L' HUMINT (renseignement humain) n'est pas la seule technique utilisée par le SIS a Moscou: Au milieu des années 60 (Le contrôleurat URSS, Directorate of Production, est alors dirigé par Harold Shergold), l' interception des communications prend de l'ampleur. En effet le KGB constate une augmentation des fuites d' informations sur l' Union Soviétique en direction du gouvernement britannique, et ce par l'intermédiaire de l' Intelligence Service . L' enquête conduite permet de découvrir que la valise diplomatique britanniques contient beaucoup de matériel électronique. A partir de la, le KGB prévient les différentes institutions concernées, aussi bien au Ministère de la Défense que dans ses établissements, sans compter les organes gouvernementaux ou les instituts scientifiques des possibilités d'interceptions de communication
Harold Shergold. C'est un spécialiste des soviétiques qui dirige le contrôleurat Union Soviétique en 1966. Harold Shergold, après avoir servi dans une unité du renseignement britannique durant la Seconde guerre avec le grade de capitaine, entre au SIS. Après avoir travaillé en Allemagne, alors principale base du SIS contre les soviétiques, il participe au "traitement" du colonel Oleg Penkovsky, et contribuera à démasquer George Blake, taupe du KGB au coeur du SIS. Contrôleur "SovBloc" en 1966. Décédé vers 2000
C'est dans ce dernier domaine justement que la station de Moscou, alors dirigée par Nicholas Henry Livingston (1969-1972, auparavant en poste en Argentine, a Buenos Aires ) remporte un succès en 1971, avec l' exfiltration de Anatoli Fedosseyev, un important scientifique soviétique, qui participa aux programmes « Luna » et « Soyouz », et qui apparemment fournissait des informations a la CIA par le biais de boîtes aux lettres mortes. La coopération CIA-SIS marche ici a plein puisque ce sont deux secrétaires de l'ambassade britannique a Moscou, Martin Nicholson et Patrick Jackson, qui sont chargés de maintenir par la suite les contacts avec le scientifique, pour lui indiquer la procédure d' exfiltration une fois que le scientifique sera a Paris dans le cadre d'une délégation. Arrivé a Paris, Fedosseyev appelle un dimanche matin l' ambassade britannique au numéro convenu; une voiture vient immédiatement le chercher direction un aéroport ou l' attend un avion direction la Grande-Bretagne! Très beau succès du SIS, qui occasionnera quelques dégâts: Dans la foulée de l' exfiltration du scientifique, les autorités britanniques expulsent des « diplomates » soviétiques en poste a Londres: L'un est Valery Shuvotine; le second, Lev Cherstnev, est un gros poisson du KGB car dirigeant depuis 1968 la ligne « renseignement scientifique et technique » a la rézidentura de Londres. C' en est trop pour Moscou qui se paye deux humiliations en si peu de temps:Fin juin 1971 Nicholson et Jackson sont déclarés « persona non grata » et expulsés. L' appartenance de Jackson et Nicholson au renseignement de Sa Majesté n'est pas clairement établie (Il pouvait très bien s' agir de diplomates britanniques aidant la station du SIS)
Selon Rem Krassilnikov, qui dirigera le Deuxième département (Pays du Commonwealth) a la Deuxième Direction Principale (contre-espionnage) du KGB de 1973 a 1979, suite aux scandales Penkovsky et Brookes, la station du MI-6 a Moscou s'est « enterrée »; il convenait par conséquent de la « déterrer » pour ainsi découvrir ses membres et ses techniques de travail. Krassilnikov dispose pour cela de deux aides de poids: rien de moins que les anciens officiers du SIS Georges Blake et Kim Philby ( apparemment Krassilnikov fut le traitant de Philby a Beyrouth), anciens informateurs du renseignement soviétique passés a Moscou, et connaissant très bien les méthodes de travail du renseignement britannique. C'est ce que affirme Milton Bearden dans son ouvrage, et Rem Krassilnikov paraît le confirmer implicitement dans ses mémoires quand il fait l' éloge de ses deux personnes.
