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Services secrets britanniques

  • Le site nucléaire iranien de Fordou-2009

    Le 25 septembre 2009, lors du sommet du G20 à Pittsburg (Etats-Unis),  Barack Obama, Nicolas Sarkozy et David Cameron dénoncèrent conjointement l’existence d’une installation secrète à Fordou, Iran, soupçonnée de participer au programme nucléaire iranien. Tel qu’il ressort d’informations dévoilées par la presse, ainsi que des confidences d’anciens des services de renseignements, cette installation était surveillée depuis un certain temps par plusieurs services de renseignements.

    Les services de renseignements de plusieurs pays, dont les américains, les britanniques, les français, les israéliens, et les allemands, travaillent depuis de très nombreuses années au suivi des programmes nucléaires et balistiques iraniens. En août 2002, le « Conseil national de la résistance iranienne » rend public l’existence du site de Natanz, destiné à la recherche nucléaire. Depuis 2003, l’Agence Internationale de l’énergie atomique effectue des inspections sur les différents sites iraniens soupçonnés de prendre part au programme nucléaire iranien, dont Natanz. Avec le soutien de plusieurs services secrets occidentaux. Comme l’indique le rapport Butler rendu en 2004 dans son passage consacré à l’Iran, « La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni travaillent ensemble pour soutenir l’AIEA dans ses activités ».  

    La commission Silberman se penchera également sur le problème de la collecte du renseignement sur les problématiques ADM. L’Iran y est abordé, mais cette partie est intégralement classifiée. Toutefois, le rapport indique dans ses annexes que, en 1999, une délégation iranienne était en Somalie pour discuter de la possibilité d’extraire de l’uranium d’une mine somalienne. De plus, comme le note le rapport, « la communauté américaine du renseignement a fréquemment admis qu’elle manquait de réponses », par exemple dans le cas du programme nucléaire iranien.

     

    DECOUVERTE DU SITE DE FORDOU

    Selon un article du Nouvel Observateur de décembre 2010, c’est dès 2003 que les photos-interprètes de la DGSE, grâce aux clichés pris par le satellite Helios, détectent les premiers travaux sur le site de Natanz, mais sans pouvoir dire précisément de quoi il s’agit. Les différents services de renseignements alliés, dont la CIA, le SIS britannique et le Mossad israélien, sont informés. C’est ce dernier service qui aurait réussi à recruter une « taupe » au cœur du dispositif, et qui aurait fourni des photographies de l’intérieur du site. Les services, toujours selon l’article, hésitaient encore, ce qui signifie qu’ils ne disposaient pas de suffisamment d’éléments probants.

    C’est un autre service (peut être le SIS britannique) qui aurait fourni, en 2007 des informations beaucoup plus probantes : la liste des commandes passées pour les tunnels du site de Natanz. Ces informations proviennent d’une source, non identifiée. Un autre article du Nouvel Observateur, daté de décembre 2012, sous-entend que la source était un walk-in, une personne qui a contactée d’elle-même un service secret étranger.

    La CIA aurait elle aussi disposée d’une source, qui aurait transmis des informations quant au site de Fordou : Shahram Amiri, chercheur à l’Université de technologie Malek Ashtar, aurait transmis des informations sur l’installation de Fordou, avant de faire défection en avril 2009 en Arabie Saoudite. La date de son recrutement n’est pas indiquée, mais selon le New York Times, ses informations auraient eues un fort impact sur le National Intelligence Estimate de 2007.

    Le doute n’était plus permis : le site secret- l’AIEA n’en avait pas été informée- était destiné à participer au programme nucléaire iranien. La date exacte de la fourniture des informations, par la source (du SIS ?) n’est pas indiquée, pas plus que la date ou les analystes des différents services ont rendus leurs conclusions. Dans ses mémoires, Michaël Hayden, alors directeur de la CIA, indique dans ses mémoires que son service travaillait sur le site « bien avant qu’il ait un statut opérationnel, et bien avant que les iraniens ne sachent que nous savions »

    Pourtant, en novembre 2007, le National Intelligence Council (Conseil national du renseignement) des Etats-Unis termine un National Intelligence Estimate de 140 pages (Selon Michaël Hayden) intitulé « Iran : Nuclear Intentions and Capabilities ».  2 pages (les conclusions, dites « Key points ») sont déclassifiées, et rendues publiques. Ce document indique : « We assess with moderate confidence that Iran probably would use covert facilities—rather than its declared nuclear sites ». Les informations pourtant obtenues par un des services (le SIS ?) étaient pourtant extrêmement claires quant au site de Fordow. A moins que le Nouvel Observateur ne se trompe quant à la date ou les services de renseignements en soient arrivés à la conclusion de l’utilisation à des fins nucléaires du site…

     

    LE SITE DE FORDOU AU GRAND JOUR

    Michaël Hayden indique dans ses mémoires que « quand les iraniens ont finalement suspecté que nous travaillions sur Fordou, ils envoyèrent une lettre aux inspecteurs nucléaires de l’ONU à Vienne » (AIEA). Ce qui est exact : l’AIEA est informée de l’existence du site de Fordou par une lettre des autorités iraniennes en date du 21 septembre 2009. Les articles du Nouvel observateur se montrent plus précis : la taupe du renseignement britannique aurait été interpellée par les services secrets iraniens au début de l’été 2009. Logiquement, les iraniens ont alors compris que le site de Fordou avait été découvert.

    Les autorités iraniennes affirmeront alors que le site n’était pas destiné à l’armement nucléaire, mais qu’il devait être maintenu secret pour éviter les bombardements américains et israéliens. Tel qu’il ressort du rapport du 16 novembre 2009 du directeur général de l’AIEA, les iraniens indiquent dans leur lettre que l’installation de Fordou est une « nouvelle installation pilote d’enrichissement de combustible (jusqu’à 5% d’enrichissement) ».

    Enfin, un dernier point : pourquoi le National Intelligence Estimate indique t-il que, en 2003, l’Iran aurait « stoppé » son programme nucléaire ? Une hypothèse : l’Iran aurait tout stoppé, ou ralenti, étant donné que le site de Natanz avait été découvert. Ne restait plus, pour les iraniens, qu’à construire un autre site, plus discret. Celui de Fordou. Malheureusement pour eux, Fordou était dans le collimateur depuis un certain temps… Un indice pourrait aller en ce sens : selon le rapport du directeur général de l’AIEA du 11 novembre 2011, l’Iran transmet en juin 2011 à l’AIEA un QRD (Questionnaire concernant les Renseignements Descriptifs) indiquant que le site de Fordou (appelé dans les documents de l’AIEA « IEFC » pour Installation d’enrichissement du combustible de Fordou) « avait pour but déclaré de produire de l’UF6 enrichi jusqu’à 20 % en 235U et de mener des travaux de R-D […] initialement cette production se déroulerait dans deux ensembles de deux cascades interconnectées, et que chacune de ces cascades contiendrait 174 centrifugeuses. L’Iran aurait décidé de « tripler sa capacité (de production) », après quoi il arrêterait la « production de combustible enrichi à 20 % » à Natanz ».

     

    Est-ce la fin du programme nucléaire militaire iranien ? En tout cas, le ton des rapports de l’AIEA sur le nucléaire iranien a changé du tout au tout : si auparavant était notée l’absence de coopération des iraniens sur un certain nombre de points-clés, les derniers rapports notent au contraire l’entière satisfaction de l’Agence internationale.

     

    SOURCES

    « La guerre secrète contre le programme nucléaire iranien ». 5 décembre 2010. Le Nouvel Observateur.

    « 2012 autour du monde (2/5) Iran : la cible s'appelle Fordow ». 25 décembre 2012. Le Nouvel Observateur.

    «Return to an Address of the Honourable the House of Commons dated 14th July 2004 for the Review of Intelligence on Weapons of Mass Destruction. Report of a Committee of Privy Counsellors ». Chairman : The Rt Hon The Lord Butler of Brockwell KG CGB CVO », dit Rapport Butler

     « The Commission on the Intelligence Capabilities of the United States Regarding Weapons of Mass Destruction. Report to the President of the United States », dite « Commission Silberman ». 31 mars 2005.

    « Playing to the edge. American intelligence in the age of terror ». Michael V.Hayden. Editions Penguin Press. 2016.

    « The iran wars. Spy games, bank battles, and the secret deals that reshaped the Middle East ». Jay Solomon. 2016. Editions Random House. Pages 131,186 et 193.

    « U.S. says scientist aided C.I.A. while still in Iran ». New York Times, 15 juillet 2010.

    « Statements By President Obama French President Sarkozy And British Prime Minister Brown On Iranian Nuclear Facility ». 25 septembre 2009. White House, USA.

    Rapport du directeur général de l’AIEA du 16 novembre 2009

    Rapport du directeur général de l’AIEA du 11 novembre 2011

  • L'attaque à l'arme chimique en Syrie du 21 août 2013: analyse des rapports déclassifiés US-UK-France

    L’auteur du présent blog revient sur l’attaque chimique commise dans les faubourgs de Damas le 21 août 2013, dans le contexte de la guerre civile syrienne, via un prisme. L’analyse des rapports déclassifiés publiés par la France, la Grande-Bretagne, et les Etats-Unis quant à leur contenu.

    Car pour les trois pays cités (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis), la conclusion est unanime : l’attaque du 21 août 2013 a bien été menée par le régime syrien, et non par l’opposition. Toutefois, les preuves manquent, à moins que les services de renseignements ne détiennent des éléments qui ne peuvent être déclassifiés, par crainte de compromettre des sources.

    Si les activités des services français de renseignements en Syrie ne sont pas connues- Secret Défense oblige- il convient de noter que la DGSE disposait d’une antenne à Damas, et ce jusqu’à la fermeture de l’ambassade de France. Tout comme la CIA et le MI6 britannique. Il est très probable que la Syrie soit, à présent, suivie depuis les pays implantés autour (Jordanie, Liban, Turquie, Irak).

    Les autorités françaises rendent public le 2 septembre 2013 un document consacré à l’attaque chimique survenue le 21 août 2013 dans la banlieue de Damas, intitulé « Synthèse nationale du renseignement déclassifié ». Premier constat, ce document de 9 pages, est basé sur « des sources propres françaises »- donc ne venant pas d’informations provenant des autres services de renseignements. Depuis de nombreuses années, comme l’indique le document, les services français travaillent sur le programme d’armes chimiques syrien.

    Ce document revient longuement sur le programme d’armes chimiques syriennes, sa composition (ypérites, VX, sarin), les vecteurs utilisés (missiles SCUD C et CUD B, missiles M600, SS21, bombes aériennes, roquettes d’artilleries de 302 et 320 millimètres), la chaîne de commandement, et le Centre d’Etudes et de Recherche Scientifique syrien, chargé de la production et du remplissage des munitions chimiques. Le document note également que « de nouveaux modes de dispersion sont à l’étude » depuis plusieurs années.

    La Synthèse démontre l’existence, et les différentes composantes, du programme d’armes chimiques syriennes, et développe minutieusement les indices allant dans le sens d’une attaque commanditée par le régime :

    • L’attaque combinée du 21 août 2013 répond à un schéma tactique […] cohérent avec la doctrine d’emploi des forces syriennes.
    • Des renseignements crédibles, provenant de « plusieurs partenaires », font état de préparatifs spécifiques les jours précédents le 21 août.

    Les « partenaires » ne sont pas mentionnés, mais le communiqué de la Maison-Blanche du 30 août 2013 paraît se baser sur les mêmes informations, quand il indique que « The body of information used to make this assessment includes intelligence pertaining to the regime’s preparations for this attack ». Au moins un des services « partenaires » du renseignement français paraît être, au moins, leur homologue américain : le communiqué américain indique plus loin que « durant les trois jours avant l’attaque, nous avons recueillis un flux de données humaines, de renseignement géospatial et par signaux révélant des activités du régime que nous évaluons comme étant associées à des préparations pour une attaque par armes chimiques ».

    Toutefois, gros point faible de la démonstration, le document n’apporte pas de preuves directes quant à l’implication du pouvoir syrien dans l’attaque. Dans un autre cas d’attaque chimique, les éléments sont plus précis : un hélicoptère syrien survolant la localité de Saraqeb le 29 avril 2013 aurait largué « de petites munitions diffusant une fumée blanche », avec pour résultat l’intoxication d’une vingtaine de personnes. Selon la Synthèse, l’analyse aurait confirmé l’emploi de sarin.

    Le 29 août 2013, les autorités britanniques publient un rapport sous la signature du responsable du Joint Intelligence Committee Jonathan Day. Là aussi, le document ne contient pas de preuves irréfutables, indiquant que l’assertion du régime (l’attaque aurait été commise par l’opposition armée syrienne) ne tient pas : il n’y a pas d’information crédible ou d’autres preuves allant en ce sens ; les services britanniques ont un nombre « limité » mais « croissant » d’informations soutenant le jugement d’une attaque commise par le régime. Ces éléments n’ont pas été rendus publics.

    Le 30 août 2013, c’est la Maison-Blanche qui rend public un communiqué. Le langage du document (« nous estimons », « nous savons ») semble indiquer que le communiqué se base sur un document rédigé par les services américains de renseignements. L’hypothèse évoquée par le régime syrien d’une attaque menée par l’opposition est rejetée, comme dans le document britannique, étant qualifiée de « hautement improbable » : les sources des services américains dans la zone de Damas n’ont détectées aucune indication, dans les jours avant l’attaque, que l’opposition planifierait une attaque chimique ; de plus, l’opposition syrienne n’aurait pas la capacité pour fabriquer les vidéos, les informations, ainsi que les symptômes détectées par le personnel médical.

     

    Par conséquent, les synthèses des services français, britanniques et américains se basent principalement sur deux éléments : les capacités du régime syrien dans le domaine des armes chimiques ; et les indices, voire les preuves à contrario (l’opposition syrienne n’a pas les capacités de mener une telle attaque), mais pas de preuves directes. Toutefois, le communiqué américain contient une information qui relierait le régime syrien à l’attaque : les services américains (La NSA sans doute) auraient intercepté les communications d’un haut responsable syrien « familier avec l’offensive » qui aurait confirmé que les armes chimiques avaient été utilisées par le régime le 21 août.

    Sources utilisées :

    • Synthèse nationale de renseignement déclassifié. Programme chimique syrien. Cas d’emploi passés d’agents chimiques par le régime. Attaque chimique conduite par le régime le 21 août 2013. Publié le 2 septembre 2013.
    • Lettre du « chairman of the Joint Intelligence Committee ». 29 août 2013.
    • S. Goverment Assessment of the Syrian Government’s Use of Chemical Weapons on August 21.2013. 30 août 2013.
  • L' exploitation des informations de CURVEBALL par la communauté du renseignement britannique

    Les médias ainsi que nombre d' ouvrages ont évoqués à de très nombreuses reprises les informations transmises par un transfuge irakien, nom de code CURVEBALL, et l' importance de ces informations, pour les autorités US, dans le cadre de la guerre de 2003. Mais quand est publié le rapport Butler1, qui analyse le travail du Renseignement britannique sur la question des armes de destruction massives, une seule partie est retenue: Plusieurs informateurs du SIS sur l' Irak étaient défectueux. Et tant pis si le rapport évoque aussi la Libye, l' Iran, ou les tentatives de groupes terroristes de se procurer des ADM! Cela n'est que accessoire. La presse britannique ne verra pas une autre pépite contenue dans ce rapport. Il est vrai que l' information n' a fuitée que quelques années plus tard, Outre-Atlantique, mais personne dans la communauté journalistique ne paraît avoir fait le rapprochement pourtant évident à la lecture du rapport Butler: CURVEBALL, cette source qui fit tant de dégâts au sein de la CIA, puisque elle servit à la démonstration de Colin Powell à l' ONU, avait été aussi abondamment utilisée par le Secret Intelligence Service!

    Ce document vise à l' analyse,dans le cadre du conflit irakien, du « jeu » d' un acteur auquel on prête moins d' attention que son homologue Outre-Atlantique: la Grande-Bretagne. Foin de sensationnalisme, le but sera d' exposer les contradictions, d' indiquer les questions restées sans réponse, et ce en se basant sur des sources disponibles au public: Les analyses du JIC; le Rapport Butler; le « Comprehensive report of the Special Advisor to the DCI on Iraq's WMD », plus connu sous le nom de rapport Duelfer, et les mémoires de Georges Tenet pour n'en citer que quelques unes. Sera rappelé le fonctionnement de la communauté britannique du renseignement;comment furent prises en compte les informations de CURVEBALL et l' évaluation de ces informations, ainsi que sa crédibilité; les ratées, contradictions, et les dégâts causés.

     

    PRÉSENTATION DE LA COMMUNAUTÉ BRITANNIQUE DU RENSEIGNEMENT.

    La communauté britannique du renseignement comprend les services suivants:

    En premier lieu, le Secret Intelligence Service, appelé aussi SIS ou sous son nom antérieur, MI6. Le SIS est chargé de la collecte du renseignement hors du Royaume-Uni, et ce par le biais d'officiers traitants, déployés sous couverture diplomatique dans les ambassades de Sa Majesté, aussi bien à Paris que Amman, ou New York, Buenos Aires, Kuala Lumpur etc.. . Le SIS entretient aussi des contacts,plus ou moins étroits, avec nombre de services secrets. On retiendra ici les services secrets australiens, dont ils ont contribués, avec le MI5, à la formation au tout début des années 50, mais aussi US, allemands, ou jordaniens, pour n' en citer que quelques uns. Le SIS opère aussi à l' étranger en envoyant des officiers sous une couverture commerciale, ou journalistique. Enfin, il peut travailler sur le territoire du Royaume même, par exemple pour collecter des informations sur l' IRA (particulièrement dans les années 70) ou recruter des citoyens étrangers. Dans ce but, des sections conjointes MI5/MI6 avaient été créées durant la guerre froide, ciblant le Moyen-Orient, la Chine et l' URSS.

    Le Security Service, appelé aussi MI5, est le service chargé de la sécurité du Royaume, et ce par son travail de collecte du renseignement. Les principales priorités du MI5 ont fortement évoluées au fil des années: l' espionnage allemand durant la seconde guerre; les espions du Pacte de Varsovie durant la Guerre Froide, concurremment, à partir du début des années 70, avec la surveillance de la « subversion intérieure », puis le terrorisme, irlandais (IRA, INLA etc..) et aujourd'hui international. Le MI5 se base sur ces officiers au QG, dans les bureaux régionaux, ainsi que sur ces représentants dans les ambassades du Royaume-Uni à l' étranger, qui ont pour mission la sécurité de l' ambassade, et parfois aussi le contact avec les services secrets du pays d' accueil. Il ne peut procéder lui-même à des interpellations, n' ayant pas de pouvoir de police judiciaire, et doit faire appel pour cela aux forces de Police locale, à la Special Branch jusqu' à sa disparition il y a quelques années, ou le SO 13 (Antiterrorisme).

