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La communauté du renseignement - Page 2

  • La station du MI6 à Moscou, 2ème Partie: 1963 à 1991

    L' HUMINT (renseignement humain) n'est pas la seule technique utilisée par le SIS a Moscou: Au milieu des années 60 (Le contrôleurat URSS, Directorate of Production, est alors dirigé par Harold Shergold), l' interception des communications prend de l'ampleur. En effet le KGB constate une augmentation des fuites d' informations sur l' Union Soviétique en direction du gouvernement britannique, et ce par l'intermédiaire de l' Intelligence Service . L' enquête conduite permet de découvrir que la valise diplomatique britanniques contient beaucoup de matériel électronique. A partir de la, le KGB prévient les différentes institutions concernées, aussi bien au Ministère de la Défense que dans ses établissements, sans compter les organes gouvernementaux ou les instituts scientifiques des possibilités d'interceptions de communication

    Harold Shergold. C'est un spécialiste des soviétiques qui dirige le contrôleurat Union Soviétique en 1966. Harold Shergold, après avoir servi dans une unité du renseignement britannique durant la Seconde guerre avec le grade de capitaine, entre au SIS. Après avoir travaillé en Allemagne, alors principale base du SIS contre les soviétiques, il participe au "traitement" du colonel Oleg Penkovsky, et contribuera à démasquer George Blake, taupe du KGB au coeur du SIS. Contrôleur "SovBloc" en 1966. Décédé vers 2000

    C'est dans ce dernier domaine justement que la station de Moscou, alors dirigée par Nicholas Henry Livingston (1969-1972, auparavant en poste en Argentine, a Buenos Aires ) remporte un succès en 1971, avec l' exfiltration de Anatoli Fedosseyev, un important scientifique soviétique, qui participa aux programmes « Luna » et « Soyouz », et qui apparemment fournissait des informations a la CIA par le biais de boîtes aux lettres mortes. La coopération CIA-SIS marche ici a plein puisque ce sont deux secrétaires de l'ambassade britannique a Moscou, Martin Nicholson et Patrick Jackson, qui sont chargés de maintenir par la suite les contacts avec le scientifique, pour lui indiquer la procédure d' exfiltration une fois que le scientifique sera a Paris dans le cadre d'une délégation. Arrivé a Paris, Fedosseyev appelle un dimanche matin l' ambassade britannique au numéro convenu; une voiture vient immédiatement le chercher direction un aéroport ou l' attend un avion direction la Grande-Bretagne! Très beau succès du SIS, qui occasionnera quelques dégâts: Dans la foulée de l' exfiltration du scientifique, les autorités britanniques expulsent des « diplomates » soviétiques en poste a Londres: L'un est Valery Shuvotine; le second, Lev Cherstnev, est un gros poisson du KGB car dirigeant depuis 1968 la ligne « renseignement scientifique et technique » a la rézidentura de Londres. C' en est trop pour Moscou qui se paye deux humiliations en si peu de temps:Fin juin 1971 Nicholson et Jackson sont déclarés « persona non grata » et expulsés. L' appartenance de Jackson et Nicholson au renseignement de Sa Majesté n'est pas clairement établie (Il pouvait très bien s' agir de diplomates britanniques aidant la station du SIS)

    Selon Rem Krassilnikov, qui dirigera le Deuxième département (Pays du Commonwealth) a la Deuxième Direction Principale (contre-espionnage) du KGB de 1973 a 1979, suite aux scandales Penkovsky et Brookes, la station du MI-6 a Moscou s'est « enterrée »; il convenait par conséquent de la « déterrer » pour ainsi découvrir ses membres et ses techniques de travail. Krassilnikov dispose pour cela de deux aides de poids: rien de moins que les anciens officiers du SIS Georges Blake et Kim Philby ( apparemment Krassilnikov fut le traitant de Philby a Beyrouth), anciens informateurs du renseignement soviétique passés a Moscou, et connaissant très bien les méthodes de travail du renseignement britannique. C'est ce que affirme Milton Bearden dans son ouvrage, et Rem Krassilnikov paraît le confirmer implicitement dans ses mémoires quand il fait l' éloge de ses deux personnes.

