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Services secrets soviétiques et russes - Page 2

  • Le service de renseignement extérieur géorgien a désormais son site Internet

    Le service de renseignement extérieur géorgien vient d'inaugurer son propre site Internet ( http://www.gis.gov.ge/ ) , avec pour but d'informer sur les missions, les buts, et les structures du Service. Malheureusement, les informations disponibles dessus sont en géorgien, une langue particulièrement difficile a apprendre...

     

    Rappelons que depuis 2006 le Service de renseignement extérieur géorgien est dirigé par Guéla Béjouachvili, ancien Ministre des affaires étrangères. Une des priorités de ce service paraît être la collecte du renseignement en direction de la Russie: Les autorités russes ont affirmés depuis un ans avoir arrêtés deux espions géorgiens sur le territoire de la Fédération de Russie, tous deux issus du milieu du crime organisé.

     

  • Интервью Игоря Прелина

    В Париже 15ого мая Французкий Центр по исследование разведки (Centre Francais de Recherche sur le Renseignement, CF2R) провело конференцию "Холодная война закончена?".

    Присутствовали Эрик Денесе, директор CF2R, а также бывший сотрудник ЦРУ Пит Бэгли, бывший руководитель DST (французская контрразведка) Рэми Потра, координатор спецслужб при Де Голе Константин Мельник и Игорь Прелин, который руководил пресс-центр КГБ СССР во время ГКЧП в 1991ом

    Блогу "Разведсообщество" удалось снять интервью Прелина по-поводу деятелности французской разведки против СССР, и про ГКЧП.

  • Chambardement au FSB.

    A la tête du FSB depuis 1999, Nikolaï Patrushev vient de céder son fauteuil a un de ses subordonnés, spécialisé dans le domaine du contre-espionnage économique: Alexandre Bortnikov. Notre dossier.

    Nikolaï Patrushev, né en 1951, a travaillé toute sa vie dans les services de sécurité intérieure, au contre-espionnage du KGB puis au FSB. A la tête de la Direction du FSB en Carélie de 1992 a 1994, il prend ensuite la tête du 4ème département du FSB (Octobre 1998 a août 1999) jusqu'a être nommé a la tête du FSB en 1999 en remplacement de Vladimir Poutine.

    En soi, la carrière de Bortnikov paraît discrète, voire terne. Né en 1951,le nouveau directeur du FSB est , tout comme Patrushev, un "vieux de la vieille", qui a travaillé au KGB puis au FSB, a différents postes: Entré en 1975, il aurait fait sa carrière au KGB puis FSB de Saint-Pétérsbourg, entre autres comme il numéro 2 de la Direction du FSB a Saint-Pétérsbourg jusque 2003, chargé de superviser le contre-espionnage. En juillet de la même année, il prend le commandement du FSB de Saint-Pétérsboug. En mars 2004, il est rappelé a Moscou pour diriger un des services les plus importants du FSB, le 4ème département, le Service de sécurité économique (департамент экономической безопасности) .

    Le 4ème département est incontestablement un des services les plus importants au sein du FSB: C'est de lui que relève le contre-espionnage économique, ce qui inclut la protection des secrets économiques, commerciaux, et industriels, sans oublier la lutte contre la corruption (Y compris au sein de la police, du Ministère des situations d'urgence ou de celui de la Justice), les machinations financières d'importance (Par décret du Président de la Fédération de Russie d'avril 1999 ont été créés au coeur du Département de sécurité économique des sections chargées de la sécurité des objectifs industriels, des transports et des structures de crédits et des finances), et ce a un moment ou l'économique prime de plus en plus (Y compris ce qu'on qualifie d' "intelligence économique"), la lutte contre la contrebande et le trafic de drogues.  

    Pour revenir a Bortnikov, les articles parus, par exemple dans "Agentura.ru", le décrivent comme un technocrate terne. Ce qu'on ne peut exclure: Au sein de la galaxie des services secrets russes, Bortnikov n'est pas une figure très connue. Pourtant, a y regarder de plus près, il a pris part a nombre d'enquêtes importantes au sein du FSB: Au FSB de Saint-Pétérsbourg, il participera a l'enquête sur l'assassinat de la députée russe Starovoïtova, perpétré en 1999. Il faudra presque une année d'enquête et des moyens considérables pour que la police et le FSB tombent sur un gang lié a un député du Parti de Jirinovsky. Plusieurs des gangsters, qui officiellement travaillaient dans une société de sécurité, seront condamnés par la justice russe pour cet assassinat. Au 4ème département, il prendra part a l'enquête sur Mikhaïl Khodorkovsky, le fameux oligarche soupconné (et condamné) pour fraude fiscale. Selon Eric Schmidt-Eebohm, c'est le service de renseignement fédéral allemand (Le BND) qui aurait alerté les russes sur les machinations du magnat..

    Alexandre Bortnikov, nouveau patron du FSB, était jusqu'a présent une figure discrète parmi les "siloviki" russes

    Autre élément, sa biographie comporte des zones d'ombres, empêchant de juger des qualités ou non de Bortnikov. Une figure peu connue du grand public ne signifie pas automatiquement un simple technocrate, surtout que sa nomination est le résultat de guerres internes au FSB ou, selon les journaux russes, les relations entre Patrushev et Bortnikov n'étaient pas des plus cordiales. Il est même catalogué comme étant un "homme de Medvedev". Une chose est sûre: C'est le nouveau Président de la Fédération de Russie qui a annoncé sa nomination.

    Cet épisode peut être relié a la Guerre entre clans au coeur des services de sécurité russes qui a été particulièrement visible l'année dernière. Opposant le patron du FSB, Patrushev, et celui du FSKN, le Service fédéral antinarcotiques, dirigé par Viktor Tcherkessov, apparement autour de questions de contrôle des services de sécurité, ce conflit a aussi montré que Poutine ne contrôle pas si bien que ca ses propres services de sécurité (A moins qu'il laisse faire). Le bilan de cette bataille vient en tout cas de tomber: Patrushev vient d'être nommé secrétaire au Conseil de Sécurité de la Fédération de Russie, et Tcherkessov vient d'être débarqué du FSKN pour prendre la tête de l'agence pour l'armement.

     

  • Le SVR, service de renseignement russe. Partie 1: le successeur de la 1ère Direction du KGB

    Cette note est basée sur des informations obtenues de manière ouverte: analyse de biographies, interviews, sites spécialisés.

     Remplacant le 18.12.1991 le TcSR, bref successeur de la 1ère Direction Générale (Renseignement extérieur) du KGB d'URSS, le SVR est un service de renseignement extérieur qui n'a eu de cesse de s'inscrire dans la continuité de son successeur du KGB, récupérant aussi bien ses archives que ses informateurs et ses structures. Peu de choses ont changées avec l'apparition de la démocratie, pour le service de renseignement extérieur russe.
    Photos du complexe de la 1ère Direction générale/ TcSR/ SVR a Yasenovo, dans la région de Moscou

    Léonid Shebarshine a été le dernier patron de la 1ère Direction générale du KGB, chargée du renseignement extérieur. Contrairement a ses prédécesseurs, il a fait une très grande partie de sa carrière au KGB même, aussi bien dans des postes a l'étranger ( Aide du chef de station au Pakistan dans les années 60; chef de station adjoint chargé de superviser le renseignement politique a la station de Delhi jusque 1975 puis Rézident a Delhi de 1975 a 1977, et enfin rézident a Téhéran de 1979 a 1983) que au quartier général. Le général-lieutenant Léonid Vladimirovitch Shebarshine restera aux yeux de ses officiers un patron réellement compétent.

    Dans le climat de chaos ambiant suite au putsch raté de août 1991, deux événements sauveront la 1ère Direction générale et son successeur: La première est l'attitude de Léonid Shebarchine , le patron de la 1ère Direction. Ce professionnel du renseignement a tenu a l'écart son service des turpitudes des putschistes, dirigés par le patron du KGB Vladimir Krioutchkov, dont il ne faisait pas partie des proches. Deuxième raison, la nomination a la tête du nouveau service de renseignement extérieur civil russe (Qui a été "séparé" du KGB par Vadim Bakatine, le nouveau patron du KGB) de Evguéni Primakov, un académicien spécialisé dans les relations internationales, une personne compétente et expérimentée, dont le but est de préserver au maximum le fonctionnement de cette institution qu'est le SVR. Primakov impulsera au SVR quelques réformes, qui seont ici détaillées.

    Evidemment, avec la chute du communisme, le côté "idéologique" du travail du renseignement extérieur (défendre et exporter ou c'est possible la révolution communiste) disparaît. Pourtant, le SVR reprend beaucoup de choses venant du Premier Directoire:  structures, personnels (ce qui sera largement démontré au fil des articles), méthodes, issus de l'ex Première Direction générale, y compris son histoire et la dénomination de "tchékistes". Toutefois, les effectifs du SVR sont réduits a 15000 membres, aussi bien en poste a l"étranger que au quartier général a Yasénovo.

    Primakov impulse quelques réformes mineures au sein du SVR: 
    Au niveau des structures internes, plusieurs départements sont créés.
    Apparaît ainsi un service de renseignement économique, chargé de l'espionnage économique pour aider les entreprises russes exportatrices mais aussi d'évaluer les buts des partenaires étrangers lors de la signature de contrats, vérifier la solvabilité des sociétés proposant leurs services aux sociétés d'Etat russes  .Primakov place a la tête du Département Vladimir Riabikhin, qui dirigera ce service de 1992 a 1997. L'activité du service est supervisée par Alexey Chtcherbakhov, Directeur-adjoint du SVR.
    Autre nouveauté, la création d'un département chargé du contrôle des armements, de la lutte contre la prolifération nucléaire et des missiles ballistiques. C'est Guennadi Evstafiév, un officier du SVR spécialisé dans ses thématiques, qui est nommé a sa tête.
    A gauche, Alexey Chtcherbakov, Directeur-adjoint du SVR, est entré au KGB en 1964. A droite, Gennadi Evstafiev, chef du département de contre-prolifération du SVR, a travaillé pour la 1ère Direction générale du KGB en Inde (fin des années 60), a Tokyo (Jusque 1975, grade de sous-colonel) puis a New York dans les années 80 officiellement comme assistant du Secrétaire général de l'ONU

    Les services traditionnels, dans certains cas, voient leurs rôles renforcés; tel est le cas du service d'analyse et d'information du SVR, (apparement dirigé par Valeri Rozanov), la coopération avec les services secrets étrangers (Sous le contrôle d'un autre Directeur-adjoint, Grigori Rapota, et auquel prend part le chef du groupe des consultants auprès du Directeur du SVR, Vadim Kirpichenko), aussi bien avec le Guoanbu de la République Populaire de Chine que avec la CIA, le MI6, le BND ou la DGSE , les sud-africains, les japonais ou les algériens, sans oublier le renseignement scientifique et technologique. Les Etats-Unis ne sont plus "l'ennemi principal", la priorité pour le SVR n'étant plus, comme durant la Guerre froide, d'obtenir des informations sur toute mesure hostile a l'égard de l'URSS concue par les Etats-Unis. Le renseignement "illégal", c'est a dire l'envoi d'officiers sous fausse identité a l'étranger, continue. Toutefois, comme le note Evgueni Primakov dans son ouvrage, " la priorité numéro 1 du SVR reste le renseignement politique, c'est-a-dire la recherche d'informations sur les intentions d'autres Etats, en particulier a l'égard de la Russie".
        A gauche, Grigori Rapota, Directeur-adjoint du SVR. Entré en 1966 a la 1ère Direction, Rapota a servi dans les rézidenturas de Washington et Stockholm. Il a sans doute été "Rézident" en Finlande de 1987 a 1990. A droite Vadim Kirpichenko, chef du groupe des consultants auprès du Directeur du SVR. Il a servi en Egypte a deux reprises ( rézident adjoint de 1954 a 1959, puis rézident de 1970 a 1974) et en Tunisie (rézident de 1962 a 1964). Revenu a Moscou en 1974, il sera chef de la division des illégaux jusque 1979 puis adjoint du Directeur de la 1ère Direction générale.

    Notons que trois services du SVR (Celui du renseignement économique, du contre-espionnage extérieur; de l'analyse et de l'information) ne dépendent pas de la Direction pour les opérations du SVR, mais paraissent directement des Directeurs centraux..

    Les structures du SVR , au début, paraissent peu claires, voire confuses. Si les rôles de chaques service est clairement précisé, en revanche le contrôle par la Direction ne manque pas d'étonner, de par son enchevêtrement.Si Youri Zubakov est nommé responsable pour l'administration du SVR, Alexeï Chtcherbakov est chargé de superviser le travail du renseignement économique ainsi que dans le domaine scientifique et technologique, tandis que Grigori Rapota a sous sa coupe le contrôle des divisions Amérique, Europe, du Service de presse, et est chargé des relations avec les services secrets étrangers. Cet enchevêtrement confus sera heureusement terminé quand les structures du SVR sont précisées par la suite (quand exactement???) : Le SVR comprend désormais un Directeur, un 1er Directeur-adjoint, et quatre Directeurs adjoints:  un Directeur-adjoint pour les ressources humaines, un Directeur-adjoint pour les questions scientifiques (Dont dépend la Direction des sciences et technologies, la Direction de la technologie pour les opérations, la Direction de l'informatique, et l'académie du SVR) , un Directeur-adjoint pour les opérations (Dont dépend les départements supervisant les opérations du SVR, réparties thématiquement et géographiquement ), un Directeur-adjoint pour la logistique. Les services du contre-espionnage extérieur, de l'analyse et de l'information, du renseignement économique, dépendent toujours directement de la Direction.  Comme 1er Directeur-adjoint, Primakov choisit un spécialiste de la zone Asie, qui a une solide expérience du travail sur le terrain: Viatcheslav Trubnikov a été en poste au Pakistan puis  chef de station au Bangladesh en Inde de 1987 a 1990 avant de diriger les Départements Asie du Sud (1990-1991), puis Amérique du Nord (1991-1992) au Renseignement extérieur du KGB. Il peut aussi compter sur un certain nombre de Directeurs-adjoints, tel Viatcheslav Gurguenov, ou Youri Zubakov pour les questions administratives.
    A gauche,Viatcheslav Trubnikov, 1er Directeur adjoint du SVR de 1992 a 1996, a auparavant servi en Inde puis comme rézident au Bangladesh de 1984 a 1987 et en Inde de 1987 a 1990. A droite, Yuri Zubakov, Directeur-adjoint pour l'administration du SVR de 1992 a 1996. Entré en 1966 au contre-espionnage militaire du KGB,il y a fait l'essentiel de sa carrière, ainsi que a la section des services administratifs du Comité Central.