    Cette communauté est complétée par le DIS, Defense Intelligence Service, chargé du Renseignement militaire, et le National Criminal Intelligence Service (NCIS), chargé de la lutte contre la criminalité organisée, qui sera incorporé dans le SOCA (Serious Organised Crime Agency) en 2007.

    Enfin, la coordination de ces différents services relève du Joint Intelligence Committee (JIC), qui est aussi chargé de synthétiser les informations provenant des différents services dans des rapports (Assessments). Les différents services de la communauté britannique du renseignement y détachent leurs représentants pour assurer le fonctionnement permanent du JIC. Par exemple,le responsable de la coordination du renseignement du JIC de 2002 à 2005 était un ancien chef de station du SIS.

     

    IDENTIFICATION.

    Comme indiqué plus haut, c'est la lecture du Rapport Butler qui permit de découvrir l' importance des informations de Curveball dans les rapports du Joint Intelligence Committee: Selon ce document, à compter de avril 2000, une source nouvelle apparaît pour le Secret Intelligence Service, source dont les informations sont transmises par un « Service de liaison ». Les informations transmises par cet « asset » concernent un domaine: L' utilisation de laboratoires mobiles pour la production d' armes biologiques en Irak.

     

    Or, comme l' indique George Tenet, les informations venant de CURVEBALL, qui était débriéfé par le BND, auraient été transmises à deux autres services de renseignements. Bob Droggin, dans son ouvrage « CURVEBALL », indique que un de ces services fut le MI-6, le Renseignement extérieur britannique.

     

    Le débriefing de CURVEBALL par le BND2 commença fin 1999-début 2000. Les informations que CURVEBALL livre? L' utilisation de laboratoires mobiles par le régime de Saddam Hussein, dans le but de produire des armes biologiques. Le BND allemand? Un service avec lequel les britanniques coopèrent,justement,un service « ami ». Les informations de CURVEBALL? Discréditées « après coup » officiellement, ce qui est le cas y compris pour l' informateur du Service de liaison, selon le rapport. La boucle est par conséquent bouclée.

     

    En revanche, il n'est pas indiqué si les rapports étaient transmis au chef de station du Secret Intelligence Service à Berlin, ou si ce fut Gunter Haendly, alors Chef de station du BND à Londres, qui les apporta au QG du SIS3.

     

    Concernant la source elle-même, Richard Dearlove indiquera à la Commission Butler que Vauxhall Cross a pu vérifier que cette source avait bien travaillée à l' endroit ou il aurait pu avoir accès aux informations que CURVEBALL affirmait détenir. Il n'est pas indiqué si le SIS est arrivé à cette certitude avant, ou après la guerre.

     

    INFORMATIONS FOURNIES PAR CURVEBALL ET UTILISÉES PAR LE SECRET INTELLIGENCE SERVICE.

     

    Le rapport final de l' UNSCOM de janvier 1999 indiquait que « l'Irak a autrefois étudiée l' utilisation de laboratoires mobiles pour la production d' agents biologiques ». CURVEBALL remplacera cette éventualité par des certitudes.

    La première référence aux informations provenant de la « liaison source » apparaît dans le rapport du JIC du 19.04.2000. Le rapport Butler indique que les informations ont été reçues quelques jours auparavant. C'est aussi la première fois que les britanniques évoquent l' utilisation par l' Irak de laboratoires mobiles pour la fabrication d' armes biologiques. Le rapport indique que « l'Irak semble étudier l' utilisation de laboratoires mobiles (..) et a commencée la production dans des laboratoires mobiles » d' agents biologiques.

    La prudence est de mise, l' information est estimée « techniquement possible », étant donné que l' Irak est considérée comme ayant suffisamment d' expertise, d' équipements et de matériel pour produire des armes biologiques (JIC 19.04.2000) mais ces renseignements sont basés sur une seule source (Ici, JIC report du 15.03.2002).

    Notons que si le SIS, et le Joint Intelligence Committee, sont prudents quant aux informations mêmes de CURVEBALL, elles serviront beaucoup dans l' analyse globale sur le programme d' armes de destructions massives irakiennes. Le rapport BUTLER le sous-entend de manière extrêmement claire, au paragraphe 244, ou il est indiqué que les rapports transmis par le « service de liaison auront un impact significatif » sur le rapport du JIC du 27.02.2002: « L'Irak, si ce n'est pas déjà le cas, peut produire de grandes quantités d' agents biologiques en quelques jours ».

    L 'estimation du JIC du 15.03.20024 indique en page 4, plusieurs informations directement issues de CURVEBALL. Ce document fait clairement référence aux rapports provenant d'une source traitée par un « service de liaison ». Selon le rapport du JIC, cette source aurait indiquée les informations suivantes: le programme des laboratoires mobiles aurait été lancé en 1995; il comprenait 7 laboratoires,six montés sur camion, et l' un sur train, qui furent construits; trois étaient opérationnels en mars 1999. ces laboratoires pouvaient produire 5 types différents d' armes biologiques, sans plus de détails, et auraient déjà produits de 20 à 30 tonnes d' armement biologiques. Le rapport réaffirme le fait que « si les informations indiquées n'ont pas été corroborées, nous estimons que elles sont crédibles d'un point de vue technique »

    Cette prudence disparaît très clairement, en revanche, dans le rapport du JIC du 24.07.2002, en page 5: Il y est indiqué, de manière catégorique, que l' Irak «  a développée des laboratoires mobiles pour les programmes d' armes chimiques et biologiques ». Surtout que, selon le document, l' Irak dispose des compétences (humaines) pour un tel objectif.

    Le rapport du JIC du 09.09.20025 emploie un ton tout aussi catégorique:

    « L' Irak a appris de la Guerre du Golfe l' importance des laboratoires mobiles, plus difficiles à trouver que les installations statiques. Par conséquent, l' Irak a développée, pour les militaires, des systèmes de fermentation, qui peuvent être montés sur train ou sur route (Dans des camions, NDA). Ils peuvent produire des agents biologiques.  ».

    L'hypothèse émise (« L'Irak pourrait utiliser des laboratoires mobiles »)est maintenant considérée comme une certitude, alors que, selon le rapport Butler6 , ses informations étaient traitées avec prudence par le JIC avant d' être confirmées par une autre source7, plusieurs mois après. Ce point sera examiné dans la dernière partie.

    Cette information relative aux laboratoires mobiles sera « confirmée » peu après ce rapport du JIC, puisque le 11.09.20028 , un informateur du SIS répondant au nom de code de RED RIVER9 confirme l' information sur les laboratoires mobiles utilisés par le régime de Saddam Hussein pour la production d' armes biologiques. La source était alors considérée comme « fiable »10 . Elle se base, pour cette information, sur une « sous-source ». L' importance potentielle11 de cette « source à l' essai », pour reprendre la terminologie du rapport Butler, est telle que Tony Blair est informé de son existence le 12.09.200212.

    L' information venant de RED RIVER n' a pu être insérée dans le rapport du JIC du 09.09.2002. Elle sera en revanche prise en compte dans le rapport du JIC du 28.10.200213. Entre ces deux documents, sur demande du Premier Ministre britannique Tony Blair, est publié à l' intention du public le « dossier du gouvernement » du 24.09.200214 . Ce rapport, qui se basera beaucoup sur le rapport du JIC du 09.09.2002, prend aussi en compte le rapport reçu par le SIS le 11.09.2002. Il évoque à plusieurs reprises les laboratoires mobiles: «  Nous estimons que l' Irak a (...) développée des laboratoires mobiles à usage militaire, corroborant les rapports précédents quant à la relatifs à la production d' agents biologiques dans des installations mobiles » (Pages 8 et 9). Ce projet aurait été développé à partir de 1995 sous la responsabilité Dr Rihab Taha, « connu pour avoir joué un rôle central dans les programmes irakiens après la guerre du Golfe » (De 1991, NDA). Le rapport enfonce le clou en indiquant que le JIC a conclu que l' Irak a suffisamment d' expertise, de matériel et d' équipement pour produire en quelques semaines des agents biologiques, en utilisant ses laboratoires de bio-technologies.15

     

    ÉVALUATION DU RENSEIGNEMENT DE CURVEBALL DANS L'IMMÉDIAT APRÈS GUERRE.

    Le rapport Butler se montre très vague quant aux informations de la « liaison source »: il indique seulement que, dans le cadre des vérifications entreprises par le Secret Intelligence Service, il s'avéra que « d'importants aspects des informations reçues par cette voie étaient faux ». Le SIS n'a pu interroger la « liaison source » que après la guerre. À la date du rapport Butler, Vauxhall Cross n'avait pas encore terminé le débriefing. Il en ressort, selon le SIS, que « des détails importants n'apparaissaient pas dans les rapports du service de liaison », bien que, étant donné l' accès limité à cette source, il soit encore prématuré de conclure. Plus concrètement, le SIS conclut que « la production de laboratoires mobiles aurait eu lieu sous une forme brouillonne, et aurait eu une vie plus courte que ne l affirme l'agent ». Par conséquent, la fonction la plus vraisemblable des remorques qui seront trouvées après la guerre n'était pas la production de stocks de matériaux (Paragraphe 408).

    La conclusion du SIS, dans le cadre de son évaluation après-guerre, est néanmoins sévère: les informations de cette source sont considérées comme « inexactes »16 ou, selon le rapport Butler, « comportant de graves lacunes »17 quant aux affirmations, datées de 200018 , sur la fabrication récente d'armes biologiques. La Commission en tira la conclusion que cette fabrication « n'avait pas eu lieu ».

     

    ÉVALUATION DU RENSEIGNEMENT DE CURVEBALL: LE RAPPORT DUELFER.

    La fin des hostilités entraîne, entre autres tâches, la nécessité de retrouver les armes de destruction massives que possédait le régime irakien, comme l'affirmaient au premier rang les autorités US et britanniques. C'est dans ce cadre qu’est créée, sous la supervision de la CIA, l'Iraqi Survey Group (ISG, successivement dirigée par David Kay et Charles Duelfer). Le rapport final de l'ISG est rendu le 30.09.2004.

    Le rapport Duelfer évoquera à plusieurs reprises la thèse des laboratoires mobiles en vue de la production d'armes biologiques. Ici se posent plusieurs questions: Saddam Hussein avait-il la volonté de se doter d'armes de destructions massives? A il essayé? Enfin, le régime irakien disposait-il de laboratoires mobiles pour la production d'armes biologiques? Les réponses sont : oui, oui, et non.

    L'Irak a bien envisagée de se doter de laboratoires mobiles aux fins de production d'agents biologiques. Cette possibilité fut examinée par plusieurs responsables irakiens en 1987. Mais l'ISG ne découvrira que un projet de laboratoires mobiles, qui avait été lancé en 1994 pour moderniser l'agriculture irakienne, donc sans rapport avec la fabrication d'armes NBC.

    Le régime irakien n'avait plus d'ADM uniquement à titre temporaire, attendant la fin des sanctions pour recommencer son stock. Des tentatives sont en tout cas dénoncées. Ainsi, des négociations auraient été conduites entre le régime et des entreprises françaises, dans les années 90. Les contrats portaient sur des armements conventionnels et de possibles laboratoires mobiles19.

    Se basant sur les informations de CURVEBALL20, l'ISG inspectera les sites désignés et interrogera une soixantaine de personnes. Conclusions: les sites désignés n'étaient pas adaptés; aucune des personnes interrogées n'a reconnu la participation du site aux affirmations de CURVEBALL. Seul le Directeur de la compagnie Al Nahrayn Seed fournira une information potentiellement intéressante, en indiquant que durant l'opération « Renard du désert » de 1998, la compagnie reçut l' ordre de monter sur rail des laboratoires. L'inspection de l'ISG conclura que l' équipement n' avait jamais été utilisé pour des armes NBC.

    L'ISG examinera aussi les deux installations mobiles découvertes après la guerre, et que le Président des USA présentera trop rapidement comme des preuves des ADM irakiens: Le premier laboratoire est découvert à Irbil en avril 2003; le second en mai près du laboratoire de recherche Al Kindi à Mossoul. Selon l'ISG, la remorque « dispose des équipements et des composants qui peuvent être compatibles avec la production d'agents biologiques ». Toutefois, l' ISG n' a pas trouvée de preuves pour affirmer que la première remorque ( plus complète que celle de Mossoul) jouait un rôle dans la fabrication clandestine d' agents biologiques; le rapport détaille ensuite les raisons pour lesquelles l' installation, au contraire, n' est pas adaptée pour la fabrication d' agents biologiques: incompatibilité de l' équipement pour l' utilisation en vue de fermentation, indispensable pour la fabrication d' armes biologiques; absence d' instruments pour le contrôle du processus etc... La conclusion de l'ISG est que les deux installations servaient de générateurs d'hydrogènes pour des ballons météorologiques, pour l'artillerie de la Garde Républicaine irakienne. C'étaient donc des armes conventionnelles, et non de la catégorie NBC (Nucléaire, Biologique, Chimique).21.

    Ce discrédit de l'information (rien n'a été trouvé démontrant que les Irakiens disposaient de tels laboratoires) sur les laboratoires mobiles sera confirmé antérieurement par la Commission SILBERMAN22 et l’UNMOVIC23

     

    LE SIS DISCRÉDITÉ.

    Cette affaire a fortement affectée le SIS, principal pourvoyeur en informations, dont nombre se sont avérées fausses. La conséquence aurait été le licenciement de plusieurs officiers du SIS, sans que aucun nom ne soit cité. Coïncidence? En 2004, le Directeur du MI6, Richard Dearlove, quitte le service. Suivent le chef de station du SIS à Washington, Ian Forbes McCrédie, ainsi que Mark Allen, ancien responsable de la Division « Anti-Terrorisme International » au Contrôleurat Global Tasks, Directorate of Production and Requirements. La même année, le Director of Production and Requirements du SIS, dont le nom n' a pas été rendu publié, part dans le secteur privé et est remplacé par un vétéran du Service, Nigel Inkster.24. En revanche,passe entre les gouttes Michaël David Shipster, qui a participé à la collecte du renseignement sur l' Irak. Il aurait même dirigé le Contrôleurat Moyen-Orient en 2003. Il est envoyé diriger la représentation du SIS à Washington, à la place de Ian McCrédie25.

     

    BEAUCOUP DE QUESTIONS; PEU DE RÉPONSES.

    Beaucoup de doutes ressortent de cette analyse: Pourquoi, d'une possible hypothèse, sur la base des informations de CURVEBALL, le SIS est devenu certain que l'Irak disposait de laboratoires mobiles de fabrication d'armes biologiques, et ce bien avant d'en obtenir « confirmation » d'un informateur qui sera ensuite discrédité? D'autres informations sont-elles parvenues, allant en ce sens? Ou bien ces informations ont été présentées comme des certitudes, sur pression? De qui? Du Directeur du JIC, ou de plus haut? Ou bien les informations avaient faits le tour des services secrets, y compris étrangers, a un tel point que, une fois l'informateur discrédité, il était devenu impossible de savoir les informations venant de lui et celles qui n'en venaient pas?

    La prise en compte des informations de CURVEBALL indique que le SIS estimait ses rapports crédibles26.. Vauxhall Cross, tout comme la communauté du renseignement US, paraît ici avoir été convaincue par la quantité d'informations venant de CURVEBALL27.

    Le rapport Butler, comme indiqué plus haut, est catégorique: le SIS n'a reçu confirmation des informations de CURVEBALL que en septembre 2002, alors que les certitudes de la communauté du renseignement sont antérieures de quelques mois. Par conséquent, les certitudes du JIC se basaient sur les informations de CURVEBALL, mais aussi sur l’estimation faite que, techniquement, une telle utilisation des laboratoires mobiles est possible.

    Partant de ce principe, c’est une très grossière erreur d’analyse qui paraît avoir été commise : Il convient de ne jamais prendre pour argent comptant les informations venant d’une seule source, surtout si l’on ne peut pas les confirmer. Tel est le principe de tout service secret, et le NIE en date de 2007 consacré à l’Iran rappelle les règles de l’analyse : L’utilisation des termes « probable » ou « possible » indiquent une probabilité assez forte ; « peut » ou « pourrait » indique que l’ information est incomplète, fragmentée, indisponible, ou vague. Soit le SIS était convaincu par les rapports provenant des informations de CURVEBALL, soit ces rapports furent insérés dans le JIC sur ordre « d’en haut », au mépris d’un principe du renseignement : Ne faire état que des informations dont on est certain, et non pas de celles qui vont dans le sens du politique. Dans la dernière hypothèse, les accusations portées contre John Scarlett, alors Directeur du JIC d'avoir exagéré les rapports, pour les rendre « plus sexy », et ainsi justifier le soutien britannique à l'envoi des troupes, trouveraient ici confirmation. À cet égard, le fait que John Scarlett prenne sur lui l'entière responsabilité du travail du renseignement peut avoir pour but soit de couvrir la communauté britannique du renseignement, soit de faire retomber le blâme sur lui pour protéger les autorités, et Tony Blair en premier ressort. Ou bien les deux.

    La dernière hypothèse n'a malheureusement pas été étayée par des preuves, sans être entièrement impossible. Mais une hypothèse plus simple est possible : Depuis la découverte par les inspecteurs de l' ONU, au tout début des années 90, des programmes NBC irakiens, les inspecteurs de l' ONU ainsi que les administrations US et britanniques, et leurs services, étaient arrivés à la conclusion suivante : Saddam Hussein continue à cacher des choses sur les ADM28. . Il ne coopère pas pleinement. Ce que confirment les informations, parcellaires, qui arrivent. L' information de CURVEBALL, sa précision, et sa richesse, ne pouvaient mieux tomber, venant étayer une croyance commune dans les services sur les plans du régime irakien. Même si les services secrets, ainsi que les membres des services, n' étaient pas unanimes sur cette question. Toutefois, au sein de la communauté US du renseignement, et un peu, aussi, de la communauté UK, le débat paraît avoir plus porté sur l' ampleur même du programme NBC irakien que sur son existence, réelle ou supposée.

     

     

     

     

    1« Review of Intelligence on Weapons of Mass Destruction », 14 juillet 2004, 216 pages. Commission dirigée par Lord Butler of Brockwell.

    2Service de Renseignement Fédéral allemand.

    3Gunter Haendly a servi comme Chef de station et représentant du BND à Londres de 1999 à 2005. Intelligence Online l' avait précédemment identifié comme Chef de station du BND à Rome (IOL n° 499 du 28.04.2005)

    4« The status of Iraqi WMD Programs », JIC Assessment 15.03.2002, déclassifié en 2004. 5 pages.