Pour cela le 2ème département décide d'envoyer un agent double dans les pattes de la station de Moscou: En 1974 un membre de la marine militaire soviétique contacte l' ambassade britannique pour faire savoir sa volonté de fournir des informations. Peter Brennan, alors chef de la station, décide de récupérer lui-même, avec sa femme, le «colis » laissé dans un parc de Moscou par ce mystérieux marin. Ce qui donnera lieu, selon Krassilnikov, a une scène insolite:le couple s' assoit tranquillement sur un banc du parc et constate que les alentours sont déserts quand soudain la femme de Brennan fait tomber son sac a main; le couple se jette aussitôt par terre et gratte la terre jusqu'à tomber sur la fameuse « boîte aux lettres morte »... Aussitôt, le couple retourne a leur voiture, direction l' ambassade britannique 14 Quai Sofia!
Peter Brennan. Selon Rem Krassilnikov, Brennan fut le chef de la station du SIS à Moscou, sous la couverture de deuxième secrétaire de la section politique de l' ambassade de Grande-Bretagne à Moscou de 1973 à 1976. Sa biographie détonne assez, tant son arrivée au FCO est très récente.
Selon Krassilnikov toujours, l'opération durera deux ans et permettra au 2ème département de mettre a jour le fonctionnement de la station de Moscou, mais aussi plus globalement les techniques de travail du renseignement britannique. Krassilnikov cite par exemple les repérages faits par le conseiller scientifique de l' ambassade britannique a Moscou John Garrett (Un authentique diplomate) pour le compte de la station.
Peter Brennan quitte Moscou en 1976 pour être remplacé par John Scarlett, future étoile montante du MI6 précédemment en poste au Kenya. Bizarrement, l' affectation de Scarlett ne dure que une année:Il est rappelé a Londres ou il travaillera au QG du SIS, au contrôleurat chargé du Bloc communiste. Entre autres, il aurait été un des officiers traitants de Oleg Gordievsky.Concernant le fameux marin, Krassilnikov n'indique pas pourquoi (coïncidence?) l'opération fut arrêtée, approximativement en 1976..Pour remplacer Scarlett après son interlude moscovite arrive John Lawrence Taylor, qui a quitté peu avant son poste a Berne, ou il participait a la tentative de recrutement d'un autre soviétique, Vladimir Bogdanovitch Rezoun. Sous le commandement du chef de station (ironie de l'histoire)..Peter O' Bryan Tear.
John Lawrence Taylor. Né le 27/05/1946. Entré au MI6 en 1971. « Deuxième secrétaire » en Suisse de 1973 à 1976. Chef de station du SIS à Moscou de 1977 à 1979, officiellement premier secrétaire de l' ambassade. Au QG du SIS de 1980 à 1982, puis « Premier secrétaire » de l' ambassade britannique à Stockholm à partir de 1982
Krassilnikov profite de son ouvrage pour faire un bref topo sur la station du MI-6 a Moscou, particulièrement dans les années 70. Selon lui, une des priorités est le renseignement politique. Les autres domaines ne sont pas négligés: L' antenne coopère avec le bureau de l' attaché militaire. La station étudie soigneusement, aussi, les lieux de contacts avec ses informateurs, les techniques de surveillance des guetteurs de la 7ème Direction du KGB (Surveillance), note les numéros d' immatriculation des véhicules utilisés. Elle obtient aussi des informations et des demandes d' informations du QG du SIS, par exemple, selon Peter Wright,ancien officier du MI5, un câble est envoyé a la station de Moscou au sujet d'un officier du KGB, que Wright appelle Grigovine, et qui fit l' objet d'une tentative de recrutement par chantage sexuel dans les années 60 a Londres . Refusant de céder au chantage, Grigovine est « balancé » par les britanniques et rappelé a Moscou. L' antenne moscovite reçoit l' ordre « d' ouvrir l' oeil », si Grigovine change d'avis,mais comme le raconte Wright, « Nous n' eûmes plus jamais de nouvelles de lui ».
Krassilnikov note aussi que la station du SIS était plus petite (selon lui approximativement 5 a 6 officiers en poste dans les années 70-80, et dans les années 50 deux a trois officiers seulement) que celle de la CIA (Environ de 8 a 12 personnes dans les années 70-80) mais possédait l'avantage d'avoir moins de tâches. Et donc plus de temps pour planifier et soigner les opérations. Au passage, elle utilise beaucoup l' aide de diplomates britanniques dans sa tâche de collecte de renseignement: Ainsi, John Garrett fera des missions de reconnaissance pour la station de Moscou dans les années 70;
Enfin, il convient de noter quelques changements au QG du SIS. Sous l' égide de Arthur Temple Franks, nommé chef du MI6 à partir de 1979, engage alors une réforme du SIS. Le Directorate of Production (collecte d'informations) et le Directorate of Requirements (Analyse et distribution) sont couplées dans un Directorate of Production and Requirements, comprenant les Contrôleurats: Union Soviétique, Afrique, Europe, Asie, Station de Londres (Opérations sur le territoire britannique); Hémisphère Ouest (Amériques et Caraïbes). Chaque Contrôleurat est dirigé en zones géographiques (Russie,Balkans etc..) avec une section Production et une section Requirements.
