant comme volonté d'enrichir ainsi l'uranium a des fins militaires, priorité est donnée au Mossad (Entre autres a sa Division TZOMET, responsable des opérations en Europe, et a la branche KIDON [Assassinats] de la Division METSADA (Opérations spéciales) d'empêcher la France de livrer a l'Irak ce réacteur. Ce film évoque une partie de l'opération alors conduite, mais oublie de préciser un détail: Le Mossad avait obtenu des informations sur le réacteur suite au recrutement, en août 1978, d'un physicien irakien, un dénommé Butrouss Heibin Halim. C'est sans doute a cette personne que fait référence Viktor Ostrovsky dans son livre sur le Mossad publié en 1990, et qui raconte l'opération. Pour terminer, précisons que cette opération, conduite par le Mossad en France, n'a pas empêchée la livraison d'un réacteur par la France a l'Irak; lequel sera détruit en 1981, par des avions de chasse israëliens (Bombardement d'Osirak). Et enfin, citons les noms de certains des participants, au sein du Mossad, a l'opération: Dan Arbel, alors chef de la station TZOMET du Mossad a Paris; David Biran, chef du TZOMET (Et qui sera, selon une information, nommé chef du TEVEL en 1990) et enfin Shabtai Shavit, alors chef de la METSADA.
     

    Quand le mossad frappe en France
    envoyé par Homer-Dalort
     

  • "Intellworld" publie un article sur la station de la CIA a Bagdad

    Un article paru aujourd'hui sur "Intellworld" explore et analyse un domaine assez délicat , a savoir le travail de la CIA depuis sa station de Bagdad depuis l'année 2003. Court et concis, cet article restitue l'ambiance et a l'avantage de la clarté.

  • Stephen Kappes

    Parmi les maîtres espions "made in US", l'un de ceux qui retient incontestablement l'attention a eu l'honneur d'être nommé Directeur-adjoint de la CIA a la mi-2006, après une carrière tournée en priorité vers le Moyen-Orient au sein de l'Agence, ou il est entré en 1981. Il s'agit de Stephen Kappes.

     

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    Stephen Kappes 

     

    Stephen Kappes, est entré a la CIA en 1981,sans qu'on en sache plus. Il est fort possible qu'il ait été affecté a la Division Moyen-Orient / Asie du Sud (Alors dirigée par Charles Cogan) , Kappes y ayant fait l'essentiel de sa carrière.D'après une information, il a ét en poste durant sa carrière au Pakistan, donc soit entre 1981 et 1988, soit entre 1991 et 1995 (Donc a titre de Chef de station)

    C'est en 1988 que sa biographie se précise:  Kappes est nommé n° 2 de l'unité "Tefran" de la CIA  (Equipe de la CIA basée a l'ambassade américaine a Francfort chargée de travailler contre l'Iran) ,chargée de la collecte de renseignements contre l'Iran et du débriefing des exilés. La CIA, après la perte de sa station a Téhéran (Prise d'otage de nombre de ses diplomates, dont le Chef de la station, Thomas Ahern) l'ambassade américaine a Téhéran en 1979 et plusieurs e) travaille donc contre l'Iran a partir de pays limitrophes, ou de pays ou la communauté iranienne est importante. C'est ainsi que l'unité "Tefran" a réussie a constituer un réseau au coeur de l'Iran. Pas pour longtemps: Le contre-espionnage iranien réussit a démanteler le réseau de la CIA durant 1988-1989, avec a la clé une trentaine d'interpellations. On peut aussi se demander (uniquement a titre d'hypothèse) si "Tefran" n'a pas joué un rôle dans l'enquête sur l'attentat de Lockerbie perpétré le 21.12.1988. Les informations obtenues indiquent très clairement que l'Iran était alors soupconnée d'avoir commandité cet attentat, hors le Vol 103 de la Pan Am a été la cible d'une bombe ressemblant fortement a celles utilisées par une cellule du FPLP-CG  (Front Populaire de Libération de la Palestine-Commandement Général de Ahmed Jibril) lequel avait entre autres des contacts avec l'Iran..