    Concernant les stations du SVR, pareil, les changements sont minimes: On récupère les structures et le personnel de l'ancienne Première Direction Générale du KGB d'URSS, avec le même fonctionnement: Un Rézident, le chef de station; un rézident-adjoint chargé de la ligne "X" (Renseignement scientifique et technologique), un rézident-adjoint chargé de la ligne PR (Renseignement politique), un rézident-adjoint chargé de la ligne "KR" (Contre-espionnage et sécurité), sans oublier les chiffreurs, sténos, spécialistes de l'interception éléctronique..Le personnel , comme il a été souligné plus haut, ne change pas: Le germaniste Ivan Gromakov, arrivé a la tête de la station de Washington en 1987, occupera le poste jusque 1993; le peu mondain Boris Volkov, a la tête de la rézidentura dans la capitale francaise depuis 1989, ne la quittera que a la mi-1992 suite a la déféction, rendue publique, d'un de ses adjoints; Alexandre Kisseliev continue d'assurer la liaison avec les autorités de Pyongyang, ou il est en poste depuis 1990, et qu'il ne quittera que en 1995 pour faire valoir ses droits a la retraite;  Youri Perfiliev, directeur d'un des postes les plus sensibles (Beyrouth) durant la guerre civile au Liban, et dont deux des officiers seront enlevés en 1985, donnera sa démission en 1995 a son retour d'Espagne, tandis que une autre "germaniste" de la 1ère Direction générale du KGB , étoile montante du SVR, Sergey Lebedev, est en poste en Allemagne en 1992, sans doute comme rézident a Bonn.
    De gauche a droite; Alexandre Kisseliev, représentant du KGB/TcSR/SVR a Pyongyang de 1990 a 1995; Youri Perfiliev, chef de station en Espagne jusque 1995; Sergey Lebedev, apparement rézident a Bonn en 1992.

    Toutefois, les stations du nouveau SVR a l'étranger subissent un ralentissement voire, dans certains pays, sont fermées, comme en Asie et dans le Pacifique, ou en Afrique. On estime que pas moins de 30 rézidentura sont fermées. En contrepartie, une station est ouverte en Afrique du Sud, pays avec qui les relations diplomatiques sont rétablies en février 1992, après une rupture d'une quarantaine d'années, appartheid oblige. Un des premiers rézidents est Mikhaïl Dmitriev. Le nombre d'officiers est réduit aussi, comme en attestent plusieurs rapports de services de contre-espionnage occidentaux. C'est la rézidentura de Paris qui , sans doute, en fera le plus les frais: Suite a la déféction de Viktor Ochtchenko (voir plus bas) l'ambassadeur de Russie a Paris, Youri Rijov (qui avait animé la commission d'enquête sur le rôle du KGB durant le putsch de 1991) profite de la déféction de Ochtchenko pour "nettoyer" l'ambassade de Paris: Après avoir déclaré publiquement que Ochtchenko est bien un membre du KGB/SVR, il demande a tous les officiers du SVR de quitter Paris avant que les autorités francaises ne le demandent. Ce qui est fait le 30.09.1992. Parmis les personnes sur le départ, Boris Volkov, ainsi que un 3ème secrétaire officiellement membre de l'UNESCO, Valentin Makarov, qui était en réalité un des officiers traitants de Francis Temperville (plus bas). Toutefois, le SVR réussit a envoyer de nouveaux officiers sous couverture diplomatique a Paris, dont parmi eux Andreï Zélénin ( Chef de station au Maroc au milieu des années 70) , arrivé durant l'année 1993 et chargé de représenter le SVR auprès des services secrets francais.

    Quelques remplacements et démissions arrivent, mais très peu. Malgré la fin de la Guerre froide, l'espionnage entre nouveaux alliés continue. C'est dans la logique des choses. Les scandales secouent les deux côtés,mais ce qui est réellement préoccupant est incontestablement l'augmentation du nombre d'officiers du SVR qui "passent a l'ennemi".

    Profitant de ce climat troublé, marqué par une forte période d'incertitude pour les russes, les services secrets occidentaux repassent a l'attaque, essayant de recruter ou de convaincre a faire déféction des officiers du SVR, troublant encore plus la situation au sein du SVR et lui faisant perdre nombre de sources. La déféction du colonel Viktor Ochtchenko, chef de la section "X" a la station de Paris et officiellement 2ème secrétaire d'ambassade , au profit du MI6 britannique a la mi-1992, entraîne le rappel immédiat de plusieurs officiers du SVR en poste a Paris, et l'interpellation par la DST et le MI5 de plusieurs informateurs du SVR, tels que l'ingénieur-atomiste francais Francis Temperville ou Michaël John Smith, un britannique recruté par Ochtchenko quand il était en poste a la station de Londres en 1975, et qui fournit au KGB (puis au  SVR) des infrmations sur les projets militaires.
    Dans son ouvrage, Evguéni Primakov évoque aussi les déféctions de deux membres du SVR, l'un en poste en Belgique et l'autre en Finlande, ou encore les tentatives de recrutement du chef du SVR a Stockholm par le MI6 en 1993, ou du chef du SVR a Berne peu après , tentative menée par Rolf Mowatt-Larrssen, alors chef de la Base de la CIA a Zurich. La porte-parole du SVR Tatiana Samolis déclarera (Information de Intelligence Online du 04.03.1993) que sur les 18 derniers mois, 7 officiers du SVR avaient désertés.
    Mais un des plus gros échecs du SVR est le recrutement par la CIA de Alexandre Zaporojski, un haut responsable du contre-espionnage du SVR, qui contactera le chef de station de la CIA a Buenos Aires, William Ortman, en 1994. Il faudra attendre 1997 pour que les services secrets russes comprennent qu'ils ont été infiltrés, et tombent sur Zaporojski, qui avait soudainement démissioné du SVR pour partir vivre aux Etats-Unis. Il sera arrêté en 2001.

     

  • La station du KGB a Pékin

    La station du KGB a Beijing

    Suite a la victoire du Parti communiste chinois contre les troupes de Tchang Kaï-Tchek et la proclamation en 1949 de la République Populaire de Chine, Staline ordonne d'arrêter les opérations de renseignement contre cet allié de l'URSS en octobre 1949 .

    De gauche a droite; Andrey Otrochtchenko, chef de la 3ème Division du Comité d'Information (Renseignement extérieur), qui supervise entre autres les activités en direction de la Chine populaire; Itsak Akhmérov, et Andreï Raïna, conseillers du KI/MGB/MVD/KGB en Chine populaire.

    Des officiers du KI ( Qui ensuite sera de nouveau regroupé avec les services de sécurité intérieure et de contre-espionnage, mais séparé du renseignement militaire, pour devenir par décret du Conseil des Ministres d'URSS de 1954 le KGB, ) sont envoyés a Pékin, sous la supervision de Andrey Otrochtchenko, responsable de la 3ème Direction (Moyen et Extrême-Orient) du Comité d'Information (Qui regroupe le renseignement extérieur politique et militaire) avec pour mission de tenir au courant Moscou sur la situation sur place, par le biais de renseignements obtenus de sources ouvertes, et aussi d'aider les chinois a former leurs appareils sécuritaires. Le réseau de citoyens chinois travaillant pour le renseignement extérieur soviétique est gelé, provisoirement. Sur demande de Mao, Les services secrets soviétiques transmettent a leurs homologues chinois les noms de leurs informateurs en Chine.  Les officiers du KGB envoyés sur place font office de conseillers, chargés d'aider les services secrets chinois a se former, mais aussi d'informer Moscou sur la situation en Chine, par la collecte de renseignements de manière ouverte. Toutefois, les chinois ne laissent pas les soviétiques prendre le contrôle de leurs services de sécurité, refusant par exemple que les officiers du Comité d'Information se mêlent aux opérations menées par les chinois. Néanmoins, une certaine coopération existe, comme la proposition d'envoyer des officiers chinois a Moscou pour se former aux techniques du renseignement. Parmi les conseillers , Andreï Raïna, un des principaux fondateurs du département scientifique et  technologique du renseignement extérieur, créé en 1946. Il sera  envoyé en Chine dès 1949, pour conseiller les nouveaux services secrets (Le Diaochabu, renseignement extérieur, et le Gonganbu, chargé de la police et du contre-espionnage) de la jeune République Populaire sur les questions de sécurité, pour revenir , de 1953 a 1954, comme adjoint du conseiller pour le renseignement auprès du Gonganbu, le Ministère de la Sécurité publique chinois.Le conseiller est alors Itsak Akhmérov (En poste comme Raïna de 1953 a 1954) , un spécialiste du renseignement qui a servi comme chef de station "illégal" aux Etats-Unis de 1942 a 1945. Autre conseiller a Pékin, Nikolaï Guéorguivitch Soudarikov, qui sera en poste de 1956 a 1962.

    Vladimir Vertiporokh, 1er chef de station du renseignement soviétique a Tel-Aviv jusque 1953 , fut ensuite chef de la Division Extrême-Orient au renseignement extérieur du MVD/KGB, poste qu'il occupa de 1953 a 1957, avant d'être envoyé comme représentant de la 1ère Direction générale du KGB (Renseignement extérieur) en Chine.

    A Moscou, on sent néanmoins la tension entre la Chine et l'URSS, aussi c'est une des étoiles montantes du renseignement extérieur, Vladimir Ivanovitch Vertiporokh, qui est envoyé comme représentant de la 1ère Direction générale a Beijing en 1957.Il décédéra en 1960 d'une crise cardiaque.

    Evguéni Pitovranov, chef de la représentation du KGB a Beijing de 1960 a 1962.

    Cette même année, le KGB décide de rapatrier nombre de ses officiers, ne laissant a Beijing que une petite station. Pourtant, en mars 1960, le général Pitovranov, une des légendes du KGB , arrive a Beijing. Il dirigera la représentation du KGB a Pékin auprès du renseignement politique chinois ( Sans doute le Diaochabu) avant d'être remplacé en février 1962 par son adjoint, Nikolaï Pavlovitch Goussiev, lequel restera en poste jusque octobre 1964. Dans ses câbles au QG du KGB, Pitovranov indique très clairement que les dirigeants chinois refusent la politique soviétique de coexistence pacifique avec les pays capitalistes, considérant que c'est une concession faite a l'impérialisme. Ils refusent aussi le passage pacifique au socialisme dans les pays développés. Après la mort de Staline, Mao ne lui voyait pas d'équivalent, et n'appréciait guère Khrouchtchev, lequel retire en 1960 les conseillers soviétiques en Chine et fait cesser toute coopération dans le domaine de l'armement nucléaire. Il faut y ajouter que, apparement, le KGB n'a pas livré tous ses agents chinois, et continue des activités d'espionnage, mais de faible intensité.

    Devant la dégradation des relations sino-soviétiques, puis la mise au point de la bombe atomique chinoise en 1964, le KGB réagit et décide d'augmenter les effectifs de son antenne de Pékin, a partir de 1965, tandis que l'ordre est donné désormais de recruter des chinois. Priorité est donnée aux intentions des autorités chinoises. A tel point que la Chine devient l'objectif numéro 2 du KGB, juste après les Etats-Unis!
    Parmi les officiers en poste a Beijing, Ronald Lébidinsky, en poste au plus fort de la Révolution culturelle, sur la période 1965-1966. Il sera ensuite en poste en France en 1970. Evidemment,avec la Révolution culturelle,la collecte de renseignements est particulièrement difficile. Priorité est donnée aux stations du KGB de contrer l'influence chinoise,par exemple au Japon (Décrit par Stanislav Levchenko dans son ouvrage coécrit avec John Barron) et en Amérique Latine. Paradoxalement, Yuri Andropov, patron du KGB, n'a jamais exclu de renouer de bonnes relations avec la Chine communiste. Quand il sera nommé en 1982 Secrétaire général du Parti Communiste,ce sera d'ailleurs un des axes de sa politique. Ce qui contribuera a détendre les relations avec les chinois.

      Youri Drozdov arrive en 1964 a Beijing avec pour instruction claire d'activer le travail du KGB en direction de la Chine populaire depuis la station de Beijing agissant sous couverture de l'ambassade soviétique. Plus facile a dire qu'a faire!

    Aussi arrive en août 1964 a la tête de la station de Beijing (Poste qu'il occupe jusque 1968) Yuri Drozdov, qui fera ensuite une brillante carrière au sein du KGB comme chef de station a New York puis chef de la Division des illégaux au renseignement extérieur du KGB. Chargé de renforcer la collecte du renseignement, Drozdov et son équipe se heurtent non seulement a la surveillance efficace du Gonganbu,  mais aussi a la haine de chinois contre les soviétiques, considérés comme des réactionnaires.L e recutement de fonctionnaires chinois, en Chine même comme a l'étranger, du fait de la surveillance très présente des autorités chinoises, est quasiment impossible. Se procurer le journal de l'Armée populaire de libération (APL) chinoise, le Jiefangjunbao, un exploit.  Même l'achat de riz tourne a l'opération a la James Bond: les officiers du KGB sortent le soir , en voiture, en trombe de l'ambassade soviétique , s'arrêtent sur un marché pour acheter les sacs de riz et repartent au pas de course vers l'ambassade. Les soviétiques se retrouvent enfermés dans l'ambassade. Aussi, trois méthodes sont utilisées pour la collecte du renseignement: la première est l'envoi d'illégaux a travers la Chine. D'origine mongole ou d'Asie centrale, ils peuvent plus facilement se faire passer pour des chinois, et sont envoyés a partir de Alma Ata, Khabarovsk et Irkoutsk ; la deuxième consistera a faire quitter l'ambassade soviétique, de nuit, dans des voitures, des officiers du KGB ressemblait a des chinois. Laissés a un endroit, ils peuvent se mêler a la foule, prendre l'ambiance, lire les journaux.. Une des meilleurs sources pour s'informer sont les Dazibao, les journaux muraux. Comme le racontera le correspondant de TASS a Pékin ( Qui n'était pas officier du KGB) Alexei Antonkin, les journaux muraux racontent les conflits internes aux universités, administrations, banques...On apprend même par ses journaux les révoltes au Tibet, qui ont été réprimées par l'APL.
    La troisième voie utilisée sera la collecte du renseignement auprès des étrangers vivant a Beijing. Par exemple, la station de Beijing apprend d'un cadre du Parti des travailleurs suisse, qui suit un stage a Shanghaï, que se préparent des purges visant aussi bien le PCC que la population. Ou Drozdov apprendra du représentant de la firme Krupp a Pékin que les chinois ont augmentés leur importations d'aciers et massent des troupes a la frontière sino-soviétique. Les informations sont envoyées a Nikolaï Pavlovitch Goussiev, qui a pris la tête de la section Chine au renseignement extérieur du KGB en octobre 1964 ( Il conservera ce poste jusque 1967) et au chef du 7ème département (Vassili Startsev) de la 1ère Direction générale du KGB, qui couvre la zone Asie, aussi bien la Chine que Singapour , l'Inde, le Pakistan, le Japon, l'Indonésie etc... Startsev est considéré comme un des meilleurs chefs du KGB. Il dirigera la "7" de 1957 a 1972.

    Vassili Startsev, patron du 7ème département de la 1ère Direction générale du KGB, de 1957 a 1972, sera un des superviseurs du travail de la station de Beijing.

