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Secteur géographique: Amérique du Nord

  • L' exploitation des informations de CURVEBALL par la communauté du renseignement britannique

    Les médias ainsi que nombre d' ouvrages ont évoqués à de très nombreuses reprises les informations transmises par un transfuge irakien, nom de code CURVEBALL, et l' importance de ces informations, pour les autorités US, dans le cadre de la guerre de 2003. Mais quand est publié le rapport Butler1, qui analyse le travail du Renseignement britannique sur la question des armes de destruction massives, une seule partie est retenue: Plusieurs informateurs du SIS sur l' Irak étaient défectueux. Et tant pis si le rapport évoque aussi la Libye, l' Iran, ou les tentatives de groupes terroristes de se procurer des ADM! Cela n'est que accessoire. La presse britannique ne verra pas une autre pépite contenue dans ce rapport. Il est vrai que l' information n' a fuitée que quelques années plus tard, Outre-Atlantique, mais personne dans la communauté journalistique ne paraît avoir fait le rapprochement pourtant évident à la lecture du rapport Butler: CURVEBALL, cette source qui fit tant de dégâts au sein de la CIA, puisque elle servit à la démonstration de Colin Powell à l' ONU, avait été aussi abondamment utilisée par le Secret Intelligence Service!

    Ce document vise à l' analyse,dans le cadre du conflit irakien, du « jeu » d' un acteur auquel on prête moins d' attention que son homologue Outre-Atlantique: la Grande-Bretagne. Foin de sensationnalisme, le but sera d' exposer les contradictions, d' indiquer les questions restées sans réponse, et ce en se basant sur des sources disponibles au public: Les analyses du JIC; le Rapport Butler; le « Comprehensive report of the Special Advisor to the DCI on Iraq's WMD », plus connu sous le nom de rapport Duelfer, et les mémoires de Georges Tenet pour n'en citer que quelques unes. Sera rappelé le fonctionnement de la communauté britannique du renseignement;comment furent prises en compte les informations de CURVEBALL et l' évaluation de ces informations, ainsi que sa crédibilité; les ratées, contradictions, et les dégâts causés.

     

    PRÉSENTATION DE LA COMMUNAUTÉ BRITANNIQUE DU RENSEIGNEMENT.

    La communauté britannique du renseignement comprend les services suivants:

    En premier lieu, le Secret Intelligence Service, appelé aussi SIS ou sous son nom antérieur, MI6. Le SIS est chargé de la collecte du renseignement hors du Royaume-Uni, et ce par le biais d'officiers traitants, déployés sous couverture diplomatique dans les ambassades de Sa Majesté, aussi bien à Paris que Amman, ou New York, Buenos Aires, Kuala Lumpur etc.. . Le SIS entretient aussi des contacts,plus ou moins étroits, avec nombre de services secrets. On retiendra ici les services secrets australiens, dont ils ont contribués, avec le MI5, à la formation au tout début des années 50, mais aussi US, allemands, ou jordaniens, pour n' en citer que quelques uns. Le SIS opère aussi à l' étranger en envoyant des officiers sous une couverture commerciale, ou journalistique. Enfin, il peut travailler sur le territoire du Royaume même, par exemple pour collecter des informations sur l' IRA (particulièrement dans les années 70) ou recruter des citoyens étrangers. Dans ce but, des sections conjointes MI5/MI6 avaient été créées durant la guerre froide, ciblant le Moyen-Orient, la Chine et l' URSS.

    Le Security Service, appelé aussi MI5, est le service chargé de la sécurité du Royaume, et ce par son travail de collecte du renseignement. Les principales priorités du MI5 ont fortement évoluées au fil des années: l' espionnage allemand durant la seconde guerre; les espions du Pacte de Varsovie durant la Guerre Froide, concurremment, à partir du début des années 70, avec la surveillance de la « subversion intérieure », puis le terrorisme, irlandais (IRA, INLA etc..) et aujourd'hui international. Le MI5 se base sur ces officiers au QG, dans les bureaux régionaux, ainsi que sur ces représentants dans les ambassades du Royaume-Uni à l' étranger, qui ont pour mission la sécurité de l' ambassade, et parfois aussi le contact avec les services secrets du pays d' accueil. Il ne peut procéder lui-même à des interpellations, n' ayant pas de pouvoir de police judiciaire, et doit faire appel pour cela aux forces de Police locale, à la Special Branch jusqu' à sa disparition il y a quelques années, ou le SO 13 (Antiterrorisme).

    Cette communauté est complétée par le DIS, Defense Intelligence Service, chargé du Renseignement militaire, et le National Criminal Intelligence Service (NCIS), chargé de la lutte contre la criminalité organisée, qui sera incorporé dans le SOCA (Serious Organised Crime Agency) en 2007.

    Enfin, la coordination de ces différents services relève du Joint Intelligence Committee (JIC), qui est aussi chargé de synthétiser les informations provenant des différents services dans des rapports (Assessments). Les différents services de la communauté britannique du renseignement y détachent leurs représentants pour assurer le fonctionnement permanent du JIC. Par exemple,le responsable de la coordination du renseignement du JIC de 2002 à 2005 était un ancien chef de station du SIS.

     

    IDENTIFICATION.

    Comme indiqué plus haut, c'est la lecture du Rapport Butler qui permit de découvrir l' importance des informations de Curveball dans les rapports du Joint Intelligence Committee: Selon ce document, à compter de avril 2000, une source nouvelle apparaît pour le Secret Intelligence Service, source dont les informations sont transmises par un « Service de liaison ». Les informations transmises par cet « asset » concernent un domaine: L' utilisation de laboratoires mobiles pour la production d' armes biologiques en Irak.

     

    Or, comme l' indique George Tenet, les informations venant de CURVEBALL, qui était débriéfé par le BND, auraient été transmises à deux autres services de renseignements. Bob Droggin, dans son ouvrage « CURVEBALL », indique que un de ces services fut le MI-6, le Renseignement extérieur britannique.

     

    Le débriefing de CURVEBALL par le BND2 commença fin 1999-début 2000. Les informations que CURVEBALL livre? L' utilisation de laboratoires mobiles par le régime de Saddam Hussein, dans le but de produire des armes biologiques. Le BND allemand? Un service avec lequel les britanniques coopèrent,justement,un service « ami ». Les informations de CURVEBALL? Discréditées « après coup » officiellement, ce qui est le cas y compris pour l' informateur du Service de liaison, selon le rapport. La boucle est par conséquent bouclée.

     

    En revanche, il n'est pas indiqué si les rapports étaient transmis au chef de station du Secret Intelligence Service à Berlin, ou si ce fut Gunter Haendly, alors Chef de station du BND à Londres, qui les apporta au QG du SIS3.

     

    Concernant la source elle-même, Richard Dearlove indiquera à la Commission Butler que Vauxhall Cross a pu vérifier que cette source avait bien travaillée à l' endroit ou il aurait pu avoir accès aux informations que CURVEBALL affirmait détenir. Il n'est pas indiqué si le SIS est arrivé à cette certitude avant, ou après la guerre.

     

    INFORMATIONS FOURNIES PAR CURVEBALL ET UTILISÉES PAR LE SECRET INTELLIGENCE SERVICE.

     

    Le rapport final de l' UNSCOM de janvier 1999 indiquait que « l'Irak a autrefois étudiée l' utilisation de laboratoires mobiles pour la production d' agents biologiques ». CURVEBALL remplacera cette éventualité par des certitudes.

    La première référence aux informations provenant de la « liaison source » apparaît dans le rapport du JIC du 19.04.2000. Le rapport Butler indique que les informations ont été reçues quelques jours auparavant. C'est aussi la première fois que les britanniques évoquent l' utilisation par l' Irak de laboratoires mobiles pour la fabrication d' armes biologiques. Le rapport indique que « l'Irak semble étudier l' utilisation de laboratoires mobiles (..) et a commencée la production dans des laboratoires mobiles » d' agents biologiques.

    La prudence est de mise, l' information est estimée « techniquement possible », étant donné que l' Irak est considérée comme ayant suffisamment d' expertise, d' équipements et de matériel pour produire des armes biologiques (JIC 19.04.2000) mais ces renseignements sont basés sur une seule source (Ici, JIC report du 15.03.2002).

    Notons que si le SIS, et le Joint Intelligence Committee, sont prudents quant aux informations mêmes de CURVEBALL, elles serviront beaucoup dans l' analyse globale sur le programme d' armes de destructions massives irakiennes. Le rapport BUTLER le sous-entend de manière extrêmement claire, au paragraphe 244, ou il est indiqué que les rapports transmis par le « service de liaison auront un impact significatif » sur le rapport du JIC du 27.02.2002: « L'Irak, si ce n'est pas déjà le cas, peut produire de grandes quantités d' agents biologiques en quelques jours ».

    L 'estimation du JIC du 15.03.20024 indique en page 4, plusieurs informations directement issues de CURVEBALL. Ce document fait clairement référence aux rapports provenant d'une source traitée par un « service de liaison ». Selon le rapport du JIC, cette source aurait indiquée les informations suivantes: le programme des laboratoires mobiles aurait été lancé en 1995; il comprenait 7 laboratoires,six montés sur camion, et l' un sur train, qui furent construits; trois étaient opérationnels en mars 1999. ces laboratoires pouvaient produire 5 types différents d' armes biologiques, sans plus de détails, et auraient déjà produits de 20 à 30 tonnes d' armement biologiques. Le rapport réaffirme le fait que « si les informations indiquées n'ont pas été corroborées, nous estimons que elles sont crédibles d'un point de vue technique »

    Cette prudence disparaît très clairement, en revanche, dans le rapport du JIC du 24.07.2002, en page 5: Il y est indiqué, de manière catégorique, que l' Irak «  a développée des laboratoires mobiles pour les programmes d' armes chimiques et biologiques ». Surtout que, selon le document, l' Irak dispose des compétences (humaines) pour un tel objectif.

    Le rapport du JIC du 09.09.20025 emploie un ton tout aussi catégorique:

    « L' Irak a appris de la Guerre du Golfe l' importance des laboratoires mobiles, plus difficiles à trouver que les installations statiques. Par conséquent, l' Irak a développée, pour les militaires, des systèmes de fermentation, qui peuvent être montés sur train ou sur route (Dans des camions, NDA). Ils peuvent produire des agents biologiques.  ».

    L'hypothèse émise (« L'Irak pourrait utiliser des laboratoires mobiles »)est maintenant considérée comme une certitude, alors que, selon le rapport Butler6 , ses informations étaient traitées avec prudence par le JIC avant d' être confirmées par une autre source7, plusieurs mois après. Ce point sera examiné dans la dernière partie.

    Cette information relative aux laboratoires mobiles sera « confirmée » peu après ce rapport du JIC, puisque le 11.09.20028 , un informateur du SIS répondant au nom de code de RED RIVER9 confirme l' information sur les laboratoires mobiles utilisés par le régime de Saddam Hussein pour la production d' armes biologiques. La source était alors considérée comme « fiable »10 . Elle se base, pour cette information, sur une « sous-source ». L' importance potentielle11 de cette « source à l' essai », pour reprendre la terminologie du rapport Butler, est telle que Tony Blair est informé de son existence le 12.09.200212.

    L' information venant de RED RIVER n' a pu être insérée dans le rapport du JIC du 09.09.2002. Elle sera en revanche prise en compte dans le rapport du JIC du 28.10.200213. Entre ces deux documents, sur demande du Premier Ministre britannique Tony Blair, est publié à l' intention du public le « dossier du gouvernement » du 24.09.200214 . Ce rapport, qui se basera beaucoup sur le rapport du JIC du 09.09.2002, prend aussi en compte le rapport reçu par le SIS le 11.09.2002. Il évoque à plusieurs reprises les laboratoires mobiles: «  Nous estimons que l' Irak a (...) développée des laboratoires mobiles à usage militaire, corroborant les rapports précédents quant à la relatifs à la production d' agents biologiques dans des installations mobiles » (Pages 8 et 9). Ce projet aurait été développé à partir de 1995 sous la responsabilité Dr Rihab Taha, « connu pour avoir joué un rôle central dans les programmes irakiens après la guerre du Golfe » (De 1991, NDA). Le rapport enfonce le clou en indiquant que le JIC a conclu que l' Irak a suffisamment d' expertise, de matériel et d' équipement pour produire en quelques semaines des agents biologiques, en utilisant ses laboratoires de bio-technologies.15

     

    ÉVALUATION DU RENSEIGNEMENT DE CURVEBALL DANS L'IMMÉDIAT APRÈS GUERRE.

    Le rapport Butler se montre très vague quant aux informations de la « liaison source »: il indique seulement que, dans le cadre des vérifications entreprises par le Secret Intelligence Service, il s'avéra que « d'importants aspects des informations reçues par cette voie étaient faux ». Le SIS n'a pu interroger la « liaison source » que après la guerre. À la date du rapport Butler, Vauxhall Cross n'avait pas encore terminé le débriefing. Il en ressort, selon le SIS, que « des détails importants n'apparaissaient pas dans les rapports du service de liaison », bien que, étant donné l' accès limité à cette source, il soit encore prématuré de conclure. Plus concrètement, le SIS conclut que « la production de laboratoires mobiles aurait eu lieu sous une forme brouillonne, et aurait eu une vie plus courte que ne l affirme l'agent ». Par conséquent, la fonction la plus vraisemblable des remorques qui seront trouvées après la guerre n'était pas la production de stocks de matériaux (Paragraphe 408).

    La conclusion du SIS, dans le cadre de son évaluation après-guerre, est néanmoins sévère: les informations de cette source sont considérées comme « inexactes »16 ou, selon le rapport Butler, « comportant de graves lacunes »17 quant aux affirmations, datées de 200018 , sur la fabrication récente d'armes biologiques. La Commission en tira la conclusion que cette fabrication « n'avait pas eu lieu ».

     

    ÉVALUATION DU RENSEIGNEMENT DE CURVEBALL: LE RAPPORT DUELFER.

    La fin des hostilités entraîne, entre autres tâches, la nécessité de retrouver les armes de destruction massives que possédait le régime irakien, comme l'affirmaient au premier rang les autorités US et britanniques. C'est dans ce cadre qu’est créée, sous la supervision de la CIA, l'Iraqi Survey Group (ISG, successivement dirigée par David Kay et Charles Duelfer). Le rapport final de l'ISG est rendu le 30.09.2004.

    Le rapport Duelfer évoquera à plusieurs reprises la thèse des laboratoires mobiles en vue de la production d'armes biologiques. Ici se posent plusieurs questions: Saddam Hussein avait-il la volonté de se doter d'armes de destructions massives? A il essayé? Enfin, le régime irakien disposait-il de laboratoires mobiles pour la production d'armes biologiques? Les réponses sont : oui, oui, et non.

    L'Irak a bien envisagée de se doter de laboratoires mobiles aux fins de production d'agents biologiques. Cette possibilité fut examinée par plusieurs responsables irakiens en 1987. Mais l'ISG ne découvrira que un projet de laboratoires mobiles, qui avait été lancé en 1994 pour moderniser l'agriculture irakienne, donc sans rapport avec la fabrication d'armes NBC.

