LÉON PANETTA A LA TÊTE DE LA CIA UNE BONNE NOUVELLE?
Après avoir a un moment envisagé la candidature de John Brennan, ancien officier de la CIA qui dirigea entre autres le TTIC, le choix du Président Barack Obama pour le poste de Directeur de la CIA s'est porté sur Léon Panetta, ancien secrétaire général de l' administration Clinton.
Choix qui a surpris car Panetta n'était pas sur la liste des candidats potentiels, mais aussi surprise sur la personne même qui a été choisie. En choisissant un « vieux de la vieille », Barack Obama n'a pas privilégié le changement, mais aussi, on peut se demander si le choix de Monsieur Panetta a la tête de la CIA est un choix opportun.
La sélection de Léon Panetta a un poste aussi délicat même est un mystère, elle fut sans doute le résultat de tractations de couloirs et de compromis, nécessaires sachant que le Directeur de la CIA choisi doit être approuvé par le Sénat.
Néanmoins, Léon Panetta ne s'est distingué en rien dans le travail du renseignement, sa carrière fut plus politique que autre chose. La nomination d'un « technocrate », pardonnez l' expression, était elle la bonne solution pour une CIA attaquée non seulement pour ne pas avoir empêchée le 11 septembre mais aussi pour l' affaire de ses transferts de prisonniers, sans oublier l'usage de la torture, ou les ratées en Afrique?
La CIA a besoin incontestablement de réformes pour gagner en efficacité, et un des plus gros problèmes auquel elle se heurte est sa bureaucratie même, sans compter la concurrence existant entre agences de renseignement. A cet égard, la création par Georges W. Bush du TTIC, énième structure chargée de participer a la lutte anti terroriste, n'a fait que rajouter une couche de bureaucratie supplémentaire dans un système complexe..
Léon Panetta arrivant a la tête de la CIA sans passer par le haut, saura il prendre conscience du problème?
L'auteur de l' article estimait en tout cas souhaitable que la personne nommée a la tête de la CIA soit une personne « qui en soit issue », un « insider », une personne qui en connaisse les problèmes pour en avoir grimpé les échelons et maîtrisant par conséquent son fonctionnement. C'est pourquoi l' auteur avait une petite préférence pour Mary Margaret Graham, qui fut une « opérationnelle » issue de la Direction des opérations de la CIA (poste en Espagne dans les années 80; chef de la station de New York lors des attentats du 11 septembre puis chef du Centre de contre-espionnage), ou Stephen Kappes, dont la carrière fut extrêmement brillante (travail contre les Iraniens a la fin des années 80 puis contre l' Irak durant la guerre du Golfe, chef de station au Koweït juste après; chef du groupe chargé des questions de prolifération a la division Eurasie; chef de station a Moscou, chef du centre de contre-espionnage; n°2 de la direction des Opérations puis a la tête de la Direction des Opérations de la CIA; viré par Porter Goss puis rappelé en 2006 et nommé directeur adjoint de la CIA alors.), qui fut entre autres crédité du succès d'avoir réussi a convaincre le colonel Kadhafi d' abandonner son programme ADM. Sa candidature, si l'on en croit INTELLIGENCE ONLINE, a été écartée car KAPPES est considéré comme « un homme de Bush »...
Nous verrons si Panetta est l' homme de la situation aux résultats obtenus. Sera-il aussi terne et discret que John McCone, ou au contraire laissera-il son empreinte a la CIA tel Bill Casey, Allen Dulles, ou Georges Tenet, pour n'en citer que quelques uns? Son action permettra d'en juger, mais l' auteur doute de l' opportunité du choix, plus guidé pour des raisons politiques que pour une volonté de réformer la CIA.
Commentaires
Avez vous lu la note sur les préoccupations de la CIA selon son futur ex directeur ?
http://www.cf2r.org/fr/notes-actualite/etats-unis-le-testament-de-ex-directeur-de-la-cia.php
Le narco trafic au Mexique en 2e place, avant le nucléaire Iranien, cela m'étonne un peu.
L'un des axes principaux de la politique étrangère d'OBAMA est la fin des pratiques extra judiciaires emblématiques des présidences BUSH.