Arthur Temple Franks, dit "Dick Franks". C'est un spécialiste des soviétiques et du Moyen-Orient qui présidera aux destinées du SIS de 1979 à 1982. Dick Franks sera entre autres Chef de station à Téhéran de 1953 à 1956, en remplacement de Monty Woodhouse. Il participera à l' opération AJAX (Renversement de Mossadegh) avant de revenir au QG du SIS. En 1961, il sera un des officiers traitants de Oleg Penkovsky à Londres, même si son poste est difficile à déterminer, les informations étant contradictoires (Chef de la Station de Londres selon les uns; Chef du Contrôleurat Production Research selon d' autres). Après un détour comme chef de station à Bonn de 1962 à 1966, il aurait dirigé dans les années 70 la London Station, avant d' être nommé n°2 du SIS, et Director of Production. Il restructurera le SIS. Décédé récemment.
Enfin, la couverture du chef de station est généralement 1er secrétaire d' ambassade, mais a la fin des années 80 il prend rang de conseiller. L' adjoint est aussi officiellement 1er secrétaire, et c'est toujours le cas aujourd'hui ( Par exemple Marc Doe en 2006).
Concernant le chef de station lui-même, deux originalités sont a signaler: Primo, le SIS n' hésite pas a envoyer a ce poste délicat des femmes (En comparaison il faudra les années 70-80 pour que la CIA nomme des femmes a la tête de stations a l' étranger), mais ce mouvement, assez visible dans les années 50 et 60, disparaît complètement par la suite
Ensuite, les chefs de stations du SIS a Moscou étonnent par leur « jeunesse » dans le milieu du renseignement: Que penser de Daphné Park, nommée a la tête de l' antenne moscovite après seulement 6 années d' ancienneté au renseignement britannique; de John Scarlett qui prend les rênes de l' antenne moscovite en 1976 alors que il est entré au service en 1971; de Peter O'Bryan Tear qui entre au « Foreign Office » en 1947 et se retrouve a Moscou en 1952; ou Nicholas Livingston qui démarre en 1964 et se retrouve a Moscou en octobre 1969 après un poste a Buenos Aires!
On peut supposer que le SIS privilégie alors d'affecter a Moscou des cadres encore peu, voire pratiquement pas connus des soviétiques, mais qui malgré leur « jeunesse » ont l' avantage de disposer d'une certaine expérience, par exemple dans le domaine militaire (Par exemple Terence O'Bryan Tear a servi dans les forces armées de 1940 a 1947) ou du renseignement (Henry Van Maurik a travaillé durant la guerre au SOE). Ce n'est que dans les années 80, tout a la fin, voire dans les années 90, que s' entame le processus de nomination a la tête de la station moscovite de cadres bénéficiant d'une très longue expérience au sein du renseignement britannique, tels que John Scarlett ou Clive Dare Newell, et ayant accomplis plusieurs missions à l' étranger. Au détriment de leur identité,
Michaël David Shipster. Entré au SIS en 1977, il étudiera le russe au centre militaire de formation de Beaconsfield de 1979 à 1980 avant d' être affecté à Moscou comme chef de station adjoint, sous la couverture de 1er secrétaire de la section économique de 1981 à 1983. Il est ensuite en poste à Delhi de 1986 à 1989, ou il participe à l' exfiltration d'un responsable du renseignement tchèque, puis sert à Lusaka et Johannesbourg. Suite à l' expulsion de John Scarlett en 1994, sa candidature à la tête de la station de Moscou sera envisagée. En 1997, il travaille au QG du SIS, entre autres ou il est chargé des contacts avec les services secrets russes, avant d'être nommé Contrôleur Moyen-Orient, Directorate of Requirements and Production, poste qu'il occupe lors de l' invasion de l' Irak de 2003. Chef de station du SIS à Washington de 2004 à 2006, il entre ensuite dans le privé, chez Rolls-Royce