    Kappes est vers 1990 rappelé de Francfort et envoyé a l'Irak Task Force de la CIA (Alors dirigée par Whitley Bruner , et donc l'adjoint est Bruce Riedel) ,chargée de la collecte du renseignement ontre l'Irak suite a l'invasion du Koweït en août 1990. Kappes paraît, après seulement 10 ans de carrière a la CIA, avoir fait ses preuves, puisqu'il est nommé Chef de station a Koweït City quand le Koweït est libéré, avec pour mission de rouvrir la station. on peut donc supposer que il ne fut en poste que durant trois mois environ: Les officiers de la CIA chargés d'ouvrir une station ne restent sur place que trois mois puis sont remplacés par un officier qui, lui, la dirigera normalement, c'est-a-dire pendant 2 ou 3 ans..

    Début 1995, il esr  chef de l'unité chargée de la Prolifération nucléaire a la Division Eurasie Centrale de la Direction des Opérations de la CIA, avant d'être nommé en juillet 1995 "Senior Intelligence officer" de la CIA, sans qu'on en sache plus sur le poste qu'il occupe alors.

    Il dirigera la station de Moscou de 1996 a 1999 (interlocuteur officiel auprès des services secrets russes) ou il remplace Michaël Sulick.Chef de la Division Moyen-Orient de 1999 a 2000,il est ensuite patron du Counterintelligence center de la CIA de 2000 a 2002, chargé d'empêcher les infiltrations des services secrets adverses (Avec une priorité pour les Chinois du MSS) au sein de la CIA .

    Kappes est nommé n°2 de la Direction des Opérations de 2002 a 2004. A ce poste il réussira deux opérations dans la lutte contre la prolifération nucléaire. La première sera de convaincre le dirigeant libyen Mouamar Kadhafi d'abandonner son programme d'armes de destructions massives en échange d'une aide américaine. La deuxième est le démantèlement, au moins partiel, du réseau dirigé par le docteur A.Q.Khan. Ce scientifique pakistanais, père de la bombe atomique pakistanaise, a aidé entre autres la Corée du Nord ou l'Iran a se doter de composants pour développer une bombe atomique..

     Ses succès de Kappes a la CIA n'empêchent pas son arrivée dans un contexte particulièrement difficile : Il est nommé  patron de la Direction des Opérations en juin 2004, en remplacement de James Pavitt, qui vient de démissioner suite au scandale des Armes de destruction massives en Irak: Bien que Georges W.Bush affirme haut et fort que Saddam Hussein est en possession d'un dangereux arsenal d'armes chimiques, biologiques et nucléaires, il s'avérera après coup qu'il n'en est rien..La CIA ayant fourni certaines informations allant en ce sens s'en trouve décridibilisée , d'ou la démission de Pavitt, suivie par celle de Georges Tenet, le Directeur de la CIA et son remplacement par Porter Goss.Précédemment,c'est Alan Foley, Directeur du WINPAC ,chargé de l'analyse des informations relatives aux armements des autres pays ,et Tyler Drumhueller, patron de la Division Europe de l'Ouest de la Direction des Opérations de la CIA, qui ont claqués la porte.

    Très vite, le ton monte entre Goss et Kappes. Une des raisons est la découverte après la réouverture en 2000 de l'ambassade américaine a Belgrade (Fermée suite a la Guerre du Kosovo) que certains documents secrets de la station de la CIA a Belgrade n'avaient pas été détruits durant l'évacuation..Kappes estimera que il n' y a pas eu divulgation des documents et s'opposera a toute sanction contre le chef de station, au contraire de Goss. Ce sera une des raisons du départ de Kappes en novembre 2004 , accompagné de Michaël Sulick, n°2 de la Direction des Opérations de la CIA.Il ne sera pas le seul a quitter Langley: Parmi les démissionaires on note Rolf Mowatt-Larssen, qui a remplacé Drumhueller a la tête de la Division Europe de l'Ouest; John R.Sano, ADDO ;Arthur Brown, qui a entre autres dirigé les stations de la CIA en Birmanie, en Corée du Sud et a Tokyo et qui est a la tête de la Division Asie; Robert Richer, chef de la Division Moyen-Orient de la Direction des Opérations (Auparavant chef de station a Oman et en Jordanie) part dans le domaine privé chez Blackwater.