    Tout cela ne va pas sans "pertes" pour les officiers de la station de Beijing: Pas moins de cinq officiers sont expulsés sur la période 1966-1967: Le 30.12.1966 sont déclarés PNG Andreï P.Krouchinski, correspondant de la Komsomolskaya Pravda a Pékin, et Youri L.Kossyukov, correspondant des Izvestia. Le 11.03.1967 c'est au tour de Oleg A.Yedanov, officiellement 2ème secrétaire de la section consulaire arrivé dans la capitale chinoise en 1964 , et Nikolaï G.Natachine officiellement 2ème secrétaire , puis le samedi 06.05.1967 est notifiée l'expulsion de Valentin M.Passentchouk, correspondant de la Pravda a Beijing, lequel quitte la Chine le 13.05.1967

      Néanmoins la station de Pékin réussit , durant l'année 1967, a envoyer ses officiers dans les provinces de Harbin et Heiluntzian, ou ils apprenent que les troupes chinoises s'apprêtent a se saisir des Iles Damansk.
    Dans une interview, Youri Drozdov raconte que , a la fin des années 60, il envoie un câble a la Loubianka pour signaler l'augmentation des troupes chinoises a la frontière soviétique. Résolution de la Loubianka sur ce câble (Répércutant les ordres d'un apparatchik du Comité Central) : "Vérifier. Si l'information n'est pas confirmée, punir le chef de station". L'information a été confirmée, mais on a laissés passer du temps, et le 02.03.1969 les chinois ont organisés une provocation, en s'emparant d'îles, conduisant a de sanglants accorchages entre les gardes-frontières du KGB et l'Armée Populaire de Libération.Néanmoins la station de Pékin, n'a pas accès aux informations politiques de haut lieu, faute de contacts.


    Responsable des liaisons avec les Partis communistes a travers le monde d'avril 1957 a mai 1967, Youri Andropov ne pourra que regretter de voir les chinois quitter le giron soviétique, et éspérera les y faire revenir; prenant en mai 1967 la direction du KGB (Poste qu'il conservera jusque mai 1982), il suivra attentivement la situation en Chine et ses conséquences internationales ou bilatérales.

    La collecte du renseignement se renforce avec le plan du 15.05.1970, qui prévoit a travers le monde l'ouverture de postes d'écoutes du KGB dans les ambassades. Andropov donne son accord, et apparaît a Beijing le poste "Crabe", chargé des interceptions de communications chinoises. Néanmoins, la collecte du renseignement depuis la station de Beijing est toujours aussi critique, déclarera Youri Andropov a une réunion en décembre 1974: "La Chine continue d'être une vaste énigme. L'ambassadeur Tolstiakov a envoyé des propositions au Politburo, mais comment réagira le Politburo si la situation en Chine n'est pas claire? Difficile question. Le Politburo est surchargé en paperasses , et j'entends souvent des grognements, des reproches"

    Surtout que quelques mois avant, le Gonganbu a marqué un nouveau point contre les soviétiques! Le 15.01.1974, le 1er secrétaire d'ambassade Vladimir I.Marchenko (D'après une source, chef de station du KGB) dépose au volant de sa Volga grise Yuri A.Semionov, officiellement 3ème secrétaire d'ambassade, et A.Kolosov, "intérprète militaire", près d'un petit pont. Ils ont rendez-vous avec Li Hongzhou, un "illégal", formé par le GRU en 1970 a Moscou et renvoyé en Chine en juin 1972 avec pour mission de recruter de nouveaux agents et de créer un nouveau réseau. Manque de bol, ils ne sont pas les seuls au rendez-vous, puisque Hongzou, son assistant, ainsi que Semionov et Kolosov sont alpagués par le contre-espionnage du Gonganbu! Comble de malchance, a ce moment, Martchenko revient sur les lieux..Les diplomates soviétiques sont déclarés "persona non grata" et expulsés.

    A partir de l'année 1975, on peut se faire une situation plus précise sur les réussites du KGB en direction de la Chine, et ce grâce aux rapports annuels du KGB qui ont été déclassifiés. Ainsi, le rapport du travail du KGB pour l'année 1975 (Note du 30.03.1976 n°709-A/0B du Directeur du KGB Youri Andropov a l'intention de Léonid Brejnev) indique que le KGB a obtenu des renseignements (Comment ont-ils obtenus ses informations? Et ont-elles été de grande valeur?) sur la situation en Chine populaire, les buts des dirigeants maoïstes dans le domaine de la politique étrangère, les relations entre la Chine et les Etats-Unis ,le Japon, nombre de pays européens et pays du Tiers-Monde.

     En 1976 arrive a la tête de la station de Beijing Mikhaïl Turchak.Mao meurt cette année-la, permettant ainsi a ses successeurs d'ouvrir la voie a la libéralisation du pays. C'est les "quatre modernisations", lancées par Zhou Enlai en 1975 puis reprises par Deng Xiaoping en 1978. L'accès aux informations est plus facile que durant la Révolution culturelle. Selon le rapport n°414-A du Directeur du KGB destiné au Secrétaire général du PCUS , en date du 28.02.1977 et relatif au travail du KGB pour l'année 1976, est souligné la régularité avec laquelle le KGB obtenait des informations relatives aux relations américano-chinoises , ainsi que aux questions de lutte de pouvoir au plus haut degré du Parti Communiste Chinois, de la situation au sein de l'Armée, de l'état de l'économie, des problèmes dans les relations sino-soviétiques et sino-américaines.Le rapport d'activité du KGB pour l'année 1977 (N°577-A/OB du 27.03.1978) se contente d'indiquer que le KGB a obtenu des informations sur la situation dans le gouvernement chinois, tandis que le rapport d'activité du KGB pour l'année 1978 (En date du 04.02.1979, numéro 646-A/OB , signé de Youri Andropov, Directeur du KGB, a l'intention du Secrétaire Général d'URSS Léonid Brejnev ) note que le KGB a réussi a obtenir des informations sur la mise au point et le perfectionnement des systèmes d'armement chinois.

    Les informations relatives aux activités politiques et militaires ne sont pas les seules priorités: Des documents fournis a la DST (Contre-espionnage francais) par Vladimir Vetrov, un lieutenant-colonel du renseignement scientifique et technique du renseignement extérieur du KGB, il ressort que la Chine est visée dans les domaines technologiques et scientifiques, aussi bien pour ses ressources que pour sa coopération avec d'autres pays. Par exemple, le KGB est très intéréssé par les technologies informations chinoises. C'est ce que confirme le rapport du KGB pour les activités du Comité pour l'année 1980 (Rapport du 31.03.1981 N°877-A/OB de Youri Andropov a Léonid Brejnev), lequel indique que les informations obtenues éclairaient les travaux menés aussi bien a l'Ouest que en Chine populaire dans les domaines de la mise au point et du perfectionnement des systèmes stratégiques d'armement, du développement de l'énérgie atomique, du domaine radioéléctronique, de la technologie des missiles.Le rapport pour l'année 1982 ( N°547-Ч/OB du Directeur du KGB Viktor Tchébrikov au Comité central du PCUS et au Secrétaire général du PCUS Youri Andropov) indique que le service de renseignement, systématiquement, éclairait les questions militaires, militaro-politiques, d'économie extérieur chinois.

     Mikhaïl Turchak dirigera la station jusque 1981, pour ensuite prendre la tête de la Section Chine a la 1ère Direction Générale du KGB. Il semble avoir été remplacé dans la capitale chinois par Viktor Kravenninikov, un officier arrivé a Pékin en 1977, et qui a travaillé a la section Chine de la station du KGB de Washington en 1973, officiellement comme 1er secrétaire.
    L'équipe de Turchak comprenait aussi deux autres officiers: Vladimir Kolesnikov, qui a travaillé auparavant avec Kravenninikov a la section Chine de la station du KGB a Washington (Il a quitté Washington en 1972, officiellement 2ème secrétaire, pour revenir en 1973 dans la capitale politique américaine) , et Arkadi Alexeïevitch Gemtchugov, arrivé en 1972. Il restera en poste a Pékin jusqu'a l'été 1978.

    Arkadi Jemtchugov travaillera plusieurs années durant dans la zone Asie pour la 1ère Direction générale (Renseignement extérieur) du KGB, aussi bien en Birmanie et a Pékin que, ensuite, comme chef de station en Indonésie et en Malaisie.

    Malgré le peu d'informations disponibles, la Chine est restée, selon d'anciens transfuges, une des cibles majeures du KGB dans les années 80; par conséquent, la station de Pékin a dû conserver un certain rythme d'activité.
    En 1989, Ivan Vladimirovitch Grigorov dirige la station du KGB de Pékin, avec le grade de conseiller d'ambassade. Il se retrouve en première ligne lors des événements de la Place Tian An Men. A la mi-mai 1989, ordre est donné par le Centre a Grigorov de transmettre plusieurs fois par jours les informations les plus précises sur ce qui se passe dans la capitale chinoise. Ses câbles sont lus aussi bien par le Directeur du KGB, Vladimir Krioutchkov, que par Mikhaïl Gorbatchev. Avec l'ouverture de la Chine au capitalisme, on est loin de l'ambiance de la Révolution culturelle! Aussi, la station de Beijing en profite, collecte des renseignements, sort, et recoit , selon Roger Faligot, des informations venant directement des Services secrets chinois (Une taupe?), et informant la 6ème division du renseignement extérieur soviétique, laquelle supervise le travail aussi bien en direction de la République Populaire de Chine que de la Corée du Nord, sans oublier le Viétnam, le Laos, et le Cambodge.
    Lorsque l'APL envoie les troupes contre les étudiants, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, Grigorov envoie le 4 au matin un rapport au Directeur du KGB (Extrait de "Les services secrets chinois" de Roger Faligot) :

    "Sont engagés:
     Au début, des troupes de cinq corps d'armée qui forment la région militaire de Pékin:
     
    -Le 24ème corps d'armée (Basé a Chengde, a l'est de Pékin province du Hebei, qui encercle la région de Pékin) et leur 1ère division blindée (Tianjin)
    -Le 38ème régiment ,Etat-Major a Shijiazhuang (Hebei) dont la 13ème brigade de cavalerie (chars)
    -Le 63ème corps d'armée (état-major de Tianyuan {Shaanxi})
    -Le 65ème corps d'armée (état-major de Zhangjiakou, Hebei)
    -Les forces spéciales de protection du gouvernement et des dirigeants: L'unité centrale des gardes (57003) dépendant de la région militaire, sous commandement de la Commission centrale militaire.


    Comme la situation s'est aggravée ces derniers jours, les soldats de Pékin ont recus des renforts de régiments de la Région militaire de Lanzhou (contrôlant les districts militaires du Shaanxi, Gansu, Qinghai, Ningxia et du Xinjiang)

    -Le 21ème corps d'armée, régiment de la région militaire de Lanzhou, basé a Baoji (Shaanxi)
    -Les unités spéciales 84835 (Qingtongxia, province de Ningxia)
    -Des unités arrivant de Hohhot (Mongolie intérieure)
    -Des régiments de défense des gardes-frontières qui dépendent du Gonganbu (Ministère de la Sécurité publique, NDLR)
    -La brigade n°205 avec des Ouïgours et des Mongols
    -Des unités de la police armée populaire

    A noter que les chars qui tiraient sur les soldats de la région militaire de Pékin appartenaient au 21ème corps d'armée. Ils se sont affrontés notamment a des blindés de la 6ème division appartenant au 38ème corps d'armée."

  • Le travail du renseignement nord-coréen contre l'URSS et la Russie: Brève analyse et commentaires.

    Un épisode de la "guerre froide" est peu connu, et mérite pourtant d'être analysé: La CIA ou le MI6 , par exemple, n'étaient pas les seuls a collecter des renseignements de manière clandestine sur le territoire soviétique. Parmi les services secrets actifs, il faut en effet citer les services secrets chinois, roumains , yougoslaves...et nord-coréens. C'est ce qui transparaît du peu de documentation accessible sur le sujet, mais qui sera analysé, ainsi que les activités des services secrets de la République Populaire de Corée du Nord après la chute de l'URSS en 1991, ou la aussi on devra se contenter d'informations extrêmement incomplètes, parcellaires, mais qui permettent néanmoins de dresser un certain tableau.

    Il convient d'abord de souligner que très peu d'informations sont disponibles sur les services secrets nord-coréens, le régime de Pyongyang étant extrêmement fermé, rendant les fuites d'informations extrêmement difficiles. Les informations obtenues font état au minimum de trois services secrets: Le SSD, Ministère de Protection de la Sécurité de l'Etat, chargé aussi bien du contre-espionnage que de l'espionnage, et qui constitue un équivalent du Guojia Anquanbu chinois ou du KGB soviétique ; le service de renseignement du Ministère de la Défense, en charge du renseignement militaire; le service de renseignement du Parti, devenu en 1998 la "35ème chambre", plus connu sous le terme de Section de Liaison du Comité Central du Parti des Travailleurs Nord-Coréen.

    Il convient en effet de revenir aux années 60, qui sont marquées par le schiisme au coeur du Bloc communiste: La République Populaire de Chine décide de prendre publiquement ses distances avec l'URSS, suivie en cela par l'Albanie, puis beaucoup plus tard par la Corée du Nord. Les accusations de "réactionnaire faisant le jeu de l'impérialisme" fusent de part et d'autre, marqué par des incidents meurtriers a la frontière russo-chinoise, avec des accrochages entre les gardes-frontières du KGB et les troupes chinoises au sujet des Iles Damansk. Dans ce contexte, les services secrets des deux Blocs s'activent pour espionner l'autre. Avant , avait ete constatee la propension de Pyongyang a espionner ses allies surtout dans le domaine industriel, et ce pour developper l industrie et le domaine militaire. La collecte du renseignement depuis sa résidentura de Pyongyang étant très difficile, le KGB agit par conséquent en périphérie, par exemple depuis son poste de Copenhague contre les nord-coréens. Les nord-coréens font de même, en utilisant pour leurs opérations deux bases: La première est la station des services secrets nord-coréens sous couvert de leur ambassade a Moscou, pour collecter des renseignements dans la capitale soviétique. La deuxième est dûe a la géographie, la Russie et la Corée du Nord ayant en commun des frontières maritimes mais aussi terrestres, les services secrets nord-coréens infiltrent, recrutent dans la zone Extrême-Orient de la Russie, se basant pour cela sur la communauté coréenne qui est surtout implantée dans cette région. Le résultat ne se fait pas attendre, le KGB constatant l'activation des nord-coréens, y répond en mettant a jour les réseaux du régime de Pyongyang, dont les priorités en URSS sont les informations a caractère économique, industriel et militaire.

     Dans son rapport n°646-A/OB du 02.04.1979 relatif au travail du KGB sur l'année 1978, le Patron du KGB Youri Andropov note en page 5 que le KGB a empêché les représentants des services secrets yougoslaves, roumains ET NORD-COREENS de faire de l'espionnage en direction de l'URSS. Dans le même rapport, en page 10, Andropov indique clairement que le KGB n'a aucun contact avec les services secrets de ses trois pays..