    Pour cela le 2ème département décide d'envoyer un agent double dans les pattes de la station de Moscou: En 1974 un membre de la marine militaire soviétique contacte l' ambassade britannique pour faire savoir sa volonté de fournir des informations. Peter Brennan, alors chef de la station, décide de récupérer lui-même, avec sa femme, le «colis » laissé dans un parc de Moscou par ce mystérieux marin. Ce qui donnera lieu, selon Krassilnikov, a une scène insolite:le couple s' assoit tranquillement sur un banc du parc et constate que les alentours sont déserts quand soudain la femme de Brennan fait tomber son sac a main; le couple se jette aussitôt par terre et gratte la terre jusqu'à tomber sur la fameuse « boîte aux lettres morte »... Aussitôt, le couple retourne a leur voiture, direction l' ambassade britannique 14 Quai Sofia!

    Peter Brennan. Selon Rem Krassilnikov, Brennan fut le chef de la station du SIS à Moscou, sous la couverture de deuxième secrétaire de la section politique de l' ambassade de Grande-Bretagne à Moscou de 1973 à 1976. Sa biographie détonne assez, tant son arrivée au FCO est très récente.

    Selon Krassilnikov toujours, l'opération durera deux ans et permettra au 2ème département de mettre a jour le fonctionnement de la station de Moscou, mais aussi plus globalement les techniques de travail du renseignement britannique. Krassilnikov cite par exemple les repérages faits par le conseiller scientifique de l' ambassade britannique a Moscou John Garrett (Un authentique diplomate) pour le compte de la station.

    Peter Brennan quitte Moscou en 1976 pour être remplacé par John Scarlett, future étoile montante du MI6 précédemment en poste au Kenya. Bizarrement, l' affectation de Scarlett ne dure que une année:Il est rappelé a Londres ou il travaillera au QG du SIS, au contrôleurat chargé du Bloc communiste. Entre autres, il aurait été un des officiers traitants de Oleg Gordievsky.Concernant le fameux marin, Krassilnikov n'indique pas pourquoi (coïncidence?) l'opération fut arrêtée, approximativement en 1976..Pour remplacer Scarlett après son interlude moscovite arrive John Lawrence Taylor, qui a quitté peu avant son poste a Berne, ou il participait a la tentative de recrutement d'un autre soviétique, Vladimir Bogdanovitch Rezoun. Sous le commandement du chef de station (ironie de l'histoire)..Peter O' Bryan Tear.

    John Lawrence Taylor. Né le 27/05/1946. Entré au MI6 en 1971. « Deuxième secrétaire » en Suisse de 1973 à 1976. Chef de station du SIS à Moscou de 1977 à 1979, officiellement premier secrétaire de l' ambassade. Au QG du SIS de 1980 à 1982, puis « Premier secrétaire » de l' ambassade britannique à Stockholm à partir de 1982

    Krassilnikov profite de son ouvrage pour faire un bref topo sur la station du MI-6 a Moscou, particulièrement dans les années 70. Selon lui, une des priorités est le renseignement politique. Les autres domaines ne sont pas négligés: L' antenne coopère avec le bureau de l' attaché militaire. La station étudie soigneusement, aussi, les lieux de contacts avec ses informateurs, les techniques de surveillance des guetteurs de la 7ème Direction du KGB (Surveillance), note les numéros d' immatriculation des véhicules utilisés. Elle obtient aussi des informations et des demandes d' informations du QG du SIS, par exemple, selon Peter Wright,ancien officier du MI5, un câble est envoyé a la station de Moscou au sujet d'un officier du KGB, que Wright appelle Grigovine, et qui fit l' objet d'une tentative de recrutement par chantage sexuel dans les années 60 a Londres . Refusant de céder au chantage, Grigovine est « balancé » par les britanniques et rappelé a Moscou. L' antenne moscovite reçoit l' ordre « d' ouvrir l' oeil », si Grigovine change d'avis,mais comme le raconte Wright, « Nous n' eûmes plus jamais de nouvelles de lui ».