    Démissionant de la CIA en novembre 2004 suite au conflit avec le directeur de la CIA Porter Goss, il part pour Londres pour occuper un poste dans la firme de sécurité privée ArmorGroup International ,avant d'être rappelé a la CIA et  nommé a la mi-2006 Directeur-adjoint de la CIA par le nouveau Directeur de la CIA Michaël Hayden, visiblement soucieux de mettre fin a l'ère Goss, qui n'apparaît pas avoir été appréciée a la CIA.. Kappes semble d'être surtout spécialisé sur le Moyen-Orient durant sa carrière, avec priorité pour l'Iran. Il se rendra d'ailleurs en février 2007 au Pakistan pour rencontrer des responsables de l'ISI, le service de renseignement pakistanais, et le général Musharraf en personne. But de la visite: Montrer aux autorités pakistanaises que Al-Qaîda se réactive sur le territoire pakistanais. Plus récémment, il aurait semblé convaincu, selon des sources de la CIA -a prendre avec prudence- par le récent NIE affirmant que l'Iran a cessé son programme nucléaire..

  • Le rapport de la communauté américaine du renseignement sur les capacités nucléaires iraniennes, novembre 2007

    Paru il y a 48 heures, ce NIE (National Intelligence Estimate) défraie déja la chronique. Préparé, comme le veut la tradition pour les NIE, de concert entre les 16 services de renseignements américains (Citons par exemple le Homeland Security, la Central Intelligence Agency, la National Security Agency, le Defense Intelligence Agency, ainsi que le service de renseignement du Ministère de l'Energie US ou le service de renseignements du Département d'Etat) et intitulé "Iran: Nuclear Intentions and Capabilities" en date de novembre 2007, ce rapport indique entre autres que si l'Iran avait bien un programme nucléaire , il a été arrêté en 2003. A vos commentaires!

     

     

    Key Judgments


    A. We judge with high confidence that in fall 2003, Tehran halted its nuclear weapons
    program1; we also assess with moderate-to-high confidence that Tehran at a minimum is
    keeping open the option to develop nuclear weapons. We judge with high confidence
    that the halt, and Tehran’s announcement of its decision to suspend its declared uranium
    enrichment program and sign an Additional Protocol to its Nuclear Non-Proliferation
    Treaty Safeguards Agreement, was directed primarily in response to increasing
    international scrutiny and pressure resulting from exposure of Iran’s previously
    undeclared nuclear work.
    • We assess with high confidence that until fall 2003, Iranian military entities were
    working under government direction to develop nuclear weapons.
    • We judge with high confidence that the halt lasted at least several years. (Because of
    intelligence gaps discussed elsewhere in this Estimate, however, DOE and the NIC
    assess with only moderate confidence that the halt to those activities represents a halt
    to Iran's entire nuclear weapons program.)
    • We assess with moderate confidence Tehran had not restarted its nuclear weapons
    program as of mid-2007, but we do not know whether it currently intends to develop
    nuclear weapons.
    • We continue to assess with moderate-to-high confidence that Iran does not currently
    have a nuclear weapon.
    • Tehran’s decision to halt its nuclear weapons program suggests it is less determined
    to develop nuclear weapons than we have been judging since 2005. Our assessment
    that the program probably was halted primarily in response to international pressure
    suggests Iran may be more vulnerable to influence on the issue than we judged
    previously.


    B. We continue to assess with low confidence that Iran probably has imported at least
    some weapons-usable fissile material, but still judge with moderate-to-high confidence it
    has not obtained enough for a nuclear weapon. We cannot rule out that Iran has acquired
    from abroad—or will acquire in the future—a nuclear weapon or enough fissile material
    for a weapon. Barring such acquisitions, if Iran wants to have nuclear weapons it would
    need to produce sufficient amounts of fissile material indigenously—which we judge
    with high confidence it has not yet done.