Les contacts a Moscou, faut-il le rappeler, sont considérés comme dangereux. C'est pourquoi l'un des informateurs les plus précieux au coeur du KGB, Oleg Gordievsky, évitera de garder le contact avec la station du SIS a Moscou, préférant conserver les informations et les transmettre a ses traitants a l'étranger. En revanche, la station du SIS a Moscou reçoit pour consigne de préparer un plan d' exfiltration en cas d'urgence. Selon Gordievsky dans ses mémoires, ce plan était régulièrement vérifié, au cas ou. Il sera en tout cas mis en application fin 1985 avec brio. En effet, Gordievsky est soudainement rappelé a Moscou en mai 1985 et comprend très vite que le KGB le soupçonne d' avoir été recruté par le SIS. Bien que relâché faute de preuves, il est filé. Prévenir la station de Moscou pour qu' elle l' exfiltre est difficile, mais Gordievsky réussit a donner le signal a Raymond Asquith, le chef de station adjoint depuis 1983 (De 1981 a 1983, le chef de station adjoint était Michaël Shipster). Le QG du SIS est aussitôt prévenu, et le plan d' exfiltration déclenché, après accord de Margaret Thatcher. Le but est de faire passer la frontière a Gordievsky dans le coffre d'une voiture diplomatique britannique. Gordiesky doit retrouver son traitant,le comte Asquith pour cela, près de Vyborg, a un endroit convenu. L' opération a été soigneusement planifiée, détails compris: Une couverture isolante et des bouteilles ont été prévues pour Gordievsky dans le coffre même de la voiture, tandis que, au moment du contrôle, la femme d'un des diplomates donne des chips au chien des gardes-frontières pour éviter que il ne découvre la présence d'une personne dans le coffre de la voiture. L' opération, risquée, réussit, et Gordievsky se retrouve de l' autre côté du rideau de Fer, en Finlande.
Alastair Jon Breeze. Le recoupement de la fameuse "liste des 116" ainsi que des mémoires de Richard Tomlinson ont permis de déterminer que Alastair Jon Breeze fut, à un moment de sa carrière, Contrôleur Europe de l' Est au SIS. Cet officier du SIS a entre autres été en poste au Pakistan et chef de station du SIS à New York sous la couverture de conseiller d' ambassade à partir de 1983.
Raymond Asquith. Le hasard a voulu que ce diplômé d' Oxford soit aussi le petit fils du Premier ministre britannique qui, en 1911, refusa un plan du renseignement britannique visant à assassiner Lénine. Entré en 1980 au SIS, Raymond Asquith a 'abord été en poste à Moscou comme chef de station adjoint de 1983 à son expulsion en septembre 1985 avant de travailler au Contrôleurat Moyen-Orient. Il aurait, d'ailleurs, été mêlé au scandale Matrix Churchill (exportations d' armes britanniques vers l' Irak couvert par le MI6 pour infiltrer les réseaux du trafic d' arme fournissant Saddam Hussein). De 1992 à 1997 , il dirigera la première station du SIS à Kiev avant d' entrer dans le privé, d' abord chez Pricewatherhouse Cooper
Andrew Patrick Somerset Gibbs. Ici est dévoilée la carrière d'une étoile montante au sein du SIS. Andrew Gibbs a commencé sa carrière au SIS par un poste au Brésil, avant d' être nommé chef de station à Moscou en 1984, en remplacement de Keith Muras. Officiellement, il est premier secrétaire de la section politique de l' ambassade britannique. C'est à lui que reviendra le rôle de coordonner l' exfiltration réussie de Oleg Gordievsky depuis Moscou. Expulsé en septembre 1985, il n' en est pas moins nommé chef de station à Prétoria ( 1987 à 1989). Décoré de l' Ordre de l' Empire Britannique en décembre 1991. Grade de conseiller d' ambassade. Il était jusque récemment chef de station au Moyen-Orient. Depuis trois ans, sa carrière est malheureusement inconnue.