    Krassilnikov note aussi que la station du SIS était plus petite (selon lui approximativement 5 a 6 officiers en poste dans les années 70-80, et dans les années 50 deux a trois officiers seulement) que celle de la CIA (Environ de 8 a 12 personnes dans les années 70-80) mais possédait l'avantage d'avoir moins de tâches. Et donc plus de temps pour planifier et soigner les opérations. Au passage, elle utilise beaucoup l' aide de diplomates britanniques dans sa tâche de collecte de renseignement: Ainsi, John Garrett fera des missions de reconnaissance pour la station de Moscou dans les années 70;

    Enfin, il convient de noter quelques changements au QG du SIS. Sous l' égide de Arthur Temple Franks, nommé chef du MI6 à partir de 1979, engage alors une réforme du SIS.  Le Directorate of Production (collecte d'informations) et le Directorate of Requirements (Analyse et distribution) sont couplées dans un Directorate of Production and Requirements, comprenant les Contrôleurats: Union Soviétique, Afrique, Europe, Asie, Station de Londres (Opérations sur le territoire britannique); Hémisphère Ouest (Amériques et Caraïbes). Chaque Contrôleurat est dirigé en zones géographiques (Russie,Balkans etc..) avec une section Production et une section Requirements.

    Arthur Temple Franks, dit "Dick Franks". C'est un spécialiste des soviétiques et du Moyen-Orient qui présidera aux destinées du SIS de 1979 à 1982. Dick Franks sera entre autres Chef de station à Téhéran de 1953 à 1956, en remplacement de Monty Woodhouse. Il participera à l' opération AJAX  (Renversement de Mossadegh) avant de revenir au QG du SIS. En 1961, il sera un des officiers traitants de Oleg Penkovsky à Londres, même si son poste est difficile à déterminer, les informations étant contradictoires (Chef de la Station de Londres selon les uns; Chef du Contrôleurat Production Research selon d' autres). Après un détour comme chef de station à Bonn de 1962 à 1966, il aurait dirigé dans les années 70 la London Station, avant d' être nommé n°2 du SIS, et Director of Production. Il restructurera le SIS. Décédé récemment.

    Enfin, la couverture du chef de station est généralement 1er secrétaire d' ambassade, mais a la fin des années 80 il prend rang de conseiller. L' adjoint est aussi officiellement 1er secrétaire, et c'est toujours le cas aujourd'hui ( Par exemple Marc Doe en 2006).

    Concernant le chef de station lui-même, deux originalités sont a signaler: Primo, le SIS n' hésite pas a envoyer a ce poste délicat des femmes (En comparaison il faudra les années 70-80 pour que la CIA nomme des femmes a la tête de stations a l' étranger), mais ce mouvement, assez visible dans les années 50 et 60, disparaît complètement par la suite

    Ensuite, les chefs de stations du SIS a Moscou étonnent par leur « jeunesse » dans le milieu du renseignement: Que penser de Daphné Park, nommée a la tête de l' antenne moscovite après seulement 6 années d' ancienneté au renseignement britannique; de John Scarlett qui prend les rênes de l' antenne moscovite en 1976 alors que il est entré au service en 1971; de Peter O'Bryan Tear qui entre au « Foreign Office » en 1947 et se retrouve a Moscou en 1952; ou Nicholas Livingston qui démarre en 1964 et se retrouve a Moscou en octobre 1969 après un poste a Buenos Aires!