    Le régime irakien n'avait plus d'ADM uniquement à titre temporaire, attendant la fin des sanctions pour recommencer son stock. Des tentatives sont en tout cas dénoncées. Ainsi, des négociations auraient été conduites entre le régime et des entreprises françaises, dans les années 90. Les contrats portaient sur des armements conventionnels et de possibles laboratoires mobiles19.

    Se basant sur les informations de CURVEBALL20, l'ISG inspectera les sites désignés et interrogera une soixantaine de personnes. Conclusions: les sites désignés n'étaient pas adaptés; aucune des personnes interrogées n'a reconnu la participation du site aux affirmations de CURVEBALL. Seul le Directeur de la compagnie Al Nahrayn Seed fournira une information potentiellement intéressante, en indiquant que durant l'opération « Renard du désert » de 1998, la compagnie reçut l' ordre de monter sur rail des laboratoires. L'inspection de l'ISG conclura que l' équipement n' avait jamais été utilisé pour des armes NBC.

    L'ISG examinera aussi les deux installations mobiles découvertes après la guerre, et que le Président des USA présentera trop rapidement comme des preuves des ADM irakiens: Le premier laboratoire est découvert à Irbil en avril 2003; le second en mai près du laboratoire de recherche Al Kindi à Mossoul. Selon l'ISG, la remorque « dispose des équipements et des composants qui peuvent être compatibles avec la production d'agents biologiques ». Toutefois, l' ISG n' a pas trouvée de preuves pour affirmer que la première remorque ( plus complète que celle de Mossoul) jouait un rôle dans la fabrication clandestine d' agents biologiques; le rapport détaille ensuite les raisons pour lesquelles l' installation, au contraire, n' est pas adaptée pour la fabrication d' agents biologiques: incompatibilité de l' équipement pour l' utilisation en vue de fermentation, indispensable pour la fabrication d' armes biologiques; absence d' instruments pour le contrôle du processus etc... La conclusion de l'ISG est que les deux installations servaient de générateurs d'hydrogènes pour des ballons météorologiques, pour l'artillerie de la Garde Républicaine irakienne. C'étaient donc des armes conventionnelles, et non de la catégorie NBC (Nucléaire, Biologique, Chimique).21.

    Ce discrédit de l'information (rien n'a été trouvé démontrant que les Irakiens disposaient de tels laboratoires) sur les laboratoires mobiles sera confirmé antérieurement par la Commission SILBERMAN22 et l’UNMOVIC23

     

    LE SIS DISCRÉDITÉ.

    Cette affaire a fortement affectée le SIS, principal pourvoyeur en informations, dont nombre se sont avérées fausses. La conséquence aurait été le licenciement de plusieurs officiers du SIS, sans que aucun nom ne soit cité. Coïncidence? En 2004, le Directeur du MI6, Richard Dearlove, quitte le service. Suivent le chef de station du SIS à Washington, Ian Forbes McCrédie, ainsi que Mark Allen, ancien responsable de la Division « Anti-Terrorisme International » au Contrôleurat Global Tasks, Directorate of Production and Requirements. La même année, le Director of Production and Requirements du SIS, dont le nom n' a pas été rendu publié, part dans le secteur privé et est remplacé par un vétéran du Service, Nigel Inkster.24. En revanche,passe entre les gouttes Michaël David Shipster, qui a participé à la collecte du renseignement sur l' Irak. Il aurait même dirigé le Contrôleurat Moyen-Orient en 2003. Il est envoyé diriger la représentation du SIS à Washington, à la place de Ian McCrédie25.

     

    BEAUCOUP DE QUESTIONS; PEU DE RÉPONSES.

    Beaucoup de doutes ressortent de cette analyse: Pourquoi, d'une possible hypothèse, sur la base des informations de CURVEBALL, le SIS est devenu certain que l'Irak disposait de laboratoires mobiles de fabrication d'armes biologiques, et ce bien avant d'en obtenir « confirmation » d'un informateur qui sera ensuite discrédité? D'autres informations sont-elles parvenues, allant en ce sens? Ou bien ces informations ont été présentées comme des certitudes, sur pression? De qui? Du Directeur du JIC, ou de plus haut? Ou bien les informations avaient faits le tour des services secrets, y compris étrangers, a un tel point que, une fois l'informateur discrédité, il était devenu impossible de savoir les informations venant de lui et celles qui n'en venaient pas?

    La prise en compte des informations de CURVEBALL indique que le SIS estimait ses rapports crédibles26.. Vauxhall Cross, tout comme la communauté du renseignement US, paraît ici avoir été convaincue par la quantité d'informations venant de CURVEBALL27.

    Le rapport Butler, comme indiqué plus haut, est catégorique: le SIS n'a reçu confirmation des informations de CURVEBALL que en septembre 2002, alors que les certitudes de la communauté du renseignement sont antérieures de quelques mois. Par conséquent, les certitudes du JIC se basaient sur les informations de CURVEBALL, mais aussi sur l’estimation faite que, techniquement, une telle utilisation des laboratoires mobiles est possible.

    Partant de ce principe, c’est une très grossière erreur d’analyse qui paraît avoir été commise : Il convient de ne jamais prendre pour argent comptant les informations venant d’une seule source, surtout si l’on ne peut pas les confirmer. Tel est le principe de tout service secret, et le NIE en date de 2007 consacré à l’Iran rappelle les règles de l’analyse : L’utilisation des termes « probable » ou « possible » indiquent une probabilité assez forte ; « peut » ou « pourrait » indique que l’ information est incomplète, fragmentée, indisponible, ou vague. Soit le SIS était convaincu par les rapports provenant des informations de CURVEBALL, soit ces rapports furent insérés dans le JIC sur ordre « d’en haut », au mépris d’un principe du renseignement : Ne faire état que des informations dont on est certain, et non pas de celles qui vont dans le sens du politique. Dans la dernière hypothèse, les accusations portées contre John Scarlett, alors Directeur du JIC d'avoir exagéré les rapports, pour les rendre « plus sexy », et ainsi justifier le soutien britannique à l'envoi des troupes, trouveraient ici confirmation. À cet égard, le fait que John Scarlett prenne sur lui l'entière responsabilité du travail du renseignement peut avoir pour but soit de couvrir la communauté britannique du renseignement, soit de faire retomber le blâme sur lui pour protéger les autorités, et Tony Blair en premier ressort. Ou bien les deux.

    La dernière hypothèse n'a malheureusement pas été étayée par des preuves, sans être entièrement impossible. Mais une hypothèse plus simple est possible : Depuis la découverte par les inspecteurs de l' ONU, au tout début des années 90, des programmes NBC irakiens, les inspecteurs de l' ONU ainsi que les administrations US et britanniques, et leurs services, étaient arrivés à la conclusion suivante : Saddam Hussein continue à cacher des choses sur les ADM28. . Il ne coopère pas pleinement. Ce que confirment les informations, parcellaires, qui arrivent. L' information de CURVEBALL, sa précision, et sa richesse, ne pouvaient mieux tomber, venant étayer une croyance commune dans les services sur les plans du régime irakien. Même si les services secrets, ainsi que les membres des services, n' étaient pas unanimes sur cette question. Toutefois, au sein de la communauté US du renseignement, et un peu, aussi, de la communauté UK, le débat paraît avoir plus porté sur l' ampleur même du programme NBC irakien que sur son existence, réelle ou supposée.

     

     

     

     

    1« Review of Intelligence on Weapons of Mass Destruction », 14 juillet 2004, 216 pages. Commission dirigée par Lord Butler of Brockwell.

    2Service de Renseignement Fédéral allemand.

    3Gunter Haendly a servi comme Chef de station et représentant du BND à Londres de 1999 à 2005. Intelligence Online l' avait précédemment identifié comme Chef de station du BND à Rome (IOL n° 499 du 28.04.2005)

    4« The status of Iraqi WMD Programs », JIC Assessment 15.03.2002, déclassifié en 2004. 5 pages.

    5JIC Assessment, « Iraqi use of chemical and biological weapons-possible scenarios », 09.09.2002. 5 pages. Déclassifié en 2004.

    6Paragraphe 438.

    7Voir plus bas, les informations de la source du MI6 « RED RIVER ».

    8Rapport Butler, paragraphe 574.

    9See « Curveball », livre de Bob Droggin.

    10Paragraphe 303 du Rapport Butler. Cette source sera cataloguée comme non fiable par le SIS, à l' issue de l' évaluation des différentes sources du service: Voir Rapport Butler, paragraphes 305 et 575, ainsi que les notes en bas du paragraphe 305, et le point c. des paragraphes 410 et 436

    11Voir aussi dans le rapport Butler les paragraphes 573 à 578. Cette source transmettra une autre information, dans un rapport en date du 30.09.2002, sur un agent chimique (Paragraphes 347 et 405).

    12Paragraphe 578 du Rapport Butler

    13« Nous estimons que l' Irak continue ses programmes d' armes biologiques (..) Des informations confirmées révèlent que des laboratoires mobiles pour la production d' armes biologiques ont été construits »

    14« Iraq's weapons of Mass Destruction. The assessment of the British Government », 24.09.2002. 55 pages.

    15Le rapport du 24.09.2002 fait à plusieurs reprises référence aux laboratoires mobiles, sur unton évoquant la certitude, par exemple aux pages 22, 25 et 27. Page 25, selon le rapport, « l' UNSCOM avait établi que l' Irak prenait en compte l' utilisation de laboratoires mobiles pour la production d' agents biologiques. Durant les deux années précédentes, les informations de défecteurs ont confirmées l' existence de tels laboratoires. Des renseignements récents confirment que l' Irak a développé des laboratoires mobiles »

    16Voir note sous le paragraphe 239 du rapport Butler.

    17Voir paragraphes 409 et 410 du rapport Butler.

    18 JIC du 19.04.2000.

    19 Première partie, page 246 du rapport Duelfer.

    20Selon le rapport Duelfer, un ingénieur-chimiste affirmait que l'Irak était équipée de sept installations mobiles, dont trois opérationnelles, correspondant aux affirmations de CURVEBALL reprises dans le rapport du JIC du 15.03.2002. L' ISG qualifiera la fiabilité de cet ingénieur de « très discutable ». Voir volume 3,page 201.

    21Le rapport du 30.09.2004 indique, dans son 3ème volume, page 172, que : « « ISG judges that its Iraqi makers almost certainly designedand built the equipment exclusively for the generation of hydrogen. It is impractical to use the equipment for the production and weaponization of BW agent. ISG judges that it cannot therefore be part of any BW program. »

    22« The Commission on the Intelligence Capabilities of the United States Regarding Weapons of Mass Destruction » du 31.03.2005.

    23Malgré la fin des inspections sur le terrain quelques jour savant l’invasion de l’Irak, l’ UNMOVIC continuera à travailler sur le thème des ADM irakiens jusque 2007. Son rapport final indiquera au sujet des laboratoires mobiles que aucune preuve ne fut recueillie pour appuyer ces informations, aussi bien par l’ISG que par l’UNMOVIC. (Voir page 26, chapitre V, « Compendium. The Biological Weapons Programme », UNMOVIC).

    24Nigel Inkster a entre autres dirigé les stations du SIS à Beijing et Athènes avant d'être nommé Directeur adjoint du SIS au 1999. Il sera 1er Directeur adjoint, et Director of Production and Requirements (Opérations et Analyse) de 2004 à 2006.

    25Michaël Shipster quittera le Foreign Office en 2007, pour devenie Directeur international de Rolls-Royce. Son appartenance au SIS a été confirmée par le Chicott Inquiry, qui indique clairement son statut « d'ancien officiel du SIS ». Shipster a été en poste à Moscou, Delhi, et en Afrique. Il aurait entre autres contribué à la défection du Chef de station du Renseignement tchécoslovaque en Inde à la fin des années 80. À la fin des années 90, il s' occupe de la liaisonavec le représentant du Renseignement russe à Londres. Décoré de la Croix de Saint-Michel pour sa contribution à la Guerre en Irak de 2003 (« Iraq honours diplomatic service and overseas list », 05.11.2003).

    26À peu près en même temps que le SIS, la CIA, ou du moins certains de ses officiers, étaient convaincus par les informations de CURVEBALL. Par exemple un rapport du WINPAC en date d’ octobre 2001 (Voir rapport de la Commission SILBERMAN, page 100).

    27La Commission SILBERMAN note par exemple que, de janvier 2000 à septembre 2001, le Service HUMINT du Défense Intelligence Agency US a distribuée près d'une centaine de rapports provenant des informations de CURVEBALL. Voir page 100 du rapport.

    28 Le National Intelligence Estimate n°99-04 d' avril 1999 envisage par exemple les scénarios d' utilisation d' ADM par le régime irakien, et note que « Iraq retains residual chemical and biological weapons of mass destruction ».

  • Les officiers du renseignement dans les structures internationales

    Un constat peut être fait: Depuis les années 90 au minimum, les Etats prennent l' habitude d' envoyer, de détacher, des officiers des services de renseignement pour les mettre à la disposition de structures internationales, comme l' ONU ou l' Union Européenne.

    Nous ne parlons pas ici d' officiers agissant sous la couverture de leur représentation auprès d'une organisation internationale pour faire de l' espionnage, mais de professionnels du renseignement, détachés par leur pays, sciemment, pour aider les structures internationales par le biais de leur expérience. Les exemples sont nombreux: Par exemple quand l' ONU décide de créer un Groupe d' experts chargé d' appuyer le Conseil de sécurité dans la lutte contre Al-Qaïda, c'est à Richard Barrett (voir plus bas) qu'il revient de le présider. Quand, selon l' ancien officier du SVR Sergey Tretiakov, l' ONU créé son propre centre de situation, c'est un officier du SVR qui est détaché. Enfin, le "Centre de situation conjoint de l' Union Européenne" ,est chargé "d' assurer un suivi
    permanent de l'actualité et de produire des évaluations de moyen terme sur des questions géographiques ou thématiques intéressant l'Union européenne, au profit du Secrétaire général/Haut représentant et des instances du Conseil, notamment du Comité politique et de sécurité. Doté d'une cellule de renseignement, il fournit également des analyses sur le contexte dans lequel se développent les opérations de gestion de crise de l'Union européenne"
    (Guide de la politique européenne de sécurité et de défense [PESD] de 2006). Cette structure accueillait, en 2003, un officier de la DGSE, le service de renseignement français, Monsieur M.., civil toujours en exercice aujourd'hui. Beaucoup plus récemment, c'est un lieutenant-colonel de la DGSE (Voir plus bas), précédemment chef de poste en Afrique et en Amérique du Nord, qui dirigea l' analyse au sein du centre de situation conjoint de l' UE.

    Cette "intégration" d' officiers des services secrets au sein même d' organes internationaux répond à une double logique: La participation accrue de l' intervention des organisations internationales dans les conflits internationaux; la nécessité de personnel expérimenté pour les fonctions d' analyse, de collecte d' information, de veille etc....