    5JIC Assessment, « Iraqi use of chemical and biological weapons-possible scenarios », 09.09.2002. 5 pages. Déclassifié en 2004.

    6Paragraphe 438.

    7Voir plus bas, les informations de la source du MI6 « RED RIVER ».

    8Rapport Butler, paragraphe 574.

    9See « Curveball », livre de Bob Droggin.

    10Paragraphe 303 du Rapport Butler. Cette source sera cataloguée comme non fiable par le SIS, à l' issue de l' évaluation des différentes sources du service: Voir Rapport Butler, paragraphes 305 et 575, ainsi que les notes en bas du paragraphe 305, et le point c. des paragraphes 410 et 436

    11Voir aussi dans le rapport Butler les paragraphes 573 à 578. Cette source transmettra une autre information, dans un rapport en date du 30.09.2002, sur un agent chimique (Paragraphes 347 et 405).

    12Paragraphe 578 du Rapport Butler

    13« Nous estimons que l' Irak continue ses programmes d' armes biologiques (..) Des informations confirmées révèlent que des laboratoires mobiles pour la production d' armes biologiques ont été construits »

    14« Iraq's weapons of Mass Destruction. The assessment of the British Government », 24.09.2002. 55 pages.

    15Le rapport du 24.09.2002 fait à plusieurs reprises référence aux laboratoires mobiles, sur unton évoquant la certitude, par exemple aux pages 22, 25 et 27. Page 25, selon le rapport, « l' UNSCOM avait établi que l' Irak prenait en compte l' utilisation de laboratoires mobiles pour la production d' agents biologiques. Durant les deux années précédentes, les informations de défecteurs ont confirmées l' existence de tels laboratoires. Des renseignements récents confirment que l' Irak a développé des laboratoires mobiles »

    16Voir note sous le paragraphe 239 du rapport Butler.

    17Voir paragraphes 409 et 410 du rapport Butler.

    18 JIC du 19.04.2000.

    19 Première partie, page 246 du rapport Duelfer.

    20Selon le rapport Duelfer, un ingénieur-chimiste affirmait que l'Irak était équipée de sept installations mobiles, dont trois opérationnelles, correspondant aux affirmations de CURVEBALL reprises dans le rapport du JIC du 15.03.2002. L' ISG qualifiera la fiabilité de cet ingénieur de « très discutable ». Voir volume 3,page 201.

    21Le rapport du 30.09.2004 indique, dans son 3ème volume, page 172, que : « « ISG judges that its Iraqi makers almost certainly designedand built the equipment exclusively for the generation of hydrogen. It is impractical to use the equipment for the production and weaponization of BW agent. ISG judges that it cannot therefore be part of any BW program. »

    22« The Commission on the Intelligence Capabilities of the United States Regarding Weapons of Mass Destruction » du 31.03.2005.

    23Malgré la fin des inspections sur le terrain quelques jour savant l’invasion de l’Irak, l’ UNMOVIC continuera à travailler sur le thème des ADM irakiens jusque 2007. Son rapport final indiquera au sujet des laboratoires mobiles que aucune preuve ne fut recueillie pour appuyer ces informations, aussi bien par l’ISG que par l’UNMOVIC. (Voir page 26, chapitre V, « Compendium. The Biological Weapons Programme », UNMOVIC).

    24Nigel Inkster a entre autres dirigé les stations du SIS à Beijing et Athènes avant d'être nommé Directeur adjoint du SIS au 1999. Il sera 1er Directeur adjoint, et Director of Production and Requirements (Opérations et Analyse) de 2004 à 2006.

    25Michaël Shipster quittera le Foreign Office en 2007, pour devenie Directeur international de Rolls-Royce. Son appartenance au SIS a été confirmée par le Chicott Inquiry, qui indique clairement son statut « d'ancien officiel du SIS ». Shipster a été en poste à Moscou, Delhi, et en Afrique. Il aurait entre autres contribué à la défection du Chef de station du Renseignement tchécoslovaque en Inde à la fin des années 80. À la fin des années 90, il s' occupe de la liaisonavec le représentant du Renseignement russe à Londres. Décoré de la Croix de Saint-Michel pour sa contribution à la Guerre en Irak de 2003 (« Iraq honours diplomatic service and overseas list », 05.11.2003).

    26À peu près en même temps que le SIS, la CIA, ou du moins certains de ses officiers, étaient convaincus par les informations de CURVEBALL. Par exemple un rapport du WINPAC en date d’ octobre 2001 (Voir rapport de la Commission SILBERMAN, page 100).

    27La Commission SILBERMAN note par exemple que, de janvier 2000 à septembre 2001, le Service HUMINT du Défense Intelligence Agency US a distribuée près d'une centaine de rapports provenant des informations de CURVEBALL. Voir page 100 du rapport.

    28 Le National Intelligence Estimate n°99-04 d' avril 1999 envisage par exemple les scénarios d' utilisation d' ADM par le régime irakien, et note que « Iraq retains residual chemical and biological weapons of mass destruction ».

  • Les officiers du renseignement dans les structures internationales

    Un constat peut être fait: Depuis les années 90 au minimum, les Etats prennent l' habitude d' envoyer, de détacher, des officiers des services de renseignement pour les mettre à la disposition de structures internationales, comme l' ONU ou l' Union Européenne.

    Nous ne parlons pas ici d' officiers agissant sous la couverture de leur représentation auprès d'une organisation internationale pour faire de l' espionnage, mais de professionnels du renseignement, détachés par leur pays, sciemment, pour aider les structures internationales par le biais de leur expérience. Les exemples sont nombreux: Par exemple quand l' ONU décide de créer un Groupe d' experts chargé d' appuyer le Conseil de sécurité dans la lutte contre Al-Qaïda, c'est à Richard Barrett (voir plus bas) qu'il revient de le présider. Quand, selon l' ancien officier du SVR Sergey Tretiakov, l' ONU créé son propre centre de situation, c'est un officier du SVR qui est détaché. Enfin, le "Centre de situation conjoint de l' Union Européenne" ,est chargé "d' assurer un suivi
    permanent de l'actualité et de produire des évaluations de moyen terme sur des questions géographiques ou thématiques intéressant l'Union européenne, au profit du Secrétaire général/Haut représentant et des instances du Conseil, notamment du Comité politique et de sécurité. Doté d'une cellule de renseignement, il fournit également des analyses sur le contexte dans lequel se développent les opérations de gestion de crise de l'Union européenne"
    (Guide de la politique européenne de sécurité et de défense [PESD] de 2006). Cette structure accueillait, en 2003, un officier de la DGSE, le service de renseignement français, Monsieur M.., civil toujours en exercice aujourd'hui. Beaucoup plus récemment, c'est un lieutenant-colonel de la DGSE (Voir plus bas), précédemment chef de poste en Afrique et en Amérique du Nord, qui dirigea l' analyse au sein du centre de situation conjoint de l' UE.

    Cette "intégration" d' officiers des services secrets au sein même d' organes internationaux répond à une double logique: La participation accrue de l' intervention des organisations internationales dans les conflits internationaux; la nécessité de personnel expérimenté pour les fonctions d' analyse, de collecte d' information, de veille etc....

    Ce qui ne signifie pas que toutes les personnes membres de ses structures soient membres d'un service de renseignement. Par exemple, Stanislav Frolov, détaché par les autorités russes dans le comité auprès de l' ONU chargé de la lutte contre Al-Qaïda (Paragraphe 7 de la Résolution 1526 du Conseil de sécurité de l' ONU) , a une expérience plus "policière" que d' espionnage: Il a été précédemment détaché par le Ministère de l' Intérieur russe pour participer à des opérations de l' ONU dans les Balkans.

    Alors, quels critères utilisés? Ici, nous sommes en plein empirisme. Selon un communiqué de l' ONU, le groupe d' experts chargé de l' appui analytique et de la surveillance des sanctions dans le cadre de la résolution 1267 de 1999, pour le Conseil de sécurité, contre Al-Qaïda et les Talibans indique par exemple que les experts choisis sont plus globalement spécialisés "dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme et les législations en la matière, le financement du terrorisme et les opérations financières internationales, les systèmes de virement de remplacement, les activités caritatives et l' utilisation de messagers, le contrôle des frontières, y compris la sécurité portuaire, les embargos sur les armes et les contrôles des exportations ainsi que le trafic de drogues". Aucune obligation n' est ici posée pour que les membres soient obligatoirement des membres des services de renseignement: Cela peut aussi être des diplomates, des policiers, des membres des services de sécurité. Sauf si l' organisation internationale le demande expressément aux Etats-membres: Ce sera le cas, au milieu des années 90, pour le centre de situation de l' ONU (Tretiakov, op.cité)

    Néanmoins, reste une inconnue dans cette équation: Les officiers du renseignement détachés auprès des instances internationales sont-ils chargés, ainsi, de les espionner, ou au contraire de leur apporter leur appui et leurs compétences?

     

     

    Biographie de Richard Martin Donne Barrett

     

    Né en 1949

    En poste en Turquie à partir de 1987

    Premier secrétaire à la délégation britannique auprès de l' ONU à New York de 1988 à 1992

    Ordre de l' Empire Britannique le 30.12.1992

    En poste à Amman à partir de 1997

    Chef de la Branche Antiterrorisme, Contrôllerate “Global Tasks”, Directorate of Production and Requirements du Secret Intelligence Service.

    Coordinateur à l' ONU de l' équipe d' appui au Conseil de sécurité chargée de Al-Qaïda et des Talibans, depuis 2004.

     

    M.X

     

    Grade de chevalier à la fin des années 80

    Lieutenant-colonel de la DGSE

    Chef de poste dans un pays d' Afrique dans les années 90

    Chef de poste dans un Pays d' Amérique du Nord au tout début des années 2000


  • Brefs commentaires sur le livre de Richard Tomlinson

     

    Je relis pour une énième fois le livre « Plus permis de tuer » de Richard Tomlinson, ancien officier du SIS, le service de renseignement extérieur de Sa Majesté, qui travailla au SIS de 1992 à 1995. Dans son livre, M.Tomlinson expose son travail au sein du Service, ainsi que des informations sur nombre de ses collègues. Cette nouvelle lecture, combinée à l' analyse de la fameuse liste des 116 officiers du SIS dévoilée sur Internet en 1999, m' a laissée une impression un brin désagréable sur certains points.

    Certes, M.Tomlinson n' indique pas pourquoi il fut viré du SIS en 1995, lui même affirmant l' ignorer, mais indiquant que , selon un de ses anciens supérieurs, le SIS craignait de voir en lui un « Aldrich Ames en puissance dans le service » , c'est-à-dire que M. Tomlinson trahirait, au profit de qui on l' ignore.


    Néanmoins, la lecture de cet ouvrage incite à faire deux remarques:

    Primo, selon Richard Tomlinson, son licenciement est dû entre autres aux manoeuvres de « Fowerlook », un des anciens patrons, qui dirigeait la section «  SOV/OPS », chargée des opérations contre les soviétiques (Production, URSS) au Contrôleurat Europe de l' Est quand Tomlinson y fut affecté, en 1992. Mais pourquoi? Tout au long de son ouvrage, Tomlinson indique clairement que « Fowerlook » manigançait contre lui mais sans indiquer aucune raison.

    Secondo, il est assez surprenant de voir le nombre d' officiers du SIS balancés dans la fameuse liste des « 116 » et que l' on retrouve dans l' ouvrage de Tomlinson! En effet, la liste cite 116 officiers du SIS, avec leurs identités complètes, leurs dates de naissances, leurs postes respectifs. Or Tomlinson en a connu plusieurs comme le montre son ouvrage, ou il change certes le nom des personnes concernées, mais pas leur prénom, ni leurs postes, y compris à l' étranger.

    « Raymond Horner », chef adjoint de la Base du MI6 à Moscou en 1985, apparaît dans la liste comme étant Raymond Asquith, qui sera ensuite chef de station à Kiev de 1992 a 1997.

    « Stuart Russel », remplaçant de Fowerlook à la tête de la section « Production URSS » au Contrôleurat Europe de l' Est et patron de Tomlinson, aurait été, selon Tomlinson, en poste à Stockholm, Moscou, Lisbonne. En comparant avec la liste, il n'est pas difficile d' identifier Stuart Brooks.

    « Rupert Boxten », selon l' auteur, trois années en poste en Namibie, puis premier chef de la base «  cabane » de Tirana, en Albanie, de septembre 1992 à 1993, et qui prit sa retraite peu après. La liste permet de découvrir Rupert Bowen, qui quitta le SIS en 1994 et fut mêlé à une affaire de trafic d' armes avec la Sierra Léone durant la guerre civile.

    Pour « Nick Fish », le fameux numéro deux de P4 (Productions Balkans, Contrôleurat Europe de l' Est) en 1993 ou Tomlinson a travaillé, il s' agit de Nicholas Fishwick! Tomlinson ne s'est guère foulé pour cacher son identité.

    Idem pour ses camarades de promo! Derrière « James Baxter », qui fut « deux ans dans une école arabe du Caire », on reconnaît facilement James Baxendale, qui suivit de 1994 à 1996 les cours de la MECAS du Caire. Ou « Hare », un autre de ses camarades de promo, qui selon l' ouvrage de Tomlinson,suivait vers 1994 des cours d' espagnol pour être affecté au Chili. Il ne fallut pas longtemps pour découvrir que il s' agissait de Andrew James Brear.


    Sans compter les informations données par Tomlinson dans ses interviews, ainsi que dans sa lettre au juge Stephan chargé de l' enquête sur la mort de Lady Diana à Paris dans un accident de voiture en 1997: Tomlinson y indique que Richard Fletcher était en 1993 à la tête du Contrôleurat Europe de l' Est (il apparaît sur la liste Tomlinson), ou Andrew Mitchell, un des camarades de promotion, affecté à la station du MI6 de Bonn dans les années 90 pour y traiter ORCADE, un important informateur au sein de la BUNDESBANK. Ou enfin Maurice Kendrick-Piercey, chef du secteur « Production Balkans », surnommé dans le livre de Tomlinson « Maillot de Corps », P4, ou « M.Halliday ».

    Pour les petits malins ou les services secrets adverses, cette liste représente une aubaine. Pour le MI6,non. Même si certains, voire la majorité des officiers cités dans la liste étaient connus de leurs adversaires, tous pas forcément, premièrement. Deuxièmement, leurs noms sont carrément rendus publics, limitant fortement leurs possibilités de faire du renseignement,donc de défendre la Couronne.

    Loin de l' auteur l' idée d' être un pro-britannique convaincu. Mais comme le disait le Premier Ministre britannique Lord Palmerton: Les anglais n' ont pas d' amis constants ni d' ennemis constants. Ils n'ont que des intérêts constants ». Comme tous les pays du monde, et c'est respectable.

    Alors, certes, M.Tomlinson critique le SIS. Peut-être a-il raison. Mais étais ce une raison pour rendre aussi « voyantes » les opérations du MI6, en dévoilant leurs informateurs, leurs officiers traitants, donc en sacrifiant à ce point la sécurité de la Couronne?

  • Comment travaillent et travaillaient les services secrets en direction de l' URSS puis en Russie.

    COMMENT TRAVAILLENT ET TRAVAILLAIENT LES SERVICES SECRETS EN DIRECTION DE L'URSS PUIS EN RUSSIE

     

    Cette note se base sur des informations tirées non seulement d' ouvrages mais aussi de documents déclassifiés, entre autres extraits des rapports annuels d' activité du KGB d' URSS, qui fournissent des éléments très intéressants d'information. Il convient de rappeler que durant l' existence de l' URSS la « surveillance omniprésente » du KGB relève dans certains cas plus du mythe que de la réalité: D'une part la 7ème Direction du KGB (Brigade de surveillance) n'avait pas les moyens de suivre toutes les personnes qui l' intéressaient (manque d' effectifs) et d'autre part il est absurde de suivre en 24/7 (24h/24 et 7 jours sur 7) une « cible » sauf si vous voulez la décourager de faire du travail d' espionnage. Mieux vaut au contraire « cibler » les moments ou elle est surveillée et ce pour éviter que la personne se rende compte que elle est sous surveillance constante et avoir plus de chance de découvrir son réseau d'informateurs. Néanmoins, le contre-espionnage du KGB était capable en effet, si la nécessité se faisait sentir, de mobiliser d'importants effectifs pour suivre une personne.

     

    ALLEMAGNE. Très peu d' informations sont disponibles sur le travail du BND a Moscou même, le service paraît plus avoir concentré ses efforts sur la RDA, ainsi que l' Europe de l' Est ( Pologne et Tchécoslovaquie). Par exemple,la note n°547-Tch/OB du 15.03.1983 relative a l' activité du KGB pour l' année 1982 évoque l' arrestation d'un agent du renseignement extérieur de la RFA, citoyen tchécoslovaque.

    Néanmoins, quelques informations apparaissent:le rapport n°709-A/ du 30.03.1976 , relatif a l'activité annuelle du KGB pour l' année 1975 évoque des personnes des « pays tiers » expulsés d' URSS pour espionnage au profit des « services de renseignement de la RFA ».

    Une autre couverture utilisée est celle des sociétés allemandes travaillant sur le territoire soviétique. Le rapport n°414-A du 28.02.1977 relatif a l' activité du KGB pour l' année 1976 évoque par exemple l' arrestation pour espionnage d'un citoyen allemand, Chtchedrov, consultant de la firme ouest-allemande « Stubbe ». Le rapport n° 877-A/OB du 31.03.1981 relatif a l' activité du KGB pour l' année 1980 évoque toutefois deux citoyens soviétiques arrêtés pour espionnage au profit du renseignement extérieur de la RFA. Un autre cas a été dévoilé en 1986 quand est condamné un dénommé Ilya Suslov,qui transmettait des informations a caractéristique technologique au BND par l' intermédiaire du représentant d'une société allemande a Moscou.

    Aujourd'hui le chef de station du BND a rang de conseiller de l' ambassade allemande a Moscou. Un de ses derniers chefs a Moscou (au début du mandat de Vladimir Poutine comme président) avait été représentant du BND a Beijing dans les années 80.