    C. We assess centrifuge enrichment is how Iran probably could first produce enough
    fissile material for a weapon, if it decides to do so. Iran resumed its declared centrifuge enrichment activities in January 2006, despite the continued halt in the nuclear weapons
    program. Iran made significant progress in 2007 installing centrifuges at Natanz, but we
    judge with moderate confidence it still faces significant technical problems operating
    them.
    • We judge with moderate confidence that the earliest possible date Iran would be
    technically capable of producing enough HEU for a weapon is late 2009, but that this
    is very unlikely.
    • We judge with moderate confidence Iran probably would be technically capable of
    producing enough HEU for a weapon sometime during the 2010-2015 time frame.
    (INR judges Iran is unlikely to achieve this capability before 2013 because of
    foreseeable technical and programmatic problems.) All agencies recognize the
    possibility that this capability may not be attained until after 2015.


    D. Iranian entities are continuing to develop a range of technical capabilities that could
    be applied to producing nuclear weapons, if a decision is made to do so. For example,
    Iran’s civilian uranium enrichment program is continuing. We also assess with high
    confidence that since fall 2003, Iran has been conducting research and development
    projects with commercial and conventional military applications—some of which would
    also be of limited use for nuclear weapons.


    E. We do not have sufficient intelligence to judge confidently whether Tehran is willing
    to maintain the halt of its nuclear weapons program indefinitely while it weighs its
    options, or whether it will or already has set specific deadlines or criteria that will prompt
    it to restart the program.
    • Our assessment that Iran halted the program in 2003 primarily in response to
    international pressure indicates Tehran’s decisions are guided by a cost-benefit
    approach rather than a rush to a weapon irrespective of the political, economic, and
    military costs. This, in turn, suggests that some combination of threats of intensified
    international scrutiny and pressures, along with opportunities for Iran to achieve its
    security, prestige, and goals for regional influence in other ways, might—if perceived
    by Iran’s leaders as credible—prompt Tehran to extend the current halt to its nuclear
    weapons program. It is difficult to specify what such a combination might be.
    • We assess with moderate confidence that convincing the Iranian leadership to forgo
    the eventual development of nuclear weapons will be difficult given the linkage many
    within the leadership probably see between nuclear weapons development and Iran’s
    key national security and foreign policy objectives, and given Iran’s considerable
    effort from at least the late 1980s to 2003 to develop such weapons. In our judgment,
    only an Iranian political decision to abandon a nuclear weapons objective would
    plausibly keep Iran from eventually producing nuclear weapons—and such a decision
    is inherently reversible.

     F. We assess with moderate confidence that Iran probably would use covert facilities—
    rather than its declared nuclear sites—for the production of highly enriched uranium for a
    weapon. A growing amount of intelligence indicates Iran was engaged in covert uranium
    conversion and uranium enrichment activity, but we judge that these efforts probably
    were halted in response to the fall 2003 halt, and that these efforts probably had not been
    restarted through at least mid-2007.


    G. We judge with high confidence that Iran will not be technically capable of producing
    and reprocessing enough plutonium for a weapon before about 2015.


    H. We assess with high confidence that Iran has the scientific, technical and industrial
    capacity eventually to produce nuclear weapons if it decides to do so.

     


    1 For the purposes of this Estimate, by “nuclear weapons program” we mean Iran’s nuclear weapon design
    and weaponization work and covert uranium conversion-related and uranium enrichment-related work; we
    do not mean Iran’s declared civil work related to uranium conversion and enrichment.

     

     Key Differences Between the Key Judgments of This Estimate on Iran’s Nuclear
    Program and the May 2005 Assessment


    2005 IC Estimate

     Assess with high confidence that Iran
    currently is determined to develop nuclear
    weapons despite its international
    obligations and international pressure, but
    we do not assess that Iran is immovable.