    Ce qui ne signifie pas que toutes les personnes membres de ses structures soient membres d'un service de renseignement. Par exemple, Stanislav Frolov, détaché par les autorités russes dans le comité auprès de l' ONU chargé de la lutte contre Al-Qaïda (Paragraphe 7 de la Résolution 1526 du Conseil de sécurité de l' ONU) , a une expérience plus "policière" que d' espionnage: Il a été précédemment détaché par le Ministère de l' Intérieur russe pour participer à des opérations de l' ONU dans les Balkans.

    Alors, quels critères utilisés? Ici, nous sommes en plein empirisme. Selon un communiqué de l' ONU, le groupe d' experts chargé de l' appui analytique et de la surveillance des sanctions dans le cadre de la résolution 1267 de 1999, pour le Conseil de sécurité, contre Al-Qaïda et les Talibans indique par exemple que les experts choisis sont plus globalement spécialisés "dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme et les législations en la matière, le financement du terrorisme et les opérations financières internationales, les systèmes de virement de remplacement, les activités caritatives et l' utilisation de messagers, le contrôle des frontières, y compris la sécurité portuaire, les embargos sur les armes et les contrôles des exportations ainsi que le trafic de drogues". Aucune obligation n' est ici posée pour que les membres soient obligatoirement des membres des services de renseignement: Cela peut aussi être des diplomates, des policiers, des membres des services de sécurité. Sauf si l' organisation internationale le demande expressément aux Etats-membres: Ce sera le cas, au milieu des années 90, pour le centre de situation de l' ONU (Tretiakov, op.cité)

    Néanmoins, reste une inconnue dans cette équation: Les officiers du renseignement détachés auprès des instances internationales sont-ils chargés, ainsi, de les espionner, ou au contraire de leur apporter leur appui et leurs compétences?

     

     

    Biographie de Richard Martin Donne Barrett

     

    Né en 1949

    En poste en Turquie à partir de 1987

    Premier secrétaire à la délégation britannique auprès de l' ONU à New York de 1988 à 1992

    Ordre de l' Empire Britannique le 30.12.1992

    En poste à Amman à partir de 1997

    Chef de la Branche Antiterrorisme, Contrôllerate “Global Tasks”, Directorate of Production and Requirements du Secret Intelligence Service.

    Coordinateur à l' ONU de l' équipe d' appui au Conseil de sécurité chargée de Al-Qaïda et des Talibans, depuis 2004.

     

    M.X

     

    Grade de chevalier à la fin des années 80

    Lieutenant-colonel de la DGSE

    Chef de poste dans un pays d' Afrique dans les années 90

    Chef de poste dans un Pays d' Amérique du Nord au tout début des années 2000


  • Les chefs du 1er département du renseignement extérieur NKGB-NKVD-NKGB-MGB-KI-MGB-MVD-KGB

     

    Au KGB, ainsi que chez ses prédecesseurs, le poste de chef du Premier Département était, au sein du renseignement extérieur, un des plus sensibles: Chargé de couvrir l' Amérique, (Donc de 1951 à 1992 "l' ennemi principal") c' était, et cela reste toujours, un poste très convoité au sein du renseignement extérieur et exigeant un certain doigté. Ce Premier Département, en tant que structure, va connaître plusieurs évolutions: En plus de couvrir les Etats-Unis d' Amérique, il supervisera aussi, au début seulement, le travail en direction de la Grande-Bretagne. A un moment, aussi, le travail en direction de l' Amérique Latine.


    En voici l' organigramme:

    Décision du 30.05.1947 du Conseil des Ministres d' URSS, le Renseignement extérieur du MGB et le Renseignement militaire (GRU) sont rassemblés dans une même structure, le Comité d' Information, dépendant du Ministère des Affaires Etrangères. Les USA dépendent du 1er Directoire du Comité, qui couvre aussi la Grande-Bretagne.

    Suite aux ratées du KI, cette structure est dissoute officiellement le 02.11.1951, le renseignement civil retourne au MGB, et redevient la 1ère Direction, tandis que l' Armée récupère le GRU. De Direction, le service chargé de l' Amérique du Nord et de la Grande-Bretagne passe au statut de département. Peu après, est créée une Direction Europe de l' Ouest au sein de la PGU MGB, qui supervise entre autres le travail en direction de la Grande-Bretagne.

    Staline avait comme projet de créer le GRU MGB (Direction principale du renseignement du Ministère de la sécurité d' Etat) chargé uniquement de l' espionnage et du contre-espionnage. La décision est prise le 05.01.1953 mais la mort de Staline en mars stoppe le projet.

    Lavrenti Beria décide alors de fusionner le MGB (Sécurité d' Etat) avec le MVD (Ministère de l' Intérieur) par décision du 05.03.1953. Le renseignement extérieur devient la 2ème Direction principale du MVD. La section Amérique est dissoute, et remplacée par une section chargée de couvrir les USA, le Canada, l' Argentine, le Mexique. La chute brutale de Beria entraîne une énième remise à jour:

    Le Présidium du Comité central, par décision du 10.02.1954, décide de séparer MVD et Sécurité d' Etat. Le décret du 13.03.1954 du Présidium du Haut conseil d' URSS créé le Comité pour la Sécurité d' Etat (KGB auprès du conseil des ministres d' URSS). Au sein de son 1er Directoire principal (Renseignement extérieur) , le 1er Département est chargé de l' Amérique du Nord.

    Il semble que ensuite il ait aussi récupéré la supervision du renseignement en direction de l' Amérique Latine (Au sein du 1er département, cette zone est supervisée Sergey Nikolaïevitch Antonov) jusque'à ce que, vers 1960, un "Deuxième département" soit créé, chargé de l' Amérique Latine et des Caraïbes exclusivement. Antonov en sera son premier directeur.

    Le 1er Département est donc chargé des USA et du Canada (Zone Amérique du Nord). Sous le SVR, ce département a été rebaptisé "Département A" au sein de la Direction des opérations, avec les mêmes fonctions.

     


    1er département (Amérique du Nord)


    Konstantin Koukine Mai 1949-1952.

    Boris Ivanov 1953-1955

    Alexandre Feklissov 1956-1960

    Nikolai Kulebiakine Années 60.

    Vladimir Kazakov -1967

    Mikhaïl Polonik 1967-1968

    Anatoly Kireyev 1969-1974.

    Vladimir Kazakov 1974-1978

    Youri Linkov-1982.

    Dmitri Yakoushkine 1982-1986

    Anatoly Flavnov? 1987

    Vyatcheslav Trubnikov 1991

     

    SVR (Service de renseignement extérieur de la Fédération de Russie): Département "A" de la Direction des Opérations (Amérique du Nord).

    Yuli Kobiakov?

    Sergey Labur 1997

  • Alexandre Semionovitch Feklissov

    Alexandre Semionovitch Feklissov


    Né le 09.03.1914 a Moscou

    Entré au NKVD, vers 1940, section américaine du 5ème service (renseignement extérieur)

    En poste a New York a partir de février 1941, jusque 1946. Renseignement scientifique et technique

    Travaille au QG de 1946 a 1947

    Muté a la section britannique de la ligne renseignement scientifique en mai 1947

    A partir de septembre 1947, adjoint du chef de station a Londres, ligne: Renseignement scientifique et technique, jusque avril 1950.Officiellement 2ème secrétaire.

    Chef-adjoint de la section britannique au renseignement politique, QG du KI-MGB-MVD

    De juin 1953 a décembre 1955, adjoint du représentant du KGB en Tchécoslovaquie

    De décembre 1955 a 1960, chef de la section Amériques du 1er Directoire général du KGB (Amérique du Nord et du Sud). A la fin des années 50, le département étant scindé en deux, chef du 1er département (Amérique du Nord)

    D'août 1960 a avril 1964, chef de station a Washington, officiellement conseiller politique de l' ambassade

    Ensuite travaille a l'Institut Krassnoznaménii, jusqu'a sa retraite en 1974.

    Décédé le 26.10.2007.

     

  • Konstantin Konstantinovitch Koukine

    Konstantin Konstantinovitch Koukine

     

    Né en 1897

    Entré au parti bolchevique en 1918

    Dans les équipes de partisans en Biélorussie en 1919

    A partir de septembre 1919, adjoint du chef d'une unité de la 12ème armée.

    Jusque 1931 dans l'armée

    Entré en 1931 au NKID (Commissariat du peuple aux Affaires étrangères)

    Entre peu après au renseignement extérieur

    QG du renseignement extérieur

    De 1933 a 1934 a Kharbin

    En 1935 participe a la lutte contre les services secrets japonais dans la zone Baïkal

    A partir de novembre 1937, en poste a Washington puis New-York sous couverture d'attaché puis deuxième secrétaire

    De retour en URSS en 1940, en poste au QG de la 5ème section du GUGB NKVD URSS (Renseignement extérieur)

    A partir de 1941, adjoint du chef de la 1ère section du 1er Directoire (renseignement extérieur) du NKGB

    Accompagne Molotov en juillet 1942 aux USA.

    Chef de station a Londres de mai 1943 a 1947 officiellement conseiller d'ambassade.

    Chef de la 1ère section, chargée des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, de la 1ère Direction du NKGB, de mai 1949 a 1952

    Quitte le service en 1952

    Décédé en 1979.

  • La station du SIS a Washington

    SIS WASHINGTON STATION

    (N.B: Suite a de nouveaux éléments, l'article est remis a jour en ce 29.10.2008)

    La station de Washington est avant tout une station faite pour le travail avec les alliés américains, surtour de la CIA et de la NSA ; y sont coordonnés, planifiées, les stratégies, opérations communes. La station de Washington sert aussi a "prendre le poul" des humeurs de l'administration américaine par le biais du renseignement "ouvert" (l'espionnage entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis est interdit, conformément a un Traité bilatéral.)
    Washington est donc surtout une station honorifique, qui est dirigée par les officiers soit en fin de carrière soit qui grimpent dans la hiérarchie. Comme l'explique Kim Philby dans ses mémoires, "la coopération entre la CIA et le SIS au niveau de leurs services centraux est devenue si étroite que tout officier du renseignement qui peut prétendre a occuper plus tard un poste élevé devait prendre connaissance des affaires traitées avec les services secrets américains".


    La carrière de nombre de ses représentants du SIS le démontrent: trois d'entre eux finiront directeurs du SIS (Maurice Oldfield, Christopher Curwen et Richard Dearlove), nombre d'entre eux occuperont de hauts postes au sein du SIS (John Bruce Lockhart sera contrôleur Moyen-Orient; George Webb quitte le SIS en tant que Directeur du personnel et de l'administration; Christopher Philpotts dirigera le contre-espionnage) tandis que pour d'autres c'est un poste honorifique juste avant la retraite (John Colvin, Andrew Robert Fulton, ainsi que Michaël Shipster justement dont ce sera un des derniers voire le dernier poste)


    Si Peter Dwyer (Chef de station a Washington de 1945 a 1949) a donné la priorité aux relations avec le FBI de l'irascible Edgard Hoover, ce dernier étant de toutes ses forces opposé a la toute jeune CIA, le nouveau chef de station du SIS Kim Philby est chargé d'établir de bons contacts avec la nouvelle Agence du renseignement US. Délicat, car FBI et CIA ne se supportent pas. Le chef de station du SIS doit donc faire preuve de diplomatie au milieu des deux "bélligérants"

    Sous l'égide de Kim Philby par exemple , la station de Washington coordonne avec la CIA une opération visant a renverser le régime communiste albanais de Enver Hoxa. Grâce a ses contacts aussi bien a la CIA que au FBI Philby est aussi mis au courant du programme "Venona", le décryptage des communications soviétiques.

    Notons que les relations entre MI6 et la communauté américaine du renseignement sera refroidie quand Philby sera soupconné (a juste titre) a partir de 1951 d'avoir été recruté par les services secrets soviétiques. Son remplacant, John Bruce Lockhart, fera tout pour rétablir de bonnes relations britannico-américaines.

     

    Les représentants successifs du SIS a Washington seront:


    Peter M.Dwyer Représentant du SIS a Washington de 1945 a 1949.

    Kim Philby. Né le 01.01.1912 a Ambala dans le Panjab. Etudes a Cambridge. Entré en août 1940 au SIS, ou il travaille a la section ibérique au contre-espionnage. Chef de la section R5 (contre-espionnage soviétique) a partir de 1944. Chef de station a Ankara (1946-1949), officiellement premier secrétaire de l'ambassade, puis "Premier secrétaire a Washington", chargé de la liaison (1949-1951) avec les services secrets américains. Suite a la déféction de deux diplomates britanniques (Dont l'un était un de ses amis), il est rappelé a Londres, surtout que les soupcons sur son recrutement par les services secrets soviétiques se renforcent. Mais le MI5 et le SIS n'ont pas assez de preuves de son recrutement par le KGB, et il est blanchi. Le MI6 l'envoie a Beyrouth en août 1956, officiellement comme correspondant de presse.  Il faudra attendre 1963 pour que la preuve de son recrutement par le renseignement soviétique soit obtenue. Philby fuit alors en URSS, ou il deviendra consultant auprès de la Première Direction générale du KGB (renseignement extérieur). Décédé en 1988.


    John Bruce Lockhart.Entré au SIS en 1942, il se spécialise d'abord sur le Moyen-Orient (Irak et Egypte), puis dirige a partir de 1944 les opérations du SIS en Italie (En tant que chef de station du SIS a Rome ou chef de la section Italie au Contrôleurat "Europe"?. Il retourne sur le terrain, d'abord a Paris en 1945 puis en Allemagne en 1948.  Il remplace Kim Philby a Washington (Officiellement en tant que 1er secrétaire d'ambassade de 1951 a 1953), ou il sera chargé de rétablir des relations de confiance avec les services secrets américains.Il sera ensuite contrôleur "Europe", "Moyen-Orient", "Afrique" et enfin directeur-adjoint du SIS. Il quitte le SIS en 1965. Décédé en 1995.

     

    Leslie Herbert Mitchell Chef de station du SIS a Washington de 1953 a 1956, Mitchell aurait ensuite été en poste en Allemagne, sans doute comme chef de station.

     

    John Albert Briance Chef de station du SIS de 1956 a 1958?

     

     

    Maurice Oldfield. Maurice Oldfield a occupé plusieurs postes d'importance au sein du SIS:Entré au SIS vers 1947, il est nommé numéro 2 du R5 (contre-espionnage soviétique), poste qu'il occupe jusque 1949. n°2, puis chef de la station de Singapour,un bref passage a Londres (1958-1959) avant d'être nommé représentant du MI6 a Washington (1959-1962) , directeur du contre-espionnage du SIS (R5) puis numéro deux du MI6. Il dirigera le SIS de 1973 a 1978. Décédé le 11.03.1981.