    Cette tendance n'aura de cesse de se confirmer par la suite, comme le montrent les rapports annuels du KGB déclassifiés: Dans sa note N° 877-A/OB du 31.03.1981 relatif au travail du KGB pour l'année 1980, le patron du KGB Youri Andropov indique clairement que "a été mise a jour et neutralisée -c'est a dire démantelée la station dirigée par l'attaché militaire de l'ambassade de Corée du Nord a Moscou Khen Kim Ser, ce dernier ayant des contacts avec les services secrets chinois.5 citoyens soviétiques qui faisaient de l'espionnage pour le compte de la Corée du Nord ont été interpellés. Le même rapport évoque 2 citoyens coréens (sans doute de Corée du Nord) , agents des services secrets coréens et qui étaient auditeurs d'une école militaire. Le duo a été expulsé.

     Une des possibilités d'action des services secrets nord-coréens est tout simplement d'infiltrer la zone Extrême-Orient, ce que montrent une nouvelle fois les rapports déclassifiés du KGB : Pour l'année 1981, le KGB aurait démasqué 6 espions nord-coréens, citoyens coréens, en Extrême-Orient (Rapport du Directeur du KGB Youri Andropov du 10.04.1982 sur les activités du KGB pour l'année 1981, a l'intention du Secrétaire Général du PCUS Léonid Brejnev). Durant l'année 1982, c'est 5 personnes, infiltrées dans la colonie coréenne a Sakaline, qui sont démasquées (Rapport du 15.03.1983 du Directeur du KGB Tchébrikov sur l'activité du KGB pour l'année 1982, a l'intention du Comité Central du PCUS et du Secrétaire Général du PCUS Youri Andropov)

     

    L'arrivée au pouvoir de Boris Eltsine est évidemment mal vue par le pouvoir nord-coréen; la fin de l'URSS, et donc de l'idéologie communiste, est proclamée, tandis que la nouvelle équipe dirigeante tourne ostensiblement le dos au communisme mais aussi au régime dictatorial de Pyongyang au profit de Séoul, qui est entré dans l'ère démocratique en 1988. Les échanges bilatéraux se développent donc entre la Russie et la Corée du Sud, y compris au niveau commercial, a la grande fureur de Kim Il-Sung.

    Cette ouverture de la Russie a la démocratie et la fin du régime comuniste, accompagné du démantèlement, au moins partiel , du KGB, n'est toutefois pas forcément une mauvaise chose pour la République Populaire: La chute de l'URSS a aussi entraîné une baisse drastique du Complexe Militaro-Industriel accompagné d'une forte inflation (a partir de 1992) qui touche surtout les classes moyennes et les personnes disposant de peu de revenus. Et la baisse de la surveillance très présente des services de contre-espionnage russe. Nombre d'ingénieurs n'ont plus guère les moyens de subvenir a leurs besoins, ce qui constitue un excellent terrain pour les services secrets nord-coréens, qui s'efforcent de les recruter pour les convaincre d'aller travailler en Corée du Nord, ou de leur transmettre des informations sur les développements de nouveaux armements. Comme durant l'URSS, les services secrets nord-coréens opèrent en direction de Moscou et de la zone Extrême-Orient. Deux scandales le démontrent: Fin 1993 c'est l'annonce officielle de l'expulsion d'un membre de l'ambassade de Corée du Nord a Moscou, le conseiller Nam Gae-Wok. Ce Général-Major s'efforcait de recruter des scientifiqus russes spécialisés dans le domaine spatial et des missiles pour les convaincre d'aller travailler en Corée du Nord. (The Times du 17.11.1993 page 10).

    En 1995 le contre-espionnage russe empêche de justesse un citoyen nord-coréen,Khan Shan Gela, d'avoir accès a des informations a caractère militaire: Il s'apprêtait a avoir accès a une miraillette faite pour le combat sous l'eau. Un équipement utilisé par les unités d'élites de marine militaire russe de l'Océan Pacifique. Pour cela , il avait réussi a convaincre un officier d'un des services de la région Océan Pacifique. Le nord-coréen a été interpellé a Vladivostok par le FSB pour la région de l'Océan Pacifique.

    Priorite est donc donnee aux nouvelles technologies militaires, le regime de Pyongyang etant toujours en etat de guerre avec son voisin du Sud, lequel voisin peut compter sur l allie americain. Il s agit donc de compenser au maximum voire d essayer de rattraper le retard du regime de Pyongyang, y compris en espionnant le voisin russe, specialise dans la production de technologies ;ilitaires qui peuvent etre de haut vol.

    DOCUMENTS

     

    № 48
    31.03.1981. Записка № 877-А/ОВ председателя КГБ СССР Ю. В. Андропова Генеральному
    секретарю ЦК КПСС Л. И. Брежневу «Отчет о работе Комитета государственной
    безопасности за 1980 год».
    Особой важности
    ОСОБАЯ ПАПКА359
    Отчет о работе Комитета
    государственной безопас-
    ности СССР за 1980 год
    Вся

    Первостепенное значение придавалось срыву попыток спецслужб
    противника
    создать агентурные позиции в нашей стране. Разоблачены
    2 агента американской, 2 западногерманской разведок из числа совет-
    ских граждан, 6 засланных в СССР агентов спецслужб Китая. Выявле-
    на и ликвидирована разведывательная резидентура, возглавлявшаяся
    связанным со спецслужбами Китая военным атташе посольства КНДР
    в Москве Хен Кым Сером, арестовано 5 советских граждан, привле-
    ченных корейцем к шпионской деятельности.

    Пресечена путем выдворения из Советского Союза шпионс-
    кая деятельность двух агентов корейских спецслужб из числа слушате-
    лей высшего военного училища.

     

     10.04.1982. Записка № 728/А-ОВ председателя КГБ СССР Ю. В. Андропова Генеральному
    секретарю ЦК КПСС Л. И. Брежневу «Отчет о работе Комитета государственной
    безопасности за 1981 год».
    Особой важности
    ОСОБАЯ ПАПКА 373

    На Дальнем Востоке выявлено 6 агентов спецслужб КНДР из числа
    корейских граждан.

     

    № 53
    15.03.1983. Записка № 547-Ч/ОВ председателя КГБ СССР В. М. Чебрикова в ЦК КПСС и Ге-
    неральному секретарю ЦК КПСС Ю. В. Андропову «Отчет о работе Комитета госу-
    дарственной безопасности СССР за 1982 год».
    Особой важности

     Установлено 5 агентов спецслужб КНДР в корейской колонии на Сахалине

  • Le terrorisme en Tchétchénie: la situation actuelle

    Le 12 décembre dernier, s'exprimant devant des officiers du FSB, le Directeur du Service Fédéral de Sécurité Nikolaï Patrushev déclara que la guerre contre le terrorisme international, dans la zone Caucase du Nord ( Y ont été touchés plus précisément la Tchétchénie, l'Ingouchie, le Dagustan et l'Ossétie) est terminée. Au prix de lourdes pertes : Rien que dans les rangs du FSB, selon Patrushev, il y a eu 299 morts: C'est l'année 2002 qui fut de loin la plus sanglante, avec 64 morts dans les rangs du Service de sécurité russe. En 1999 le FSB a perdu deux membres, en 2000-42, en 2001-40, en 2003-41 (en prenant en compte les gardes-frontières, qui cette année-la ont réintégrés le giron du FSB), en 2004-40 ( Dont 10 membres du Service des opérations spéciales du Département antiterroriste lors de la prise d'otages de Beslan) , en 2005-31, en 2006-13, et en 2007 (Jusqu'au 12 décembre)-6.

    Il convient de rappeler le contexte de l'entrée des troupes russes en 1999 en Tchétchénie: Quand le général Doudaïev proclame dans la deuxième partie de l'année 1991 l'indépendance de la Tchétchénie, Moscou ne fait guère attention a ce fait: L'heure est alors a la fin du régime communiste et aux luttes de pouvoir a Moscou. Doudaiev, autant le dire directement, etait un dictateur: Prenant le pouvoir ( sans aucune election) il s'empressera de pourchasser les opposants a son regime. La situation est si chaotique dans cette petite Republique ( Selon Pavel Khlebnikov dans son Livre sur Boris Berezovsky, ainsi que Evgueni Primakov dans ses memoires, Doudaiev s'est empresse de piller le complexe petro-chimique et de liberer les criminels emprisonnes) que un haut responsable russe estimera a 350000 le nombre de tchetchenes fuyant le pays de 1991 a 1994. Eltsine a accepte l'independance de nombre de pays, mais suite a des accords avec ses futurs Etats. L'independance unilaterale de la Tchetchenie, le refus de se soumettre au pouvoir constitutionnel russe ( Juridiquement la Tchetchenie depend toujours de la Russie) entrainent une premiere operation dans la deuxieme moitie de l'annee 1994: Soutenus par les blindes russes, l'opposition tchethene tente de prendre le controle du territoire. Echec complet.

    Inquiet de la partition de la Tchétchénie , le pouvoir russe, qui n'accepte guère la partition de la Tchétchénie,donne l'ordre aux troupes russes d'entrer sur le territoire de la République. Ratee totale. L'armee russe est desorganisee, le FSK ( Service federal de contre-espionnage) a, suite au demantelement du KGB et aux reformes chaotiques de Eltsine, beaucoup perdu en efficacite, empechnt une collecte efficace du renseignement. Les combats durent deux annees. C'est durant cette periode que commencent a s'illustrer les wahhabites (Branche extremiste du sunnisme, qui considere y compris les chiites comme des mecreants!), par exemple par la prise d'otages d'un hopital a Boudennovsk en 1995. Si est signé un accord de paix en 1996 ,entrainant le depart des troupes russes de Tchetchenie, cela ne veut pas dire que la situation est stable. Loin de la: Les autorités centrales tchétchénes ont le plus grand mal a rétablir l'ordre dans une petite République aux prises avec les groupes terroristes wahhabites qui commettent des enlèvements contre rancons mais aussi des assassinats ou attentats ( Attentat a la bombe le 28.04.1997 contre un gare a Piatigorsk commanditée par Salman Radouïev; enlèvement de quatre francais, membres de l'association humanitaire "Equilibre"...). Le 5 mars 1999, c'est rien de moins que le general Gennadi Shpigun, du Ministere de l'Interieur de la Federation de Russie qui est enleve en plein aeroport de Grozny! Son corps ne sera retrouve par les russes que en 2000.... Se pose aussi la question de l'attitude même du Président, Maskhadov. Avait-il ou non la volonté de lutter contre les wahhabites, lequels déclaraient très clairement que leur but est l'instauration d'un qualifat dans la région Caucase du Nord? Je n'en suis pas sûr quand je le vois, sur des photos et des vidéos, aux côtés de Khattab (une vidéo de 1997 les montrent se faisant la bise)  ou de Bassaïev...

    Quand aux "chefs de guerres" comme les appelent certains journalistes ( Je pense a cet article , toujours aussi nul , du "Monde " lors de la mort de Bassaïev par exemple) je poserai juste une question: Pour vous, une personne qui tue,  veut imposer aux autres par la violence voire en tuant sa propre conception de l'islam, et n'hésite pas a tuer, c'est un chef de guerre ou un terroriste? Pour avoir vu certaines vidéos des "exploits" de Khattab, Bassaïev et compagnie, je n'hésite pas. Par exemple une vidéo datée de 1996 ou un russe, un soldat je pense, est littéralement égorgé avec un gros couteau devant une camera.... Idem en 1999 au Daguestan. Voila pour les méthodes "humaniste" de ses messieurs! Et si vous ne me croyez pas, les vidéos sont disponibles sur les sites "Kavkazcenter" ou "Alkavkaz". Et elles sont éloquentes.

    Dans son ouvrage "Les seigneurs du crime", Jean Ziegler notait lui-même la fragilité de la paix dans la région. Elle vole en éclat en août 1999 au Daguestan :Le 2, six policiers de l'unité d'élite OMON ( Section de police des missions spéciales) ,près de la frontière avec la Tchétchénie, sont pris dans une embuscade tendue par des terroristes. Dans la nuit du 3, nouvel affrontement armé entre policiers daguestanais et terroristes, dans le village de Kotchali. 3 morts du côté des forces de l'ordre. A 5 heures le 07.08.1999, plus de 1000 terroristes sous les ordres de Chamil Bassaïev et de Salman Radouïev entrent sur le territoire du Daguestan et s'emparent de plusieurs localités: Tando, Chondroda, Rakhata....Le but de Bassaïev est d'instaurer la "Charia" et de combattre les troupes fédérales. Bassaïev appelera publiquement au renversement du pouvoir constitutionnel, a la création d'un Etat respectant la Charia, et a faire partir les forces fédérales russes. La réponse ne se fait pas attendre puisque le 8 août les troupes fédérales russes commencent une opération de grande ampleur pour interpeller et chasser les terroristes. Bilan: 8 policiers tués, ainsi que 5 membres des Forces intérieures et 74 membres du Ministère de la Défense. Et 295 blessés.

    Selon le Parquet russe, pour se venger de l'intervention des troupes russes au Daguestan, Bassaïev aurait décidé de frapper la Russie, avec les attentats commis en septembre 1999 . Au demeurant, une des personnes interpellées a reconnue avoir transportée les terroristes et les explosifs a Buïnask. Pour mettre fin a l'instabilité causée par les terroristes, ordre est donné aux troupes russes de rentrer en Tchétchénie. Notons qu'il est faux d'affirmer que la guerre en Tchetchenie a ete declenchee par Poutine pour asseoir sa popularite, pour une simple raison: Dans ses memoires, Sergey Stepachine note ue c'est depuis le debut de l'annee 1999 que les russes prevoyaient de retourner en Tchetchenie. Poutine a sans doute participe a ce plan, mais alors en tant que simple executant: Il etait alors "seulement" directeur du FSB.

     

    Il est sûr que, après un pic du terrorisme dans les années 90 et le début des années 2000, dû aux groupes terroristes wahhabites ( Sunnites extrémistes considérant tout occidental ou toute personne coopérant avec eu comme un infidèle qui doit être éliminé. les wahhabites s'en sont aussi pris aux chiites. Le wahhabisme est le courant non seulement prêché en Arabie Saoudite, mais aussi par Oussama Ben Laden)  l'intervention des forces armées russes en Thétchénie fin 1999 puis les multiples opérations antiterroristes menées et enfin les propositions d'amnisties successives  ont causées des ravages dans les rangs des groupes terroristes tchétchénes. Ils y ont perdus nombre de leurs chefs, connus du public : Salman Radouïev, capturé le 13.03.2001 ,condamné a la réclusion a perpétuité et décédé en prison fin 2002; Amir Ibn-El Khattab, tué en mars 2002; Abu Dzeït, représentant de Al-Qaïda dans le Caucase ( Arrivé en Tchétchénie en octobre 1999, il aurait, selon le FSB, participé au financement et a la planification de l'attaque de Nazran, la capitale de l'Ingouchie a la mi-2004 et a celle de la prise d'otage de Beslan ) abattu lors d'une opération antiterroriste le 16.02.2005 en Ingouchie.
    Abu Dzeït était sous les ordres de Abu Hafsa, lui-même abattu lors d'une opérations antiterroriste du FSB au Daguestan fin 2006 (Selon le FSB Hafsa est soupconné par les autorités américaines d'avoir pris part a l'attaque contre l'ambassade US a Nairobi en 1998 et contre l'ambassade de Jordanie a Bagdad en 2003.