     

    CHINE. La dégradation des relations sino-soviétiques a entraînée une activation du travail du KGB et du GRU en direction de la Chine communiste, et réciproquement le Shihuibu (renseignement extérieur) et le Gonganbu (Ministère de l' Intérieur, responsable entre autres du contre-espionnage), puis leur successeur a partir de 1983, le Guojia Anquanbu (Ministère de la Sécurité d' État, chargé du renseignement extérieur et du contre-espionnage) ont multipliés les opérations de renseignement en direction de l' URSS. Une des méthodes utilisées par les services secrets chinois était l' envoi de faux transfuges, chargés après débriefing par les autorités soviétiques de s' implanter durablement dans la zone Extrême-Orient en URSS. Les rapports annuels d' activité du KGB, déclassifiés pour la plupart, citent abondamment cette méthode comme exemple. Par exemple le rapport n°709-A/ du 30.03.1976 , relatif a l'activité annuelle du KGB pour l' année 1975 évoque deux agents du renseignement chinois démasqués par le KGB parmi les personnes fuyant la Chine communiste, chargés d'une mission de renseignement (apparement a court terme). La note n°728/A-OB du 10.04.1982 relative a l' activité du KGB pour l' année 1981 évoque quand a elle 7 agents du renseignement chinois démasqués,qui officiellement fuyaient la République populaire de Chine. Idem pour la note n°547-Tch/OB du 15.03.1983 relative a l' activité du KGB pour l' année 1982 qui évoque 10 espions chinois démasqués parmi les personnes fuyant le régime de la RPC. Autre méthode plus classique, l' envoi de personnes traversant illégalement la frontière dans la zone Extrême-Orient. Autre méthode utilisée, évoquée dans la note n°728/A-OB du 10.04.1982 relative a l' activité du KGB pour l' année 1981, l'envoi par la RPC d' agents parmi les personnes venant de pays du tiers monde.

     

    CORÉE DU NORD. Le renseignement nord-coréen a travaillé en direction de l' URSS par les voies suivantes: envoi d' espions dans la région Extrême-Orient; travail de collecte de renseignement a partir de l' ambassade de Corée du Nord a Moscou; envoi de militaires auditeurs dans des écoles militaires soviétiques et chargées de recueillir des informations. La chute de l' URSS lui a ouvert de nouvelles possibilités dans la recherche de renseignements a caractère technologique, entre autres sur la question des armements ou des scientifiques. Deux scandales ont impliqués des activités du renseignement nord-coréen en Russie, en 1993 et 1994 respectivement, autour de tentatives d' obtentions d' informations a caractère technologique, surtout militaire.

     

    ÉTATS-UNIS. La toute jeune CIA a due attendre 1953 pour pouvoir envoyer son premier officier sous couverture diplomatique a Moscou, et 1961 pour y nommer son premier chef de station, Paul Garbler. La station de la CIA a Moscou a été très active durant la guerre froide, comme le montrent la liste des informateurs traités qui furent démasqués. Citons Léonid Poleshuk, Oleg Penkovsky, Adolf Tolkachev, Evgueni Kapoustine, Dmitri Polyakov, Vladimir Vassiliev, qui étaient respectivement Officier de la sécurité interne du renseignement extérieur du KGB, colonel du GRU, ingénieur dans le domaine de l' éléctronique de pointe, travaillait dans une usine, général du GRU, colonel a la division des illégaux du GRU.

    A partir du milieu des années 70, suite a l' interpellation d'un officier de la station de Moscou, Edmund Kelly, en Arménie alors que il avait un contact avec un informateur sur place,le traitement des informateurs se faisait a Moscou, ou bien a Léningrad, ou la CIA avait ouvert une base sous couvert du consulat général des États-Unis. Parmi les dirigeants de la Base CIA de Léningrad dans les années 80, citons Barbara Brian, Léonard Belgard, Michaël Grivski entres autre. La CIA s' appuyait sur les informateurs recrutés hors URSS ainsi que ceux qui proposaient leurs services en URSS même. Les recrutements en URSS étaient plutôt rares. La station de Moscou, qui au début ne comptait que 5 officiers environ, a atteint dans les années 70-80 le chiffre de 8 a 12 officiers traitants sous couverture diplomatique. Les informations aussi bien a caractère politique que économique ou militaire intéressaient la station de Moscou, qui pouvait dans certains cas compter sur l' aide de diplomates du département d' État. N' était pas épargné le travail contre le KGB et le GRU.

    La CIA n'était pas seule a Moscou, faisaient aussi du renseignement les attachés militaires dépendants de la DIA, et le poste NSA a Moscou. On ignore le degré de coordination a Moscou même entre ses différentes structures. Toutefois, Rem Krassilnikov, dans ses mémoires, évoque Jack Roberts, officier en poste pour la NSA a Moscou dans les années 70 et qui sera envoyé a l' ambassade US a Kaboul après l'entrée des troupes soviétiques en Afghanistan.

    La chute de l' URSS a ouvert de nouvelles opportunités de renseignement, car la Russie continue a être un concurrent sérieux des USA, et nombre d' informations sont a présent disponibles par le biais des sources ouvertes. Ses dernières années, c'est surtout la DIA qui s'est distinguée par son activité sur le territoire russe. Une coopération existe aussi entre les services secrets US (CIA, DEA etc..) et ceux de la Fédération de Russie (FSB et SVR surtout). Un des derniers chefs de station de la CIA a Moscou identifié est Robert Dannenberg, en poste de 2001 a 2003, et qui est entré dans le privé en 2007.

     

    FRANCE. Le SDECE a ouvert un poste a Moscou dès les débuts de la guerre froide; Son premier représentant sur place clairement identifié est la dès 1951,il s'agit du commandant Perret, officiellement « attaché militaire adjoint ».Il est remplacé en 1955 par le capitaine Michaud, également chef du poste SDECE a Moscou sous la même couverture. La couverture de « attaché militaire adjoint » paraît refléter la priorité du SDECE que constitue le renseignement militaire, même si la collecte du renseignement politique et la question de la sécurité de l' ambassade n'est pas a négliger. Selon différents auteurs, le poste SDECE aurait été fermé au début des années 70 par Alexandre de Marenches, lequel estimait que il ne servait a rien de maintenir une station a Moscou puisque il était impossible d'y collecter du renseignement! Nous n'en sommes pas certains mais nous n' excluons pas que le dernier chef de poste soit Bernard Grué, qui quitte Moscou en 1971 officiellement comme attaché militaire adjoint et occupera dans la deuxième moitié des années 70 le poste de Directeur du renseignement du SDECE.

    Le rapport du 03.12.1976 du chef de la 5ème Direction du KGB d' URSS Philip Bobkov, « Note analytique relative au caractère et aux raisons de certains comportements négatifs parmi les chercheurs et les étudiants », évoque la création par le Quai d' Orsay d'un service baptisé « service de la coopération » et qui, selon le rapport, « servirait a l' envoi, sous couverture de ce service, dans les établissements d' enseignement soviétiques, d' espions et d' agents ». Ses informations n'ont pu être confirmées.

    La DGSE remplace le SDECE en 1982, mais elle n' a pas réussi a être un service très offensif en direction de l' URSS, malgré les efforts entrepris par Pierre Marion ( dès 1982) puis l' amiral Lacoste en ce sens. Le poste de Moscou a alors été rouvert, vers 1982 environ. Priorité est donnée a la collecte du renseignement « ouvert », par exemple en faisant « parler » les personnalités lors de cérémonies officielles, ainsi que l' utilisation de personnes, par exemple originaires de pays africains francophones, en URSS. La chute de l' URSS a ouvert des opportunités, mais le poste de la DGSE a Moscou semble plutôt privilégier le travail de relation avec les autorités russes et la collecte du renseignement ouvert, ainsi que le renseignement militaire par le biais du bureau de l' attaché militaire de l' ambassade de France. Ses chefs de stations sont des militaires de carrière, qui occupent une couverture diplomatique.


    GÉORGIE. L'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Saakachvili a entraînée des changements dans les structures du renseignement géorgien. Ainsi, le service de renseignement extérieur, auparavant partie intégrante d'un Ministère de la Sécurité d' État, a gagné en indépendance; il dépend directement du Président.

    Un article de la presse russe a évoqué le nom d'un diplomate géorgien présenté comme étant le chef de station du renseignement géorgien a Moscou en février 2004, un dénommé Nugzar Grzelichvili.. Les vérifications entreprises ont en tout cas confirmées la présence a Moscou de cette personne qui avait, selon les listes diplomatiques de 2005 et 2006, grade de conseiller supérieur de l' ambassade géorgienne a Moscou. Confirmation quand son successeur est identifié: Arrive en 2007 a l' ambassade géorgienne a Moscou, pour reprendre le bureau de Grzelichvili, Iraki Kotetishvili, auparavant ministre-adjoint du Ministère de la Sécurité d' Etat géorgienne, ou il coopéra très étroitement avec les russes dans la lutte contre le terrorisme tchétchène, entre autres dans la vallée du Pankissi en Géorgie.

    Depuis février 2008, c'est un diplomate professionnel, Guéla Bejouachvili, qui est a la tête du renseignement extérieur spécial géorgien. Le nouveau service spécial de renseignement extérieur  géorgien a eu cette année-la les honneurs de la presse non seulement pour avoir inauguré son site Internet (qui, petit défaut, met du temps a charger) mais aussi pour le démantèlement d'un réseau durant les grandes vacances qui s' efforcait de collecter des informations dans le domaine militaire. Le réseau ne paraît pas avoir été dirigé a partir de la station du renseignement géorgien a Moscou mais plutôt directement avec des officiers traitants opérant depuis le territoire géorgien. Selon la presse russe, le renseignement géorgien s' intéressait aux objectifs stratégiques de la région fédérale Sud de la Fédération de Russie. Et ce en plein conflit ossète! La récente rupture diplomatique entre la Russie et la Géorgie a potentiellement posé des problèmes au nouveau service de renseignement spécial extérieur géorgien, qui ne peut plus agir a partir de son ambassade a Moscou. En tout cas tous ses événements n'ont pas empêchés le Président de la Géorgie de décorer le patron du service spécial de renseignement extérieur géorgien "for their recent conduct, professionalism and contribution to the defence and integrity of Georgia (Communiqué du 08.10.2008 disponible sur le site du renseignement extérieur géorgien)

     

    GRANDE BRETAGNE. Le poste SIS Moscou a été particulièrement discret durant la guerre froide. Il était hors de question pour le gouvernement britannique de recommencer un éventuel «  complot Lockhart ». Le renseignement se fait plus par le biais des antennes situées hors du bloc communiste. Néanmoins, la station du SIS Moscou, discrète, prendra part a quelques opérations réussies, par exemple le traitement de Oleg Penkovsky dans les années 60 et l' exfiltration de Oleg Gordievsky en 1985. Priorité était donnée au traitement des rares sources disponibles sur place, a la collecte du renseignement politique, a la coopération avec le bureau de l' attaché militaire, a la mise en place de lieux de rencontre et de « boîtes aux lettres mortes » sûres, et a découvrir les méthodes de travail et le personnel de la brigade de surveillance du KGB. La station de Moscou s'est fortement activée suite a la chute de l' URSS, et a été mise sur la sellette suite a différents scandales, successivement en 1994,1996, et 2006.

    IRAK. Très peu d' informations sont disponibles sur le travail des services irakiens en URSS puis en Russie. Toutefois quelques informations filtrent des rapports déclassifiés ou de déclarations officielles. Le rapport du KGB sur ses activités annuelles pour l' année 1980 fait référence a la découverte d'une rézidentura du renseignement irakien sur le territoire soviétique, « composée de citoyens irakiens et d'autres pays arabes, vivant constamment en URSS ».Le rapport rendu le 22.01.2002 relatif a l' activité du FSB pour l' année 2001 fait également état de l' interpellation de personnes travaillant pour les services secrets irakiens, sans que l' on en sache plus.

    ISRAËL. Le Mossad semble, durant la guerre froide, ne guère avoir été actif derrière le Rideau de fer, au profit du Nativ, créé spécialement a cet effet en juin 1951 sur ordre de David Ben Gourion, et dont la mission fut assez particulière: Le Nativ était chargé de diriger et coordonner le travail d' émigration des juifs vivant derrière le Rideau de fer. Pour cela, le Nativ disposait de représentants a Vienne mais aussi aux États-Unis, a Londres, et derrière le Rideau de fer, chargés de faire du lobbying auprès des autorités occidentales mais aussi de garder le contact avec les juifs soviétiques. Pour leur travail, les officiers du Nativ établissaient des contacts, distribuaient, parfois secrètement, des Tora, jouaient la navette entre les juifs soviétiques et leur famille vivant en Israël etc..

    Ce travail, qui ne ressemble guère a celui d'un service secret, était mené dans les règles de la clandestinité, cette activisme ne plaisant guère au contre-espionnage du KGB. Le premier représentant a Moscou fut Nechemia Levanon, en poste de juillet 1953 a août 1955 (expulsé). Un de ses remplaçants sera Benyamin Eliav dans les années 50, puis Yehoshua Pratt de 1959 a 1962. Suite a la rupture des relations diplomatiques entre Israël et l' Union Soviétique en 1967, le Nativ continua son travail a partir de l' ambassade néerlandaise a Moscou. De 1988 a 1991 c'est Yaakov Kedmi qui dirige la station du Nativ a Moscou. Il sera ensuite a la tête du Nativ, de 1992 a 1999.

    Le Mossad ne paraît pas s'être investi dans les missions d'espionnage et de renseignement derrière le Rideau de fer, sans doute a cause du rôle spécifique du Nativ, mais aussi a cause de la priorité accordée aux pays du Moyen-Orient. Un des premiers représentants du Mossad en poste a Moscou est Reuven Dinnel, officiellement conseiller d'ambassade, arrivé en 1992, il est le représentant du TEVEL (« Diplomatie alternative) a Moscou, mais sera expulsé en 1995 pour espionnage. L'arrivée du Mossad en Russie n'a pas empêchée le Nativ de continuer ses activités, le service existe toujours, bien que il soit parfois question de le dissoudre, et sa mission n'a pas changée.

    SYRIE. Le rapport de l' activité du KGB pour l' année 1977 se contente d' évoquer l' expulsion du secrétaire-archiviste de l' attaché militaire de l' ambassade de Syrie a Moscou.

     

    TURKMÉNISTAN. Le service de renseignement turkmène, le KNB, Comité pour la Sécurité Nationale, apparu au lendemain de l' indépendance du pays, a ouvert une station a Moscou sous couverture de l' ambassade, dont la mission paraît être en premier lieu.. la collecte de renseignement contre les opposants au régime turkmène hébergés en Russie. En tout cas,le premier chef de poste du renseignement turkmène identifié est Rakhmanguli Allakov, arrivé a Moscou en octobre 1993 comme 3ème secrétaire et chef de station a partir de 1994, et qui avait précédemment fait ses classes a la 5ème Direction du KGB (« contre-espionnage idéologique »). Idem pour son prédécesseur a partir de 1996, Serdar Annayev, qui d'après une information s' était illustré dans la lutte contre l' intelligentsia a Ashkabad. Les officiers de la station du KNB a Moscou ont été mis en cause a plusieurs reprises pour leurs actions contre les opposants réfugiés a Moscou. Par exemple, selon la presse russe, Allakov aurait tenté de forcer un poète-dissident, Velsapar, de revenir au Turkménistan; ou les tentatives de recrutement de turkmènes a Moscou par son successeur en octobre 1997 pour surveiller les milieux dissidents. Annabayev a exercé son poste a Moscou jusqu'au début des années 2000 (En 2001 il était toujours "Premier secrétaire") avant de quitter la capitale russe. Son remplacant a ce poste fut sans doute Orazmuhamed Charyev, en poste a Moscou jusque 2005-2006, et qui fur remplacé par Maskat Annabaev en 2007. Ils se sont faits, en tout cas, beaucoup plus discrets a Moscou que Allakov et Annayev.

     

    TURQUIE. Les intérêts turcs et russe s' opposent dans la zone Caucase, c'est par conséquent leur principal champ de bataille. Aucune information n'a filtrée sur le travail de la station du MIT a Moscou, ou plus précisément en Russie et en URSS.

    Chef du contre-espionnage militaire pour la région militaire Caucase de 1964 a 1972, Boris Geraskine indique que du côté des voisins de la zone Caucase, c'est le renseignement turc qui était le plus actif, par exemple a travers son consulat a Batoumi.

    Suite a la chute de l' URSS et a l' instauration de la Fédération de Russie, un peu plus d'informations sont disponibles: Un documentaire du FSB indique que le chef de station du MIT, apparement au début des années 90, était Ergan Szoi, qui dirigea en 1995 la section chargée de couvrir la Russie au QG du MIT. Le FSB a, a plusieurs reprises, mis en cause le travail du MIT dans la zone Caucase, entre autres en Tchétchénie. En 1995 est par exemple arrêtée Madame Chansli, une femme d'origine bulgare, qui a été recrutée par le MIT et essayait d'obtenir des informations a Krasnodar sur le fonctionnement et le travail des services de la police et du FSB locaux. La même année, un journaliste, Isak Kendir, est arrêté au Daguestan. On trouve aussi sur lui deux documents d'identité au nom de Itsak Kasap. est expulsé. Selon les autorités russes, le journaliste était en réalité un cadre du MIT chargé des contacts avec Djokar Dudaïev, leader des séparatistes tchétchènes. Doudaïev se servait de ce journaliste pour entretenir des contacts avec les autorités turques, et par exemple exiger d'elles que elles reconnaissent l' indépendance de la Tchétchénie .Kasap-Kendir, ainsi que un officier du MIT du nom de Hussein, chargé des contacts avec Doudaïev, sont expulsés..

    Patron du 1er département du FSB (contre-espionnage), Oleg Syromolotov, dans une interview donnée en 2002 a la Rossiskaya Gazeta, citera, parmi les services secrets entretenant des contacts avec les séparatistes, ceux de la République de Turquie.

    On peut aussi supposer une certaine coordination entre MIT et services russes a propos de la lutte contre les bandes armées en Tchétchénie, même si la position turque sur ce sujet manque de clarté. A plusieurs reprises, les autorités russes ont interpellées des citoyens turcs se battant dans les bandes tchétchènes. Citons comme exemples Ali Ollu, qui combattit les russes de 2001 jusqu'à son interpellation le 29.12.2005 en Russie, ou bien Abou Zar, qui prépara plusieurs groupes de terroristes dans la vallée du Pankissi en Géorgie. La Turquie est aussi un point de passage pour aller en Tchétchénie; Alexandre Zdanovitch, alors a la tête des relations publiques du FSB, cite comme exemple dans une interview du 15.08.2000 Muhammad Wahab, qui passa par la Turquie puis la Géorgie, et fut arrêté en 2000.

  • Guerre du renseignement au sein de la Commission européenne?

    GUERRE DU RENSEIGNEMENT AU SEIN DE LA COMMISSION EUROPEENNE?

    Beaucoup est dit et écrit sur les guerres du renseignement, sur des thèmes incontestablement intéressants. Citons la lutte du FBI contre les espions soviétiques (ESPIONS ROUGE DE PIERRE HUS ET GEORGE KAPOCZI); la lutte de la CIA contre les soviétiques en Afghanistan (LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON de GEORGE CRILL; CIA-KGB LE DERNIER COMBAT de MILTON BEARDEN et JAMES RISEN); le travail du KGB dans le monde et y compris en URSS (KGB CONTRE L' OUEST DE ANDREW ET GORDIEVSKY; KGB DE JOHN BARRON; plus beaucoup d' autres ouvrages, y compris russes) , mais aucun ne se concentre sur la question de l' espionnage au sein de la Communauté économique européenne, puis l' UE.