     

    We have moderate confidence in projecting
    when Iran is likely to make a nuclear
    weapon; we assess that it is unlikely before
    early-to-mid next decade.

     


    Iran could produce enough fissile material
    for a weapon by the end of this decade if it
    were to make more rapid and successful
    progress than we have seen to date.

     

     

    2007 National Intelligence Estimate

     


    Judge with high confidence that in fall 2003,
    Tehran halted its nuclear weapons program. Judge
    with high confidence that the halt lasted at least
    several years. (DOE and the NIC have moderate
    confidence that the halt to those activities
    represents a halt to Iran's entire nuclear weapons
    program.) Assess with moderate confidence
    Tehran had not restarted its nuclear weapons
    program as of mid-2007, but we do not know
    whether it currently intends to develop nuclear
    weapons. Judge with high confidence that the halt
    was directed primarily in response to increasing
    international scrutiny and pressure resulting from
    exposure of Iran’s previously undeclared nuclear
    work. Assess with moderate-to-high confidence
    that Tehran at a minimum is keeping open the
    option to develop nuclear weapons.



    We judge with moderate confidence that the
    earliest possible date Iran would be technically
    capable of producing enough highly enriched
    uranium (HEU) for a weapon is late 2009, but that
    this is very unlikely. We judge with moderate
    confidence Iran probably would be technically
    capable of producing enough HEU for a weapon
    sometime during the 2010-2015 time frame. (INR
    judges that Iran is unlikely to achieve this
    capability before 2013 because of foreseeable
    technical and programmatic problems.)

     



    We judge with moderate confidence that the
    earliest possible date Iran would be technically
    capable of producing enough highly enriched
    uranium (HEU) for a weapon is late 2009, but that
    this is very unlikely.

  • CURVEBALL

    Il n'était connu que sous son pseudo a la CIA , CURVEBALL, pseudo connu depuis plusieurs années du public. Sa véritable identité est désormais révélée:

    a6c266e9acb6ec33a262d36640319043.jpgCURVEBALL

    Rafid Ahmed Alwan ,ingénieur chimiste irakien passé en Allemagne en 2000, a joué un rôle important dans un des événements les plus majeurs de la zone Moyen-Orient : C'est,entre autres, sur la base de ses informations, affirmant que le régime de Saddam Hussein possède un programme d'armes biologiques, et auquel se référa le secrétaire d'Etat américain Colin Powell lors de sa célèbre allocution du 05.02.2003 a l' ONU, que les Etats-Unis et plusieurs pays alliés (Entre autres la Grande-Bretagne, l'italie, l'Espagne) renversèrent le régime de Saddam Hussein.

     

    b0ac377ffebdc8b34dc83f30a553d587.jpgAlan Foley                  Aujourd'hui ,il s'avére que les informations de "Curveball" étaient fausses. Débriéfé par le BND, le service de renseignement fédéral ouest-allemand, ses informations avaient été passées a la communauté US du renseignement. Les témoignages obtenus montrent bien, pourtant, que bien avant que l'Irak ne soit envahie, les informations de Curveball ne sont pas fiables. Témoignent en ce sens deux hauts responsables de la CIA a l'époque: Tyler Drumhueller dirigeait alors la Division Europe de l'Ouest de la Direction des Opérations de la CIA (Après avoir servi a Vienne comme Chef de station) et Alan Foley, ancien spécialiste de l'analyse des informations sur les armements soviétiques, qui en 2003 dirigeait le WINPAC (Weapons, Intelligence, Non-Prolifération and Arms Control Center) , une division analytique de la CIA chargée de l'analyse d'informations sur les armes , y compris chimiques ou biologiques.Pourtant, on utilisera les informations de Curveball, y compris lors du discours de Colin Powell.... Pour l'instant il n'a pas été possible de déterminer exactement ce qui s'était passé au niveau de la circulation de ses informations.