    Christopher Phillpotts Christopher Philpotts a dirigé successivement les stations du SIS a Athènes puis Paris (dernier poste avec la couverture de conseiller d'ambassade), avant d'être nommé représentant a Washington (Il occupe ce poste en octobre 1961) jusque 1966 environ, et d'être a la tête du contre-espionnage au sein du SIS.


    Stephen de Mowbray Cadre du SIS chargé de surveiller le directeur-adjoint du MI5 en 1963 (qui était soupconné d'être une taupe du KGB), Stephen de Mowbray est en 1966 a Washington, en tant que responsable de la liaison du MI6.


    Christopher Keith Curwen Né le 09.04.1929, il entre au SIS en 1952. En poste a Bangkok de 1954 a 1956 officiellement comme troisième secrétaire, au Laos de 1956 a 1958, de nouveau a Bangkok de 1961 a 1963 puis a Kuala Lumpur en 1963. De 1968 a 1970, il dirige la station du SIS a Washington Sans doute contrôleur "Asie", puis chef de la station de Genève de 1977 a 1980.En 1985, Christopher Curwen est nommé a la tête du SIS, poste qu'il occupe jusque 1989.


    John Halkett Baddeley. Né en 1920, John Badderley est un spécialiste de la zone Asie: Il a travaillé a
    Singapour (1952 a 1954), Hong-Kong, et en Birmanie (1954 a 1956).Notons aussi des postes en Grèce (1947 a 1949) et en Belgique (1957 a 1959). Sa biographie, comparable a un gruyère, indique que il occupera le poste de chef de la représentation du SIS a Washington de 1970 a 1972 officiellement en tant que conseiller d'ambassade (Auparavant, depuis le milieu des années 60, il était au QG du SIS). Il décède en 1972 d'une crise cardiaque, a son poste.

    John Horace Ragnar Colvin. Né le 18.06.1922 a Tokyo, il entre officiellement au Foreign Office en 1951. Il sera en poste a Oslo puis en Autriche, a chaque fois pendant deux ans. "Consul général" a Hanoï de 1966 a 1967 (Chef de station?) avant de devenir ambassadeur en Mongolie de 1971 a 1974. Il est nommé a la tête de la représentation du SIS a Washington en 1977 (Poste qu'il occupe jusque 1980, officiellement en tant que conseiller). Il quitte peu après le SIS, et entre dans le privé a la Chase Manhattan Bank. Décédé le 04.10.2003

    George Hannam Webb Né en 1929, George Webb a commencé comme administrateur colonial avant d'entrer vers 1963 au Secret Intelligence Service. En poste a Bangkok, puis au Ghana de 1969 a 1973. ses capacités sont assez appréciées pour qu'il soit nommé n°2 de la direction du personnel et de l'administration. Il est envoyé a Téhéran et assistera au départ du Shah d'Iran, puis prend la tête de la station de Washington en 1980. Rappelé au QG du SIS, il est nommé Director of administration and personnel. Il quitte le SIS en 1985. Décédé en décembre 2007.


    Richard Fraser Darling
    ?Le nom a été dévoilé par la fameuse "Liste Tomlinson" de 1999, mais les informations sur Richard Darling sont assez contradictoires. Il est né en 1949, et aurait été en poste en Finlande , peut-être jusque 1984, avant d'être envoyé en Norvège la même année. Mais une autre information indique son affectation aux USA en 1984. Y était-il? Etait-il le chef de station? Ce sont des hypothèses.

    Duncan Stuart.Né le 01.07.1934, Duncan Stuart a intégré MI6 en 1959, après un détour dans l'armée, ou il a été en poste entre autres a Chypre. De 1960 a 1961, en poste a Berlin comme jeune officier traitant, au bureau du conseiller politique. Un tour au QG du SIS de 1961 a 1964, pusi "second secrétaire" a Helsinki de 1964 a 1966, chef de chancellerie a Der-es-Salaam (Tanzanie) de 1966 a 1969, puis sans doute chef de station adjoint a Helsinki de 1970 a 1974 (Officiellement 1er secrétaire de 1970 a 1974). De retour au SIS, il est sans doute au contrôleurat "Europe" (1974-1980), puis chef de station a Bonn de 1980 a 1983. Nouveau poste au QG du SIS de 1980 a 1983, puis "conseiller d'ambassade" a Washington de 1986 a 1988. Sans doute contrôleur (Ou un autre poste d'importance) au QG du SIS de 1989 a 1992, et conseiller auprès du Ministère de la défense de Sa Majesté de 1992 a 1994.Un bref temps (1994-1995) il travaille a Cyrus International, puis "Special operations executive adviser" auprès du Ministère des affaires étrangères de 1996 a 2002.

    John Clibborn John  Donovan Nelson Clibborn est né en 1941.Officiellement, il entre au Foreign Office (Ministère des affaires étrangères de Sa Majesté, dont dépend le MI6) en 1965, avec le garde de 3ème secrétaire. Il sert en premier lieu a Nicosie (Chypre) comme 3ème puis second secrétaire a l'aide au développement de 1967 a 1969. Après une année au QG du SIS, il retourne sur le terrain, sans doute comme chef de station adjoint a Bonn de 1972 a 1975 (Officiellement 1er secrétaire a la section économique) puis a la délégation britannique a la CEE de 1975 a 1981. Sept années durant, au QG du SIS (Comme contrôlleur?) puis  chef de station a Washington de 1988 a 1991 avec le grade de conseiller.La suite de sa briographie est disponible sur la période 1992-1995.

    Richard Dearlove Né le 23.01.1945, Dearlove est entré au SIS en 1964. Affecté a Nairobi (1968-1971), il est ensuite chef adjoint de la station de Prague (1973 a 1976), sans doute chef de station adjoint a Paris (1980 a 1984), puis chef de station a Genève (1987 a 1991), avant d'être nommé représentant du SIS a Washington (1991 a 1993). Sa carrière se déroulera ensuite au QG du SIS: Director of administration and personnel (1993-1994), Director of Requirements and Production (1994-1998) et enfin a la tête du SIS de 1999 a 2004.


    John Clibborn .Sa briographie est citée pour son début, de sa naissance a 1991. Après une année au QG du SIS, il retourne a Washington de 1991 (Ou 1992) il est officiellement conseiller a l'ambassade britannique a Washington jusque 1995. Il a ensuite continué sa carrière au nouveau siège du SIS, et ne semble pas avoir été ensuite affecté a l'étranger.

    Andrew Robert Fulton. Entré au SIS en 1968, il est affecté successivement a Saïgon (1968 a 1973), Rome (1973 a 1978), Berlin-Est (1978 a 1984), et en Norvège (1984 a 1989). De 1989 a 1992 il est chef de station du SIS a New York et retourne au quartier général du SIS, ou il est affecté au Contrôleurat Europe de l'Est (Sans doute même comme contrôleur),ou il participe a l'établissement de relations entre SIS et SVR, avant d'être affecté a Washington (1995-1999), officiellement conseiller d'ambassade. De retour a Londres, M.Fulton est entré dans le secteur privé.

     

    Ian Forbes McCredie. Né le 28.12.1950, son entrée au SIS date approximativement de 1976.Affecté a la Haute commission britannique de Lusaka (Zambie) de 1976 a 1979 puis a Téhéran de 1981 a 1983.En poste a Copenhague de 1985 a 1989, puis au QG du SIS de 1989 a 1992. En 1992, il est officiellement "conseiller" a la délégation britannique a l'ONU a New York, et sans aucun doute chef de station du SIS, jusque 1996.Retour au QG du MI6 (1997-1999) ou il occupe sans doute un poste d'importance. Il remplace Andrew Fulton en 1999, avec la même couverture, celle de conseiller d'ambassade. Il occupera le poste jusque 2004. En septembre 2004, il entre dans le privé chez Shell.

    Michaël Shipster.Né le 17.03.1951, il joint le SIS en 1977 avec le grade de 2ème secrétaire.Il passe une année a l'école des langues de l'armée a Beaconsfield puis est en poste de 1981 a 1983 a Moscou, officiellement comme 1er secrétaire de la section économique de l'ambassade (Vu sa couverture, on peut supposer que il était chef de station adjoint). Ensuite il est affecté a Delhi de 1986 a 1989 (Officiellement 1er secrétaire. Il fera passer a l'Ouest un officier du renseignement tchécoslovaque), a Lusaka en 1990, puis a Johannesbourg de 1991 a 1994 (Officiellement consul politique). Sa candidature fut envisagée fin 1994 pour qu'il dirige la station du SIS a Moscou. Mais seulement envisagée..En 1997, il est en charge entre autres de la liaison avec les services secrets russes. Contrôleur "Moyen-Orient" au SIS (sans doute durant les débuts de la Guerre en Irak), puis chef de station du SIS a Washington de 2004 a 2007. Officiellement il était conseiller d'ambassade.Il entre ensuite chez Rolls-Royce.

    Sources utilisées:

    - Liste des diplomates étrangers en poste aux Etats-Unis

    -Evguéni Primakov, "Au coeur du pouvoir"

    -Alpha list MI6 (La fameuse "Liste Tomlinson)

    -"Spycatcher" de Peter Wright (Paru en 1987)

    -Histoire mondiale du renseignement, tome 2, Roger Faligot et Rémy Kauffer

    -Ma guerre silencieuse, de Kim Philby

    -Biographie de John Bruce Lockhart diffusé par le Oxford Dictionnary.

    -http://www.specialforcesroh.com

    -Intelligence Online

    -Biographie de George Hannam Webb publiées par le Times et le Telegraph

    - Kang Sheng et les services secrets chinois 1927-1987, Rémi Kauffer et Roger Faligot, editions Laffont 1987.

     

     


  • Changes in Espionage by Americans: 1947-2007

    Voila un document fort intéréssant qui vient d'être publié et que je recommande vivement. Cette analyse de 113 pages non seulement dévoile des cas peu connus de citoyens américains ayant fournis des informations a des services secrets étrangers (par exemple, russes, philippins, nord-coréens), mais en plus livre une analyse détaillée, et compare les différentes situations? Combien de personnes ont trahis, pour quelles raisons? Quelle était leur situation sociale, familiale? Et j'en passe. Un document en anglais qui rappele l'évolution du contexte historique depuis  1947 jusque 2007,réellement passionant. Disponible ici

  • Le rapport de la communauté américaine du renseignement sur les capacités nucléaires iraniennes, novembre 2007

    Paru il y a 48 heures, ce NIE (National Intelligence Estimate) défraie déja la chronique. Préparé, comme le veut la tradition pour les NIE, de concert entre les 16 services de renseignements américains (Citons par exemple le Homeland Security, la Central Intelligence Agency, la National Security Agency, le Defense Intelligence Agency, ainsi que le service de renseignement du Ministère de l'Energie US ou le service de renseignements du Département d'Etat) et intitulé "Iran: Nuclear Intentions and Capabilities" en date de novembre 2007, ce rapport indique entre autres que si l'Iran avait bien un programme nucléaire , il a été arrêté en 2003. A vos commentaires!

     

     

    Key Judgments


    A. We judge with high confidence that in fall 2003, Tehran halted its nuclear weapons
    program1; we also assess with moderate-to-high confidence that Tehran at a minimum is
    keeping open the option to develop nuclear weapons. We judge with high confidence
    that the halt, and Tehran’s announcement of its decision to suspend its declared uranium
    enrichment program and sign an Additional Protocol to its Nuclear Non-Proliferation
    Treaty Safeguards Agreement, was directed primarily in response to increasing
    international scrutiny and pressure resulting from exposure of Iran’s previously
    undeclared nuclear work.
    • We assess with high confidence that until fall 2003, Iranian military entities were
    working under government direction to develop nuclear weapons.
    • We judge with high confidence that the halt lasted at least several years. (Because of
    intelligence gaps discussed elsewhere in this Estimate, however, DOE and the NIC
    assess with only moderate confidence that the halt to those activities represents a halt
    to Iran's entire nuclear weapons program.)
    • We assess with moderate confidence Tehran had not restarted its nuclear weapons
    program as of mid-2007, but we do not know whether it currently intends to develop
    nuclear weapons.
    • We continue to assess with moderate-to-high confidence that Iran does not currently
    have a nuclear weapon.
    • Tehran’s decision to halt its nuclear weapons program suggests it is less determined
    to develop nuclear weapons than we have been judging since 2005. Our assessment
    that the program probably was halted primarily in response to international pressure
    suggests Iran may be more vulnerable to influence on the issue than we judged
    previously.


    B. We continue to assess with low confidence that Iran probably has imported at least
    some weapons-usable fissile material, but still judge with moderate-to-high confidence it
    has not obtained enough for a nuclear weapon. We cannot rule out that Iran has acquired
    from abroad—or will acquire in the future—a nuclear weapon or enough fissile material
    for a weapon. Barring such acquisitions, if Iran wants to have nuclear weapons it would
    need to produce sufficient amounts of fissile material indigenously—which we judge
    with high confidence it has not yet done.


    C. We assess centrifuge enrichment is how Iran probably could first produce enough
    fissile material for a weapon, if it decides to do so. Iran resumed its declared centrifuge enrichment activities in January 2006, despite the continued halt in the nuclear weapons
    program. Iran made significant progress in 2007 installing centrifuges at Natanz, but we
    judge with moderate confidence it still faces significant technical problems operating
    them.
    • We judge with moderate confidence that the earliest possible date Iran would be
    technically capable of producing enough HEU for a weapon is late 2009, but that this
    is very unlikely.
    • We judge with moderate confidence Iran probably would be technically capable of
    producing enough HEU for a weapon sometime during the 2010-2015 time frame.
    (INR judges Iran is unlikely to achieve this capability before 2013 because of
    foreseeable technical and programmatic problems.) All agencies recognize the
    possibility that this capability may not be attained until after 2015.


    D. Iranian entities are continuing to develop a range of technical capabilities that could
    be applied to producing nuclear weapons, if a decision is made to do so. For example,
    Iran’s civilian uranium enrichment program is continuing. We also assess with high
    confidence that since fall 2003, Iran has been conducting research and development
    projects with commercial and conventional military applications—some of which would
    also be of limited use for nuclear weapons.


    E. We do not have sufficient intelligence to judge confidently whether Tehran is willing
    to maintain the halt of its nuclear weapons program indefinitely while it weighs its
    options, or whether it will or already has set specific deadlines or criteria that will prompt
    it to restart the program.
    • Our assessment that Iran halted the program in 2003 primarily in response to
    international pressure indicates Tehran’s decisions are guided by a cost-benefit
    approach rather than a rush to a weapon irrespective of the political, economic, and
    military costs. This, in turn, suggests that some combination of threats of intensified
    international scrutiny and pressures, along with opportunities for Iran to achieve its
    security, prestige, and goals for regional influence in other ways, might—if perceived
    by Iran’s leaders as credible—prompt Tehran to extend the current halt to its nuclear
    weapons program. It is difficult to specify what such a combination might be.
    • We assess with moderate confidence that convincing the Iranian leadership to forgo
    the eventual development of nuclear weapons will be difficult given the linkage many
    within the leadership probably see between nuclear weapons development and Iran’s
    key national security and foreign policy objectives, and given Iran’s considerable
    effort from at least the late 1980s to 2003 to develop such weapons. In our judgment,
    only an Iranian political decision to abandon a nuclear weapons objective would
    plausibly keep Iran from eventually producing nuclear weapons—and such a decision
    is inherently reversible.