    Enfin, Chamil Bassaïev, un des terroristes les plus sanglants , qui revendiqua l'attaque contre le Daguestan en août 1999 mais aussi la prise d'otages de Boudiennovsk en 1995 mais aussi celle de Beslan, et félicita les assassins de quatre diplomates russes, tués en Irak en 2006.. Les autorités russes ont soupconnées Bassaïev, avec Hattab, d'avoir planifié les attentats perpétrés en 1999 en Russie (300 morts). Finalement, Bassaïev a été abattu lors d'une opération antiterroriste du FSB a la mi-2006...

    Toutefois, ce n'est pas "la fin" du terrorisme international dans le Caucase, ni la fin du terrorisme tout court comme l'estimait Nikolaï Patrushev: Subsistent encore des groupes de terroristes prêts a se battre pour tuer et déstabiliser la région. Même si ils n'ont plus la puissance des années précédentes, le danger qu'ils représentent n'est pas négligeable; on ne peut exclure un nouvel attentat terroriste sanglant, rappelant que "ils sont la".

    Ironie de l'histoire, on peut se demander si l'intervention américaine en Irak n'a pas justement aidé les russes dans le Causase , puisque désormais la priorité pour islamistes extrémistes n'était plus de soutenir leurs camarades au Caucase mais ceux en ex-Mésopothamie.. Il en découle un soutien financier et matériel moins important.

    Le responsable, Nikolaï Rogojkin, des Troupes intérieures russes, estimait a la date du 11.12.2007 que il reste encore 700 "combattants" dans la zone Caucase du Nord

    Et comme pour rappeler a la réalité, le 14.12.2007, un poste de police a été mitraillé en Ingouchie , tandis que le 16 était menée une opération antiterroriste a Grozny. Aux termes d'une fusillade a l'arme lourde entre les unités d'élites et quatre terroristes retranchés dans un appartement, les terroristes et un policier trouvèrent la mort. Le quatuor était , selon les services de sécurité, responsable de l'assassinat de policiers récemment..

     

  • Décès d'un haut responsable du contre-espionnage du FSB

    Un communiqué du FSB en date du 05.12.2007 vient d'annoncer le décès d'un haut responsable du FSB, le service de sécurité intérieure de la Fédération de Russie: Le 05.12.2007 est décédé a l'âge de 56 ans le Général-Colonel Mikhaïl Vladimirovitch Netchaïev, chef de la division des opérations du contre-espionnage au sein du Service de Contre-espionnage (1er département) du FSB.

    a2a61503b9c79cec8cb00067796da5df.gif  Mikhaïl Vladimirovitch Netchaïev

    Selon sa biographie extrêmement succinte, M.V.Netchaïev est né le 11.03.1952 , et est entré a la Haute école du KGB en 1969. On ignore ensuite les postes qu'il a occupé au sein du KGB (Sans doute a la 2ème Direction Générale du KGB, en charge du contre-espionnage et donc de la lutte contre les services secrets ennemis). C'est ensuite seulement que sa biographie devient plus précise: Il a a un moment (non précisé) dirigé la section du contre-espionnage au sein de la Direction du FSB pour Moscou et sa région (Un service qui concurrence par conséquent les Services centraux du FSB, eux aussi implantés dans la capitale russe) et était un des dirigeants de l'unité en charge de la lutte contre le terrorisme international du FSB pour la région Caucase du Nord. Il est sans doute fait référence a la Direction chargée des opérations et de la coordination du FSB pour le Caucase du Nord, (Commandée en 2001 par Arkadi Edelév. Edelév a, de 1992 a 1998, dirigé la section chargée d'assurer la sécurité des objectifs stratégiques pour la Direction Régionale du FSB dans la région Baïkal. Après avoir dirigé la lutte contre le terrorisme dans le Caucase, Edelév a été n°2 du 2ème Service du FSB) qui dépend du 2ème Service du FSB, appelé aussi Département antiterroriste ou Centre antiterroriste (Son appelation en 1995). Ce service, dont le vrai nom est "Département de Protection de la Constitution et de lutte contre le terrorisme" est chargé aussi bien de lutter contre les groupes extrêmistes, tels que le Parti National-Bolchévique de Edouard Limonov, allié de Gary Kasparov lors des dernières éléctions législatives russes, que de la lutte contre les groupes terroristes tchétchènes ou Al-Qaïda).

    Netchaïev a ensuite dirigé le département des opérations du contre-espionnage au sein de la Division du Contre-espionnage du FSB. La date précise de son arrivée a ce poste est inconnue; on sait seulement que elle est ultérieure a août 2003 (Chef de la section en août 2003: Nikolaï Volobuyév)

     Un décret du FSB en date du 14.09.2007 , n°465, enregistré au Ministère de la Justice russe le 15.10.2007 (numéro d'enregistrement 10321) , permet toutefois d'en savoir plus sur les différents services du FSB. Concernant le 1er Département (Dirigé par Oleg Syromolotov depuis 2001) il comporte deux sections:

    -Le département des opérations de contre-espionnage

    -La direction de la coordination et de l'analyse des activités de contre-espionnage.

    Netchayév était a la tête des opérations de contre-espionnage. Selon le communiqué extrêmement succint du FSB, Netchayev a participé personnellement et dirigé nombre d'opérations de contre-espionnage. Sans qu'on en sache plus. Etant donné les récents scandales d'espionnage en Russie, on ne peut exclure qu'il ait participé a l'enquête qui permit de démasquer l'ex-officier du GRU Skripalia, recruté par le SIS britannique et interpellé par le FSB en décembre 2004; la découverte de la "pierre" qui permettait a un informateur du SIS (peut-être Skripalia justement) de communiquer avec ses officiers traitants, ou l'enquête sur les déclarations de Viatcheslav Jarko, ancien officier du FSNP, le Service Fédéral de Police Fiscale, qui prétendit avoir été recruté par le SIS en 2003. Selon Jarko, ont participés a son recrutement Alexandre Litvinenko et Boris Bérézovsky.

    Les raisons du décès de M.V.Netchayév ne sont pas précisées, on ne peut exclure une crise cardiaque, mais le sujet n'a pas été approfondi, les journaux se contentant de rapporter le communiqué du FSB sans plus d'informations, malheureusement.

     

     

    DOCUMENTS

     

    COMMUNIQUE DU FSB DU 05.12.2007

     

    РОССИЙСКАЯ КОНТРРАЗВЕДКА И ОТЕЧЕСТВЕННЫЕ СПЕЦСЛУЖБЫ ПОНЕСЛИ ТЯЖЕЛУЮ УТРАТУ.

    11.03.1952 - 05.12.2007

    5 декабря 2007 года на 56 году жизни скоропостижно скончался первый заместитель руководителя Службы – руководитель Департамента контрразведывательных операций Службы контрразведки ФСБ России генерал-полковник Нечаев Михаил Владимирович.

    Военную службу в органах госбезопасности Михаил Владимирович начал в 1969 году, поступив в Высшую Краснознаменную школу КГБ при СМ СССР им. Ф.Э.Дзержинского. Последовательно поднимаясь по ступеням профессионального и должностного роста от оперуполномоченного до первого заместителя руководителя Службы - руководителя Департамента контрразведывательных операций Службы контрразведки ФСБ России, Михаил Владимирович добился значительных результатов в противоборстве с иностранными спецслужбами. Получив значительный опыт работы по линии контрразведки в УФСБ России по Москве и Московской области, Михаил Владимирович смог блестяще применить его в Департаменте контрразведывательных операций, где руководил самыми сложными направлениями деятельности и лично участвовал в контрразведывательных мероприятиях. Являлся одним из руководителей оперативной группы ФСБ России по пресечению деятельности членов международных террористических организаций на территории Северо-Кавказского региона. Результаты мероприятий неоднократно получали широкий общественный резонанс, как в России, так и за рубежом, высоко оценивались Президентом Российской Федерации.

    Его заслуги неоднократно отмечены высокими государственными наградами, среди которых: орден «За заслуги перед Отечеством» III степени (с изображением мечей), орден «За военные заслуги», орден Почета, нагрудный знак «Почетный сотрудник контрразведки» и другие многочисленные награды.

    Высокие личные качества, проявленные на службе Отечеству, профессиональный подход к делу, умение в сложных ситуациях находить оптимальные решения, талант руководителя и верность лучшим чекистским традициям снискали заслуженное и глубокое уважение к Михаилу Владимировичу среди коллег-контрразведчиков.

    В памяти сотрудников органов безопасности России Михаил Владимирович Нечаев останется доблестным чекистом, авторитетным руководителем и наставником, порядочным, чутким и отзывчивым человеком.

     

     DECRET DU FSB

     

    Приказ ФСБ РФ от 14 сентября 2007 г. N 465
    “Об утверждении Перечня категорий руководителей органов контрразведки и их заместителей, уполномоченных возбуждать ходатайство о проведении контрразведывательных мероприятий, ограничивающих конституционные права граждан”

    В соответствии со статьей 9 Федерального закона от 3 апреля 1995 г. N 40-ФЗ «О федеральной службе безопасности» (Собрание законодательства Российской Федерации, 1995, N 15, ст. 1269; 2000, N 1 (ч. 1), ст. 9, N 46, ст. 4537; 2001, N 53 (ч. 1), ст. 5030; 2002, N 19, ст. 1794, N 30, ст. 3033; 2003, N 2, ст. 156, N 27 (ч. 1), ст. 2700; 2004, N 35, ст. 3607; 2005, N 10, ст. 763; 2006, N 17 (ч. 1), ст. 1779, N 31 (ч. 1), ст. 3452, 2007, N 28, ст. 3348, N 31, ст. 4008) приказываю

    утвердить прилагаемый Перечень категорий руководителей органов контрразведки и их заместителей, уполномоченных возбуждать ходатайство о проведении контрразведывательных мероприятий, ограничивающих конституционные права граждан*.

    Врио Директора С. Смирнов

    ______________________________

    * Права граждан на тайну переписки, телефонных переговоров, почтовых, телеграфных и иных сообщений, передаваемых по сетям электрической и почтовой связи, право граждан на неприкосновенность жилища.

    Зарегистрировано в Минюсте РФ 15 октября 2007 г.

    Регистрационный N 10321

    Приложение
    к приказу ФСБ РФ
    от 14 сентября 2007 г. N 465

    Перечень
    категорий руководителей органов контрразведки и их заместителей, уполномоченных возбуждать ходатайство о проведении контрразведывательных мероприятий, ограничивающих конституционные права граждан

    Руководство ФСБ России;

    руководители, начальники подразделений ФСБ России (Служба контрразведки ФСБ России, Служба экономической безопасности ФСБ России, Департамент военной контрразведки ФСБ России, Управление собственной безопасности ФСБ России, Управление по контрразведывательному обеспечению Министерства внутренних дел Российской Федерации, Министерства юстиции Российской Федерации и Министерства Российской Федерации по делам гражданской обороны, чрезвычайным ситуациям и ликвидации последствий стихийных бедствий ФСБ России) и их заместители;

    заместители руководителя Пограничной службы ФСБ России, курирующие подразделения, осуществляющие контрразведывательную деятельность;

    руководители, начальники подразделений, входящих в Службы ФСБ России (Департамент контрразведывательных операций Службы контрразведки ФСБ России, Управление координации и анализа контрразведывательной деятельности Службы контрразведки ФСБ России, Управление по контрразведывательному обеспечению объектов промышленности Службы экономической безопасности ФСБ России, Управление по контрразведывательному обеспечению объектов транспорта Службы экономической безопасности ФСБ России, Управление по контрразведывательному обеспечению кредитно-финансовой сферы Службы экономической безопасности ФСБ России, Организационно-аналитическое управление Службы экономической безопасности ФСБ России, оперативное управление Пограничной службы ФСБ России), и их заместители;

    начальники управлений (отделов) федерального органа исполнительной власти в области обеспечения безопасности по отдельным регионам и субъектам Российской Федерации (территориальных органов безопасности) и их заместители, курирующие подразделения, осуществляющие контрразведывательную деятельность;

    начальники управлений (отделов) федерального органа исполнительной власти в области обеспечения безопасности по военным округам и флотам, Балтийскому флоту и войскам в Калининградской области, Командованию специального назначения, 12 Главному управлению Министерства обороны Российской Федерации, внутренним войскам Министерства внутренних дел Российской Федерации, Космическим войскам, Объединениям Военно-воздушных сил Верховного Главного командования, ракетным армиям, Специальным объектам федеральных органов государственной власти Российской Федерации, военным академиям и научно-исследовательским институтам г. Москвы, войсковая часть 28254 и их заместители;

    начальники управлений (отделов, отрядов) федерального органа исполнительной власти в области обеспечения безопасности по пограничной службе (пограничных органов) и их заместители, курирующие подразделения, осуществляющие контрразведывательную деятельность.

    Приказ ФСБ РФ от 14 сентября 2007 г. N 465 “Об утверждении Перечня категорий руководителей органов контрразведки и их заместителей, уполномоченных возбуждать ходатайство о проведении контрразведывательных мероприятий, ограничивающих конституционные права граждан”

    Зарегистрировано в Минюсте РФ 15 октября 2007 г.

    Регистрационный N 10321

    Текст приказа официально опубликован не был

  • Un exemple de la lutte des services secrets contre la corruption

    Parmi les missions incombant aux services secrets on notera la lutte contre la criminalité organisée, qu'il s'agisse du terrorisme ou du blanchiment d'argent, du trafic de stupéfiants ou d'armes etc...

    En Russie, au sein du FSB (Contre-espionnage et sécurité intérieure de la Fédération de Russie) cette mission relève du Service antiterrorisme (2ème Service du FSB), depuis 2000 du Contre-espionnage militaire (Pour les infractions commises au sein des Forces armées) et aussi du 4ème Service du FSB , le contre-espionnage économique, dont l'appelation officielle est SEB ( Служба экономической безопасности ,Service de la sécurité économique). Le SEB est dirigé depuis 2004  par Alexandre Bortnikov.

    ed8d6021e1d7e61b125f2b5d410bd4a7.jpgAlexandre Bortnikov est depuis 2004 a la tête du Service de sécurité économique du FSB de la Fédération de Russie. Entré au KGB en 1975, il a travaillé comme n°2 de la Direction du FSB pour la Région de Saint-Pétersbourg avant d'en prendre la tête en juin 2003.Nommé le 24.02.2004 a la tête du 4ème Service du FSB. Général-lieutenant, il a eu entre autres a traiter l'affaire ici relatée.
    En plus de son travail en tant que patron du 4ème Service, Bortnikov est aussi: Depuis juin 2004 membre du groupe de travail interservices d'étude de la conception de la stratégie nationale dans la lutte contre le blanchiment de l'argent provenant d'activités criminelles; Depuis octobre 2004 Membre de la Commission gouvernementale sur les questions d'intégration économique; depuis 2004, membre du conseil des Directeurs de la société "Sovkomflot"; depuis avril 2005 membre de la commission du contrôle des exportations de la Fédéraion de Russie; depuis décembre 2005 membre de la commission gouvernementale pour les questions du complexe énérgétiques; a partir d'avril 2006 membre de la commission gouvernementale assurant l'intégration des entreprises de construction de la Fédération de Russie. 