    Pourtant, les recherches effectuées ont permis de découvrir a trois reprises l' existence d' espions de pays occidentaux parmi les membres de membres de leurs pays, au sein même de la délégation permanente de leur pays auprès de la Commission européenne.

    Peut être cité un haut responsable d'un service secret d' Europe occidentale spécialisé dans la lutte antiterroriste au début des années 2000, Monsieur H. Le nom de cette même personne apparaît dans la liste de 2007 de la délégation permanente de son pays auprès de l' Union Européenne..Un hasard?

    Citons aussi tel pays, occidental aussi, qui dispose d'un chef de station sous couverture de conseiller d' ambassade a Bruxelles. Précision sur ce fameux chef de station, il fut auparavant en poste dans un pays de la zone Afrique ainsi que dans un pays asiatique. Pourtant, un autre officier de ce même service se trouve a la même période en poste dans la délégation permanente de ce pays auprès de la Commission...

    Exemple beaucoup plus concret est celui de l'anglais Simon Butler-Madden. Ce professionnel du Secret Intelligence Service (35 ans de carrière) a démarré sa carrière au renseignement de Sa Majesté en 1966. Premier poste a l' étranger: Deuxième secrétaire a la délégation britannique auprès de la CEE a Bruxelles de 1969 a 1972..

     

    Si les services secrets des Etats membres de l' UE s'amusent a placer leurs espions au coeur de la Commission européenne, dans quel but?

    Il serait intéressant de travailler sur la question, en effet, de la place du renseignement au coeur même de la Commission. Richard Tomlinson, dans son ouvrage, ainsi que Roger Faligot, dans son volumineux « Histoire des services secrets français depuis 1870 » font bien référence a quelques opérations d' espionnage, de la DGSE contre la Grande-Bretagne lors des négociations de 1986, ou de celles de la station du SIS a Paris dans les années 70. Néanmoins ce n'est que la pointe d'un très gros iceberg. Le cadre du « marché commun » n'a jamais empêché les batailles entre États, et ce pour obtenir la plus grosse part du gâteau, politiquement mais aussi économiquement. Tout pays n'a pas d' ami constants ou d' ennemis constants, seulement des intérêts constants,pour paraphraser Lord Palmerton. Et il serait intéressant de se demander ce que font des espions au coeur de la Commission. S'agit-il d'espionner les « amis » ou la Commission carrément?

  • La station du MI6 a Moscou, 1ère Partie: Des années 40 a 1963.

    MI6 STATION IN MOSCOW

    Un premier article publié sur ce blog s' était efforcé de dévoiler la station du MI6 a Moscou depuis la seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours en indiquant ses officiers connus, leurs couvertures et si possible leurs biographies. Il paraissait néanmoins indispensable de compléter cet article avec une histoire de la station du SIS a Moscou, retracée a partir des sources disponibles.

     

    L' ambassade britannique a Moscou, Quai Sofia. C'est sous couvert de l' ambassade que le MI6 disposait d'une station. Avant la deuxième guerre, la station du SIS a Moscou ne paraît pas s' être impliquée dans des opérations d'envergure: La tactique alors utilisée par le SIS est d'utiliser ses stations périphériques en s' appuyant sur l' opposition russe exilée, laquelle a gardée parfois quelques contacts en URSS même, permettant d'obtenir des  informations intéressantes.
    La station du SIS a Moscou était et reste un poste sensible au sein du SIS, le service de renseignement extérieur de Sa Majesté.

    La collecte du renseignement continue, mais de manière « ouverte », ou par le biais des alliés de la Grande Bretagne. Dans son livre « Opération Tarantelle », Lev Sotskov évoque par exemple un général tchécoslovaque qui entretenait d' excellentes relations avec le chef de station du SIS a Prague avant (puis après) guerre Harold Gibson; quand ce général est nommé a Moscou, Gibson  lui demande d' être en contact sur place avec un membre de l'ambassade britannique, sans aucun doute un officier du SIS, ce que ce général s' empresse d' accepter.

    Broadway Building, QG du SIS de 1924 a 1966. La tactique alors utilisée par le SIS est: éviter de compromettre la station de Moscou (très petite alors) et donc , autant que possible reporter les tâches de renseignement sur les antennes périphériques (Par exemple a Vienne ou en Turquie). La station de Moscou fait donc du renseignement "ouvert", en coopération avec le bureau de l'attaché militaire de l'ambassade britannique, et ne se "mouille" que quand il n'y a pas d'autre choix, ou si le jeu en vaut la chandelle. Les opérations conduites par la station du SIS a Moscou durant la guerre froide le montrent très clairement.


    Durant la Seconde guerre, c'est surtout un poste chargé de coordonner les activités de renseignement soviético- britanniques aussi bien contre l' Allemagne nazie même que sa périphérique (Par exemple en Afghanistan et en Iran). En 1943 le poste de Moscou est dirigé par Cécil Barclay.  Il s'agit plus d'une représentation qu' autre chose.
    La seconde guerre mondiale contraint plus qu 'autre chose les services secrets britanniques et soviétiques a coopérer, mais avec énormément de prudence: il est hors de question de dévoiler a l'autre camp les sources d' informations. Dans certains cas, l' information obtenue n'est pas transmise au camp allié. Anthony Cave Brown résume magistralement les choses dans son ouvrage "La guerre secrète": "Les services secrets britanniques et russes étaient des ennemis de toujours. Avant, pendant et depuis la Révolution russe, les deux services s' étaient âprement combattus: Les Russes pour supplanter l' Empire britannique, les Britanniques pour abattre la Révolution bolchévique et restaurer en Russie un gouvernement qui leur conviendrait mieux.[..] leur rivalité ne s'était momentanément apaisée que devant la commune nécéssité pour Westminster et le Kremlin de vaincre Hitler".

    Par exemple, en 1943, la station de Moscou est prévenue par le QG du SIS de l' existence d'un mystérieux « Bureau Klatt », travaillant pour l' Abwehr et qui collecterait des informations en URSS même grâce a un réseau très bien implanté. L'information est transmise aux autorités soviétiques sur les activités du "Bureau Klatt" en Roumanie et en Bulgarie. Les autorités soviétiques se montrent extrêmement critiques vis-a-vis de ses documents: aucune information n'y est disponible sur le travail de ce "Bureau Klatt" contre l' URSS même. Les soviétiques sont persuadés que les britanniques en savent beaucoup plus sur cette organisation. Ce que reconnaît un officier du SIS lors de sa conversation avec..Kim Philby: "Les informations transmises aux soviétiques datent d' il y a deux ans, et nous en savons beaucoup plus sur Klatt" ("KGB in England", Oleg Tsarev et Nigel West)

    Mais les britanniques sont loin de se douter que le renseignement soviétique a toutes les cartes en main, et ce grâce a des informateurs très bien placés au coeur même des services de renseignement de Sa Majesté. De plus, même durant la guerre, chacun des deux camps a conscience de la bataille qui se prépare avec l'autre: Le poste du renseignement soviétique en Grande-Bretagne est renforcé, et n' hésite pas a recruter et a traiter des informateurs sur place, tandis que le chef du contre-espionnage du SIS, Valentine Viviane, prépare un document annonçant clairement la bataille s' annonçant avec les soviétiques et indique les méthodes a suivre. Ce document arrive a la Loubianka grâce a Kim Philby.

    Au lendemain de la Seconde guerre et de la défaite de l' empire nazi et de ses alliés, le SIS s' active, par conséquent, sur le front de la lutte anticommuniste: Au quartier général du MI6, Kim Philby est nommé a la tête de la nouvelle division « R5 », tandis que sur le terrain, dans les pays libérés du joug nazi (Mais dont certains tombent sous la coupe soviétique), le SIS rouvre ses stations: En Tchécoslovaquie arrive en 1945 comme « 1er secrétaire chargé de la section des visas » (Couverture extrêmement transparente) Harold Gibson; a Varsovie le premier chef de station est Michaël Sullivan, a qui on doit une des plus belles opérations avec le recrutement de Josef Swiatlo; a Sofia arrive en 1947 Anthony Brooks ;la station de Vienne ouvre dès 1946, sous le commandement de Georges Young, lequel s' illustrera plus tard par sa participation dans les opérations AJAX (Renversement en 1953 en Iran, en coopération avec la CIA, du premier ministre Mossadegh et rétablissement du Shah)  et MOUSQUETAIRE (Tentatives d' assassinat du leader égyptien Gamal Nasser).

    Le dispositif est coordonné depuis le QG du SIS; le travail contre l' URSS relève, au sein de la Division DP1 du Directorate of Production, du Service "Europe du Nord", chargé de la Scandinavie et de l' Union Soviétique. Ce Service sera dirigé par le colonel Cordeau jusque 1946, puis de 1946 à 1961 par Harry Carr.

     

    BIOGRAPHIE: Né le 28.11.1899 à Arkangelsk en Russie, Harry Carr sert dans l' Armée, d' abord comme artilleur jusque 1919, puis comme interprète des forces expéditionnaires en Russie de 1919 à 1920, avant d' entrer au SIS au tout début des années 20. Chef de station à Helsinki, il dirige ensuite la station de Stockholm durant la Seconde guerre, de 1941 à 1945, avant de prendre la tête du contrôleurat "Europe du Nord" ou il s' efforcera, entre autres, de monter les opérations pour renverser le régime albanais. Il quitte le SIS en 1961 et décède en 1988

    BIOGRAPHIE: Ernest Henry Van Maurik, Né le 24.08.1916. officier du SOE durant la seconde guerre mondiale, entre autres il entraîna le commando tchèque qui assassina Reinard Heydrich durant la Seconde Guerre mondiale.Puis il fut parachuté en Suisse en 1944 pour y diriger le poste SOE et coordonner les activités de fourniture en armes des maquis. Entré au Secret Intelligence Service vers 1947. Chef de station du MI6 a Moscou de 1948 a 1950, officiellement deuxième secrétaire de l' ambassade britannique. En poste a Berlin de 1950 a 1952, puis a Buenos Aires de 1958 a 1962 (a ce dernier poste, sans doute chef de station). "Premier secrétaire" de l' ambassade britannique a Copenhague de 1965 a 1967, puis chef de la station du SIS a Rio de Janeiro, officiellement conseiller, a partir de mars 1968. Décoré de l' Ordre de l' Empire Britannique en 1945. Toujours en vie en 2008.

    Après la guerre, un des premiers chefs de stations dans la capitale soviétique qui est identifié est un spécialiste des opérations clandestines: Ernest Henry Van Maurik, sous la couverture de 2ème secrétaire a l' ambassade britannique de 1948 a 1950 (Il remplace Georges Berry a ce poste),  Tout comme ses remplaçants successifs (D.Collett, Terence O'Bryan Tear et Daphné Park) il prendra part a l'opération de parachutage en URSS d' agents chargés de collecter des informations.
    Terence O' Bryan Tear en particulier est une figure bien connue du SIS: Chef de station a Moscou a la mort de Staline, il rencontrera aussi Georges Blake quand ce dernier passe a Moscou vers avril 1954, suite a sa libération par les autorités nord- coréennes. Si O'Bryan Tear n'a pas vu sa couverture de 3ème secrétaire de la section consulaire de l' ambassade écornée vis-a-vis des autorités soviétiques (ce que on ne peut totalement exclure, le SIS accordant une certaine importance aux couvertures de ses traitants a l' étranger), c'est désormais le cas! Ce que les officiers du SIS ignorent, c'est que Blake vient juste d' être recruté par le renseignement soviétique, durant son internement en Corée du Nord... Ce qui n' empêchera pas O' Bryan Tear de faire ensuite une brillante carrière comme chef de station.


    BIOGRAPHIE: Terence Hubert Louis O'Bryan Tear, né le 09.12.1918. Entré au SIS en 1947. Officiellement a la commission de contrôle sur l' Allemagne de 1950 a 1952. Chef de station du MI6 a Moscou de 1952 a 1954 officiellement troisième secrétaire de la section consulaire de l' ambassade britannique. Officiellement second puis premier secrétaire d'ambassade a Stockholm de 1956 a 1960 puis a Aden de 1960 a 1962. En poste a Manille (1963-1965) puis Singapour (1965-1967) et Bahreïn (février 1969-). Chef de station du SIS a Berne de 1972 a 1978, il dirigera le recrutement de Vladimir Rezoun, un officier du GRU. Ses deux adjoints qui seront impliqués dans l' opération s'impliqueront par la suite dans le travail en direction des soviétiques: John Lawrence Taylor dirigera la station du SIS a Moscou a la fin des années 70 tandis que Gordon Barrass sera un des débriefeurs de Oleg Gordievsky.


    La Baronnesse Park s' illustrera, dans deux opérations menées par le SIS au coeur du territoire soviétique: Rem Krassilnikov, ancien haut responsable au contre-espionnage du KGB, évoque de manière beaucoup trop vague la participation de Daphné Park aux "opérations de parachutage d' agents dans la région Balte, quand cette opération touchait a sa fin". Il est sans aucun doute fait référence a l'entraînement, mené par le SIS, de nationalistes baltes. Ensuite renvoyés chez eux, ils sont chargés de collecter des informations et de mener des sabotages contre les soviétiques. Cette opération, infiltrée par les services secrets soviétiques, prend fin en 1954 environ.

    BIOGRAPHIE: Daphné Margaret Sybil Desirée Park. Née le 01.09.1921. En poste a la commission alliée pour l' Autriche de 1946 a 1948, puis a la délégation britannique a l' OTAN de 1952 a 1954. Chef de station du SIS a Moscou de 1954 a 1956, officiellement elle occupe de deuxième secrétaire de la section consulaire de l' ambassade britannique. Après Moscou, la Baronnesse Park officiellement 1ère secrétaire , en réalité chef de station du MI6 a Léopoldville de 1959 a 1961, puis a Lusaka de 1964 a 1967, consule générale a Hanoï de 1969 a 1970. A un moment elle fut aussi a la tête du contrôleurat "Afrique", Directorate of Production du MI6. Controleur "Western Hémisphère" (Amériques et Caraïbes) de 1975 à 1979. Quitte le SIS en 1979. Décédée en 2010

    Une autre opération est un contact avec un illégal du KGB, nom de code GIDEON, recruté par le contre-espionnage canadien, et qui est rappelé a Moscou en 1955; pour la première rencontre avec lui, c'est Daphné Park en personne qui s'y colle. Ce que le SIS ignore, c'est que GIDEON, en réalité Evgueni Brik, a été démasqué par le KGB et interpellé dès son retour a Moscou. Daphné Park est par conséquent repérée par les brigades de surveillance du KGB rôdant dans le secteur de la rencontre qui doit avoir lieu entre Brik et son contact du SIS a Moscou. Les notes publiées par Christopher Andrew et Vassili Mitrokhine (Le KGB contre l' Ouest, Éditions , page ) indiquent clairement que le KGB a initié un « double jeu » avec le SIS, mais sans en indiquer le but, la durée, ni pourquoi il fut interrompu, malheureusement. Daphné Park quitte Moscou en 1956.

    Un des plus beaux succès de la station de Moscou (et paradoxalement un de ses plus gros échecs) sera le traitement de Oleg Penkovsky. Succès dans les informations obtenues de son traitement, échec dans la manière dont il sera "traité". On peut même être plus que précis et indiquer que le traitement de la source Penkovsky a Moscou révèle de très grosses lacunes, voire surprend parfois par son amateurisme.

    Oleg Penkovsky

    C'est un de ses successeurs a la station de Moscou, Roderick Chisholm, qui obtiendra un succès, et quel succès! Colonel du GRU, le renseignement militaire soviétique, ayant ses entrées dans les milieux de la Défense soviétique, Oleg Penkovsky essayera a plusieurs reprises de contacter la CIA et le SIS sans succès, jusqu' a ce que enfin le renseignement britannique prenne les choses en main, par l'intermédiaire de l' homme d' affaires britannique Greville Wynne. A partir de la le colonel Penkovsky sera traité aussi bien a Londres et Paris, ou il se rend en tant que membre d'une délégation soviétique, que au coeur de Moscou, ou il rencontre l' homme d' affaires britannique Greville Wynne.

    C'est lors de sa rencontre a Londres, en août 1961, avec ses traitants, qu' est présenté a Penkovsky son nouveau contact a Moscou: Il s' agit de Janet Chisholm, la femme du « deuxième secrétaire » de l'ambassade britannique Roderick Chisholm. Auparavant, Wynne servait de courroie de transmission entre Penkovsky et les Chisholm;désormais, le contact est direct..du moins temporairement.


    BIOGRAPHIE: Roderick William Chisholm, né le 18.07.1925, sert dans l' armée britannique de 1943 a 1948, puis a la commission de contrôle pour l' Allemagne de 1951 a 1955, il est alors déja au SIS. En poste a Singapour, importante antenne régionale du SIS, de 1958 a 1959, il est nommé chef de station a Moscou, avec grade de deuxième secrétaire d'ambassade. Arrive a Moscou le 03.06.1960, il traitera Penkovsky (nom de code "YOUNG" pour le SIS) par l'intermédiaire de sa femme et de l' homme d' affaires Greville Wynne. Quitte Moscou le 14.07.1962, revient au QG du MI6 a Londres. Le dévoilement de son nom lors du procès, en mai 1963, n'empêchera pas Chisholm de faire carrière: il sera "1er secrétaire" a Singapour (1964 a 1965) puis a Prétoria, en Afrique du Sud a partir de octobre 1970. Il est décédé a la fin des années 70 de la malaria.

    BIOGRAPHIE: Gervase Cowell, né le 04.08.1926, entré au SIS en 1951. En poste en Allemagne sous couverture de la section politique de la Commission de contrôle pour l' Allemagne. " Second secrétaire" a Amman en Jordanie de 1958 a 1960. Il est nommé chef de station a Moscou sous la couverture de deuxième secrétaire de l'ambassade britannique, et arrive a Moscou le 27.08.1962. Son nom est rendu public lors du procès de Oleg Penkovsky en mai 1963, et il est expulsé avec sa femme Pamela. "1er secrétaire" a Bonn de 1964 a 1966, il est chef de station adjoint du SIS , sous les ordres de Arthur Temple Franks. De retour au QG du SIS en décembre 1966. Il sera ensuite en poste a Paris et Tel-Aviv, avant de quitter le SIS en 1981.