     F. We assess with moderate confidence that Iran probably would use covert facilities—
    rather than its declared nuclear sites—for the production of highly enriched uranium for a
    weapon. A growing amount of intelligence indicates Iran was engaged in covert uranium
    conversion and uranium enrichment activity, but we judge that these efforts probably
    were halted in response to the fall 2003 halt, and that these efforts probably had not been
    restarted through at least mid-2007.


    G. We judge with high confidence that Iran will not be technically capable of producing
    and reprocessing enough plutonium for a weapon before about 2015.


    H. We assess with high confidence that Iran has the scientific, technical and industrial
    capacity eventually to produce nuclear weapons if it decides to do so.

     


    1 For the purposes of this Estimate, by “nuclear weapons program” we mean Iran’s nuclear weapon design
    and weaponization work and covert uranium conversion-related and uranium enrichment-related work; we
    do not mean Iran’s declared civil work related to uranium conversion and enrichment.

     

     Key Differences Between the Key Judgments of This Estimate on Iran’s Nuclear
    Program and the May 2005 Assessment


    2005 IC Estimate

     Assess with high confidence that Iran
    currently is determined to develop nuclear
    weapons despite its international
    obligations and international pressure, but
    we do not assess that Iran is immovable.

     

    We have moderate confidence in projecting
    when Iran is likely to make a nuclear
    weapon; we assess that it is unlikely before
    early-to-mid next decade.

     


    Iran could produce enough fissile material
    for a weapon by the end of this decade if it
    were to make more rapid and successful
    progress than we have seen to date.

     

     

    2007 National Intelligence Estimate

     


    Judge with high confidence that in fall 2003,
    Tehran halted its nuclear weapons program. Judge
    with high confidence that the halt lasted at least
    several years. (DOE and the NIC have moderate
    confidence that the halt to those activities
    represents a halt to Iran's entire nuclear weapons
    program.) Assess with moderate confidence
    Tehran had not restarted its nuclear weapons
    program as of mid-2007, but we do not know
    whether it currently intends to develop nuclear
    weapons. Judge with high confidence that the halt
    was directed primarily in response to increasing
    international scrutiny and pressure resulting from
    exposure of Iran’s previously undeclared nuclear
    work. Assess with moderate-to-high confidence
    that Tehran at a minimum is keeping open the
    option to develop nuclear weapons.



    We judge with moderate confidence that the
    earliest possible date Iran would be technically
    capable of producing enough highly enriched
    uranium (HEU) for a weapon is late 2009, but that
    this is very unlikely. We judge with moderate
    confidence Iran probably would be technically
    capable of producing enough HEU for a weapon
    sometime during the 2010-2015 time frame. (INR
    judges that Iran is unlikely to achieve this
    capability before 2013 because of foreseeable
    technical and programmatic problems.)

     



    We judge with moderate confidence that the
    earliest possible date Iran would be technically
    capable of producing enough highly enriched
    uranium (HEU) for a weapon is late 2009, but that
    this is very unlikely.

  • Guojia Anquanbu :Anatomie (2ème partie)

    GUOJIA ANQUANBU MINISTERE DE LA SECURITE D'ETAT CHINOIS

     

    Parmi les priorités du MSS,aussi bien la lutte contre les espions étrangers que contre les opposants politiques.Par exemple,les proches du Dalaï Lama,ou la secte Falungong. Nombre d'affaires le démontreront

    En décembre 1995, le MSS de Lhassa, dirigé par Gaisang Qupei, neutralise un groupe de tibétains qui tentait de recruter des compatriotes pour faire de l'espionnage. En sens inverse, en novembre 1995, le contre-espionage indien avait neutralisé trois chinois qui tentaient d'espionner le Dalaï Lama (Une des principales bases de refuges des tibétains fuyant la Chine communiste est l'Inde).

    Un autre problème suscite la préoccupation des autorités chinoises, et c'est au MSS de s'y coller : La lutte antiterroriste. Mention particulière au terrorisme ouïgour.

    LA LUTTE ANTITERRORISTE

    En mars 1997, plusieurs bombes explosent a Pékin, Lhassa, et Urumqi (Province du Xinjiang). En effet, dans cette dernière province existe une ethnie ouïgoure (musulmane), qui se bat depuis plusieurs siècles pour obtenir un Etat indépendant. Le MSS décide d'agir, sous le commandement de Zhang Ruihua, chef du bureau MSS Xinjinag, et de Gaisang Qupei, qui dirige toujours l'antenne de Lhassa. Les autorités chinoises, en effet, n'excluent pas une alliance,alors,entre ouïgours et tibétains,étant donné la simultanéité des attentats. Le MSS décide aussi d'installer une section musulmane a Shanghaï .C'est une occasion aussi d'établir des relations avec la DGSE francaise, qui combat de son côté le crime organisé chinois.

    L'ESPIONNAGE EXTERIEUR

    Les information actuelles montrent clairement une activation du MSS hors des frontières chinoises: le Directeur du Renseignement National US déclarera publiquement en 2007 que les services secrets chinois et russes comptent parmi les plus agressifs dans la collecte de renseignements sur le sol américain, tandis que dans un rapport, le BFV, le contre-espionnage fédéral allemand, s'inquiétant de la vente par la Chine d'ordinateurs qui auraient été piégés aux institutions allemandes.

    LE TRAVAIL DU MSS EN DIRECTION DES ETATS-UNIS: LE RAPPORT DE 1998

    Voici ce que note par exemple un rapport, "Report to Congress on Chinese espionnage activities against the United States" en date du 01.01.2000, relatif a l'année fiscale 1998. Destiné au Congrès américain, ce rapport a été déclassifié l'année dernière, en janvier 2006 :

    En premier lieu sont rappelées les priorités pour la sécurité nationale chinoise, a savoir le maintien de la stabilité intérieure, la collecte de renseignements a caractère scientifique et technologique et destiné a aider au développement économique de la Chine, la surveillance des développements touchant Taïwan et les intérêts intrenationaux chinois.Le rapport estime aussi que,en date de 1998, la collecte de renseignements est l'oeuvre,en majorité,de non-professionels du renseignements, d'individus et d'organisations agissant hors du contrôle des services secrets chinois. Ce sont des entreprises, des compagnies privées, des Instituts de recherche, qui ont pour but de collecter des renseignements,pour en profiter a titre privé. Les services secrets chinois, estime le rapport, ont plus pour habitude d'utiliser des étudiants chinois pour la collecte du renseignements, et de souligner que beaucoup d'étudiants chinois aux Etats-Unis étudient les sciences, leur donnant ainsi la possibilité une grande variété de renseignements dans le domaine des technologies.

    Rappelant ensuite les différents services de renseignements extérieurs chinois, a savoir le MSS, le Qingbao (Renseignement militaire) et le Departement de Liaison ,une unité du département politique de l'Armée Populaire de Libération chargé de la collecte du renseignement contre Taïwan, le rapport détaille ensuite sur le travail des services secrets chinois contre les Etats-Unis:

    Dans le domaine du renseignement politique, estime le rapport, Beijing continue a voir les Etats-Unis comme une de leurs cibles majeures dans la collecte du renseignement.Une attention particulière est portée a la politique étrangère et aux intentions des Etats-Unis ,ainsi que sur les leaders américains et les négociations bilatérales ou multilatérales sensibles.

    Concernant le renseignement militaire, il est surtout conduit par les attachés militaires chinois ,aussi bien du bureau de l'attaché militaire a l'ambassade de la République Popualire de Chine a Washington que du Comité d'Etat-Major des Nations Unies a New York. La collecte du renseignement se fait souvent par les méthodes "ouvertes" (lecture de journaux spécialisés, observation..), mais depuis 1987, le FBI et les Douanes auraient détéctées deux opérations clandestines conduites par le Qingbao aux Etats-Unis.Priorité est donnée aux technologies militaires américaines, ou aux opérations militaires américaines,sans oublier les ventes d'armement militaire a Taïwan.

    Dans le domaine du renseignement économique, le rapport note que c'est une priorité pour les services secrets chinois,entre autres pour le MSS ,qui agit,étant donné ses fonctions ,aussi bien sur le territoire américain que en Chine.Le MSS serait particulièrement actif contre les hommes d'affaires occidentaux,surtout en Chine. Quant aux personnes d'origine chinoise, elle sont évidemment l'objet de tentatives de recrutement du MSS. Toutefois,la part de renseignements collectés dans le domaine scientifique et technique en Chine même est faible, par rapport au travail de renseignement hors de la Chine.

    Durant les 20 dernières années,la Chine a donc établie des réseaux solides aux Etats-Unis même, avec pour cible aussi bien les institutions étatiques que les entreprises privées, les académies, les instituts, laboratoires, toutes personnes impliquées dans un travail donnant accès a des informations confidentielles.

     

    LA COLLECTE DU RENSEIGNEMENT ETATS-UNIS EXCEPTES.

    Parfois,des scandales apparaissent: en 2005,un cadre du MSS fait déféction en Australie et révèle que le MSS a pour principale cible la secte Falungong. En 2006, c'est un codeur japonais qui se suicide. Dans la note qu'il laisse, il affirmera avoir subi un chantage du MSS,quand il était a Shanghaï (Chef du MSS Shanghaï: Cai Xumin)

    La priorité reste toutefois l'adversaire,les services secrets taïwanais,comme le montre le scandale qui vient d'éclater:

    Fin septembre 2007, Lin Yu-Nung, un officier du Bureau du renseignement du Ministère de la Justice taïwanais, est interpellé: Il avait été recruté par les services secrets chinois. Son recruteur Chen Chih-Kao, est un ancien collègue de travail "retourné" en 2005 par les services secrets chinois a Shanghaï.Le MSS peut,pour ses opérations, aussi se baser sur une communauté chinoise a l'étranger extrêmement vaste,et souvent bien implantée, pour la collecte de renseignements ou la couverture. Le Guojia Anquanbu s'est donc, au cours des dernières années, retrouvé confronté a nombre de tâches : Citons aussi son implantation a Hong Kong, depuis la rétrocession de la colonnie par la Grande-Bretagne en 1997.Selon "Intelligence Online",le MSS utilise la couverture du Security Department des services de renseignements politique de la Colonie,le Liaison Office of the Central Governement in Hong Kong Special Administrative Region.Les opérations sont surtout menées depuis la Direction du MSS de Canton, dirigée par Xu An.Notons que les services secrets chinois privilégient,comme leurs homologues allemands du BND (Renseignement fédéral ouest-allemand) les couvertures commerciales .Ils utilisent aussi les couvertures diplomatiques,mais rien n'a permis de distinguer ,a mes yeux, dans les ambassades de Chine a l'étranger, les officiers du MSS de leur homologues du Ministère des affaires étrangères chinois.

    Restent toujours prioritaires aux yeux du MSS le travail en direction des pays de la zone Asie et le développement de ses réseaux de renseignements, sans compter une augmentation de son implantation en Afrique , auquel s'était déja efforcé son prédécesseur dans les années 60.Il s'agissait alors d'implanter le marxisme en Afrique; désormais il s'agit pour le MSS de s'implanter par le biais de l'économie, la Chine augmentant fortement son commerce et s'implantant en Afrique par des projets, des entreprises, des prêts a des taux extrêmement faibles (Voire nuls).

    LE RENFORCEMENT DE LA COOPERATION AVEC LES SERVICES SECRETS ETRANGERS.

    Boris Eltsine approuve, par ce document du 04.08.1994, des negociations en vue d'un accord de cooperation entre le FSK et le Guoanbu

    Le Guoanbu entretient des relations avec nombres de services secrets. Par exemple,un acte administratif du 04.07.1994 de Boris Eltsine fait etat de negociations, en vue d'un accord de cooperation, entre le FSK (Service federal de contre-espionnage de la Federation de Russie, devenu en 1995 le FSB) et le Ministere de la Securite d'Etat de la Republique Populaire de Chine.  Début 2007, le MSS a établi des contacts avec la Sécurité ukrainienne, le SBU, et avec le service de la Sécurité d'Etat géorgien.

    CONTRE-ESPIONNAGE

    Le MSS ne se contente pas de piquer les secrets dans les autres pays: Il doit aussi défendre les secrets chinois: Fin 2001 les autorités chinoises découvrent des micros dans le Boeing destiné au Président chinois, et qui a été fabriqué aux USA. Vers le début de l'année 2002, c'est le patron de la station de la CIA a Beijing, Stephen Holder, qui est déclaré "persona non grata" et expulsé par les chinois,pour des raisons inconnues. Selon "Intelligence Online" du 06.07.2007 (information a prendre avec prudence car elle n'a recu aucune confirmation) les services secrets nord-coréens se seraient également activés en Chine, surtout dans plusieurs provinces frontalières de la Corée du Nord. Plusieurs réseaux auraient été démantelés. Mais les chinois, qui ont aussi envoyés des officiers sous couverture en Corée du Nord, auraient également eus des pertes..

    Lorsque en septembre 2007 les autorités chinoises ont été accusées de pirater plusieurs sites internet, dont celui du Pentagone, elles ont niées et aussitôt rappelées que les services secrets occidentaux se livrent aux mêmes activités contre les Chinois..

     

    2f15d822c7fa92524b293f5b42cdb8e9.jpg587369742df7dd7d509333a9777e37b9.jpg

    Xu Yongyue ( A gauche) , et son remplacant Geng Huishang (A droite)

    De 1998 a la mi-2007,le patron du Guojia Anquanbu était Xu Rongyue.Il a été remplacé a ce poste par Geng Huishang,55 ans,qui occupait depuis 1998 le poste de Vice-Ministre de la Sécurité d'Etat.Il est décrit comme un spécialiste de la protection des secrets commerciaux.

    Aujourd'hui,voici l'organigramme du Ministère de la Sécurité d'Etat.:

    Division opérationnelle :

    -1er département ,renseignement intérieur,chargé entre autres de recruter en Chine même des informateurs.

    -2ème département,opérations a l'étranger,et analyse des informations ainsi obtenues.

    -3ème département,opérations en direction de Hong Kong ,Macao, Taïwan.

    -4ème département, appui technique. (Appareils photos,micros etc..)

    -5ème département,coordination et direction du travail des services régionaux du Guoanbu.

    -6ème département, contre-espionnage.

    -7ème département,circulation,en fait le Département chargé d'analyser les informations venant des différents services du Guojia Anquanbu.

    -8ème département,Institut contemporain des relations internationales.

    -9ème département,sécurité interne du Guojia Anquanbu, et coordination des sections du contre-espionnage militaire au sein de l' APL.

    -10 ème département,collecte de renseignement économique,scientifique et technologique.