Ces pratiques comprennent, le camp X-RAY de Guantanamo ou la livraison de présumés terroristes à leur pays d'origine (Egypte, Jordanie, Algérie...) ou ils sont généralement TRES durement interrogés aux fins de renseignement.
PANETTA a eu le mérite (aux yeux d'OBAMA)de s'opposer à cette politique de BUSH dès 2005-2006. Il apparait donc comme un homme sur "la meme longueur d'onde" que son président et donc parfaitement à même de controler ces malades de Langley.
Une petite question sur Mary Margaret Graham et la compétence de la CIA sur le sol américain. Vous avez indiqué ''chef de station de NY'', mais est il toujours interdit à l'Agence d'exercer sur le sol métropolitain ?
En fait, depuis les années 60 au minimum, la CIA dispose de stations également sur le territoire des USA. De telles stations ont été détéctées a New York, Washington, Seattle, Dallas, Chicago entre autres. Elles sont chargées de recruter des étrangers qui sont sur le territoire US. Par exemple, a fait du boucan vers 1983-1984 le cas d'un afghan recruté sur le territoire US. Revenu en Afghanistan, il a été retourné par les services secrets afghans et soviétiques. L'opération a abouti a l' expulsion de son traitant, Richard Vandiver. Donc apparement (j'ignore le cadre juridique) mais la CIA peut mener des opérations sur le territoire US
Quelques exemples: Sous Reagan, le FBI et la CIA ont initiées le programme COURTHSHIP, visant a coordonner les opérations de recrutement et de traitement de soviétiques sur le territoire US. On peut aussi citer le travail de Aldrich Ames, qui "traitait" deux informateurs soviétiques de la CIA a New York (Sergey Fedorenko et Arkadi Shevtchenko) puis qui tentait de recruter des soviétiques sur le territoire US; ou Milton Bearden, qui raconte le fait que il dirigea l' antenne de la CIA au Texas
Concernant leurs couvertures, elles sont soit commerciales, soit a New York, sous couvert de l' ONU, diplomatiques.
To FABJ: Personnellement j' éspère que Panetta n'a pas été choisi que sur la base de ses opinions politiques. Gérer la CIA nécéssite aussi une personne assez professionnelle , qui connaisse son fonctionnement et s'oriente dans les questions de géopolitique..
Pour gérer la Maison mère ils ont besoin d'un technocrate en premier, visionnaire en second et pour en finir de quelqu'un d'intègre (ce qui n'était pas le cas avec Tenet et sous Bush). Gérer cette bande de cow boys au trois quart sauvage n'est pas si facile. Sans leur valises pleines de fric et leur technologies ils ne valent pas grand chose.
Oui je viens de voir, mais est ce que la version originale dit la même chsoe? Une erreur de traduction est possible, a moins que les USA veuillent se refermer sur leur pré carré. A F.Paul Jean: votre vision me paraît caricaturale, "bande de cow boys au trois quart sauvage n'est pas si facile. Sans leur valises pleines de fric et leur technologies ils ne valent pas grand chose." donne plus l' impression d'un film de cow-boys que celui d'une technocratie, la CIA, ou se rencontrent certes des personnes médiocres mais aussi de fins linguistes, j'ai eu l' occasion de rencontrer un ancien chef de station de la CIA a Paris qui parlait dans un francais parfait
Outre un risque de dérive technocratique, le principal problème des nominations venant de l'intérieur c'est le risque de perte de controle démocratique sur ce même service. Le poste de chef de service est un poste d'abord politique. Les professionnels savent ce qu'ils ont à faire. Le chef est là pour fixer les limites. Selon moi, rien de choquant dans la nomination de panetta
D'abord politique mais pas seulement, c'est aussi un rôle très technique, il faut diriger la CIA. Mais Panetta peut compter sur son Directeur adjoint pour cela, Stephen Kappes, un pro. La tendance pour la CIA a toujours ou presque été de nommer comme Directeur une personne extérieure (si l' on excepte Allen Dulles, Richard Helms, William Colby, Robert Gates et Bill Casey) et inversement un opérationnel comme numéro 2
D'ailleurs, en regardant EURONEWS quand Obama justifia devant les employés de la CIA la déclassification de mémorandums controversés, Panetta et Kappes se tenaient à côté de lui