    Est ici relatée une affaire de corruption traitée par le SEB fin 2005, et qui a connu un premier dénouement judiciaire en avril dernier, avec la condamnation d'un des principaux accusés a 10 ans de prison. 

    Tout commence en 2005 par une enquête de la 50ème inspection interdépartementale ( chargée du contrôle des banques)  du FNS ( Service Fédéral des Impôts russe), relative a plusieurs transactions sur les pierres précieuses effectuées entre plusieurs banques russes de 2001 a 2002, dont l'une d'elle est la banque de crédits russe "Rossiiskii Kapital" (Capital russe). Les services fiscaux suspectent ses transaction de cacher en réalité un schéma pour éviter de payer la TVA. Aussi le FNS exige a l'automne 2004 de "Rossiiskii Kapital" , pour non-paiement de la TVA, une somme de deux milliards de roubles a titre d'impôts non payés, soit le quart de l'actif de la banque.

    C'est alors que un jeune haut fonctionnaire du FNS, Oleg Alexeyev, au courant (Dans le cadre de ses activités au FNS) des problèmes rencontrés par la Banque décide de les "aider" et ,en compagnie de Alexey Mishin , de la Banque de Russie, rencontre en septembre 2005 Alexey Ivachenko, Président du Conseil des Directeurs de l"Rossiiskii Kapital" a qui il propose contre un pot-de-vin (appelés aussi "dessous de table" ou "commissions occultes") de 5.3 millions de dollars (Soit 10% de la somme exigée par les Services du FNS)  de "passer l'éponge" sur l'impayé de "Rossiiskii Kapital", en annulant cette dette. Alexeyev déclarera a Ivachenko que si elle ne paye pas, alors une enquête criminelle sera ouverte tandis que la banque même fera faillite. Ivachenko prévient immédiatement le Service de sécurité du FNS puis le FSB, qui décide de tendre un piège au corrupteur.  Le FSB commence aussitôt a utiliser son arcenal pour rassembler des preuves (Qui seront plus tard utilisées par le Tribunal) : Il est mis sur écoutes et surveillé.

    Le schéma proposé est le suivant: Oleg Alexeyev s'adresse a la Direction principale territoriale pour Moscou de la Banque de Russie, qui lui fournira un document officiel indiquant que les violations commises par l'établissement de crédit ne sont pas si graves. En échange "Rossiskii Kapital" payera a Alexeyev 1 million de dollars. Une deuxième partie, 2.5 millions de dollars, doit être remise a des fonctionnaires du FNS et de la Direction Principale Territoriale pour Moscou de la Banque de Russie. 

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    Interpellation de Oleg Alexeyev (Photos du FSB) 

     

      Le 17.10.2005 au soir, le Service de sécurité économique du FSB , en coopération avec le Service de sécurité du FNS interpelle Oleg Alexeyev, 28 ans, chef-adjoint de la Direction des organismes de crédits au FNS.  L'interpellation de Alexeyev a eu lieu juste en face du Kremlin, au restaurant de l'hôtel "Balchug Kempinski Moscou", juste après que un salarié de la Banque ait remis a Alexeyev une malette contenant 1 millions de dollars. C'est au moment ou Alexeyev a commencé a compter l'argent contenu dans la malette que se sont approchés de lui les officiers du FSB et du FNS

    94530cfcfa32ec0ef6b4402d09b973ed.jpgLes officiers du FSB emmenent Alexeyev

    A 4 heures du matin le 28.10.2005, les forces de l'ordre russes investissent un appartement, Chaussée Roublev a Moscou. Ils interpellent Alexey Mishin, 26 ans, haut fonctionnaire, du Service juridique de la Direction principale territoriale pour Moscou de la Banque de Russie, et complice de Alexeyev. La perquisition menée a son domicile n'a rien donnée.

    Le plus intéréssant, notent les responsables des services de sécurité, est la perquisition du bureau de Mishin a la Banque de Russie : Y sont découvertes trois valises remplies d'argent. Montant total: 968000 dollars et 45000 euros, sans que il soit possible de déterminer d'ou vient cet argent. Interrogé sur la provenance de cette somme, il a indiqué que cela n'a rien a voir avec cette affaire. Les enquêteurs n'excluent pas que ce n'est pas la première fois que le fonctionnaire se faisait remettre des pots-de-vin. Les enquêteurs découvriront aussi que Mishin a menti a ses patrons de la Banque de Russie en affirmant ne pas avoir d'appartement ( Alors qu'il avait celui Chaussée Roublev et une a Kountsévo ) et a donc recu un appartement de fonction sur la Perspective Lénine.

    Les deux fonctionnaires ont été inculpés sur la base de l'article 290 alinéa 4 du Code pénal de la Fédération de Russie selon l'officier instructeur en charge des affaires d'importance au Bureau du Procureur de Moscou Ilya Maloféev, et maintenus en détention pour éviter leur fuite.

    L'article 290 du Code Pénal de la Fédération de Russie, en son alinéa 1, indique que cet article concerne la corruption dont les auteurs sont des personnes occupant des fonctions officielles (Donc les représentants de l'Etat). Cette corruption peut prendre plusieurs formes: Recevoir de l'argent, un bien, des actions ou des avantages matériels . Et ce pour des activités en faveur de la personne qui donne le pot-de-vin ou des personnes qu'il représente , si de telles activités entrent dans le cadre du service de la personne occupant une fontion officielle. Selon l'alinéa 4 de l'article 290 du Code Pénal russe, les activités prévues a l'article 290-1 du Code Pénal sont punies de 7 a 12 ans de prison avec une amende pouvant aller jusqu'a 1 million de roubles dans les cas: Ou l'infraction a été commise par un groupe organisé ou planifié; utilisation de la force; que le pot-de-vin a été obtenu par extorsion ( Donc que le fonctionnaire a exigé le pot-de-vin) ; que la somme du pot-de-vin est importante.

    Toutefois, selon les déclarations de Ivachenko, Alexeyev a fait référence de payer aussi des pots-de-vins a de hauts responsables du Ministère des finances russe. Sans que on en sache plus. Ironie de l'histoire, le Ministre des Finances Alexei Kudrin avait déclaré 96 heures avant l'interpellation de Alexeyev qu'il faut non pas se battre pour baisser les impôts, mais contre les "impôts corrompus"... Le MinFin s'est refusé a tout commentaire a propos de cette affaire, et aucun fonctionnaire n'a été inculpé, faute de preuves. Alexeyev lui-même ne s'est guère montré coopératif au cours de l'instruction, niant les faits puis préntendant que il pensait que dans la malette il y avait des documents pour régler le conflit.. 

    e90293135244a9ae09fb09ecb06027a3.jpgAlexeyev et Mishin lors de leur jugement

    Jugés en première instance en avril 2007 par le Tribunal de Moscou ,Alexeyev et Mishin ont été condamnés a 10 ans de prison, 1million de dollars d'amende chacun. Le Tribunal a aussi accepté la plainte déposée par Alexey Ivachenko qui réclame a titre de dommages-intérêts $68000 (Le pourcentage de crédits pour le million de dollars qu'il a dû prendre a sa propre banque)

     Après tout me diront certains, ce n'est rien, une affaire parmi d'autres, la corruption n'est pas vaincue en Russie . D'autres soutiendront peut-être que cela ne sert a rien de lutter contre la corruption, que les pots-de-vins sont la règle.

    Concernant le premier point c'est a mes yeux une affaire symbolique, ( Etant donné le statut des personnes interpellées)  qui montre bien que il y a des tentatives,en Russie, pour se battre contre la corruption, y compris a très haut niveau. Cela a été confirmé la semaine dernière par l'interpellation d'un Vice-Ministre des Finances pour détournement de fonds. Le chemin pour eradiquer la corruption en Russie sera extrêmement long, mais les forces de l'ordre, bien que elles aussi touchées par ce phénomène, comptent elles aussi des personnes honnêtes.

    Concernant le second point, ma réponse est  catégorique, et c'est non. Que permet la corruption, sinon de fausser la concurrence ,puisqu'il suffira par exemple de donner une commission occulte pour obtenir un marché un un avantage ? Dans le cadre des marchés publics par exemple, les entreprises ne seraient plus séléctionnées selon leur compétence mais selon le montant du pot-de-vin... Que permettra la corruption, sinon de poursuivre le principe 'Tout s'achète", et que comme le note la commissaire des Renseignements généraux Brigitte Henri ( Ouvrage "Au coeur de la corruption. Par une commissaire des RG) la corruption entraîne le clientélisme, et le pillage, mais aussi ,quand elle touche comme ici des personnes dépositaires du service public , que elle entrave l'action de l'Etat car ses agents seront plus sensibles aux pots-de-vins que a l'accomplissement de leur mission? Alexeyev comptait, pour lui et une poignée de personnes, obtenir par des pots-de-vin des fonds d'une banque qui n'avait pas payée la TVA aux services fiscaux russes. La banque devait pour cela payer 5.3 millions de dollars a Alexeyev et ses amis ( Ou prétendus amis, on ne peut exclure qu'il aurait mené seul avec Mishin toute l'opération et aurait prétendu que il faut graisser la patte de nombre de personnes uniquement pour justifier l'obtention d'une somme aussi rondelette) soit 6% (Selon une source) ou 10% (selon une autre) de ce que devait la Banque au fisc. Je vous laisse calculer, si les criminels avaient réussis, combien ne serait pas rentré dans  le Budget étatique russe.

     

     

    Sites:

    FSB de la Fédération de Russie  http://www.fsb.ru

    FNS Service Fédéral des Impôts http://www.nalog.ru/

    Banque "Rossiiskii Kapital"        http://roscap.ru/ 

     

     

  • Interview de Nikolaï Patrushev, Directeur du FSB (En russe ).

     

    8e98f5128e3e7d74b3dabde640139b3f.jpg Interview donnée par Nikolaï Platonovitch Patrushev (photo) ,directeur du FSB , le service de sécurité intérieure et de contre-espionnage russe , au journal "Arguments et faits" ( Argumentii i fakti).

     

    Контрразведка: шпионов сегодня ловят так...Опубликована: 10.10.2007 16:56:30


    Сегодня Россия является объектом пристального внимания нескольких десятков иностранных разведывательных служб. За какими секретами охотятся иностранные шпионы и как работает российская контрразведка, главному редактору «АиФ» Николаю Зятькову рассказал директор ФСБ России генерал армии Николай Патрушев
    - Николай Платонович, с чем связана активизация в последние годы разведдеятельности иностранных спецслужб в отношении России?

     

    — Деятельность иностранных разведок в отношении нашего государства всегда была масштабна, а их активность не снижалась. При этом расходы ведущих иностранных держав на содержание спецслужб ежегодно увеличиваются на 15-20%. Прежде всего они интересуются сведениями о политической и социально-экономической обстановке в России, шагах руководства страны, направленных на укрепление государственности, территориальной целостности и экономики, отстаивание национальных интересов на международной арене, в том числе о реакции на развитие событий в странах СНГ. Особенно интересует зарубежные разведорганы состояние боеготовности, ход реорганизации российских Вооружённых сил, в первую очередь их ракетно-ядерной составляющей, развитие оборонно-промышленного комплекса, передовые образцы вооружений и военной техники, перспективные научные исследования, положение на Северном Кавказе и в регионах Дальнего Востока, Сибири, сырьевые ресурсы и инфраструктура их транспортировки.

    В настоящее время значительные усилия зарубежных спецслужб направлены на получение информации о ситуации, связанной с предстоящими выборами в Государственную думу и Президента Российской Федерации. Большой интерес с их стороны проявлен к расстановке политических сил, характеризующих данных кандидатов в депутаты и на пост главы страны, деятельности оппозиции. Кроме того, они пытаются в выгодном руководству своих государств русле оказывать влияние на протестные настроения и выступления в России.

    Помимо этого в ряде западных держав продолжают сохранять свои позиции политики, всё ещё мыслящие категориями времён «холодной войны». В духе школы Бжезинского ими прилагаются значительные усилия для того, чтобы воспрепятствовать России стать равноправным участником международных отношений, предъявляются претензии на наши территории и национальные богатства. Ставя распад СССР себе в заслугу, они теперь вынашивают планы, направленные на расчленение России. Специальные службы и организации ими рассматриваются в качестве достаточно эффективного инструмента их реализации.

    Грузия и Польша на службе ЦРУ

    - Спецслужбы каких государств особенно активны в этом плане?

    — Несмотря на известные всем глобальные изменения, произошедшие в конце 80-х — начале 90-х гг. прошлого века, спецслужбы государств — членов НАТО по-прежнему весьма активны в отношении России. Причём в этом ряду особо следует выделить Великобританию, спецорганы которой не только ведут разведку по всем направлениям, но и стараются повлиять на развитие внутриполитической ситуации в нашей стране.

    Отличаются своими действиями и турецкие спецслужбы, которые стремятся создавать и развивать позиции среди политической элиты и представителей крупного бизнеса в российских регионах компактного проживания мусульман. Пакистанская разведка стремится получить доступ к технологиям военного и двойного назначения, а также добыть сведения в отношении военно-технического сотрудничества России с рядом стран.

    ЦРУ и СИС (основные разведорганы США и Великобритании. — Ред.) продолжают привлекать к работе на российском направлении своих партнёров из Польши, Грузии, стран Балтии и некоторых других.

    - Удивляет, что против России активно действуют польские, прибалтийские и тем более грузинские спецслужбы.

    — А что здесь удивительного? Американские и британские спецслужбы оказывают серьёзное влияние на специальные органы как этих государств, так и некоторых других стран Восточной Европы. Это относится к самому широкому спектру: от формирования кадрового состава и распределения бюджета до выбора стратегических направлений деятельности и непосредственной организации совместных разведмероприятий.

    В угоду интересам «старших партнёров» и в соответствии с конъюнктурными соображениями политического руководства своих стран упомянутые разведки проводят операции, выходящие далеко за рамки их национальных интересов.

    Так, на территории указанных стран развёрнута работа, целью которой является вербовка российских граждан, проводятся операции по связи с агентурой. При этом некоторые из американских и английских союзников действуют весьма агрессивно. Кроме того, отдельные сотрудники спецслужб Грузии не брезгуют поддерживать связи с криминалитетом и всё чаще использовать его в разведывательных акциях и различных провокациях.

    - В последнее время в различных источниках часто появляется информация о провалах британской разведки…

    — Противодействуя британской разведке, мы всегда учитывали её многовековые традиции и огромный опыт в агентурной работе. Нам известны как её сильные стороны, так и слабые. Со времён королевы Елизаветы I сотрудники СИС руководствуются принципом «Цель оправдывает средства». Деньги, подкуп, шантаж, освобождение от наказания за совершённые преступления — их основные методы вербовки.

    Разоблачённые нашей контрразведкой в разное время агенты занимали достаточно высокое должностное положение. Это бывшие ответственные сотрудники военной разведки Скрипаль, МИДа — Обухов, внешней разведки — Гордиевский и Оямяэ.