    -11ème département,renseignement éléctronique contre les autres pays, et sécurité informatique (Pour empêcher les intrusions des services secrets occidentaux dans les ordinateurs du Minsitère de la Sécurité d'Etat),ainsi que analyse des informations ainsi obtenues.En décembre 2003,le 11ème département était dirigé par Wu Shizhong.

    -Département des affaires étrangères,contacts avec les services de renseignements étrangers,et coordination de la coopération.

     

    Mes remerciements a :Fabrice,Roger Faligot,FAS.

     

     

  • Déclassification de documents par la CIA

    La Central Intelligence Agency a annoncé le 06.06.2007 sur son site avoir déclassifié 420000 pages de documents ,qui sont désormais disponibles au grand public (https://www.cia.gov/news-information/featured-story-archive/over-10-million-pages-of-cia-declassified-records-available.html),au National Archives and Records Administration (NARA).Au sein du NARA,situé das le Maryland,ses documents se trouvent au CREST (CIA Records Search Tool),qui contient au total plus de 10 millions de pages de documents (ce qui nous rappele au passage que les services secrets ,comme dans tout pays,sont aussi des bureaucraties,dont le travail est plus de noircir de la paperasse que de mener de spectaculaires opérations a la James Bond..Ses documents sont disponibles sur place,aux Etats-Unis.Toutefois,ils peuvent sans doute être demandés par Internet (j'ai essayé,mais ils demandent a ce que la demande soit la plus précise possible)

    Concernant les documents déclassifiés récémment,ce sont des rapports des années 1940/1950,provenant aussi bien de la Direction des Opérations que de la Direction du renseignement (service d'analyse) ou du Directoire Scientifique et Technique

     Voici l'adresse mail pour contacter le NARA: alic@nara.gov

    Site du NARA:  http://www.archives.gov/ 

    Ou pour en savoir plus sur le CREST :  http://www.archives.gov/research/alic/tools/online-databases.html

  • Recherches en cours

    Est ouvert un dossier sur le "National Endowment for democracy",une institution américaine qui s'efforce de promouvoir la démocratie dans le monde et a été fondée en 1982.Les informations obtenues indiqueraient que le NED a bénéficié de l'aide de la CIA,d'ou mon intérêt. L'information en ce sens vient du Réseau Voltaire (dont je me méfie vu leurs théories conspirationnistes) ,d'ou ma prudence,jusqu'a ce que je me rappele que Ralph Mc Gehee,ex-officier de la CIA en poste en Thaïlande dans les années 70,avait cité le NED,pour avoir été liée aux événements de la place Tian An Men a Pékin en 1989.Selon Mc Gehee,le NED aurait aidé la CIA (avec d'autres institutions) pour mener des "covert actions" sur le territoire chinois (http://www.serendipity.li/cia/ciabase/ciabase_report_2.htm). Il est probablement fait référence d'une part au soutien aux dissidents chinois,puis,quand les autorités chinoises réprimèrent dans le sang les manifestations sur la Place,a l'opération YELLOW BIRD,consistant a faire exfiltrer des opposants chinois vers Hong-Kong et Macao.

    Si vous avez des informations sur le NED,prévenez-moi

    Site du NED:  http://www.ned.org/

  • Breach,"Les fuites",le film sur l'affaire Hanssen

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    Breach 

    Film américain,avec Ryan Philippe (Officier FBI Eric O'Neill),Chris Cooper (Robert Hanssen),Laura Linney (Officier du FBI Kate Burroughs), Dennis Haysbert (Officier du FBI Dean Plesac).

     

    Sorti en février dernier aux Etats-Unis,"Breach" raconte l'enquête menée par le FBI sur un de ses membres,Robert Hanssen,soupconné de travailler pour les services secrets russes..Personnellement,j'ai aimé ce film au style réaliste,froid,documentaire,détaché dans un certain sens,avec un Robert Hanssen complexe,a la fois méprisant,arrogant,hautain,et aussi un professionel du FBI ,surtout dans le domaine de la sécurité informatique .Et le style du film n'est pas étonnant :Eric O'Neill,un des scénaristes,est un des officiers du FBI qui a enquêté du FBI sur Robert Hanssen (Le vrai) ,qui espionna successivement pour le compte du GRU,du KGB et du SVR depuis 1979 jusqu'a son interpellation le 18.02.2001..Un regret ,néanmoins,pour le film:L'enquête en elle-même n'est pas assez fouillée. Voici le site (vraiment bien fait au demeurant) du film:http://www.breachmovie.net/

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      A gauche,Chris Cooper,dans le rôle de Robert Hanssen (Remarquable).A droite,le véritable Robert Hanssen.

    Je profite de cette occasion pour revenir sur l'affaire Hanssen,car il n'est pas inutile de revoir cette affaire pour comprendre les dégâts qu'a causé a la Police fédérale américaine Robert Philip Hanssen..

     

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    A gauche,Ryan Philippe,dans le rôle de l'officier du FBI Eric O'Neill.A droite,le vrai Eric O 'Neill. 

    CARRIERE DE ROBERT HANSSEN 

    Né le 18.04.1944 a Chicago dans une famille de policiers,Robert Philip Hanssen entre a la Police de Chicago en 1972,ou il travaille d'abord a la section financière de la Police de Chicago,puis a la section C-5 chargé de démasquer les policiers corrompus.Entrée au FBI le 12.01.1976. Hanssen a successivement occupé les postes d'officier chargé d'enquêter sur les infractions liées a la hauute technologie a Chicago,puis muté a New York en 1978,envoyé au QG du FBI a Washington en janvier 1981.En 1983,entre a la section URSS de la Division analytique du FBI.Début 1985, chef des Brigades de surveillance du FBI a New York.Nommé en 1987 Chef de la section de l'analyse des informations sur l'espionnage sur l'URSS.En juillet 1991,section du renseignement du FBI,pour empêcher l'acquisition par l'URSS des secrets scientifiques et techniques américains par l'URSS. Représentant officiel du FBI auprès du Département d'Etat de 1995 a 2001.Chef de la division d'assurance de l'information du FBI  du 12.01.2001, a son arrestation (Sécurité informatique interne du FBI).De par les postes qu'il a occupé ,Hanssen a fait des dégâts considérables a la communauté américaine du renseignement:Il a transmis les noms d'officiers,d'informateurs du FBI (Parmi les soviétiques) ,les programmes du FBI pour la lutte contre les soviétiques,a installé un dispositif d'écoute au coeur de la salle de conférence du Département d'Etat au profit du SVR,a transmis des informations sur les opérations du FBI contre les soviétiques (Tentatives de recrutements,surveillance,appâts) ainsi que les analyses du FBI sur l'URSS,sans oublier que grâce a Hanssen le KGB a limité la casse en 1988: Le FBI piste alors un haut fonctionnaire du Département d'Etat,Felix Bloch,soupconné de travailler pour le KGB.Le KGB prévenu,il alerte par le signal convenu Bloch tandis que l'illégal du KGB qui traitait Bloch est rappelé d'urgence en URSS..

     

    medium_fbi_2.jpg

     

    ENQUETE DU FBI.

    Les dégâts causés par la perte de plusieurs "assets" (Informateurs) soviétiques  du FBI a évidemment alerté le Bureau:

    -Valéry Martinov,sous-colonel de la section scientifique et technologique du renseignement extérieur du KGB recruté a Washington en 1983 ,est interpellé en 1985 par le KGB,condamné a mort et éxécuté en 1987.

    -Sergey Motorine,Major de la section PR (Renseignement Politique) du renseignement extérieur du KGB recruté par le FBI en 1984,interpellé en 1985 ,condamné a mort et éxécuté en 1987.

    medium_fbi.2.jpg-Dmitri Polyakov,Général du GRU recruté en 1961 par le FBI ,interpellé le 07.07.1986 ,condamné a mort et éxécuté en 1988.

    -Boris Yuzhin,officier du KGB en poste a San Fransisco en 1975 par le FBI ,interpellé le 23.12.1986,condamné a 12 ans de prison. 

    Le FBI créa aussitôt une unité spéciale,de six personnes,nom de code "ANLACE" pour déterminer les origines des pertes subies,mais le rapport rendu en décembre 1987 excluait la possibilité d'une infiltration du FBI.C'est l'enquête conjointe avec le Centre de contre-espionnage de la CIA qui permet au FBI de déboucher sur Aldrich Ames,haut fonctionnaire de la CIA qui a contacté le KGB en 1985.Le FBI croit alors avoir la réponse aux "pertes de 1985" que lui et la CIA ont subis,jusqu'a ce que,au fur et a mesure des interrogatoires et recoupements,le FBI remarque que Ames n'a pas pu balancer certaines opérations,compromises,pour la bonne et simple raison que il n'en avait pas connaissance.La traque est aussitôt relancée ,mais les enquêteurs se trompent de piste en soupconnant un officier de la CIA,qui connaissait Ames.Hanssen n'était même pas sur la liste des suspect.Jusqu'a ce que le FBI recrute un ancien du SVR,le service de renseignement extérieur russe,qui fournit au FBI des informations sur le fameux traître au sein du FBI ,contre 7 millions de dollars.

    medium_hanssen_lieu.jpgmedium_hanssen_lieu_2.jpgHanssen déposa ,dans la réalité,mais aussi dans le film,une Boîte aux lettres morte sous ce pont,ce dimanche 18.02.2001.

    Parmi les informations,l'enregistrement d'une conversation,en 1986,entre un officier du KGB et le fameux traître.En écoutant la bande,les officiers du FBI se rendent tout de suite compte que ce n'est pas leur suspect de la CIA.Mais qui?  Un analyste de la section Russe du FBI,réécoutant la bande,remarque une expression,du général Patton,employée au cours de la conversation par le mystérieur traître.Et cet analyste de se rappeler que il a entendu la même expression,de la bouche même de Robert Hanssen...

    medium_hanssen_BLM.jpgLa boîte aux lettres morte déposée par Hanssen.

    Nous sommes fin 2000,et le FBI décide de mettre le paquet pour interpeller Hanssen,qui doit prochainement prendre sa retraite.Il est muté a la tête d'un service spécialement créé pour lui,la division des ressources de l'information du FBI.Jusq'ua ce qu'il soit interpellé le dimanche 18.02.2001,après avoir déposé une Boîte aux lettres morte dans un parc..Hanssen a été condamné a la prison a vie.

  • Le dossier Aldrich Ames

     

    Note modifiée le 15 mai 2006 au soir,le 04.05.2007,le 28.08.2007.

    L'affaire Ames est à mes yeux très intéréssante,de par les postes qu'occupaient le traitre au sein du renseignement américain,qui lui permettaient de faire des degats dans la communautré européenne du renseignement.Pourquoi européenne?Parce que la CIA a une longue tradition de coopération,parfois très etroite ,avec les services secrets européens,en particulier le MI-6,les services secrets britanniques,ou le BND,le renseignement fédéral d'Allemagne de l'Ouest.

    D'ou l'intéret ,d'abord,de regarder la carrière de Ames:

    BIOGRAPHIE DE ALDRICH AZEN AMES

    Né le 26.05.1941 à River-Folls,dans l'Etat du Wisconsin .Entrée a l'Université de Chicago en août 1959.Entré à la CIA en juin 1962,comme analyste à la division des archives de la Direction des opérations de la CIA.Muté a la direction centrale de la Direction des opérations,il est envoyé à La Ferme,le centre de formation de la CIA aux Etats-Unis.Quand il en sort en novembre 1968,il demande a être muté a la Division Extrême-Orient,mais son entretien avec l'officier de la Division rate,aussi il est envoyé travailler à l'appareil central de la Division Europe de l'Est/URSS de la Direction des opérations,ou il travaille pendant quatre mois,puis il est envoyé à la station d'Ankara,Turquie,de la CIA,officiellement comme adjoint civil de l'attaché de l'air de l'ambassade américaine.Mais il n'est pas fait pour le travail opérationnel,et dès 1972 il revient au quartier général de la CIA,à la division Europe de l'Est/URSS,ou il s'occupe de la planification et de l'analyse des opérations.Il s'y montre plus efficace,il est plus fait pour le travail analytique.Il apprend aussi le russe. En 1974,Ames est envoyé à Bogota "traiter" Alexandre Ogorodnik,diplomate soviétique recruté par la station de la CIA.Ames travaillera avec Ogorodnik jusqu'au retour de ce dernier à Moscou en décembre 1974.Son travail avec cet agent a tellement plu au chef de la section Amérique Latine de la Division Soviétique de la DO CIA,Havilland Smith,que celui-ci le prend avec lui pour traiter a New York un soviétique,Sergey Fedorenko,qu'il a recruté.Ames est ensuite envoyé a la station de la CIA a New York,ou il sera aussi un des traitants de Arkadi Chevtchenko.Quand Chevchenko fait déféction au profit de la CIA fin mars 1978,Ames fait partie des officiers de la CIA qui l'exfiltrent et le cachent.Ensuite Ames est chargé du traitement de BYPLAY,un scientifique soviétique recruté par le FBI a San Fransisco.Fin 1978, on propose a Ames le poste de Chef de station adjoint a Lagos,Nigéria. Refus de sa femme.Idem quand,plusieurs mois après,on lui propose le poste de Chef de station adjoint a Moscou.En octobre 1981,muté à la station de la CIA à Mexico.En janvier 1982,il monte au grade de GS-14.Revient en septembre 1983 a Langley, nommé chef de la section URSS du département contre-espionnage de la Division soviétique de la CIA jusqu'en 1986.Arrive le 22 juillet 1986 a Rome comme officier de la CIA  responsable des opérations soviétiques, poste qu'il occupe jusqu'en juillet 1989.De retour de Rome,chef de la section Europe de l'Ouest a la Division soviétique de la Direction des Opérations de la CIA . De décembre 1989 à aout 1990,chef de la section Tchécoslovaquie à la Direction des Opérations de la CIA.De septembre 1990 à aout 1991,il travaille au groupe analytique concernant l'URSS du Centre de contre-espionnage de la CIA.De septembre 1991 à novembre 1991,chef du groupe de travail sur le KGB à la division Eurasie centrale .De décembre 1991 à aout 1993,référent de la branche de contre-espionnage au centre antinarcotiques de la CIA.D'aout 1993 jusqu'à son interpellation,chef de la division européenne du centre antinarcotiques,grade GS -14.

    Je souhaites revenir sur ce dossier car,bien entendu,tout n'a pas été dévoilé dessus.Pour des raisons de sécurité,mais aussi parce qu'il était déja délicat d'admettre qu'une taupe,surtout aussi bien placée,ait fait autant de dégats près de 9 années durant.

    Selon V.Shironin,ancien haut fonctionnaire du contre-espionnage du KGB,Ames aurait grillé 36 agents et compromis pres de 55 opérations.C'est beaucoup.Mais la presse n'en a dévoilée qu'une vingtaine!

    Voici la liste,assez sommaire,des personnes qu'auraient données Ames:

    -Général Dimitri Polyakov,du GRU.Recruté par le FBI en 1961 à New York,il est traité ensuite par la CIA car il sera en poste en Birmanie,en Inde,sans oublier des postes à responsabilité à Moscou.Interpellé par le KGB le 07.07.1986,condamné à mort et éxécuté en 1988.