     

    Le National Security Archive de l'université George Washington, que je félicite au passage pour ses dossiers toujours réellement passionants, vient de publier des documents, certains déclassifiés, sur CURVEBALL et la valeur de ses informations, sur son site 

  • Rolf Mowatt-Larssen

    Est créée au sein du blog une nouvelle section qui concernera les biographies d'officiers des services secrets aujourd'hui a la retraite ou connus du grand public

    Nous commencons avec un officier de la CIA peu connu du grand public ,mais qui joue aujourd'hui encore un rôle important dans la communauté américaine du renseignement,en tant que chef du département du renseignement du Ministère de l'Energie Américain.Il s'agit de Rolf Mowatt-Larssen.

    Je tiens a préciser que,a la date du 21.09.2007,cette note a été remise a jour. Vous trouverez les ajouts tout en bas,ainsi vous pourrez comparer entre les informations AVANT,a la date de publication de l'article,et après. 

     medium_CIA_rolf_mowatt_larrssen.jpg

     Rolf Mowatt-Larssen

    Rolf Mowatt-Larssen est né vers 1955,a étudié a l'académie militaire de West Point d'ou il sort diplômé en 1976.Ensuite il sert dans les paras de l'armée américaine.

    Entrée vers 1982 a la CIA,Mowatt-Larssen a été en poste en Suède puis en Grèce,a des périodes non déterminées.Apparement avant d'être muté a Moscou,ou il arrive en 1988 comme officier traitant.Il occupe le poste jusque 1991,avant d'être réaffecté dans la capitale russe en 1992 comme Chef de station adjoint,et ce jusque 1994,officiellement comme secrétaire de la section politique de l'ambassade américaine.Mowatt-Larssen est alors chargé des contacts officiels entre la CIA et le SVR,le nouveau service de renseignement extérieur russe.Il faut savoir que le KGB avait tenté de contacter la station de la CIA a Moscou,plus précisément son patron,Carl Gebhardt,en 1984.Les services secrets américains,prudents,n'y avaient pas immédiatement donnés suite.Puis,sous Gorbatchev,eurent lieu une série de rencontres,a Vienne,Helsinki,Moscou.La chute de l'URSS accélère les contacts ,dans des domaines comme la lutte contre les différentes formes de criminalité organisée (Terrorisme,trafic de drogue...).Mowatt-Larssen y prend donc part.   

    Nommé temporairement Chef de station de la CIA a Moscou suite a l'expulsion fin mars 1994 de James L.Morris,le temps que Langley lui envoie en remplacement Michaël Sulick..

    Petite précision (et disgression) :Selon Ron Suskind dans son ouvrage "La Guerre selon Bush",Mowatt-Larssen aurait été deux fois en poste en URSS comme chef de station,et en aurait été expulsé les deux fois.Au vu des informations que j'ai eu,M.Suskind s'est trompé: Après vérifications,d'une part,Mowatt-Larssen n'a jamais ,autant que je sache,été éxpulsé,d'une part.D'autre part,il n'a pas été deux fois Chef de station.L'officier CIA est entré a l'Agence en 1982,et la règle veut que un officier CIA puisse devenir chef d'antenne au bout de cinq ans,quand c'est une petite antenne.Quand c'est une station aussi importante que celle de Moscou,c'est carrément du jamais vu que un officier bénéficiant de moins de 10 ans d'expérience soit nommé Chef de la station de Moscou a temps complet.Par exemple,Richard Stolz,qui a dirigé l'antene moscovite de 1964 a 1965,avait 14 ans de CIA derrière lui (Entrée en 1950).Idem pour Burton Gerber,qui a été a la tête du poste de la CIA dans la capitale soviétique de 1980 a 1982,et qui était a la CIA depuis 1956..

    Peut-être chef de station de la CIA a Berne en 1995.En tout cas,Mowatt-Larssen,selon les russes,aurait tenté de recruter le patron du SVR a Berne "peu après le scandale de l'affaire Ames",sans plus de précisions.