    On peut supposer que le SIS privilégie alors d'affecter a Moscou des cadres encore peu, voire pratiquement pas connus des soviétiques, mais qui malgré leur « jeunesse » ont l' avantage de disposer d'une certaine expérience, par exemple dans le domaine militaire (Par exemple Terence O'Bryan Tear a servi dans les forces armées de 1940 a 1947) ou du renseignement (Henry Van Maurik a travaillé durant la guerre au SOE). Ce n'est que dans les années 80, tout a la fin, voire dans les années 90, que s' entame le processus de nomination a la tête de la station moscovite de cadres bénéficiant d'une très longue expérience au sein du renseignement britannique, tels que John Scarlett ou Clive Dare Newell, et ayant accomplis plusieurs missions à l' étranger. Au détriment de leur identité,

    Michaël David Shipster. Entré au SIS en 1977, il étudiera le russe au centre militaire de formation de Beaconsfield de 1979 à 1980 avant d' être affecté à Moscou comme chef de station adjoint, sous la couverture de 1er secrétaire de la section économique de 1981 à 1983. Il est ensuite en poste à Delhi de 1986 à 1989, ou il participe à l' exfiltration d'un responsable du renseignement tchèque, puis sert à Lusaka et Johannesbourg. Suite à l' expulsion de John Scarlett en 1994, sa candidature à la tête de la station de Moscou sera envisagée. En 1997, il travaille au QG du SIS, entre autres ou il est chargé des contacts avec les services secrets russes, avant d'être nommé Contrôleur Moyen-Orient, Directorate of Requirements and Production, poste qu'il occupe lors de l' invasion de l' Irak de 2003. Chef de station du SIS à Washington de 2004 à 2006, il entre ensuite dans le privé, chez Rolls-Royce

    Les contacts a Moscou, faut-il le rappeler, sont considérés comme dangereux. C'est pourquoi l'un des informateurs les plus précieux au coeur du KGB, Oleg Gordievsky, évitera de garder le contact avec la station du SIS a Moscou, préférant conserver les informations et les transmettre a ses traitants a l'étranger. En revanche, la station du SIS a Moscou reçoit pour consigne de préparer un plan d' exfiltration en cas d'urgence. Selon Gordievsky dans ses mémoires, ce plan était régulièrement vérifié, au cas ou. Il sera en tout cas mis en application fin 1985 avec brio. En effet, Gordievsky est soudainement rappelé a Moscou en mai 1985 et comprend très vite que le KGB le soupçonne d' avoir été recruté par le SIS. Bien que relâché faute de preuves, il est filé. Prévenir la station de Moscou pour qu' elle l' exfiltre est difficile, mais Gordievsky réussit a donner le signal a Raymond Asquith, le chef de station adjoint depuis 1983 (De 1981 a 1983, le chef de station adjoint était Michaël Shipster). Le QG du SIS est aussitôt prévenu, et le plan d' exfiltration déclenché, après accord de Margaret Thatcher. Le but est de faire passer la frontière a Gordievsky dans le coffre d'une voiture diplomatique britannique. Gordiesky doit retrouver son traitant,le comte Asquith pour cela, près de Vyborg, a un endroit convenu. L' opération a été soigneusement planifiée, détails compris: Une couverture isolante et des bouteilles ont été prévues pour Gordievsky dans le coffre même de la voiture, tandis que, au moment du contrôle, la femme d'un des diplomates donne des chips au chien des gardes-frontières pour éviter que il ne découvre la présence d'une personne dans le coffre de la voiture. L' opération, risquée, réussit, et Gordievsky se retrouve de l' autre côté du rideau de Fer, en Finlande.

    Alastair Jon Breeze. Le recoupement de la fameuse "liste des 116" ainsi que des mémoires de Richard Tomlinson ont permis de déterminer que Alastair Jon Breeze fut, à un moment de sa carrière, Contrôleur Europe de l' Est au SIS. Cet officier du SIS a entre autres été en poste au Pakistan et chef de station du SIS à New York sous la couverture de conseiller d' ambassade à partir de 1983.