    -Major Sergey Motorine,de la division du renseignement politique à la station du KGB à Washington,recruté par le FBI au début des années 1980 et interpellé par le KGB à Moscou fin 1985.Condamné à mort et éxécuté.

    -Sous-colonel Valery Martinov,de la division scientifique et technologique de la station du KGB à Washington,recruté par le FBI et la CIA vers 1983,rappelé à Moscou en novembre 1985 et interpellé.Condamné à mort et éxécuté

    La liste a été complétée apres par les noms suivants:

    -Adolf Tolkachev,ingénieur en aviation du Ministere des constructions radio,il avait contacté la station de la CIA à Moscou en 1978,le KGB l'interpellera vers la mi-1985.Condamné à mort et éxécuté en octobre 1986.

    -colonel Guennadi Smetanine,de la station du GRU à Lisbonne.Il avait contacté la CIA en 1983,interpellé fin 1985,condamné à mort et éxécuté.

    -sous-colonel Guennadi Varennik,de la division des illégaux de la station du KGB à Bonn.Il avait contacté la CIA en mars 1985,interpellé fin 1985,condamné à mort et éxécuté

    -Major Sergey Vorontsov,de la Direction du KGB pour Moscou et sa région.Il avait contacté la station de la CIA à Moscou à l'été 1984,interpellé en janvier 1986,condamné à mort et éxécuté.

    -colonel Léonid Poleshuk,de la station du KGB au Lagos.Il avait été recruté par la CIA en 1974,interpellé par le KGB à Moscou le 02.08.1985.Condamné à mort et éxécuté.

    -colonel Vladimir Vassiliev,de la station du GRU en Hongrie.Il avait contacté la CIA en 1984,interpellé vers fin 1985-1986.condamné à mort et éxécuté.

    -Sous-colonel Vladimir Pigouzov,secrétaire à l'académie du KGB à Moscou.Recruté par la CIA en 1978 en Indonésie,interpellé vers 1986.Condamné à mort et éxécuté

    -colonel Boris Yuzhin,du KGB à San Fransisco.Recruté par le FBI en 1975,il retourne à moscou fin 1982.Interpellé par le KGB le 23.12.1986.Condamné à 15 ans de prison,amnistié en 1992 par Eltsine.

    -Vladimir Potashov,haut fonctionnaire de la section politico-militaire de l'Institut USA-Canada.Contacte la CIA en 1981 à Washington,interpellé le 01.07.1986.Condamné à 13 ans de prison,amnistié par Eltsine en 1992.

    -Nikolai Tchernov,officier de la section technique du GRU à New York,recruté par le FBI en 1963.Interpellé en 1990,condamné à 8ans de prison en 1991,amnistié par Eltsine en 1992.

    -colonel Viatchslav Baranov,du GRU.Recruté en 1989 à Dhaka,interpellé en 1992,à l'aéroport de Cheremetievo.Condamné à 8 ans de prison et amnistié par Boris Eltsine en avril 1997.

    -Colonel Oleg Gordievsky,de la station du KGB à Londres.Recruté par les services secrets danois en 1966,qui le passent au MI-6 en 1974.Rappelé à Moscou en mai 1985,il réussit à s'enfuir.

    -Oleg Agraniants,consul en Tunisie.Il serait en fait officier du KGB-non confirmé-,fuit en 1986.

    -colonel Sergey Bokhan,de la station du GRU à Athenes.Recruté par la CIA à Athènes en 1978,fuit en mai 1985 quand il comprend qu'il est "grillé".

    -Sergey Fedorenko,diplomate ,puis membre de la section des questions politiques et militaires de l 'Institut USA-Canada.Recruté en 1973 par la CIA à New York,fuit en 1990.

    Telle est la liste,reconstituée non sans difficultés.A cette liste,il convient d'ajouter,apres recherches complementaires :

    -GTMOTORBOAT,qui serait un officier des services secrets bulgares qui aurait tenté de contacter la CIA à Rome alors que Ames était en poste la-bas.

    -GTPROLOGUE,en fait Alexandre Jomov,responsable de la surveillance des officiers de la CIA au sein de la section américaine du contre-espionnage du KGB.Il contacte la CIA en mai 1987,il devait passer à l'Ouest en 1990,mais ce ne sera pas fait.Il s'avérera ensuite qu'il s'agissait d'une opération du KGB pour intoxiquer la CIA;Jomov était resté fidele au KGB.

    -Frantisek Doskocil,apparatchik du Parti communiste tchécoslovaque,recruté par la CIA en 1968 à Vienne,interpellé en 1990 puis libéré.

    GTVILLAGE,en réalité Alexandre Baranov,un jeune référent du consulat soviétique de Surabaï en Indonésie.Rappelé a la mi-mars 1986,Baranov avouera a un officier du KGB avoir été recruté par la CIA.La section américaine du contre-espionnage du KGB et le département d'instruction conclueront que Baranov n'a pas fait de dégâts ,et prenant en compte le fait que il soit jeune ,marié,et qu'il a reconnu les faits,l'enquête fut arrêtée. 

    -BYPLAY,scientifique soviétique recruté par le FBI,et que Ames a "traité" quand il était en poste a New York

    A cette liste,j'ajouterai Ilya Souslov,journaliste à l'Agence de presse Novosti,condamné à la mi-1986 à 15 ans de prison pour espionnage au profit de la RFA,probablement le BND-service de renseignement fédéral de République Fédérale d'Allemagne.Je penses qu'il n'est pas impossible qu'il ait été "donné" par Ames,d'une part à cause de la date du procès;on peut en déduire que il fut interpellé au moins un an auparavant,soit au moment ou Ames a commencé à trahir,d'autre part,les services de la CIA et du BND ont une longue tradition de coopération ,surtout concernant la lutte contre les soviétiques.

    Pour finir,auraient été compromises par Ames deux opérations techniques de la CIA:la premiere était la mise sur écoutes des lignes téléphoniques d'un institut de recherches scientifique pres de Moscou à Troitsk,opération commencée en 1980,jusqu'à ce que le KGB découvre soudain les installations en 1985.

    Puis c'est la saisie en février 1986 par le KGB d'un conteneur en provenance du Japon et qui devait traverser l'URSS jusqu'en Allemagne.Les enqueteurs du KGB découvrirent à l'intérieur du conteneur un equipement tres perfectionné dont le but était de déceler les sources de radioactivité sur le territoire de l'URSS.

    Voici la liste des opérations,assez incomplet il faut reconnaitre,qui auraient été "grillées" par Aldrich Ames.Mais trois problemes se posent.

    D'abord ,il est difficile de prouver formellement que c'est bien Ames qui a "donné" tout ce monde,et toutes ses opérations.Il faudrait,pour en avoir la conviction,pouvoir vérifier les dossiers du KGB,pour savoir exactement quelles informations Ames a transmises ,et quand.

    Ensuite,et là,cet argument se recoupe avec le précédent,il a été établi que Ames n'était pas le seul traitre au sein des services secrets américains:On a découvert ,en 1985,la trahison de Edward Lee Howard,officier de la CIA qui devait etre envoyé à Moscou et qui fut,suite à un test au détécteur de mensonges négatif,renvoyé de la CIA en mai 1983.Fin 1984 il contacta le KGB à Vienne,pour leur transmettre des informations sur les opérations de l'agence américaine.D'ailleurs,quand la CIA identifia Howard comme étant un traitre,le 1er aout 1985,elle lui mit toutes les pertes sur son dos,avant de se rendre compte que,certains des informateurs ayant été recrutés apres le départ de Howard,il ne pouvait guere en informer le KGB..............

    Enfin,selon le SVR-services de renseignement extérieur russe-,plusieurs des agents auraient été démasqués grace à d'autres indices-on ne sait pas exactement lequels.Certes,le SVR a tout interet à dédouaner Ames ,et par conséquent,l'un n'allant pas sans l'autre,magnifier les contre-espions qui auraient délasqués les traitres.

    Mais,d'une part,le KGB était tres vigileant,surtout pour les affaires d'espionnage touchant la Patrie communiste-c'est une de ses principales taches-,donc il n'est pas exclu que certains des agents étaient déja sous surveillance,d'autre part,cette thèse est admise,assez implicitement,par d'anciens responsables des services secrets américains.

    Reprenons certaines affaires.

    D'abord,le dossier Gordievski.Oleg Gordievski colonel du KGB,recruté par le MI6 en 1974,en poste à Londres à partir de 1982,aurait été donné par Ames,le MI-6 fournissant souvent des informations de Gordievski à ses collegues outre-atlantique.Mais,selon Evgueni Primakov,patron du SVR de 1991 à 1996,la trahison de Gordievski a été dévoilée en plusieurs étapes.C'est d'abord des informations recueillies,indiquant que Gordievski était un agent "avec de bonnes perspectives de recrutement",selon le contre-espionnage danois.Et ils auraient contribués à le mettre en relation avec le chef de l'antenne du MI-6 à Copenhague,Robert Francis Browning.Puis,quand il est en poste à Londres,c'est le fait que ses supérieurs soient tous,les uns apres les autres,déclarés "hors jeu",c'est-à-expulsés par les britanniques,pour permettre à Gordievski de "monter"?

    Gordievski lui-meme,dans son autobiographie "Next stop-execution" ,revient sur certains points qui auraient pus le désigner:c'est par exemple le rapport de Kim Philby,indiquant tres nettement que Guntoe haavik,diplomate recrutée par le KGB à Moscou en 1950 et interpellée le 27 janvier 1977,n'avait pu que etre 'balancée "par un traitre.

    Ensuite,selon la version officielle,Ames n'aurait donné Gordievski que le 13 juin 1985.Or Gordievski avait été rappelé à la mi-mai 1985,donc bien avant.Donc ca ne pouvait pas etre Ames qui avait donné Gordievski.A la limite,il a tres bien pu fournir des informations sur Gordievski.La CIA ignorait l'identité de l'informateur de Century House-quartier général du SIS,à l'époque- mais,dans un rapport de mars 1985,la CIA estimait que la taupe était probablement Gordievski.

    Enfin,plus récemment,Victor Sherkashine,ancien responsable de la division du contre-espionnage à la station du KGB à Washington,quand Ames donna Gordievski,Sherkashine n'en était pas surpris:un journaliste britannique recruté par le KGB avait déja transmis une telle information,auparavant...

    Autres dossiers:

    L'affaire Polyakov.Dimitri Fiodorovitch Polyakov,colonel du GRU,avait été recruté en 1961 par le FBI aux Etats-Unis.Ensuite,le contre-espionnage américain l'avait passé à la CIA,qui l'avait traité aussi bien à Moscou,que en en Birmanie et en Inde,ou Polyakov fut en poste.Il deviendra général en 1974.En 1980,rappelé à Moscou.Le groupe "Alfa" du KGB l'interpellera le 07.07.1986;il sera condamné à mort et éxécuté en mars 1988.Sa chute sera mise sur le compte de Ames,dans les années suivant l'interpellation de Ames.Mais d'autres éléments ,au fur et à mesure,ont été découverts.

    Entre autres que Polyakov était soupconné depuis,au moins ,1979.Mais,pour des raisons de solidarité entre certains haut responsables du KGB et le chef de la section des cadres du GRU,le général Sergey Izotov,lequel connaissait Polyakov-raisons que je décrirai plus précisement ,en traitant de l'affaire Polyakov prochainement dans un dossier consacré aux informateurs de la CIA ,en URSS puis dans la Russie actuelle,l'enquete a été bloquée,du moins provisoirement

    3 versions différentes sont données pour expliquer les soupcons,et le rappel de Polyakov en 1980.

    -C'est d'abord les recherches effectuées par un membre du GRU ,intrigué par les raisons des arrestations de nombre d'illégaux du GRU.Tous étaient pourtant des professionnels,entrainés.En fouillant plusieurs mois durant dans les archives,puis en recoupant ,il remarqua que un seul nom revenait sans arret :Polyakov

    -Autre possibilité,donnée par Guliev:Dans un article du Reader's Digest consacré au livre "KGB" de John Barron,et plus particulièrement à Tuomi,un illégal du GRU interpellé aux USA dans les années 60.Cet article donnait des informations sur les maitres de Tuomi après qu'il soit parti aux USA,curieux non?De plus,la photographie de Tuomi publiée dans le journal s'est avérée etre.......une copie de son dossier personnel du GRU à Moscou!!Pire:Alors que,une trentaine de fois,dans l'article ,est rappelé le nom de Polyakov,il n'apparait nul part dans le livre de Barron.Puis ,l'analyse des ratées sur le teritoire américain,et seul polyakov avait eu accès à tous les dossiers..........

    La dernière version est consécutive à l'interpellation,en février 2001,de Robert Philip Hanssen,haut fonctionnaire du FBI,qui avait contacté le KGB en 1985.Or,il s'avère que Hanssen,en 1979,alors jeune agent du FBI à New York,avait contacté le GRU;parmis les informations transmises,des informations relatives à Polyakov;c'est la raison pour laquelle il avait été rappelé à Moscou en 1980,alors que le général Polyakov dirigeait la station du GRU en Inde.Il n'est pas impossible non plus que Hanssen,quand il contacta le KGB en octobre 1985 -il avait coupé les ponts avec le GRU en 1980- il ait rebalancé des informations qui auraient entrainées la relance de l'enquete sur Polyakov...............

    Enfin,pour en finir,Léonid Alexandrovitch Guliev,ancien haut responsable du GRU,dans une interview au journal russe "NVO" du 18.04.2003,est catégorique:Ames n'est pour rien dans l'identification de Polyakov;le sort de Polyakov était déja réglé.Meme son de cloche de la part de Rem Sergeyevitch Krassilnikov ,qui de 1979 à 1992 dirigea le département américain de la Direction Principale du contre-espionnage du KGB,le 1er département de la 2ème Direction Principale du KGB : "L'identification de cet agent FBI-CIA n'est pas le résultat d'un contact entre Langley et son agent sur le terrain,mais le résultat d'une longue,et difficile enquete d'un des services du KGB et surtout de la 3ème Direction Principale ,responsable du contre-espionnage militaire

    L'affaire Smetanine:D'après les auteurs de "Glavnii Protivik" (L'ennemi principal,la CIA contre la Russie) ,il avait déja attiré l'attention à cause de son changement de comportement :il s'est soudain passioné pour le tennis et allait jouer sur un cours ou étaient des officiers que fréquentaient aussi des membres des services secrets américains.Sa femme se faisait remarquer lors des récéptions à cause de ses robes,très couteuses.Smetanine lui-meme était devenu nerveux, quand il sortait dehors il tentait ouvertement de semer d'éventuels filocheurs.....Ensuite,Ames l'a peut etre "donné".