    Janet Chisholm et ses enfants. Les modalités de contact sont définies: Penkovsky rencontrera Chisholm pour lui transmettre des informations et recevoir d'elle instructions ou pellicules photos lors de rencontres clandestines dans Moscou. Les rencontres auront lieu a 16h le samedi sur le Tsvetnoï Boulevard en octobre et décembre, et a 13h chaque vendredi de novembre sur la Arbat.

    De retour a Moscou le 08.08.1961, Penkovsky y retrouvera Wynne, lui transmet des informations, et recoit du britannique une boîte de bonbons, qui servira de « boîte aux lettres mortes »: Penkovsky doit y cacher les informations collectées puis transmettre la boîte a Janet comme si c' était un cadeau. Ce que fait Penkovsky le 04.09.1961 quand, comme convenu, il offre la boîte a l' enfant de Janet, alors que celle ci se balade sur le Tsvetnoi Boulevard, et la mère la récupère.

    Codes de Penkovsky pour déchiffrer les messages radio. Penkovsky part ensuite a Paris le 20.09.1961; débriéfé, il y retrouve aussi Janet Chisholm et Greville Wynne. Les méthodes de contact sont aussi précisées: est indiqué a Penkovsky l' existence d'une cache , 5/6 Rue Pouchkine a Moscou, ainsi que plusieurs numéros de téléphones a Moscou qu'il peut joindre. Entre autres,si il souhaitait que son traitant britannique relève la BLM, il devait composer a 21h10 le lundi le numéro K-4-89-73, laisser sonner trois fois et raccrocher puis répéter exactement la même opération. Les enquêteurs du KGB n'auront aucun mal a déterminer que ce numéro correspond a l' appartement 35 du 12/24 Rue Sadovo-Samotechnaya, ou habitait jusque juin 1962 John Varley, aide de l' attaché de l' armée navale a l' ambassade britannique, puis de juillet 1962 a mars 1963, Ivor Russell..
    Il doit aussi, a peine revenir a Moscou, prévenir les britanniques que tout est « all right » pour lui, ce qu'il fait dès le 17 octobre 1961, soit le lendemain de son retour, en appelant a 21h le G-3-13-58, puis en raccrochant après trois sonneries. Le KGB établira que il s' agit du numéro de téléphone de Félicita Stuart, en poste a l' ambassade britannique de mai 1961 a février 1962 comme attachée.

    A partir de la, les rencontres clandestines entre Penkovsky et Chisholm se multiplient : Le 09.11.1961 sur la Arbat, le 23.12 et le 30.12 sur le Tsvetnoi Bulvard, le 05.01, le 12.01.1962 et le 19.01.1962 sur la Arbat..soit pas moins de six rencontres en l' espace de deux mois.

    Ensuite, les rencontres entre Penkovsky et Chisholm se font plus discrètes, prennent un caractère plus officiel: lors de soirées diplomatiques, le 29.03.1962 et le 31.05.1962, ou par l' intermédiaire de Greville Wynne, comme le 02.07.1962. Wynne montre aussi a Penkovsky les photos de ses deux nouveaux traitants dans la capitale moscovite: Rodney Carlson pour la CIA et Pamela Cowell, la femme de Gervase Cowell, pour le SIS.

    Le dispositif de contact avec le MI6, décrit plus haut, comptait nombre de failles:

    Primo, le MI6 découvre en 1961 l' existence d'un traître dans ses rangs, Georges Blake, officier en poste précédemment a Séoul et Berlin. A ce dernier poste, il a bien connu...Roderick Chisholm, et on peut supposer que il a donné son identité a ses contrôleurs du KGB. Pourquoi alors le SIS, quand il découvre la trahison de Blake, continue de laisser Chisholm et sa femme rencontrer Penkovsky, au risque de le griller? Cette question incompréhensible l' est encore moins quand on sait que c'est l'officier du MI6 Harold Shergold qui a la fois est un de ceux en charge du dossier Penkovsky et qu'il fut aussi un de ceux qui démasqua Georges Blake!

    Secundo, ce que ignorent les britanniques, c'est que le KGB, suite a l' affaire Piotr Popov, a renforcé les surveillances des officiers des services secrets occidentaux en poste en URSS. Les témoignages de Youri Nossenko et de Viktor Sherkashine, alors officiers de la Deuxième Direction Principale du KGB d' URSS, indiquent clairement que c'est la surveillance exercée sur la femme de Roderick Chisholm, Janet, qui conduira le contre-espionnage soviétique a Penkovsky.

    Extrait de la vidéo de surveillance du KGB, Penkovsky sort de l' immeuble après Chisholm.

    Dès fin décembre 1961, un officier de la brigade de surveillance du KGB affecté a la filature de la femme de Roderick Chisholm la voit entrer dans un immeuble, puis en ressortir, et peu après, un inconnu sort également!Or cet inconnu avait précédé Madame Chisholm dans l' immeuble... La brigade de surveillance perd ce mystérieux inconnu, a la grand fureur de Ivan Markelov, alors chef de la section britannique a la 2ème Direction principale du KGB (contre-espionnage) qui accorde a cet incident une grande importance et donne ordre de tout mettre en oeuvre pour retrouver cet inconnu! A partir de la, deux versions apparaissent: La première veut que, la semaine d' après, même manège, et ironie de l'histoire c'est le même opérationnel qui est affecté a la filature de Madame Chisholm, et qui reconnaît immédiatement cet inconnu! La seconde est donnée par Viktor Sherkashine, alors officier de la section britannique du Deuxième Directoire: L' officier de la brigade de surveillance qui avait perdu l' inconnu est affecté a la surveillance du GKNT, et qui voit- il sortir du bâtiment! Le fameux inconnu.


    Dans les deux cas, l' inconnu est suivi et rapidement identifié:Oleg Penkovsky, affecté aux relations extérieures du GKNT, le Comité d' État a la Science et a la Technologie. Une couverture, car Penkovsky est en réalité officier du GRU, le renseignement militaire soviétique, avec grade de colonel. Pendant plusieurs mois le KGB suit Penkovsky pour découvrir ses traitants et ainsi briser les filières. Chose étonnante, bien que le SIS et Penkovsky aient tous deux remarqués la surveillance a leur encontre, le contact continue! Ce qui va a l' encontre des plus élémentaires règles de sécurité. Par exemple en juillet 1962 Penkovsky, lors d'une surveillance, conduit a l 'homme d' affaires britannique Greville Wynne. Les techniciens du KGB, malgré le bruit de la douche, réussissent a capter une partie de leur conversation, ou Wynne évoque entre autres le futur contact de Penkovsky a Moscou: Il s' agit de Gervase Cowell, le nouveau chef de station, et de sa femme Pamela.

    Et bien que le MI6 le sache, son « traitement » au coeur de Moscou continue cette fois par l' intermédiaire de la CIA, et ce de manière incompréhensible. Cette méthode ne pouvait conduire que a un échec: Le 22.10.1962 Penkovsky est interpellé a la sortie du GKNT, et un officier traitant de la CIA, Richard Jacobs, est interpellé alors que il ramassait la boîte aux lettres mortes le 02.11.1962.

    Les preuves contre Penkovsky: Radio pour recevoir les messages, blocs de codes etc.. En plus du procès retentissant de Oleg Penkovsky, plusieurs « diplomates » britanniques et américains en poste a Moscou doivent quitter le pays, ou sont déclarés indésirables, les soviétiques se faisant un plaisir de dévoiler au cours du procès les noms des officiers de la CIA et du SIS en poste a Moscou Pour le premier cas, citons Roderick Chisholm, qui a quitté Moscou a la mi-1962;pour le second, c'est le nouveau chef d' antenne, Gervase Cowell et sa femme Pamela. Sont aussi dévoilés des numéros de téléphone moscovites dont disposait Penkovsky si il souhaitait contacter ses officiers traitants: Sont déclarés "persona non grata" Felicita Stuart, John Varley et Ivor Russell, sans qu'on sache pour l'instant si ils étaient de simples diplomates britanniques ou des officiers de l' antenne moscovite du renseignement britannique.

    Note modifiée le 22.08.2009 et le 19.09.2010

  • Richard Thompson, un espion de Sa Majesté en Mésopotamie

    Depuis environ un ans, la guerre en Irak fait moins l' actualité journalistique, ce qui peut être attribué aussi bien a la formation progressive de la police et de l' armée irakienne, aux accords conclu avec différents chefs tribaux, ainsi que a la lutte antiterroriste entre autres. Il convient de le reconnaître, cela n' était pas gagné: les armes de destruction massives introuvables, le scandale Valérie Plame, l 'augmentation des tensions et des violences, les tortures sur des prisonniers.. Petit détail peu connu du public, car passé entre les gouttes de la presse, des membres des services secrets de Sa Majesté ont eu connaissance de ses méthodes. Se sont-elles tues pour éviter le scandale? Ou n'ont elles pas pris conscience des violations commises par les américains, Il serait intéréssant de poser la question au chef de station du SIS a Bagdad de l' époque, Richard Thompson.


    Richard Thompson. Né en 1960, conformément a la tradition, Richard Paul Reynier Thompson est officiellement un « diplomate » du Foreign and Commonwealth Office, le Ministère des affaires étrangères de Sa Majesté. Les éléments disponibles sur sa carrière indiquent alors une orientation « Europe de l' Ouest »: Après un poste a Stockholm en 1991, il sert a Genève en 1996.

    Richard Tomlinson est un ancien officier du SIS qui, pour se venger de son ancien service (lequel l'avait viré) a publié la liste de plusieurs de ses anciens collègues . Le nom de Thompson apparaît pour la première fois en 1999; c'est la « liste Tomlinson », laquelle identifie pas moins de 116 officiers du SIS, qui indique entre autres un dénommé Richard Thompson. Notons au passage que plusieurs des noms dévoilés a cette occasion ont pus être certifiés:  Citons Andrew Gibbs et Raymond Asquith, ou Richard Dearlove, John Scarlett, Andrew Robert Fulton, Clive Dare Newell, Norman McSween, Ian Forbes McCredie .

    Cet accroc de carrière semble avoir obligé le SIS a changer Thompson d' affectation: après avoir travaillé dans le cadre du contrôleurat « Europe » il est affecté au Kosovo, avant d'arriver a Bagdad: Le « Times » du 04.04.2007 fait clairement référence a Richard Thompson comme ayant servi en tant que chef de station a Bagdad, sans en dire plus.

    Ambassade britannique a Bagdad Je me montrerai plus précis: Selon les listes diplomatiques britanniques Richard Thompson était officiellement conseiller a l' ambassade britannique a Bagdad en 2004 et 2005, avant d' être remplacé. On peut supposer que il est arrivé dans la capitale irakienne peu après que les troupes état-uniennes et leurs alliés aient pris contrôle de l' ensemble du territoire, donc dès 2003.


    C' est a Bagdad que il est confronté indirectement a un nouveau scandale, car même si son nom n'est cité nulle part, un rapport officiel de la chambre des communes fait très clairement référence a des pratiques illégales dont avaient connaissance les officiers du SIS a Bagdad, mais dont ils n'ont pas évalués qu'il constituait une violation de la convention de Genève: Ce rapport de mars 2005 est passé a travers les gouttes de la presse, et pourtant il est passionant. Intitulé Handling of Detainees by UK Intelligence Personnel in Afghanistan, Guantanamo Bay and Iraq , il définit, pour commencer, les missions du renseignement britannique en Irak:

    -Collecter des informations en Irak.

    -Participer au travail de l'Iraq Survey Group, chargé de retrouver les armes de destruction massives

    -Diriger les interrogatoires des personnes mêlées au programme des ADM irakiens

    -Examiner les armes saisies pour les besoins du renseignement

    -Fournir des informations pour protéger les Forces de la coalition d'attaques imminentes.

    Le rapport se montre ensuite particulièrement sévère vis-a-vis du SIS, mais moins sur l'Irak: Si il critique le fait que aucun officier du SIS (Ni du MI5 ou du DIS) n'a reçu de formation a propos de la Convention de Genève, ce qui conduisit a des erreurs de jugement grossières:  Le rapport indique que dans un cas, en juin 2003, deux officiers du SIS chargés d'interroger un irakien lié aux programmes d' ADM et détenu par les américains ont vus arriver leur "client" enchaîné et avec sur la tête une cagoule. Les deux officiers pensèrent alors que ses mesures étaient nécessaires pour des raisons de sécurité, et cet incident ne sera rapporté que en mai 2004 quand les différentes agences de renseignement britannique furent chargées de demander a leur personnel chargé des interrogatoires de détenus si des abus ou des actions contraires a la politique britannique s'étaient produits. Par conséquent, les différents Ministères ne furent alertés que en mai 2004.

    Un autre exemple donné dans ce rapport concerne l'interrogatoire, en 2003 toujours, d'un autre irakien lié au programme des ADM, par des officiers du SIS. Ils notèrent que les conditions de vie du détenu sont inacceptables et que son traitement laisse a désirer. A l'automne 2003, un officier du SIS qui visita a trois reprises cet établissement américain nota que les conditions s'étaient améliorées. Petit détail bizarre dans ce rapport: Selon lui, les Ministres ne furent au courant que a la mi-2004. Pourtant, dès janvier 2004, est évoquée une possible violation de la Convention de Genève dont a connaissance le SIS par le centre d'interrogatoire américaine a Battlefield, a l'aéroport de Bagdad. Et le rapport de préciser que la question fut soulevée par le représentant supérieur du SIS (Sans doute Richard Thompson) avec l'officier américain a la tête de cet établissement, lequel affirma que la Convention de Genève était respectée. Et quand la question fut évoquée par le représentant du SIS avec le lieutenant général Sanchez, haut responsable de la Coalition en Irak, le 21.01.2004, le haut grade de l'armée d'évoquer une enquête menée pour découvrir les auteurs d' abus sur des détenus. Selon le rapport, "les Ministres n'en entendirent parler pas avant mai 2004". On peut tout de même avoir un doute sur le fait que les Ministres soient prévenus si tard: Normalement, les officiers du SIS rendent compte a Vauxhall Cross, le QG du SIS, lequel, après tri, fait remonter les informations vers le Ministère des affaires étrangères (Foreign and Commonwealth Office) voire le Cabinet Office. Que l'information sur ses événements soit remontée si tard peut surprendre.  Pour la petite histoire, les officiers du SIS recurent des instructions sur le traitement a l'égard des détenus...en juin 2004. Le rapport note toutefois que les incidents de ce genre sont rares, et que aucun membre des services de renseignement britanniques n'a commis d'abus sur des prisonniers

    Vauxhall Cross, le QG du SIS sur la Tamise.

    Après son poste a Bagdad qu' il quitte vers 2005-2006, la carrière de Thompson compte une année de « trou », ou ses activités sont quasiment inconnues. Sans doute occupe-il une fonction au coeur du Secret Intelligence Service.

    En avril 2007, il est détaché auprès du Ministère de l' Intérieur, le Home Office, et nommé a la tête de la nouvelle Police Nucléaire, la Civil Nuclear Constabulary, dont la mission est de protéger les centrales nucléaires. Les biographies officielles, selon la tradition, le décrivent comme un "senior diplomat of the Foreign and Commonwealth Office" qui a de l'expérience dans le domaine de la défense et de la sécurité.

  • Les services secrets britanniques recrutent dans les universités.

     

    Les services secrets britanniques, ce n'est point un secret, recrutent de manière "ouverte". Cela veut dire que un de leurs représentants, a visage découvert, n'hésite pas a aller dans les universités de Sa Majesté, a vanter les mérites de son service, proposant aux étudiants de tenter, ensuite, d'y entrer. Un exemple concret en a été donné il y a quelques semaines, très précisément a la mi-octobre, quand James Morrison, ancien espion de Sa Majesté, a pris la parole a l'université de Canterburry, dans une conférence intitulée "The Craft of Intelligence Analysis: Secrets, Assessments, Prophecies, Delusions and Damned Lies".

     

    James Morrison Se présentant comme un ancien analyste du MI5, M.Morrison déclarera simplement être un ancien du MI5, rappelant quelques principes du métier: Que si vous détenez une information, il ne faut pas que l'ennemi sache que vous lui avez piqués ses secrets; que le travaille d'un analyste consiste a vérifier 1000 fois les informations recues afin d'éviter les erreurs de jugements, et d'ironiser que "si vous voulez de l'action, évitez d'être analyste au MI5, la seule raison qui vous entraînera chez le kiné est d'avoir mal au dos a force d'être assis sur de mauvaises chaises!" Rien que de très convenu certes, mais un des préceptes du métier, après tout, est d'en dire le moins possible. On voyait donc mal M.Morrison raconter les opérations qu'il a mené ou dévoiler les noms de ses collègues.

    Avant de déclarer publiquement aux étudiants: "Le MI5 recrute et l'organisation cherche des personnes issues de tout cursus universitaire; pourquoi pas vous?". Cela a l'avantage de la franchise et appelle deux commentaires: Primo, époque de communication aidant les services secrets n'hésitent plus a recruter de manière "ouverte", la France est loin d'avoir saisie cette culture contrairement a ses collègues britanniques ou américains. Secundo, et c'est plus une surprise, pour moi, c'est que M.Morrison se prétende "analyste au MI5". Un rapide coup d'oeil sur sa bio a permis de découvrir que il émargeait plutôt au DIS..le Défense Intelligence Staff, le renseignement militaire de Sa Majesté. En effet, il est incongru que M.Morrison se présente comme un officier du MI5, contre-espionnage civil, alors que il apparaît, quand il fut présenté, comme "Deputy Chief of Defense Intelligence and Senior Fellow of the Brunel Centre for Intelligence and Security Studies", c'est-a-dire numéro deux du renseignement militaire britannique!

    Sa carrière le confirme: Apparaît un dénommé John Noble Lennox Morrison, né le 14.07.1943, entré au Défense Intelligence Staff en 1967 en tant que analyste, avant d'occuper plusieurs postes a responsabilité au sein du DIS, et de finir sa carrière en 1999, après avoir passé quatre ans comme adjoint du directeur du DIS et a la tête du service d'analyse. Après sa carrière au DIS,il travaillera a la commission parlementaire de contrôle de l'activité des services secrets, et ce jusque 2004 (Il quittera alors son poste suite a un scandale). Actuellement, il travaille au Brunei Centre for Intelligence. En tout cas, son ancien emploi "d'analyste au MI5" ressemble a s'y méprendre a une "couverture" pour recruter les étudiants en réalité pour le Defense Intelligence Staff. Ce sont les gars du MI5 qui vont être contents!