    Ensuite chef de station de la CIA dans un pays non encore déterminé (La biographie de ce géant de deux mètres comporte un trou etre 1995 et 2000.Il semble qu'il se soit spécialisé dans le domaine de l'armement nucléaire,sans qu'on en sache plus)

    Pendant un ans,Mowatt-Larssen a servi dans l'équipe de George Tenet,patron de la CIA,avant ,vers juillet 2001,d'être détaché:il devait prendre le commandement de la station de la CIA a Beijing et commenca donc a suivre avec sa femme des cours intensifs de chinois.Mais suite aux attentats du 11 septembre ,il est nommé fin 2001 a la tête de la Division de Contreprolifération (CPD) de la Direction des Opérations de la CIA,Tenet estimant qu'il a besoin de ce spécialiste de la contre-prolifération.C'est un petit service,qui compte a peine 4 officier,quand Mowatt en prend le commandement.Le CPD aura a son actif le démantèlement,au moins partiel,du réseau du docteur Khan,le père de la bombe atomique pakistanaise qui fournit alors en technologiques et plans aussi bien la Corée du Nord que la Libye ou l'Iran....C'est un service d'action,actif,a ne pas confondre avec le Winpac (Weapons Intelligence,Non Prolifération,and Arms Control Center) ,service chargé de l'analyse du potentiel ballistique et nucléaire des différents pays,aussi bien la Russie que la Chine ou la Corée du Nord.Winpac dépend donc de la Direction du renseignement (Analyse) et non de la Direction des Opérations (Chargé des opérations sur le terrain),et est apparu avant les attentats du 11 septembre,date exacte inconnue (Probablement a la mi-2001)

    Puis cet officier de la CIA aurait été chef de la Division Europe de l'Ouest, qu'il commandera de 2004 a 2005.En 2005 Mowatt-Larssen a quitté la CIA,après 23 ans de carrière a l'Agence,pour prendre la tête du service de renseignements et de contre-espionnage du Ministère de l'Energie américain,service qu'il commande a l'heure actuelle.Le service de renseignements du Ministère de l'Energie américain est chargé,par des "canaux ouverts" (informations officielles,bavardages etc...) de recueillir des informations et de les analyser,entre autres sur le potentiel nucléaire des autres pays.Dans le contexte international actuel,ce service est donc impliqué dans le suivi des programmes nucléaires nord-coréens et iraniens...

     

    En date du 21.09.2007: Le site http://www.nhdf.org/speakers.php?id=56&back=agenda

    vient d'ajouter nombre d'éléments de la carrière de Rolf Mowatt-Larssen.Reprenons-les (en y mêlant les informations publiées en mai) :

    Officier de la station de la CIA a Stoskholm de 1984 a 1987;officier de la station de la CIA a Moscou de 1988 a 1990,en poste a la station de la CIA a Athènes (Officier ou chef de station adjoint? ) de 1990 a 1992; Chef de station adjoint de la station de la CIA a Moscou de 1992 a 1994 sous la couverture de 1er secrétaire de la section politique; nommé Acting Chief of station suite a l'expulsion du chef de l'antenne ,James L.Morris en mars 1994;Chef de Base de la CIA a Zurich de 1994 a 1996;Chef de station de la CIA a Oslo de 1998 a 2000.

    En comparant la biographie publiée en mai dernier avec ses ajouts,quelques remarques: La Biographie de mai 2007 de Rolf Mowatt-Larssen cadre très bien avec ses ajouts.Les seules erreurs que j'ai commises en mai ont été les suivantes: Cet officier CIA a été en poste a Moscou jusque 1990 et non 1991 et a été en poste en Grèce non pas avant d'arriver a Moscou mais pendant ses deux postes.Dernière erreur d'analyse,il a été en poste a Zurich et non Berne comme je le supposais.

    Sinon,les erreurs sont peu nombreuses.la bio de la National Homeland Defense Foundation confirme tous les postes indiqués en mai,et je ne m'étais pas trompé en indiquant que Mowatt a été en poste comme chef de station entre 1995 et 2000.Je supposais que c'était dans la zone Europe de l'Ouest,mais n'étant pas sûr j'avais gardé mes doutes pour moi...  Néanmoins il ressort des précisions ajoutées que mes sources se sont avérées plutôt fiables,les analyses correctes.