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Le conflit en Irlande du Nord

 

Un voyage en Irlande ne vaut rien si on ne passe pas par Belfast! Il convient en effet de "prendre la température" dans cette ville qui a été marqué durant les trente dernières années par une guerre civile opposant l'IRA (Irish Républican Army, catholique) a l'armée britannique ainsi que a l'UDA (les loyalistes protestants).

Malgré le cessez-le-feu, le désarmement de l'IRA et le retrait des troupes britanniques d'Irlande en 2007, cette "prise de température", très brève (une journée seulement a Belfast) mais bénéfique montre très clairement que le conflit , si il est terminé, a laissé des traces. Par exemple, quand nous vîmes un immeuble de briques rouge, très haut, gardé tel une forteresse en plein centre de Belfast, nous nous demandâmes ce qu'habritait ce batiment. Une base militaire? Erreur: Le siège de la BBC!

Véhicule blindé de la police nord-irlandaise

D'autres séquelles du conflit sont présentes, rappelant sans cesse cette guerre civile qui opposa une IRA militant pour le rattachement de l'Ulster a l'Irlande du Sud et l'UDA, la milice paramilitaire protestante, chargée de tailler en pièce l'IRA.

Par exemple, les quartiers catholiques et protestants sont des "quartiers fermés", protégés par des murs d'enceinte très hauts et des caméras de surveillance.

Porte blindée pour accéder au quartier protestant de Belfast

Le plus impressionnant fut la visite du quartier protestant de Belfast, ou on accède en passant par des portes blindées (si si!) qui peuvent être refermées a tout moment en cas de débordements.

Le mur séparant les quartiers catholiques et protestants 

   Le quartier protestant en soi m'a laissé une désagréable sensation de ghetto, vide , constitué uniquement de maisons d'habitations, et séparé du quartier catholique par un long mur... Une amie de passage a Belfast m'avait dit que la ville lui avait paru "froide". De mon côté, c'est bien l'ambiance que j'ai ressenti, comparé a Dublin.

Sur le mur, des graffitis, par exemple signés "2ème bataillon de l'UDA" , ou, dans d'autres secteurs de la ville, des dessins (l'un représentant, un membre cagoulé de l'UDA, ailleurs un tag pour une Palestine libre, dans un autre endroit des dessins représentant l'ETA, Gerry Adams, dénoncant l'agression des Etats-Unis contre Cuba..). Certes, le conflit est terminé, et on ne peut exclure que, au fil des années (mais il faudra beaucoup de temps) les séquelles du conflit ne s'effacent.

 

 Mais comme le remarquait Staline a propos de l'Iran: "nous surveillons tout en Iran, même quand un homme fait craquer une allumette". A mes yeux, ce principe est aussi valable en Irlande. Car une allumette peut suffire a mettre le feu...N'oublions pas que l'IRA avait disparue en 1962 pour réapparaître , en 1969, lors de conflits entre différentes communautés , et n'a eu de cesse par la suite de commettre attentats sur attentats, sans que les autorités britanniques ne réussissent a mettre a mal l'organisation..Le démontrent très clairement, malgré l'arrivée de troupes britanniques en Irlande du Nord dans les années 70, la capacité de l'IRA de frapper , comme en témoignent les attentats commis aussi bien dans les années 80 que 90, en Ulster, a Londres, Manchester etc....

Attentat commis par l'IRA le 24.04.1993 dans le quartier de la City. 1 mort, 47 blessés, de 300 a 400 millions de livres sterling de dégâts.

Une telle possibilité, a mes yeux, n'est malheureusement pas a exclure.  A mes yeux, il faudra au minimum deux voire trois générations, sans incidents majeurs, du moins sans incident qui entraînent la reprise des armes par les différents acteurs, pour que les traces du conflit s'effacent. Pourquoi?

Le conflit paraît avoir pris fin , définitivement, très récemment, a la mi-2007, avec le retrait des troupes britanniques en Irlande du Nord. Le conflit reste donc présent, dans les mémoires mais aussi sur le terrain, comme le montrent les séquelles décrites, ajoutées aux attentats, assassinats, rackets, commis par l'une ou l'autre des parties. Une fois les structures (IRA et UDA) dissoutes et désarmées, reste a faire évoluer les mentalités. Or , comme je l'ai souligné, le conflit reste très récent. Un incident d'importance (par exemple contre la communauté catholique) pourrait aussitôt, si il n'est pas réglé, entraîner la remobilisation de l'IRA pour "défendre les siens". Une fois le processus de paix engagé, il faut que progressivement cet "etat de guerre" s'oublie, tout comme les exactions commises, que les signes de tension disparaissent , et cela nécéssite beaucoup de temps, du temps qui se compte en années, le temps d'un changement des mentalités, donc plusieurs générations . A méditer. 

Note modifiée les 28 et 29 janvier 2008

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