    Вместе с тем в последнее время для достижения определённых политических целей англичане сделали ставку на лиц, обвиняемых в совершении уголовных преступлений и скрывающихся за рубежом от российского правосудия. Читатели, несомненно, помнят публикации в различных СМИ на тему обращения в органы безопасности российского гражданина Вячеслава Жарко с заявлением о его вербовке сотрудниками СИС при активном участии Березовского и Литвиненко.

    Всё это не могло не сказаться на качестве работы британской разведки — отсюда и провалы.

    Среди шпионов — военные и учёные

    - Какие подразделения ФСБ России занимаются непосредственно контрразведкой?

    — Главные задачи по противодействию спецслужбам иностранных государств возложены на Службу контрразведки, название которой говорит само за себя. Помимо этого она участвует в оперативном прикрытии государственной границы, совместно с другими подразделениями ФСБ России обеспечивает безопасность представительств иностранных государств на территории нашей страны, а также российских учреждений и граждан за рубежом во взаимодействии с заинтересованными ведомствами.

    Значительная роль в защите сведений, составляющих государственную тайну, и борьбе с научно-техническим и экономическим шпионажем принадлежит Службе экономической безопасности. Обеспечением безопасности в Вооружённых силах, в том числе и противодействием иностранным разведкам, занимается Департамент военной контрразведки. Противодействием вниманию зарубежных спецслужб к самим органам безопасности занимается Управление собственной безопасности.

    Под руководством этих подразделений организуют свою деятельность территориальные органы безопасности, органы безопасности в войсках и иных воинских формированиях, оперативно-технические и научно-технические структуры. В целом можно сказать, что в контрразведывательной деятельности участвуют в той или иной степени все наши подразделения.

    - И каковы результаты их работы?

    — За период с 2003 года выявлено более 270 активно действовавших кадровых сотрудников и 70 агентов иностранных разведок, в числе которых 35 российских граждан. Предупреждены преступные действия ещё 6 граждан нашей страны, намеревавшихся инициативно передать зарубежным спецслужбам сведения, составляющие государственную тайну.

    В качестве примеров можно привести разоблачение и осуждение на длительные сроки лишения свободы упомянутых Оямяэ, Скрипаля, Обухова, а также Сыпачёва, Думенкова, Смаля, Белошапкина, Запорожского и других.

    Только в текущем году пресечена деятельность 14 кадровых сотрудников и 33 агентов спецслужб иностранных государств. В частности, судом признан виновным в совершении преступления, предусмотренного ст. 275 Уголовного кодекса (государственная измена), бывший военнослужащий Шабатуров, который с 1999 года сотрудничал с разведслужбой одного из западноевропейских государств и выдал ей сведения о ряде сотрудников российской военной разведки. Совсем недавно, 12 сентября, по этой же статье осуждён бывший сотрудник одного из НИИ Минобороны России Арсентьев, передавший иностранной спецслужбе сведения, составляющие государственную тайну. Сейчас в суде рассматривается уголовное дело ещё на одного человека, а в отношении троих ведётся следствие.

    Камень с электронной начинкой

    - Какие новинки шпионской техники используют иностранные разведки?

    — Разведки стремятся обеспечить своих агентов созданной на основе новейших достижений науки специальной техникой, которая позволяла бы им действовать тайно.

    Например, одним из самых уязвимых мест в деятельности спецслужб являются операции по связи, поэтому их техническому обеспечению уделяется самое пристальное внимание.

    В частности, такие технические средства использовались сотрудниками резидентуры СИС, действовавшими под прикрытием дипломатических должностей посольства Великобритании в России и разоблачёнными в декабре 2005 года.

    К техническим новинкам спецслужб Великобритании можно отнести и специальное устройство, замаскированное под аккумуляторную батарею портативного компьютера, работающее на тех же частотах, что и большинство мобильных телефонов. Им англичане снабдили одного из своих агентов. Сотрудник резидентуры, находясь на удалении и не вступая непосредственно в контакт с агентом, мог считывать с «аккумулятора» информацию и передавать собственную. Кроме того, российскому гражданину была передана программа, которая позволяла ему работать на компьютере, не оставляя никаких следов на жёстком диске.

    Также зарубежные разведорганы всё чаще пытаются использовать, в частности, возможности Интернета.

    - В последние годы мы часто слышим о том, что иностранные разведки используют в своей работе неправительственные организации…

    — Действительно, в арсенале иностранных спецслужб есть практика использования неправительственных организаций (НПО) как для добывания разведывательной информации, так и в качестве инструмента оказания скрытого влияния на политические процессы. Примеры тому можно найти, анализируя события, происходившие во время так называемых «цветных революций» на Украине, в бывшей Югославии, в Грузии и некоторых других странах. Немалую роль в них сыграли молодёжные организации, члены которых были подготовлены на зарубежные средства.

    Существует также угроза финансирования через возможности отдельных иностранных НПО фактически подрывной деятельности против России. Она зачастую исходит от международных террористических организаций, которые используют отдельные НПО в собственных интересах, в частности для финансовой поддержки бандформирований на Северном Кавказе. Всё это мы учитываем при организации нашей контрразведывательной деятельности.

    Внимательно изучаем и зарубежный опыт. Так, в Соединённых Штатах Америки разработан новый порядок выделения Агентством США по международному развитию грантов неправительственным организациям, который предусматривает ужесточение контроля за их деятельностью, в том числе со стороны спецслужб. Это позволит американским компетентным органам предотвращать использование выделяемых НПО средств в ущерб национальной безопасности своей страны.

    - Как изменилась ситуация в условиях действия нового российского закона о неправительственных организациях?

    — Изменения, внесённые в нормативный правовой акт, касаются общегосударственных мер по упорядочению деятельности НПО. Они не затрагивают прав ФСБ России — у нас не добавилось ни функций, ни полномочий.

    Хотел бы особо отметить, что мы понимаем важную роль неправительственных организаций в развитии и укреплении гражданского общества в нашей стране и заинтересованы в их деятельности. Внимание же контрразведки привлекают те НПО или их сотрудники, которые занимаются противоправной деятельностью, относящейся к нашей компетенции. Например, это могут быть попытки получить неправомочный доступ к сведениям, составляющим государственную тайну, или совершение иных действий, угрожающих безопасности России. Естественно, что такая деятельность очень далека от официально заявляемых целей.

    Общий враг России, США и Англии

    - Вы неоднократно подчёркивали важность международного сотрудничества спецслужб в условиях возрастания террористических угроз. Как это можно соотнести с работой контрразведки?

    — Несмотря на остроту противоборства с иностранными разведками, мы хорошо понимаем, что есть сферы, где спецслужбам необходимо взаимодействовать, в первую очередь это борьба с международным терроризмом.

    По нашему мнению, нам удалось сформировать достаточно действенную систему международного сотрудничества. На сегодняшний день сохраняется устойчивая тенденция к расширению его масштабов. Наша служба поддерживает активные контакты со 136 органами безопасности и спецслужбами 76 стран.

    Наиболее тесные отношения у нас сложились с коллегами из стран — участниц СНГ в рамках Совета руководителей органов безопасности этих государств (СРОБ). В последние годы к его работе проявляют всё больший интерес наши партнёры из дальнего зарубежья. Так, на заседания совета приглашаются в качестве наблюдателей представители спецслужб Италии, Франции, Германии и Испании. Кроме того, используются механизмы взаимодействия по линии рабочих органов «восьмёрки», институтов ООН, ЕС и ОБСЕ, ШОС и других международных или региональных организаций. Расширяется и сотрудничество в пограничной сфере — повышается эффективность работы Пограничного комитета Союзного государства России и Белоруссии, Совета командующих Пограничными войсками стран СНГ, Совета по пограничным вопросам государств — членов ЕврАзЭС и ряда других структур.

    Развитию партнёрских отношений служат ежегодно организуемые ФСБ России мероприятия более широкого формата — международные совещания руководителей спецслужб, органов безопасности и правоохранительных органов. В работе шестого совещания, которое прошло 6-7 сентября в Хабаровске, участвовали представители 53 стран и 4 международных организаций. В ходе этой встречи состоялся конструктивный и весьма полезный обмен мнениями по наиболее актуальным проблемам борьбы с терроризмом.

  • Séminaire des services de sécurité francais et russe sur la criminalité informatique

    Un communiqué de l'agence de presse russe INTERFAX en date du 17.10.2007 et publié sur le site du FSB de la Fédération de Russie fait état du séminaire qui s'est  tenu récémment a Moscou sur la sécurité Internet, et qui selon le centre des relations publiques du FSB a été organisé a l'initiative de l'ambassade de France a Moscou.

    Ont pris part au séminaire des officiers des services francais , sans plus de précision (On peut supposer que est fait allusion aux spécialistes de la criminalité informatique de la Direction Centrale de la Police Judiciaire francaise, de la Division informatique de la DST et a leurs homologues de la DGSE) ainsi que des officiers du MVD ( Le Ministère de l'Intérieur russe) et du FSB (Sans doute du département de sécurité informatique de la 1ère Division [Contre-espionnage] du FSB), ainsi que des représentants de sociétés privées francaises et russes spécialisées dans la sécurité de l'information.

    Ont été , au cours du séminaire, analysées les questions de la sécurité informatique , les insuffisances juridiques dans les législations nationales et internationales dans ce domaine et les possibilités d'y remédier, sans oublier les expériences des participants dans le domaine de la lutte contre la criminalité informatique et du commerce éléctronique. Le Centre des relations publiques du FSB a noté les déclarations de l'ambassadeur de France a Moscou, Stanislas De Laboulaye, qui éspère que de tels séminaires seront fréquents et permettront de renforcer la coopération entre les différents services.

     

     

  • Brève histoire des services secrets soviétiques et russes

    Suite à la Révolution bolchévique de 1917 est fondée la VTchéKa (commission extraordinaire panrusse de lutte contre la contre-révolution et le sabotage), chargée du renseignement intérieur, extérieur, de la sécurité et de la lutte contre les opposants. En contrepartie, l'Armée rouge se dote en octobre 1918 de son propre service de renseignement, la IVe direction principale de l'état-major général de l'Armée rouge. Après la Seconde Guerre mondiale, ce service sera renommé : il deviendra le GRU, Direction Principale du Renseignement.

    Concernant la VTchéKa, elle changera plusieurs fois de nom (Tchéka,OGPU,GPU,NKVD,NKGB,MGB,MVD), mais ses tâches resteront les mêmes. Petite différence toutefois : quand l'ancienne Tchéka deviendra le NKVD ou MVD, les services de sécurité soviétiques perdent en autonomie ; il ne sont alors qu'une branche des différents services de police d'URSS, le NKVD englobant aussi bien le contre-espionnage que la police, les pompiers ou le Goulag. Les services de sécurité et de renseignement extérieurs, au sein du NKVD, sont réunis dans le GUGB (Direction Principale de la Sécurité d'Etat) du NKVD.

    La Guerre froide arrivant, Staline décide de s'inspirer du modèle de la CIA. Est alors créé le KI, le Comité d'information, qui regroupe le renseignement extérieur politique et le GRU. Mais l'expérience échoue.

    Par décret de 1954 est créé le Comité pour la Sécurité d'Etat,le KGB, (Donc les services de sécurité perdent leur statut de Ministère ,ils sont désormais un simple Comité)  chargé aussi bien du contre-espionnage que des gardes-frontières, du renseignement extérieur, de la lutte contre les opposants ou de la protection des personnalités. Lui font concurrence le GRU, rattaché a l'Armée rouge mais aussi le MVD c'est-à-dire la police. Le Ministre de l'Intérieur sous Brejnev, Chtchelokov, n'aura de cesse d'essayer de réduire le poids du KGB sur le plan intérieur.

    Le KGB a néanmoins un avantage de taille sur la police et le GRU : d'une part, il peut surveiller ces deux organismes, par le biais de la 3e direction du KGB (contre-espionnage militaire), par exemple, en recrutant des officiers du GRU ou en essayant d'y démasquer les traîtres (ce rôle revient à la 2e sous-section du 1er département de la 3e direction du KGB, à l'intérieur de l'URSS, et à la sécurité interne du renseignement extérieur du KGB, la section "K" de la Première Direction Principale, dans les ambassades, consulats, délégations, etc.). Concernant la police, est créée en 1982 au sein de la 3e direction la section "V", chargée de la lutte contre la corruption au sein des forces armées (donc la police comprise). Le KGB a donc en premier un moyen d'interférer dans le travail de ces deux organisations concurrentes.

    D'autre part, le KGB peut doubler les deux concurrents. En effet, rien n'interdit au KGB de collecter des renseignements militaires ; c'est même un de ses rôles, et ainsi il concurrence le GRU dont c'est la mission. Et rien n'interdit non plus le KGB d'enquêter (ce qui est aussi un de ses rôles) dans les affaires de crime organisé, de terrorisme ou de lutte contre la corruption, doublant ainsi le MVD (ministère de l'Intérieur, police).

    La chute de l'URSS en 1991 change la donne, le KGB est divisé en plusieurs services indépendants : l'ex-direction du renseignement extérieur du KGB (1ère Direction Générale) devient le SVR, service de renseignement extérieur. Le service de protection des personnalités est désormais directement rattaché au président de la Fédération de Russie, il se nomme le FSO, tout comme un autre service beaucoup moins connu, le GUSP (Direction Principale des Programmes Spéciaux, en fait l'ex-15e direction du KGB, chargée de la construction des bunkers protégeant les dirigeants en cas de guerre).

    Le GRU ne voit pas son statut modifié, de son côté, tandis que les services chargés de la création des codes secrets (8e direction du KGB) et du brisage des codes utilisés par les adversaires (16e Direction générale) sont rassemblés dans une Agence fédérale, le FAPSI. Enfin, le KGB perd ses pouvoirs d'instruction, et ses unités d'élite entrent dans le giron du concurrent, le Ministère de l'Intérieur. Les services chargés de la Sécurité intérieure (protection des secrets économiques, industriels, du contre-espionnages, de la sécurité des transports, antiterrorisme et lutte contre le crime organisé ) sont rassemblés dans le FSK,Service Fédéral de contre-espionnage lequel, insécurité puis guerre de Tchétchénie aidant, regagne très vite ses pouvoirs d'instruction et d'écoutes (dès 1993). En remplacement du FSK est créé en 1995 le FSB, Service fédéral de Sécurité, avec les mêmes missions. Les unités d'élites reviennent dans le giron du FSB cette année-là, et en 2002, le FAPSI et les gardes-frontières sont rendus au FSB.

     

    Cet article sera régulièrement remis a jour

  • Le dossier Boris Belitsky

    LE DOSSIER BORIS BELITSKY

    Dans le cadre de ses efforts contre l'URSS,la CIA réussit en 1958 a recruter un citoyen soviétique,correspondant de Radio-Moscou.Apparement,un succès.Sauf que plusieurs années après la Compagnie apprendra que ce soviétique travaille sous le contrôle du KGB...Dans le climat ambiant de guerre froide ,l'affaire Belitsky en fut un des épisodes.