Gordon Barass. Il est parmis les premiers officiers du SIS affectés en Chine communiste, puisque Gordon Stephen Barrass sera chef de la station de Beijing de 1970 à 1972 sous la couverture de second secrétaire de l' ambassade britannique, après un bref passage à Hong-Kong comme officier traitant.Ce spécialiste des affaires chinoises et soviétiques est entré vers 1965 au SIS. Après ses postes à Hong-Kong et Beijing, il sera ensuite chef de station adjoint à Berne en 1977 sous couverture de premier secrétaire, ou il participe au recrutement de Vladimir Rezoun, un officier du GRU, avant d' être un des officiers chargés du débriefing de Oleg Gordievsky. Il semble que il était alors affecté au Requirements URSS du Contrôleurat Bloc Soviétique, Directorate of Production and Requirements du SIS. Il quitte le MI6 vers 1993 et entre dans le privé
Ensuite un avion le récupère en Norvège, direction le Royaume-Uni! A peine descendu d'avion, Gordievsky sera pris en charge entre autres par Gordon Barrass, haut responsable au contrôleurat Union Soviétique du SIS (Peut être même chef du contrôleurat). Ses informations portent aussi bien sur le plan politique que du renseignement, car c'est suite a ses informations que les autorités britanniques décident d' expulser 25 soviétiques appartenant au KGB et au GRU. Les soviétiques ripostent aussitôt en expulsant 25 britanniques. Ironie de l'histoire, parmi les diplomates britanniques expulsés, figure.. Raymond Asquith, ainsi que son patron, Andrew Gibbs. Il faudra attendre 1986 pour que Peter Harris, le nouveau patron de la station de Moscou, redémarre les activités de renseignement.
Il sera lui-même confronté a une histoire d' espionnage passablement embrouillée: Un officier de la XVI ème Direction du KGB, chargée de l' interception des communications électroniques des pays ne faisant pas partie du bloc communiste, Vladimir Makarov, avait proposé quelques années plus tôt ses services au BND. Sans résultat. Il se serait alors tourné vers la station du renseignement britannique a Moscou, proposant des informations sur ce service du KGB qui est l' équivalent de la NSA ou du GCHQ. Il est repéré par le contre-espionnage soviétique, neutralisé et condamné.
« Se serait », car selon une autre version, Makarov aurait contacté le SIS a Athènes ou il était en poste. « Grillé » par le KGB, il est rappelé a Moscou, jugé et condamné.
Paul Bergne. Ce spécialiste du SIS a travaillé au Cabinet Office de 1988 à 1992 comme spécialiste des soviétiques, avant d' être nommé ambassadeur en Asie centrale
En 1988 Peter Harris est remplacé par Kerry Charles Bagshaw à la tête de la station du MI6 à Moscou. Son adjoint est Richard Philip Bridge, qui sera identifié publiquement par un tribunal russe en 1996.
Charles Kerry Bagshaw est né en 1943. Il sera en poste à Genève avant de prendre la tête de la station de Moscou en 1988, officiellement comme premier secrétaire de l' ambassade britannique à Moscou. Il quitte Moscou en 1991, sans que l' on sache si c' est avant ou après la tentative de coup d' Etat de août 1991. Décoré de l' Ordre de l' Empire Britannique en juin 1992. Vers 1992, Bagshaw était sans doute chef de la section URSS, Contrôleurat Europe de l' Est de la Direction des Productions et Requêtes du MI6
Richard Philip Bridge. Né le 24.03.1959. Il entre au Secret Intelligence Service en 1984, et sera en poste en Pologne, officiellement comme Deuxième secrétaire de la section information, ambassade britannique à Varsovie de 1986 à 1988. Il est ensuite, sous la couverture de Premier secrétaire de l' ambassade britannique à Moscou, Chef de station adjoint, de 1989 à 1993. Son nom est rendu public lors d'un jugement prononcé le 12.11.1996 par le tribunal du quartier Kirov de la Ville d' Ekaterinbourg, relatif à une plainte déposée par un représentant syndical de la ville qui, selon un journal local, entretenait des contacts avec Bridge et des membres des services secrets espagnols en poste à Moscou: Le jugement indique que le Service fédéral de contre-espionnage, dans une note n° 2/2-1077 du 21.11.1994 adressée au tribunal, précisait que Richard Bridge était le Députy Chief of Station du renseignement anglais. Bridge a été ensuite en poste à New Delhi à partir de 1998, puis chef de station à Genève à partir de 2004
Le coup d' État de 1991 est il une surprise pour la station de Moscou? Non affirme un journal russe, lequel indique que le chef de station avait a plusieurs reprises prévenu sa centrale. Sur ce point, il se serait opposé a l' ambassadeur de Grande-Bretagne a Moscou, lequel considérait un coup d' État comme improbable.