     

     

     

     

  • La station du SIS a Washington

    SIS WASHINGTON STATION

    (N.B: Suite a de nouveaux éléments, l'article est remis a jour en ce 29.10.2008)

    La station de Washington est avant tout une station faite pour le travail avec les alliés américains, surtour de la CIA et de la NSA ; y sont coordonnés, planifiées, les stratégies, opérations communes. La station de Washington sert aussi a "prendre le poul" des humeurs de l'administration américaine par le biais du renseignement "ouvert" (l'espionnage entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis est interdit, conformément a un Traité bilatéral.)
    Washington est donc surtout une station honorifique, qui est dirigée par les officiers soit en fin de carrière soit qui grimpent dans la hiérarchie. Comme l'explique Kim Philby dans ses mémoires, "la coopération entre la CIA et le SIS au niveau de leurs services centraux est devenue si étroite que tout officier du renseignement qui peut prétendre a occuper plus tard un poste élevé devait prendre connaissance des affaires traitées avec les services secrets américains".


    La carrière de nombre de ses représentants du SIS le démontrent: trois d'entre eux finiront directeurs du SIS (Maurice Oldfield, Christopher Curwen et Richard Dearlove), nombre d'entre eux occuperont de hauts postes au sein du SIS (John Bruce Lockhart sera contrôleur Moyen-Orient; George Webb quitte le SIS en tant que Directeur du personnel et de l'administration; Christopher Philpotts dirigera le contre-espionnage) tandis que pour d'autres c'est un poste honorifique juste avant la retraite (John Colvin, Andrew Robert Fulton, ainsi que Michaël Shipster justement dont ce sera un des derniers voire le dernier poste)


    Si Peter Dwyer (Chef de station a Washington de 1945 a 1949) a donné la priorité aux relations avec le FBI de l'irascible Edgard Hoover, ce dernier étant de toutes ses forces opposé a la toute jeune CIA, le nouveau chef de station du SIS Kim Philby est chargé d'établir de bons contacts avec la nouvelle Agence du renseignement US. Délicat, car FBI et CIA ne se supportent pas. Le chef de station du SIS doit donc faire preuve de diplomatie au milieu des deux "bélligérants"

    Sous l'égide de Kim Philby par exemple , la station de Washington coordonne avec la CIA une opération visant a renverser le régime communiste albanais de Enver Hoxa. Grâce a ses contacts aussi bien a la CIA que au FBI Philby est aussi mis au courant du programme "Venona", le décryptage des communications soviétiques.

    Notons que les relations entre MI6 et la communauté américaine du renseignement sera refroidie quand Philby sera soupconné (a juste titre) a partir de 1951 d'avoir été recruté par les services secrets soviétiques. Son remplacant, John Bruce Lockhart, fera tout pour rétablir de bonnes relations britannico-américaines.

     

    Les représentants successifs du SIS a Washington seront:


    Peter M.Dwyer Représentant du SIS a Washington de 1945 a 1949.

    Kim Philby. Né le 01.01.1912 a Ambala dans le Panjab. Etudes a Cambridge. Entré en août 1940 au SIS, ou il travaille a la section ibérique au contre-espionnage. Chef de la section R5 (contre-espionnage soviétique) a partir de 1944. Chef de station a Ankara (1946-1949), officiellement premier secrétaire de l'ambassade, puis "Premier secrétaire a Washington", chargé de la liaison (1949-1951) avec les services secrets américains. Suite a la déféction de deux diplomates britanniques (Dont l'un était un de ses amis), il est rappelé a Londres, surtout que les soupcons sur son recrutement par les services secrets soviétiques se renforcent. Mais le MI5 et le SIS n'ont pas assez de preuves de son recrutement par le KGB, et il est blanchi. Le MI6 l'envoie a Beyrouth en août 1956, officiellement comme correspondant de presse.  Il faudra attendre 1963 pour que la preuve de son recrutement par le renseignement soviétique soit obtenue. Philby fuit alors en URSS, ou il deviendra consultant auprès de la Première Direction générale du KGB (renseignement extérieur). Décédé en 1988.


    John Bruce Lockhart.Entré au SIS en 1942, il se spécialise d'abord sur le Moyen-Orient (Irak et Egypte), puis dirige a partir de 1944 les opérations du SIS en Italie (En tant que chef de station du SIS a Rome ou chef de la section Italie au Contrôleurat "Europe"?. Il retourne sur le terrain, d'abord a Paris en 1945 puis en Allemagne en 1948.  Il remplace Kim Philby a Washington (Officiellement en tant que 1er secrétaire d'ambassade de 1951 a 1953), ou il sera chargé de rétablir des relations de confiance avec les services secrets américains.Il sera ensuite contrôleur "Europe", "Moyen-Orient", "Afrique" et enfin directeur-adjoint du SIS. Il quitte le SIS en 1965. Décédé en 1995.

     

    Leslie Herbert Mitchell Chef de station du SIS a Washington de 1953 a 1956, Mitchell aurait ensuite été en poste en Allemagne, sans doute comme chef de station.

     

    John Albert Briance Chef de station du SIS de 1956 a 1958?

     

     

    Maurice Oldfield. Maurice Oldfield a occupé plusieurs postes d'importance au sein du SIS:Entré au SIS vers 1947, il est nommé numéro 2 du R5 (contre-espionnage soviétique), poste qu'il occupe jusque 1949. n°2, puis chef de la station de Singapour,un bref passage a Londres (1958-1959) avant d'être nommé représentant du MI6 a Washington (1959-1962) , directeur du contre-espionnage du SIS (R5) puis numéro deux du MI6. Il dirigera le SIS de 1973 a 1978. Décédé le 11.03.1981.


    Christopher Phillpotts Christopher Philpotts a dirigé successivement les stations du SIS a Athènes puis Paris (dernier poste avec la couverture de conseiller d'ambassade), avant d'être nommé représentant a Washington (Il occupe ce poste en octobre 1961) jusque 1966 environ, et d'être a la tête du contre-espionnage au sein du SIS.


    Stephen de Mowbray Cadre du SIS chargé de surveiller le directeur-adjoint du MI5 en 1963 (qui était soupconné d'être une taupe du KGB), Stephen de Mowbray est en 1966 a Washington, en tant que responsable de la liaison du MI6.


    Christopher Keith Curwen Né le 09.04.1929, il entre au SIS en 1952. En poste a Bangkok de 1954 a 1956 officiellement comme troisième secrétaire, au Laos de 1956 a 1958, de nouveau a Bangkok de 1961 a 1963 puis a Kuala Lumpur en 1963. De 1968 a 1970, il dirige la station du SIS a Washington Sans doute contrôleur "Asie", puis chef de la station de Genève de 1977 a 1980.En 1985, Christopher Curwen est nommé a la tête du SIS, poste qu'il occupe jusque 1989.


    John Halkett Baddeley. Né en 1920, John Badderley est un spécialiste de la zone Asie: Il a travaillé a
    Singapour (1952 a 1954), Hong-Kong, et en Birmanie (1954 a 1956).Notons aussi des postes en Grèce (1947 a 1949) et en Belgique (1957 a 1959). Sa biographie, comparable a un gruyère, indique que il occupera le poste de chef de la représentation du SIS a Washington de 1970 a 1972 officiellement en tant que conseiller d'ambassade (Auparavant, depuis le milieu des années 60, il était au QG du SIS). Il décède en 1972 d'une crise cardiaque, a son poste.

    John Horace Ragnar Colvin. Né le 18.06.1922 a Tokyo, il entre officiellement au Foreign Office en 1951. Il sera en poste a Oslo puis en Autriche, a chaque fois pendant deux ans. "Consul général" a Hanoï de 1966 a 1967 (Chef de station?) avant de devenir ambassadeur en Mongolie de 1971 a 1974. Il est nommé a la tête de la représentation du SIS a Washington en 1977 (Poste qu'il occupe jusque 1980, officiellement en tant que conseiller). Il quitte peu après le SIS, et entre dans le privé a la Chase Manhattan Bank. Décédé le 04.10.2003

    George Hannam Webb Né en 1929, George Webb a commencé comme administrateur colonial avant d'entrer vers 1963 au Secret Intelligence Service. En poste a Bangkok, puis au Ghana de 1969 a 1973. ses capacités sont assez appréciées pour qu'il soit nommé n°2 de la direction du personnel et de l'administration. Il est envoyé a Téhéran et assistera au départ du Shah d'Iran, puis prend la tête de la station de Washington en 1980. Rappelé au QG du SIS, il est nommé Director of administration and personnel. Il quitte le SIS en 1985. Décédé en décembre 2007.


    Richard Fraser Darling
    ?Le nom a été dévoilé par la fameuse "Liste Tomlinson" de 1999, mais les informations sur Richard Darling sont assez contradictoires. Il est né en 1949, et aurait été en poste en Finlande , peut-être jusque 1984, avant d'être envoyé en Norvège la même année. Mais une autre information indique son affectation aux USA en 1984. Y était-il? Etait-il le chef de station? Ce sont des hypothèses.

    Duncan Stuart.Né le 01.07.1934, Duncan Stuart a intégré MI6 en 1959, après un détour dans l'armée, ou il a été en poste entre autres a Chypre. De 1960 a 1961, en poste a Berlin comme jeune officier traitant, au bureau du conseiller politique. Un tour au QG du SIS de 1961 a 1964, pusi "second secrétaire" a Helsinki de 1964 a 1966, chef de chancellerie a Der-es-Salaam (Tanzanie) de 1966 a 1969, puis sans doute chef de station adjoint a Helsinki de 1970 a 1974 (Officiellement 1er secrétaire de 1970 a 1974). De retour au SIS, il est sans doute au contrôleurat "Europe" (1974-1980), puis chef de station a Bonn de 1980 a 1983. Nouveau poste au QG du SIS de 1980 a 1983, puis "conseiller d'ambassade" a Washington de 1986 a 1988. Sans doute contrôleur (Ou un autre poste d'importance) au QG du SIS de 1989 a 1992, et conseiller auprès du Ministère de la défense de Sa Majesté de 1992 a 1994.Un bref temps (1994-1995) il travaille a Cyrus International, puis "Special operations executive adviser" auprès du Ministère des affaires étrangères de 1996 a 2002.

    John Clibborn John  Donovan Nelson Clibborn est né en 1941.Officiellement, il entre au Foreign Office (Ministère des affaires étrangères de Sa Majesté, dont dépend le MI6) en 1965, avec le garde de 3ème secrétaire. Il sert en premier lieu a Nicosie (Chypre) comme 3ème puis second secrétaire a l'aide au développement de 1967 a 1969. Après une année au QG du SIS, il retourne sur le terrain, sans doute comme chef de station adjoint a Bonn de 1972 a 1975 (Officiellement 1er secrétaire a la section économique) puis a la délégation britannique a la CEE de 1975 a 1981. Sept années durant, au QG du SIS (Comme contrôlleur?) puis  chef de station a Washington de 1988 a 1991 avec le grade de conseiller.La suite de sa briographie est disponible sur la période 1992-1995.

    Richard Dearlove Né le 23.01.1945, Dearlove est entré au SIS en 1964. Affecté a Nairobi (1968-1971), il est ensuite chef adjoint de la station de Prague (1973 a 1976), sans doute chef de station adjoint a Paris (1980 a 1984), puis chef de station a Genève (1987 a 1991), avant d'être nommé représentant du SIS a Washington (1991 a 1993). Sa carrière se déroulera ensuite au QG du SIS: Director of administration and personnel (1993-1994), Director of Requirements and Production (1994-1998) et enfin a la tête du SIS de 1999 a 2004.


    John Clibborn .Sa briographie est citée pour son début, de sa naissance a 1991. Après une année au QG du SIS, il retourne a Washington de 1991 (Ou 1992) il est officiellement conseiller a l'ambassade britannique a Washington jusque 1995. Il a ensuite continué sa carrière au nouveau siège du SIS, et ne semble pas avoir été ensuite affecté a l'étranger.

    Andrew Robert Fulton. Entré au SIS en 1968, il est affecté successivement a Saïgon (1968 a 1973), Rome (1973 a 1978), Berlin-Est (1978 a 1984), et en Norvège (1984 a 1989). De 1989 a 1992 il est chef de station du SIS a New York et retourne au quartier général du SIS, ou il est affecté au Contrôleurat Europe de l'Est (Sans doute même comme contrôleur),ou il participe a l'établissement de relations entre SIS et SVR, avant d'être affecté a Washington (1995-1999), officiellement conseiller d'ambassade. De retour a Londres, M.Fulton est entré dans le secteur privé.

     

    Ian Forbes McCredie. Né le 28.12.1950, son entrée au SIS date approximativement de 1976.Affecté a la Haute commission britannique de Lusaka (Zambie) de 1976 a 1979 puis a Téhéran de 1981 a 1983.En poste a Copenhague de 1985 a 1989, puis au QG du SIS de 1989 a 1992. En 1992, il est officiellement "conseiller" a la délégation britannique a l'ONU a New York, et sans aucun doute chef de station du SIS, jusque 1996.Retour au QG du MI6 (1997-1999) ou il occupe sans doute un poste d'importance. Il remplace Andrew Fulton en 1999, avec la même couverture, celle de conseiller d'ambassade. Il occupera le poste jusque 2004. En septembre 2004, il entre dans le privé chez Shell.

    Michaël Shipster.Né le 17.03.1951, il joint le SIS en 1977 avec le grade de 2ème secrétaire.Il passe une année a l'école des langues de l'armée a Beaconsfield puis est en poste de 1981 a 1983 a Moscou, officiellement comme 1er secrétaire de la section économique de l'ambassade (Vu sa couverture, on peut supposer que il était chef de station adjoint). Ensuite il est affecté a Delhi de 1986 a 1989 (Officiellement 1er secrétaire. Il fera passer a l'Ouest un officier du renseignement tchécoslovaque), a Lusaka en 1990, puis a Johannesbourg de 1991 a 1994 (Officiellement consul politique). Sa candidature fut envisagée fin 1994 pour qu'il dirige la station du SIS a Moscou. Mais seulement envisagée..En 1997, il est en charge entre autres de la liaison avec les services secrets russes. Contrôleur "Moyen-Orient" au SIS (sans doute durant les débuts de la Guerre en Irak), puis chef de station du SIS a Washington de 2004 a 2007. Officiellement il était conseiller d'ambassade.Il entre ensuite chez Rolls-Royce.

    Sources utilisées:

    - Liste des diplomates étrangers en poste aux Etats-Unis

    -Evguéni Primakov, "Au coeur du pouvoir"

    -Alpha list MI6 (La fameuse "Liste Tomlinson)

    -"Spycatcher" de Peter Wright (Paru en 1987)

    -Histoire mondiale du renseignement, tome 2, Roger Faligot et Rémy Kauffer

    -Ma guerre silencieuse, de Kim Philby

    -Biographie de John Bruce Lockhart diffusé par le Oxford Dictionnary.

    -http://www.specialforcesroh.com

    -Intelligence Online

    -Biographie de George Hannam Webb publiées par le Times et le Telegraph

    - Kang Sheng et les services secrets chinois 1927-1987, Rémi Kauffer et Roger Faligot, editions Laffont 1987.

     

     


  • Les officiers du MI6 en poste a Moscou.

    SIS continued to devote significant resources to Russia and the Balkans. There are currently about *** officers working on this latter area and this level of commitment is expected to grow.
    Extrait du "Intelligence and Security Committee. Annual Report 1999-2000". (Rapport annuel de la commission de contrôle des services secrets du Parlement britannique)


    La station du SIS de Moscou a toujours été considérée comme une des plus importantes. Durant la guerre car elle participait a la coordination britannico-sovietique contre l'ennemi nazi; durant la guerre froide elle selancera dans la collecte du renseignement contre l'URSS car Moscou etait non seulement le siege de l'idéologie communiste, mais aussi d'une grande puissance concurrente; apres la chute du communisme, car la Russie reste une grande puissance.


    Chefs de stations du SIS a Moscou

    Cécil Barclay. Représentant du SIS a Moscou en 1943, chargé des contacts avec les autorités soviétiques.

    Ernest Henry Van Maurik. Chef de station du SIS a Moscou de 1948 a 1950, officiellement 2eme secretaire de l'ambassade britannique. Il a ensuite ete en poste a Berlin de 1952 a 1956, puis Buenos Aires de 1958 a 1962, "1er secrétaire" a Copenhague de 1965 a 1967, "conseiller" a Rio de Janeiro de 1968 a 1971. Né le 24.08.1916, durant la seconde guerre au SOE.

    D.Collett. Chef de station du SIS a Moscou de 1950 a 1951, officiellement attache de la section consulaire de l'ambassade.

    Terence O'Brian Tear. Chef de station du SIS a Moscou de 1952 a 1954. Chef de station du SIS a Berne de 1972 a 1977.

    Daphne Park. Chef de station du SIS a Moscou de 1954 a 1956, officiellement 2eme secretaire de la section consulaire de l'ambassade. Elle sera ensuite chef de station du SIS a Leopoldville de 1964 a 1967, officiellement 1er secretaire et consule.

    D.G.Kots. Chef du station du SIS a Moscou de 1956 a 1957. Officiellement 2eme secretaire de la section consulaire de l'ambassade britannique.

    Frederick Raymond Law
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1958 a 1960, officiellement 2eme secretaire, chef de la section des visas au consulat.

    Roderick Chisholm. Chef de station du SIS a Moscou de 1960 a 1962 (photo de gauche), officiellement 2ème secretaire de l'ambassade britannique. Il sera un des officiers traitants de Oleg Penkovsky, par l'intermediaire de sa femme Janet Chisholm (Photo de droite)

    Gervase Cowell
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1962 a mai 1963, il est expulse dans le cadre du scandale Penkovsky. Officiellement 2eme secretaire.

    Ruth Chaplin. Chef de station du SIS a Moscou de 1963 a 1964, officiellement 2eme secretaire a la section des visas au consulat.

    Margaret Dorin Milne
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1964 a 1965, officiellement 2eme secretaire de la section des visas.Née le 12.03.1916, en poste a Tanger de 1942 a 1944, a Genève de 1945 a 1948, au Foreign Office de 1948 a 1952, a Rome et Milan de 1952 a 1954, puis au QG de 1955 a 1964.

    John Louis Katzaros. Chef de station du SIS a Moscou de 1965 a 1968, officiellement 3eme secretaire du consulat. Né le 29.03.1925, carrière dans l' armée de Sa Majesté de 1943 a 1948 puis en poste successivement a Tanger de 1948 a 1951, Bruxelles de 1951 a 1955, Madrid de 1955 a 1956, Tanger puis Rabat en 1956 a 1958, Varsovie de 1961 a 1963, Paris de 1963 a 1965, Moscou, puis Copenhague depuis 1968.

    M.T.Driscoll
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1967 a 1968.

    Nicolas Henry Livingston. Chef de station du SIS a Moscou de octobre 1969 a 1972, officiellement 2eme secretaire de la section politique. Né le 07.06.1942, entré au "Foreign office" en 1964,3ème secrétaire a Buenos Aires de 1966 a 1968 puis de retour a Londres, grade de deuxième secrétaire.