    Le dossier Vassiliev ensuite.Selon Milton Bearden,lors de son interrogatoire par la station de la CIA à Rome avant son transfert aux Etats-Unis,Yourchenko aurait affirmé que "Robert",un ancien de la CIA qui devait etre envoyé à Moscou-la CIA identifiera "Robert" comme étant Edward Lee Howard- a fourni au KGB des informations sur un "asset" de la CIA ,surnommé "le colonel en colère",un colonel soviétique en poste à Budapest.Mais d'après mes archives,le colonel,en fait Vladimir Vassiliev,n'aurait contacté la CIA que en 1984,soit après que Howard ait quitté la CIA..A moins que Howard n'ait été effectivement au courant car Vassiliev aurait été recruté à ce moment,ce qui n'est pas impossible.

    L'affaire Baranov ensuite. Parmi les explications de la "chute" de Baranov :La premiere est proposée par le contre-espionnage ;Baranov serait "tombé" suite à la surveillance exercée sur les officiers de la station de Moscou:En juin 1990 les membres de la Brigade de surveillance ont remarqués l'intéret que portent les officiers de la station de Moscou envers la cabine téléphonique près du métro "Kirovskaya",et ,au cas ou,ils l'ont mises sous surveillance.Quelques temps après,ils auraient vus Baranov essayant de faire ce qui ressemblait fort à la mise d'un signal.Quelques temps après,Baranov est de nouveau apparu dans cette cabine,et le KGB a ouvert une enquete ,et lors de sa tentative de fuite l'a interpellé. La deuxième version est que Baranov est tombé dans le champ de vision du contre-espionnage après avoir vendu sa Jiguli pour 2500 Deutschmarks ,ce qui tombait sous le coup de l'article 88 du Code Pénal de RSFSR.La troisieme est que les gardes frontieres ont remarqués que son passeport étranger était falsifié,aussi ils l'ont arretés,et lors de son interrogatoire au contre-espionnage il a tout avoué.La quatrième est que Ames aurait donné Baranov.

    Quant au dossier Poleshuk,les anciens du KGB racontent que sa chute serait due à la filature réussie d'un officier traitant de la CIA en poste à Moscou,Paul Zalaki;les équipes de surveillance l'ont vues déposer une boite aux lettres morte que Poleshuk est allé vider le 02.08.1985,et c'est à ce moment qu'il aurait été interpellé.Et dans son livre "CIA-KGB .Le dernier combat",Milton Bearden,alors haut responsable de la Division soviétique de la CIA ,se rappelle que l'officier traitant avait écrit dans son rapport qu'il avait vu des "passants" à 200 mètres de l'endroit choisi pour la Boite aux lettres..Des membres d'une équipe de surveillance du KGB ,ou de simple riverains?

    Sur le dossier Tolkachev,la DDP était depuis au moins 2ans ,depuis 1983,sur la piste d'un traitre au sein de l'Institut.Il semble que ce soit son comportement qui ait attiré l'attention des enqueteurs du KGB,vers mai 1985 ,alors qu'ils continuaient leurs recherches au sein de l' Institut Fazotron pour démasquer le traitre.L'autre possiblité est évidemment Howard;ayant contacté la CIA en décembre 1984 à Vienne,il devait etre envoyé à Moscou ,et avait eu accès à tous les dossiers de la station.Meme si il ne connaissait pas le nom de Tolkachev,il avait assez de précisions sur lui, dont le type d'informations qu'il fournissait,l'adresse de son domicile.......Pour le KGB,c'était amplement suffisant.De plus,quand,du moins officiellement,Ames a commencé à trahir,Tolkachev était déja à Lefortovo,en prison.

    Vladimir Potashov-chacun son tour-:selon Krassinlikov,il avait attiré l'attention du contre-espionnage à cause "de son activisme,qui sortait de loin des limites de son boulot".Le contre-espionnage aurait enqueté et serait assez vite tombé sur des preuves de ses contacts avec la station de la CIA à Moscou.

    Youtefois,je précise:d'une part,certains faits évoqués ici sont peut-etre des mensonges,à vous de juger.D'autre part,pour revenir à Ames,il a sans doute permis au KGB soit d'identifier des traitres,soit d'accélerer les recherches dudit KGB

    Un autre aspect de cette affaire,ou plus précisement des informations fournies par Ames,fut la réaction du contre-espionnage du KGB,aspect qui n'a pas été analysé à ce jour.Il semble bien que les informations de Ames aient créées un début de panique au sein de la 2ème Direction principale du KGB,le contre-espionnage.

    Je m'explique:parmi les informateurs de la CIA à Moscou que Ames est soupconné d'avoir balancé,l'un est Sergey Vorontsov,un Major de la Direction du KGB pour Moscou et sa région.La Direction du KGB pour Moscou et sa région est un service un peu à part,car meme si il compte différentes branches,comme toutes les antennes du KGB en URSS-contre espionnage,lutte contre les opposants,sécurité économique et industrielle,d'une part ce service a longtemps bénéficié d'une certaine autonomie,car son chef,Victor Alidine,était un proche de Brejnev;d'autre part,ce service était bien entendu associé au travail du service central,la 2ème Direction Générale du KGB,contre les espions,Moscou étant la capitale de l'URSS.Or,Vorontsov,qui travaillait dans la branche du contre-espionnage,avait contacté la CIA à l'été 1984 par l'intermédiaire d'un diplomate américain en poste à Moscou.Il avait refusé de dire son identité à la CIA,mais avait affirmé s'appeler Stas et travailler au Deuxième Directoire-ce qui n'était pas exact.Parmis les informations de GTCOWL-son pseudo à la CIA,il transmit quelques infos sur les opérations et les méthodes de travail du contre-espionnage,un echantillon de poudre utilisée pour pister les étrangers,et le bulletin d'information du Deuxième Directoire............On imagine la panique du contre-espionnage d'etre infiltré,mais finalement le traitre a été démasqué et interpellé en janvier 1986 environ.

    Qu'est ce qui me fait élaborer cette théorie? deux faits.D'abord c'est le livre "Général Boyarov",dont l'auteur est Viatcheslav Kevorkov.V.K.Boyarov était ,dans les années 80,l'adjoint au chef de la 2ème Direction;il était chargé de controler le travail,entre autres,des sections américaines,britannqiues et allemandes du Directoire.

    Il y raconte à la page 106 que,un matin,Boyarov recoit un appel de V.M.Tchebrikov,le patron du KGB:

    Tchebrikov:Comment vous avez faits pour rater Gordievsky?

    Boyarov:Excusez-moi,qui?

    -Je vous demande,comment vous avez pus laisser filer Gordievsky

    -Ce nom de famille,Viktor Mikhailovitch,m'est inconnu

    -Comment ca? C'est pourtant vous qui controlez le travail de la section anglaise.

    -Je la controle,mais ce nom m'est inconnu

    -D'accord.Klishin,c'est bien votre homme?

    -Oui ,c'est le chef de la section chinoise.

    -Laquelle?

    -Chinoise.

    -Ecoutez,Vitali Konstantinovitch,les espions anglais ont sortis sous notre nez un homme de nos services,qui a travaillé des années pour eux.Vous pouvez m'expliquer ce que les chinois viennent faire là-dedans?

    -Non,je ne peux pas

    Ce dialogue m'étonnait:qu'est ce que la section chinoise du contre-espionnage du KGB vient faire dans cette histoire?J'ai relu la biographie de Gordievsky,repassé sa carrière,aucun élément ne permettait de comprendre que la section chine se soit intéréssée à lui;la Chine ne faisait pas partie de ses compétences au sein du KGB.Vu la sphère de compétence,son dossiere relevait bien de la section britannique.

    Puis ce sont ses quelques lignes à-priori insignifiantes-et auxquelles je n'ai pas prété assez d'attention,à tort,au début,dans le livre "La CIA et la Perestroika" de Rem Sergeyevitch Krassilnikov: "Momentanément envoyés au 1er département de la 2ème Direction Principale du KGB sur l'intiative du 1er adjoint au chef de la DDP V.K.Boyarov, Sergey Tiériékhov et Sergey Trofimiouk (membres du 7ème Département de la 2ème Direction principale-DDP- du KGB ) ont été un excellent tandem.L'identification de GTMEDIAN-Potashov-et de KAPUCHON-Sergey Vorontsov,est pour beaucoup due à eux.".

    Potashov était un fonctionnaire de l'institut USA-Canada,Institut qui était controlé au KGB par le 7ème département du contre-espionnnage,donc l'envoi de deux membres de cette section auprès du département américain est compréhensible,pour les aider dans leur enquete sur Potashov.En revanche,ce n'est pas le cas pour l'affaire Vorontsov,qui relevait du domaine du 1er département.

    Sauf si l'on pense que l'une des méthodes du contre-espionnage pour enqueter sur des fuites c'est de saisir un service,ou des membres de ce service qui ne sont pas liés par ses fuites.La CIA n'a pas procédé autrement;quand il semblait de plus en plus,dès 1985,que le service était infiltré,ce fut Jeanne Vertefeuille,spécialiste du contre-espionnage,ancienne membre de la Division soviétique-le service infiltré- mais qui était lors des "fuites en poste au Gabon comme chef de station de la CIA,qui fut chargée d'enqueter.

    Ici,étant donné la présence d'une taupe potentielle en plein coeur du 2ème Directoire,il était donc hors de question que l'un des services liés en soit saisi;le traitre aurait très bien pu prévenir immédiatement la CIA que Gordievsky est soupconné,et le MI-6 aurait tout fait pour le sortir de Moscou-ce qu'elle fit au demeurant.

    Le traitre trahissait au profit de la CIA,donc normalement ce devait etre le département américain du contre-espionnage qui devait etre saisi.Mais comme on ne pouvait exclure que ce soit ce service qui était infiltré,donc furent appelés des contre-espions extérieurs,Trofimiuk et Terékhov,jusqu'à ce que le traitre soit identifié,vers janvier 1986.Certains pourront dire:Mais ca ne tient pas,car gordievsky a été rappelé à Moscou en mai 1985,et à ce moment Ames n'avait pas encore commencé à déballer ses informations au KGB sur le réseau de la CIA et du MI-6 en Grande-Bretagne.".Ce qui est exact.Sauf que c'est le département de la sécurité intérieure au sein du renseignement extérieur du KGB qui menait l'enquete,pas la DDP comme cela aurait normalement du etre le cas.Elle n'a été mise au courant que bien après.

    Les deux autres hypothèses possibles sont que :La section Chine a été saisie pour des quelconques raisons bureaucratiques-par exemple c'était le chef de la section Chine qui était de permanence,et il tenait à conserver le dossier-,soit Boyarov ment dans le livre,car à travers cet exemple,ensuite,il critiquera le chef du renseignement extérieur,Krioutchkov,avec qui il avait de mauvaises relations.

    Soit c'est Ames qui ment en affirmant qu'il n'a remis au KGB des documents sur les réseaux de la CIA que à partir du 13.06.1985.Car Ames avait contacté le KGB en avril,mais il pensait seulement leur donner quelques informations sur leurs propres agents doubles.Sauf que l'interpellation le 19.05.1985 par le FBI de john Walker,un important agent du KGB aux USA,lui a fait craindre que celui-ci n'ait été balancé par un traitre au sein du KGB,et que ca lui arriverait aussi.C'est pourquoi Ames donna tout les réseaux de la CIA en URSS.Telle est du moins la version officielle.Mais ,en déclarant n'avoir commencé à fournir des informations aux Russes que le 13.06.1985,soit bien après la fuite en mai 1985 de S.Bokhane (un colonel du GRU recruté par la CIA et qui venait de comprendre qu'il était démasqué ) et le rappel de Gordievsky,il se dédouane ainsi ,et peut facilement dire que il n'est pas lié à ses affaires,qui sont antérieures à sa trahison.Il n'est pas non plus impossible,donc ,que Ames ait commencé à trahir avant la date officielle...

     

    Il est a noter que il a fallu du temps a la CIA pour identifier Aldrich Ames.Dès 1986,une équipe de quatre officiers de la CIA,dirigfée par Jeanne Vertefeuille est chargée d'enquêter sur les pertes subies par la CIA en Union Soviétique. Sans résultats,l'équipe termine son enquête en 1988 sans qu'on en sache plus.Ce n'est pas du goût de Paul Redmond,qui était alors responsable des opérations en URSS a la Division Sovietique de la Direction des Opérations de la CIA.

     medium_CIA_grimes-redmond-vertefeuille-worthen-payne.jpg

     De gauche a droite,l'équipe de la CIA qui enquêta sur Ames:Sandy Grimes,Paul Redmond,Jeanne Vertefeuille,Diana Worthen,Dan Payne.

    Muté au Centre de contre-espionnage comme numéro 2 en 1991,il relance aussitôt l'enquête pour déterminer qui est le traître.Aidé par plusieurs officiers de la CIA et le FBI,Ames est identifié et interpellé en 1994.

    L'affaire est trop belle pour les médias,qui se jettent dessus,démoralisant une CIA considérée comme bête ou inutile,voire les deux.Ames a travaillé 9 ans pour l'ennemi,et a fait incontestablement des dégâts considérables.

    Les sanctions pleuvent: Plusieurs hauts responsables de la CIAsont réprimandés:

    -Burton Gerber,chef de la Division soviétique de la Direction des Opérations de 1984 a 1989 et qui est en 1995 n°2 du service de l'inspecteur général de la CIA.

    -Alan Wolf,chef de station a Rome quand Ames a servi sous ses ordres.

    -Ted Price,Chef de la Direction des Opérations de 1993 a 1995,qui a aussi occupé les postes de n°2 du Centre de contre-espionnage jusque 1990,puis Chef dudit service de 1990 a 1991

    -Gardner Hathaway,Chef du contre-espionnage de la CIA de 1984 a 1989

    -Milton Bearden,n°2 de la Division soviétique de la Direction des Opérations de 1985 a 1986.

    -Richard Stolz,chef de la Direction des Opérations de 1988 a 1990.

    - Jack Gower,Chef de station adjoint a Rome.

    -Clair Georges,Chef de la Direction des Opérations de la CIA de 1984 a 1987. 

    Mais ce n'est que le début: Profitant de l'occasion d'affaiblir la CIA,le FBI décide de lancer une opération "mains propres" au sein de l'Agence.Le but est aussi de vérifier que la CIA n'est pas infiltrée par d'autres traîtres.Car,nouveau traumatisme au sein de la CIA,les interrogatoires de Ames permettent de déterminer que certaines des opérations menées contre les soviétiques et qui ont ratées sont inconnues de Ames.Donc,il existe un autre traître au sein de la communauté américaine du renseignement.et les enquêteurs du FBI sont persuadés qu'il est au sein de la CIA.Un spécialiste du Centre de contre-espionnage de la CIA,Brian Kelly, un ami de Ames,est en tête de la liste des suspects,et il faudra attendre l'année 2000 pour que enfin on détermine que le traître se loge au FBI:Il s'agit de Robert Hanssen,qui sera interpellé en février 2001.Les conséquences pour le FBI seront aussi traumatisantes que pour la CIA lors de  l'interpellation de Ames,d'ailleurs....