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     Boris Belitsky

    Boris Belitsky était correspondant de la section anglaise de Radio-Moscou.Parlant très couramment anglais (il est traducteur depuis 1945) ,il fut chargé par la radio de couvrir nombre d'événements internationaux,ce qui lui permettait de voyager.Parmi les événements couverts par Belitsky durant sa carrière,notons qu'il traduisit les propos de Youri Gagarine lors de ses conférences de presse,qu'il fut aussi le traducteur de Gagarine quand celui-ci fut recu par la Reine Elizabeth II a Buckingham Palace.En 1989,il est nommé Directeur adjoint des émissions en langue anglaise de "Radio-Moscou".

    C'est l'officier de la CIA George Goldberg,un letton parlant couramment russe,qui le recrute en 1958,a Bruxelles,a la Foire internationale.Pseudo de Belitsky a l'Agence: AEWIRELESS.Il est ensuite retourné et contrôlé par la section américaine du contre-espionnage du KGB vers 1961,mais la CIA découvre que Belitsky est contrôlé par le KGB peu après:A la mi- 1962,a Genève,Belitsky devant rencontrer ses traitants de la CIA,c'est l'officier du KGB Vladimir Lvovitch Artemov (Entré au KGB en 1957,Artemov travaillait au sein de la DDP,le contre-espionnage du KGB a la section américaine), qui est chargé de diriger Belitsky sur place,en Suisse. Il bénéficie de l'assistance d'un officier de la section américaine du 2ème Directoire Principal du KGB,Youri Nossenko.Lequel contacte la CIA a Genève.Il révèle évidemment le fait que Belitsky travaille pour le KGB,et donnera même les noms des deux officiers traitants de Belitsky a la CIA,Goldberg et Young.Cette information ne surprend guère a la CIA: Certains officiers de la Section Soviétique de la Direction des Opérations de la CIA doutaient de la bonne fois de Belitsky.Parmi eux,l'officier chargé d'évaluer les rapports de Belitsky a la section SR-9 de la division soviétique,avait conclu au fait que Belitsky était contrôlé par le KGB.

    Néanmoins,Nossenko déclarera a la CIA que Belitsky avait été recruté par la CIA a Londres en 1960 ou 1961 (Belitsky a en effet eu des contacts avec ses officiers traitants de la CIA a Londres en 1961.Il lui ont même faits passer le détecteur de mensonges,qui n'avait rien détécté d'anormal).Nossenko ignorait que Belitsky avait été en réalité recruté en 1958 a Bruxelles,mais aussi que le but du KGB était de faire en sorte que la CIA ait des contacts avec Belitsky a Moscou même (rapports de son interrogatoire en 1968 par l'officier de la CIA Bruce Solie) .Ce qui permettrait a la DDP de mettre a jour les méthodes et les officiers traitants de la CIA en URSS même.Car Belitsky avait surtout des contacts avec la CIA en dehors du territoire soviétique,pour la bonne et simple raison que sa profession l'oblige a voyager fréquemment a l'étranger.Pourquoi la CIA prendrait le risque de le rencontrer en URSS même,alors? Nossenko ignorait que la CIA avait contactée Belitsky en URSS même,lui envoyant trois lettres (Postées par les officiers de la CIA en poste a Moscou?) en 1959 et dans la première partie de l'année 1960.Nossenko ignorait aussi que Belitsky avait une adresse,hors d'URSS,pour contacter la CIA De plus,toujours selon Nossenko,la 2ème section du département américain de la Deuxième Direction Principale a tenté,au début,d'utiliser Belitsky contre les britanniques.Est-ce a dire que au début le KGB pensait que Belitsky avait été recruté par les britanniques? C'est probable.Il faut y ajouter que Nossenko ignorait comment Belitsky avait été recruté sur le territoire britannique,la nature de ses contacts avec la CIA et quel type d'information il transmettait a ses traitants.

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    Youri Nossenko,officier de la Deuxième Direction Principale du KGB qui participa au traitement de Belitsky.

    Donc,Belitsky aurait caché au contre-espionnage soviétique que il avait été en réalité recruté deux ans plus tôt a Bruxelles.On peut donc supposer que Belitsky a sincèrement travaillé pour la CIA de 1958 a 1960.Pourquoi avoir contacté si tardivement le KGB? On ne sait pas.

    Il est malheureusement impossible de savoir quelles sont les informations transmises par Belitsky a la CIA..Sans doute,étant donné son travail,des informations a caractère politique. 

    Pendant que Nossenko révélait a la CIA que Belitsky était contrôlé par le KGB, AEWIRELESS,qui était venu a Genève en mai 1962 couvrir la conférence sur la paix, rencontrait dans une planque de Genève son officier traitant,Goldberg.Ils eurent plusieurs entretiens,totalisant 18 heures,au cours dequelles,estima Goldberg,Belitsky avait livré des informations authentiques et confidentielles.Il fut néanmoins prévenu que son informateur était contrôlé par le KGB.  

    La CIA continua néanmoins a contrôler Belitsky,pour pouvoir déterminer quelles informations on peut en tirer,entre autres en pleine crise des missiles a Cuba en octobre 1962.La suite du traitement par la CIA de Belitsky est malheureusement inconnue.Il est probable que,suite a la déféction de Nossenko ,survenue en 1964,le KGB,supposant que Belitsky ait été "balancé" par Nossenko a la CIA ,ait aussitôt cessé le "jeu".Pour l'anecdote,Belitsky sera un des trois traducteurs en anglais durant le procès en mai 1963 de Oleg Penkovsky,colonel du GRU qui était traité par la CIA et le MI6.

    Remerciements a Radio-Moscou,ainsi que aux informations disponibles dans nombre d'ouvrages ('Molehunt" de David Wise, "L'affaire Penkovsky",éditions Terra 1997, "Kontrrazvédka" de Vadim Abramov, "Cold Warrior" de Tom Mengold ). Un autre document passionant a lire est le rapport de synthèse déclassifié,et disponible au grand public,de l'interrogatoire de Youri Nossenko par l'officier CIA Bruce Solie.

  • What do you think about the Russian security services

    Les personnes consultant le blog ou juste de passage sont invitées a laisser leurs avis,commentaires,jusqu'au 14.06.2007 au soir,aux questions suivantes: Que pensez-vous des services secrets russes actuels ? Sont-ils efficaces ou non? Pourquoi ? Faut-il les supprimer?

     

    Personnellement,je ne donnerai ma réponse que une fois le débat terminé

    N.B: le délai est rallongé, il n'y a pas assez de commentaires. 

     

     

  • Ivan Markelov

    Ivan Alexeyevitch Markelov.

    Son nom est quasiment inconnu du grand public,et pourtant! Ivan Alexeyevitch Markelov a joué un rôle clé au sein du Contre-espionnage du KGB durant la Guerre Froide, en tant que Chef de la section Britannique dans les années 60,quand aux yeux du KGB le MI6 était un service beaucoup plus dangereux que la CIA,puis quand il occupe le fauteuil de Chef du contre-espionnage au moment ou la lutte entre le KGB et les services secrets occidentaux s'est intensifiée...

     

    febbb359053b2bfe52a209510eb71932.jpg Ivan Markelov

     Né en 1917 dans le village de Motigino,dans le Kraï de Krasnoyarsk,Markelov commence en travaillant a partir de 1936 dans un laboratoire de chimie,avant d'étudier sur la période 1937-1938 a l'université d'Etat d'Irkutsk,et d'entrer au NKVD en 1938.Entré aussitôt au NKVD de Novosibiirsk (Et au Parti communiste en 1940) ,Markelov en gravit très vite les échelons,passant d'opérationnel au poste de Chef-adjoint,puis Chef de la section du Contre-espionnage du MGB de Novosibiirsk.C'est alors que il est remarqué par Evguéni Pitovranov,haut responsable du MGB (Chef du 2ème Directoire Principal du MGB,le Contre-espionnage du Ministère pour la Sécurité d'Etat) qui le fait transférer au quartier général du MGB,a la Loubianka,Moscou,en 1949.La aussi,il gravit très vite les échelons,au sein de la Deuxième Direction Générale du MGB-1ère Direction Principale du MVD-2ème Direction Principale du KGB (Contre-espionnage),passant du grade d'opérationnel supérieur a celui de chef-adjoint puis Chef de section au sein du 2A,lequel 2A devient ensuite le 2ème Département,dont Markelov prend le commandement en 1956 et ce jusque 1962 (Il convient de noter que Markelov n'était pas encore chef de la section Britannique quand fut dévoilé en 1956 le Tunnel de Berlin,le chef de la section était alors Nikolaï Miakotnikh.Et il a,en 1962, suivi les débuts de l'enquête sur la trahison du colonel Oleg Penkovsky.C'est son successeur,Alexey Vassilievitch Suntsov, qui,fin 1962,en coopération avec les autres services du KGB,fera interpeller le traître.

    Le 2A est un service très important au sein du contre-espionnage du KGB: C'est lui qui est chargé du contrôle et des enquêtes sur les services secrets britanniques,dont le MI6. Comme le note dans son ouvrage Rem Krassilnikov,qui a dirigé de 1973 a 1979 ce fameux 2ème Département,"le MI6 était considéré au sein du KGB comme un service beaucoup plus expérimenté que la jeune CIA",cette dernière,créée en 1947,apparaissant alors comme le frère cadet du MI6.Il ne faut pas non plus oublier que dès le début des années 20 MI6 s'est avéré particulièrement agressif contre l'URSS,comme l'ont montrés le complot Lockhart,les opérations "Trust", "Tarantella"..D'autres opérations,plus tard mises a jour,tels que le Tunnel de Berlin ou l'interpellation du colonel Oleg Penkovsky ,sont plus a mettre au crédit du MI6 que de la CIA ,estime Krassilnikov,qui rappele au passage que la section chargée du suivi des américains (Donc les officiers de la CIA compris) s'appelait la section "2B".Selon Krassilnikov,les américains ne sont devenus prioritaires que a partir du milieu des années 60.

    En 1962,Markelov est nommé Chef-adjoint du contre-espionnage du KGB ,puis en 1964 envoyé diriger l'antenne du KGB de Riazan.Ce qui paraît assez surprenant :Un officier du KGB aussi important envoyé diriger un service du KGB au fin fond de l'URSS! Ce poste ressemble a une disgrâce.Mon hypothèse sur le sujet est la suivante: En 1964,Youri Nossenko,responsable au sein de la 2ème Direction Générale du KGB,passe a la CIA.Le résultat est immédiat:Plusieurs officiers du KGB sont rétrogradés,leur carrière brisée,certains virés,dont le chef de la 2ème Direction,Oleg Gribanov.On ne peut donc exclure que Markelov ait été victime de cette disgrâce.De 1970 a 1974,Markelov dirige la Direction du KGB de Bachkirie,avant de revenir au quartier général du KGB,au sein de la 5ème Direction (Créée en 1967 a l'initiative de Yuri Andropov,le patron du KGB,la "5" est chargée de la "lutte idéologique",ce qui implique aussi la lutte contre les opposants politiques.) d'abord en tant que adjoint du Chef de la "5",puis 1er adjoint du patron du même service.En 1979,nommé 1er adjoint du patron de la 1ère Direction Générale du KGB ,chargée du renseignement extérieur.Markelov est chargé a ce poste de la lutte contre la "subversion idéologique".

    En août 1983,Markelov prend la tête de la Deuxième Direction Générale du KGB,son service d'origine,et est nommé Patron-adjoint du KGB. (En 1985 il est élevé au grade de général-Colonel) .Il convient de rappeler que Markelov prend la tête du Contre-espionnage a un moment crucial dans la Guerre Froide: La décomposition de l'URSS est alors bien avancée,même si peu le savent,et les relations USA-URSS se sont fortement envenimées.Arrivé a la Maison-Blanche début 1981 ,Ronald Reagan,anticommuniste viscéral (Qui déclarera en 1982 que l'URSS est "L'Empire du Mal") ordonne a la CIA de mettre le paquet contre l'URSS.Les informations obtenues aussi bien du côté américain que soviétique le confirment: La Division soviétique de la Direction des Opérations de la CIA (Dirigée successivement par David Forden puis Burton Gerber) se réactive,multiplie les tentatives de recrutements de citoyens soviétiques.Le KGB ne peut que répondre a ses attaques,et c'est tout le boulot de la DDP (2ème Direction principale,contre-espionnage du KGB) en coopération avec les autres services,tels que le contre-espionnage militaire (3ème Direction Générale),le renseignement extérieur (1ère Direction Générale),les brigades de surveillance (7ème Directoire) ou les "psychologues"  de la lutte idéologique (5ème Directoire) sans oublier les services de sécurité économique et industrielle (6ème Direction) et dans les transports (4ème Direction).

    Le KGB rend donc coup sur coup,et marque des points:En septembre 1983 est interpellé en flag et expulsé pour espionnage David Von Augustenborg,officier de la CIA a Léningrad.Puis durant la période 1985-1986,la CIA perd presque tout son réseau d'informateurs en URSS.Il est vrai que la DDP (Ou DDG),en plus des techniques traditionnelles d'enquête, a été aidée dans sa tâche par les informations de la Première Direction Générale du KGB,obtenue grâce a des traîtres au sein de la communauté américaine du renseignement.Ensuite c'est le long travail d'enquête,de recoupement,qui permet seulement a la DDG d'interpeller les espions.

    Petite parenthèse sur Markelov lui-même.Des informations obtenues sur lui,j'ai eu deux impressions différentes: d'un côté,celle d'un homme autoritaire,manquant de subtilité (C'est l'impression tirée de la lecture du livre de Viktor Sherkashine "Spy Handler".Sherkashin a travaillé sous les ordres de Markelov a la section britannique du contre-espionnage du KGB dans les années 60),et de l'autre, (portrait tiré de ceux qui l'ont connus dans les années 80),deux officiers du contre-espionnage du KGB qui ont travaillés ,dans les années 80,sous les ordres de Markelov,en donnent un avis différent: Rem Krassilnikov estime que Markelov était un homme parlant peu,pensif,qui a acquis une énorme expérience du travail du KGB,et qui prit le 1er département (section américaine) de la DDG sous son contrôle personnel.Quant a Vyatcheslav Shironin,a ses yeux Markelov était "un des meilleurs dirigeants du KGB",un homme qui avait acquis énormément d'expérience en travaillant dans les organes territoriaux et au quartier général du KGB.Plein de sens analytique,pesant le pour et le contre,il aimait dire  "Cherchez l'agent d'après la signature des services secrets,elle ne change pas ,c'est pour ca que elle trahit".Au sujet des méthodes des services secrets allemands,a ses yeux,il fallait pour les comprendre étudier le cas du conte Friedrich Schullenberg,spécialiste du Caucase arrivé a Tbilissi en 1911 comme vice-consul..

    Markelov,malade,quitta la tête du contre-espionnage du KGB en septembre 1989.Il est décédé le 18.09.1990.

     

    Sources:

    Encyclopédie des services secrets soviétiques

    Les fantômes de la Rue Tchaïkovsky, Rem Krassilnikov

    Sous le contrôle du contre-espionnage, Vyatcheslav Chironine.

    Spy Handler, Viktor Cherkashine.