    Peter Brennan
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1973 a 1976, officiellement 2eme puis 1er secretaire de la section politique de l'ambassade britannique. Né le 12.10.1945, grade de 3ème secrétaire du Foreign Office a partir de octobre 1969.

    John McLeod Scarlett. Chef de station du SIS a Moscou en 1976, officiellement 2eme secretaire de la section politique de l'ambassade britannique, il est subitement rappele a Londres. Sa carriere est detaillee plus bas ( Il etait chef de station de nouveau, de 1991 a 1994).

    John Lawrence Taylor. Chef de station du SIS a Moscou de 1977 a 1979, officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade britannique.

    Stuart Arimitage Brooks
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1979 a 1982, officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade.

    Keith Murras
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1982 a 1984, officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade. Né le 16.11.1945.

    Andrew Patrick Somerset Gibbs
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1984 a septembre 1985, officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade britannique, il participera a l'exfiltration de Oleg Gordievsky.Expulsé en septembre 1985, Andrew Gibbs sera nomme chef de station du SIS a Pretoria (1987 a 1989).

    Peter Harris. Chef de station du SIS a Moscou de 1986 a 1988.Officiellement secretaire de l'ambassade.

    Kerry Charles Bagshaw
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1988 a 1991. Officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade britannique.

    John McLeod Scarlett. Né en 1948. Etudes a Oxford. En poste au Kenya. Chef de station a Moscou en 1976. Chef de station adjoint a Paris a partir de 1984.Chef de station a Moscou de 1991 a 1994, officiellement conseiller politique de l'ambassade britannique a Moscou. Expulse en mars 1994. Chef de la division regionale chargee de la CEI au MI6. Chef du JIC de 2001 a 2004. Chef du SIS depuis 2004.


    Norman McSween ( A gauche sur la photo). Chef de station a Moscou de 1994 a 1998, officiellement conseiller politique de l'ambassade britannique a Moscou.

    Jonathan Brewer. Né le 20.03.1955. Entré au MI6 en 1983. Officier traitant du MI6 à l' ambassade britannique à Luanda de 1986 à 1988, officiellement second puis premier secrétaire. En poste au QG du SIS de 1988 à 1991. En poste à Mexico de 1991 à 1995, officiellement premier secrétaire de l' ambassade. Grade de conseiller d' ambassade obtenu en 1995. Chef de station du MI6 à Moscou de 1998 à 2002, officiellement conseiller politique de l' ambassade britannique. En 2004, travaille au Joint Intelligence Committee.

    Clive Dare Newell
    . Chef de station du SIS a Moscou de 2001 a 2004. Newell apparait dans la "Liste Tomlinson". Il a ete en poste pour le SIS en Iran de 1979 a 1982, a Kaboul de 1982 a 1986, en Ethiopie de 1986 a 1990, en Turquie de 1994 a 1999.


    Officiers du SIS a Moscou.

    Raymond Benedict Barthol Asquith
    . Chef de station adjoint du SIS a Moscou sous la couverture de 1er secretaire de la section politique de l'ambassade, Raymond Asquith a ete en poste a Moscou de 1983 a septembre 1985. Une des operations auquel il participe sera l'exfiltration de Oleg Gordievsky, en pleine Union Sovietique, vers la Finlande. En septembre 1985, Asquith est expulse tout comme son superieur Andrew Gibbs. Entre au MI6 en 1980,il sera, apres Moscou, en poste au controleurat Moyen-Orient au quartier general du SIS. De 1992 a 1997, Raymond Asquith dirigera la station du SIS a Kiev. Il demissionne en 1997 pour entrer dans le prive, chez JKX Oil&Gas

    Richard Philippe Bridge
    . Chef de station adjoint du SIS en poste a Moscou de 1989 à 1993. En poste a Varsovie en 1986. Né en 1959.

    Stuart Armitage Brooks. Chef de station du SIS a Moscou de 1979 a 1982, il est réenvoye a Moscou en 1993. Ne en 1948. En poste au Bresil en 1972, au Portugal en 1975, a Stockholm en 1987. Décoré en 2001, il avait alors rang de conseiller d'ambassade.

    Paul Crumpton. Officiellement 3eme secretaire de la section politique de l'ambassade, officier du SIS a Moscou. Son nom est devoilé en 2006.

    Michael Davenport. Officier du SIS en poste a Moscou en 1996 sous couverture diplomatique. Ne en 1961, Davenport avait precedemment ete en poste a Varsovie ( en 1989).

    Marc Doe. Officiellement 1er secretaire de l'ambassade, il est chef de station adjoint du SIS a Moscou. son nom est devoilé en 2006.

    Andrew Fleming.Officiellement secretaire-archiviste de l'ambassade, arrivé a Moscou en 2004. Son nom est dévoilé en 2006.

    Katherine Sarah-Julia Horner. En poste a Moscou a deux reprises sous couverture diplomatique: En 1985, puis en 1997.

    Martin Penton-Boak. Officier du SIS en poste a Moscou sous couverture diplomatique en 1995. Ne en 1965.

    Christopher Pirt. Officiellement secretaire-archiviste de l'ambassade, arrive a Moscou en 2002. Son nom est dévoilé en 2006.

    Michael David Shipster
    . En poste de 1981 a 1983 a Moscou sous la couverture de 1er secretaire de la section economique, sans doute chef de station adjoint du SIS a Moscou.Ne le 17.03.1951, M.Shipster a joint le MI6 en 1977, avec le grade de 2eme secretaire. Apres une annee passée a l'école des langues de l'armee a Beaconsfield,et deux annees a Moscou, il sera en poste a Delhi de 1986 a 1989 (Officiellement 1er secretaire d'ambassade), a Lusaka en 1990, a Johannesbourg de 1991 a 1994 ( Officiellement consul politique). Sa candidature a ete envisagee en 1994 pour le poste de chef de station du SIS a Moscou. En 1997 il s'occupait des liaisons avec le SVR au QG du SIS. Shipster a aussi dirige le controleurat Moyen-Orient. De 2004 a 2007, chef de station du SIS a Washington, officiellement conseiller d'ambassade.

    Justin James McKenzie Smith. En poste a Moscou en 1996 sous couverture diplomatique. Ne en 1969.

    Guy Spindler.En poste a Moscou sous couverture diplomatique a partir de 1987.

    Christopher David Steele
    . Officier du SIS en poste a Moscou en 1990 sous couverture diplomatique. Ne en 1964.

    Sources:
    KGB contre MI6, Rem Krassilnikov
    La liste Tomlinson
    fsb.ru
    Memoires. Evgueni Primakov.
    Diplomatic list 1971

    Modifié le 30.05.2009

     

  • Communiqué du MI5 sur Ossama Bin London

    27 February 2008

    TERRORIST RECRUITERS CONVICTED

    Four London men have been found guilty and another three have admitted a range of terrorist offences in a five-month trial held at Woolwich Crown Court. The court heard that the ringleaders of the group sought to radicalise young men in London and encourage them to murder non-Muslims.

    Mohammed Hamid, an extremist who called himself "Osama bin London", organised terrorist training camps at a number of locations around England. He was convicted on three counts of soliciting murder and three counts of providing terrorist training.

    The other defendants were convicted on a variety of charges including providing training for terrorism, attending a place for the purpose of terrorism training and possessing a record containing information likely to be useful to a person committing or preparing an act of terrorism.

    The case was the first to be brought under section 8 of the Terrorism Act 2006, under which it is a criminal offence to provide terrorist training or attend a place used for terrorist training. The convictions marked a successful conclusion to Operation Overamp, a two-year joint investigation by the police and Security Service. Sentencing will take place in March.

    In addition, two other men were convicted and sentenced in earlier hearings that could not previously be disclosed due to reporting restrictions. Hassan Mutegombwa was jailed for ten years for intending to travel overseas to carry out acts of terrorism, and Mustafa Abdullah was sentenced to two years' imprisonment for possessing a record containing information likely to be useful to a person committing or preparing an act of terrorism.

    For more information on these cases, please see:

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    © Crown Copyright 2008

  • MI6 Urged UK to Drop Saudi Inquiry

     

    By DAVID STRINGER
    The Associated Press
    Tuesday, January 29, 2008; 6:34 PM

     

    LONDON -- Britain's head of overseas intelligence warned that Saudi Arabia likely would stop sharing vital information on terrorism if prosecutors pursued an investigation into alleged corruption in an arms deal, lawmakers disclosed Tuesday.

    Ministers were told the inquiry into the BAE Systems PLC arms deal with Saudi Arabia could lead to a withdrawal of Saudi assistance on counterterrorism, according to the annual report of the Intelligence and Security committee. The committee scrutinizes the work of Britain's intelligence and security agencies.

    Britain's Serious Fraud Office in December 2006 ended the inquiry into allegations that BAE Systems ran a $118.9 million "slush fund" offering sweeteners to Saudi Arabian officials in return for lucrative arms contracts.

    BAE has denied the accusations. Prince Bandar bin Sultan, a former ambassador to the United States and now head of Saudi Arabia's National Security Council, has also denied that he profited from the deal.

    MI6, Britain's overseas intelligence service, believed Saudi Arabia likely would end information-sharing with Britain if investigators continued the inquiry, former Attorney General Peter Goldsmith told the committee. MI6 raised objections to the prosecution before Britain's Serious Fraud Office decided to end the case, he said.

    "All relevant agencies were clear about the crucial importance of U.K.-Saudi co-operation in the fight against terrorism and the damage to U.K. interests _ and, potentially, U.K. lives _ if that co-operation were withdrawn," Goldsmith said.

    Then-Prime Minister Tony Blair explained the decision to drop the case by insisting Saudi Arabia had privately threatened to end intelligence ties if it continued. Saudi officials did not make the threat publicly _ arrousing some public skepticism over the scrapping of the inquiry.

    The head of MI6, John Scarlett, told the committee that antagonizing Saudi Arabia risked losing vital intelligence.

    "There were threats made to the existence of the co-operation (and) there was reason to take those threats seriously," he said. "Saudi Arabia is an absolutely key country ... they have turned themselves into a very important and powerful player in the world counterterrorism campaign."

    After the inquiry was dropped, Saudi Arabia signed a $8.7 billion agreement with Britain to buy 72 Eurofighter Typhoon jets from BAE.

  • Les techniques du SIS britannique

    Appelé aussi SIS (Secret Intelligence Service), mais plus connu sous le nom de MI6, le service de renseignement extérieur britannique est un service a la réputation, aux opérations, succès et scandales plutôt discrets, mais qui n'en paraît pas moins être d'une grande efficacité. Deux hauts responsables des services secrets soviétiques et russes ( Rem Krassilnikov, chef du 2ème Département, chargé de lutter entre autres contre le renseignement britannique, du contre-espionnage du KGB de 1973 a 1979, et Evgueni Primakov, Chef du renseignement extérieur russe, le SVR, de 1992 a 1996) estiment que durant la Guerre Froide , et même après, ce fut un des services ennemis les plus redoutables et expérimentés. 

    MI6 a aussi pour lui l'avantage d'être un service plus petit et moins bureaucratique que les grands services de renseignement, comme semble le montrer la lecture du livre de Richard Tomlinson "PLus permis de tuer" .Un service plutôt efficace, adapté aux dangers du monde et réagissant assez vite. Un des exemples les plus célèbres est l'exfiltration, malgré la surveillance du KGB, de Oleg Gordievsky, un officier du KGB , par la station de Moscou a la mi-1985 ( Chef de station: Andrew Gibbs. Chef de station adjoint: Raymond Asquith)

    On remarquera que, bien plus petit que son homologue US, le SIS n'en est pas moins un service efficace. Une attention particulière est prêtée a la couverture des officiers traitants en poste dans les ambassades a l'étranger, beaucoup plus fiables que celles de leurs homologues de la CIA. Si on vera jamais un chef de station du SIS diriger la section information de l'ambassade ( Ils sont généralement 1er secrétaires ou conseillers) néanmoins leur identification est beaucoup plus difficile que pour les chefs de stations de la CIA. L'erreur de la CIA est d'utiliser, pour les couvertures de ses chefs de station, des titres assez fantaisistes. Par exemple, Fred Woodruff , chef de station a Tbilissi tué en 1993, était "regional affairs officer". Sauf que quand on demanda lors d'une conférence a un responsable du Département d'Etat ce que recouvraient les fonctions de cet "Officier aux affaires régionales", il ne sut quoi répondre... Le MI6 utilise au contraire des couvertures beaucoup plus solides, qui se rapprochent beaucoup plus de celles d'un authentique diplomate britannique. Mais ils n'en ont que le titre, ils n'en occupent pas la fonction. Pourquoi? Parce que MI6 depend du FCO ( Foreign and Commonwealth Office, le Ministere des affaires etrangeres britannique) donc les contacts sont plus frequents et la possibilite d obtenir des couvertures plus faciles. Au contraire, la CIA et la DGSE presentent le desavantage de ne pas etre apprecies des diplomates et de se voir par consequent attribuer des couvertures les rendant plus facilement identifiables...

    Un exemple avec le chef d'une station du MI6 au Moyen-Orient en 2005 (Bien que son nom ait été dévoilé par un journal britannique récemment , précisant que cette personne a quitté MI6 pour assurer un haut poste dans le domaine de la sécurité gouvernementale britannique, je préfère ne pas dévoiler son identité ni le pays ) dont la couverture était "conseiller politique de l'ambassade". Ayant obtenu son nom et le lieu ou il a été chef de station ,restait a déterminer sa couverture dans cette ambassade. L'examen de la liste diplomatique a permis d'établir que cette ambassade britannique comptait pas moins de quatre "conseillers politiques". Conclusion, l'un ( Qui avait été précédemment identifié comme chef de station) n'avait que cette appelation de  "facade", les trois autres , authentiques diplomates, occupant des fonctions réelles.

    Les stations du MI6 a l'étranger sont plus petites mais aussi , par conséquent, elles sont censées beaucoup moins "s'éparpiller" ,se centrer sur l'essentiel, bien connaître la situation locale. On est loin aussi de l'incursion forcée des politiques dans la détermination de ce que MI6 ne peut pas faire. C'est parce que on lui avait limitée , entre autres, sa marge de manoeuvre en Iran que la CIA n'a pas su prévoir la montée en puissance en 1979 des mouvements contestataires entraînant la chute du Shah et l'arrivée au pouvoir de Khomeiny. Donc un certain pragmatisme, tout en étant conscient de la nécéssité de défendre les positions britanniques, surtout que si il détermine parfois les priorités du renseignement britannique, le pouvoir politique paraît n'avoir que rarement commis l'erreur d'empêcher les activités de ses services ou de ne voulois que des renseignements allant dans le sens souhaité et non pas dans le sens inverse.

    Cela n'empêche pas des ratées. Au Moyen-Orient,  restent a l'esprit les tentatives d'assassinat ratées de Nasser en 1956, ou la mauvaise évaluation des capacités dans le domaine des armes de destruction massives de l'Irak. En revanche MI6 peut être dédouané pour deux "ratées" qu'on lui a , assez injustement, mis sur le dos. La première est la Guerre des Falklands, correctement prévue par MI6 , et entre autres par le chef de station MI6 de Buenos Aires, Mark Heathcote, tout comme l'approche de troupes irakiennes a la frontière avec le Koweït en 1990. L'information est recue, analysée, remonte vers le Joint Intelligence Commitee ( chargé de la coordination des services secrets de Sa Majesté) , lequel n'en tient pas compte.... Mais MI6 pouvait-il prévoir l'invasion de l'Irak sur le Koweït même? Pas sûr. Le point de vue de Claude Silberzhan, alors Directeur de la DGSE , est très intéréssant: Il note dans son ouvrage sur ses années a la DGSE que l'opération d'annexion du Koweït paraît avoir été littéralement improvisée, comme le montrent les mouvements des troupes irakiennes par exemple . La théorie de l'ancien patron de la DGSE est que si Saddam a bien massé des troupes a la frontière koweïtienne, le but était de faire peur au Koweït, pas de l'attaquer. mais c'est en apprenant que le Koweït a rejeté ses exigeances que il décida sur-le-champ d'attaquer. Pourquoi pas? 

     Les rares informations sur les méthodes de travail du MI6 sont disponibles dans les mémoires de Richard Tomlinson ainsi que dans le rapport de Lord Butler , qui s'est entre autres penché sur le travail des services secrets britanniques en direction de l'Irak.

    Le général Rem Krassilnikov ( Chef du 2ème département de la 2ème Direction Principale du KGB ,chargée entre autres de la lutte contre le MI6 sur le territoire soviétique), note lui-même le soin apporté par la station du MI6 a Moscou dans ses opérations sur le territoire soviétique. 

    Contrairement a la CIA, MI6 n'est pas un service a faire étalage de son travail sur la place publique. Les scandales sont rares , discrets, et on s'efforce de les étouffer dans l'oeuf.

     Sur les cadres du SIS , enfin. MI6 a pris l'habitude de recruter ses cadres chez l'élite, parmi les personnes sortant d'universités prestigieuses telles que Oxford ou Harvard.Des personnes cultivées, parlant parfois d'autres langues étrangères, qui représentent "la crème de la crème" britannique et sont donc moins susceptibles de "passer a l'ennemi" ( du moins en théorie, les universités britanniques ayant aussi été touchées dans les années 30 par l'attirance du modèle communiste. L'un d'eux , a la solde du renseignement extérieur soviétique, occupera de hauts postes au sein du SIS avant de passer en URSS en 1963. Il s'agit de Kim Philby.). Par exemple, prenons le diplômé de Oxford Terence O'Brian Tear .Entré au MI6, il y fut Chef de station a Moscou de 1952 a 1954 puis chef de station a Berne dans les années 70 ou son plus beau succès fut le recrutement de Vladimir Rezun, un officier du GRU). Ou plus récémment David Spedding, qui fit l'essentiel de sa carrière au sein de MI6 au Moyen-Orient (exception pour un bref séjour a la station de Santiago du Chili de 1972 a 1974, en plein coup d'Etat de Pinochet, puis a la tête de la Division irlandaise du MI6 de 1981 a 1983) après être sorti du Hertford College de Oxford. Toutefois, menace terroriste obligeant, MI6 a dû plus s'ouvrir sur le monde extérieur au niveau du recrutement de ses cadres. sont particulièrement prisées les personnes parlant russe, chinois, arabe, ou perse. MI6 a donc dû s'ouvrir aux minorités ethniques pour avoir en son sein des cadres parlant des langues assez rares.. La situation est si urgente que une annonce publique en ce sens a été passée a la BBC. Nul doute que le Service de James Bond saura s'adapter aux nouvelles menaces, en coopération avec les différents services secrets de Sa Majesté (MI5, GCHQ, DIS, SOCA ,SAS)

     

    Adresse Internet du SIS: http://www.sis.gov.uk/