     

    Raymond Asquith. Le hasard a voulu que ce diplômé d' Oxford soit aussi le petit fils du Premier ministre britannique qui, en 1911, refusa un plan du renseignement britannique visant à assassiner Lénine. Entré en 1980 au SIS, Raymond Asquith a 'abord été en poste à Moscou comme chef de station adjoint de 1983 à son expulsion en septembre 1985 avant de travailler au Contrôleurat Moyen-Orient. Il aurait, d'ailleurs, été mêlé au scandale Matrix Churchill (exportations d' armes britanniques vers l' Irak couvert par le MI6 pour infiltrer les réseaux du trafic d' arme fournissant Saddam Hussein). De 1992 à 1997 , il dirigera la première station du SIS à Kiev avant d' entrer dans le privé, d' abord chez Pricewatherhouse Cooper

    Andrew Patrick Somerset Gibbs. Ici est dévoilée la carrière d'une étoile montante au sein du SIS. Andrew Gibbs a commencé sa carrière au SIS par un poste au Brésil, avant d' être nommé chef de station à Moscou en 1984, en remplacement de Keith Muras. Officiellement, il est premier secrétaire de la section politique de l' ambassade britannique. C'est à lui que reviendra le rôle de coordonner l' exfiltration réussie de Oleg Gordievsky depuis Moscou. Expulsé en septembre 1985, il n' en est pas moins nommé chef de station à Prétoria ( 1987 à 1989). Décoré de l' Ordre de l' Empire Britannique en décembre 1991. Grade de conseiller d' ambassade. Il était jusque récemment chef de station au Moyen-Orient. Depuis trois ans, sa carrière est malheureusement inconnue.

     

    Gordon Barass. Il est parmis les premiers officiers du SIS affectés en Chine communiste, puisque Gordon Stephen Barrass sera chef de la station de Beijing de 1970 à 1972 sous la couverture de second secrétaire de l' ambassade britannique, après un bref passage à Hong-Kong comme officier traitant.Ce spécialiste des affaires chinoises et soviétiques est entré vers 1965 au SIS. Après ses postes à Hong-Kong et Beijing, il sera ensuite chef de station adjoint à Berne en 1977 sous couverture de premier secrétaire, ou il participe au recrutement de Vladimir Rezoun, un officier du GRU, avant d' être un des officiers chargés du débriefing de Oleg Gordievsky. Il semble que il était alors affecté au Requirements URSS du Contrôleurat Bloc Soviétique, Directorate of Production and Requirements du SIS. Il quitte le MI6 vers 1993 et entre dans le privé

     

    Ensuite un avion le récupère en Norvège, direction le Royaume-Uni! A peine descendu d'avion, Gordievsky sera pris en charge entre autres par Gordon Barrass, haut responsable au contrôleurat Union Soviétique du SIS (Peut être même chef du contrôleurat). Ses informations portent aussi bien sur le plan politique que du renseignement, car c'est suite a ses informations que les autorités britanniques décident d' expulser 25 soviétiques appartenant au KGB et au GRU. Les soviétiques ripostent aussitôt en expulsant 25 britanniques. Ironie de l'histoire, parmi les diplomates britanniques expulsés, figure.. Raymond Asquith, ainsi que son patron, Andrew Gibbs. Il faudra attendre 1986 pour que Peter Harris, le nouveau patron de la station de Moscou, redémarre les activités de renseignement.

    Il sera lui-même confronté a une histoire d' espionnage passablement embrouillée: Un officier de la XVI ème Direction du KGB, chargée de l' interception des communications électroniques des pays ne faisant pas partie du bloc communiste, Vladimir Makarov, avait proposé quelques années plus tôt ses services au BND. Sans résultat. Il se serait alors tourné vers la station du renseignement britannique a Moscou, proposant des informations sur ce service du KGB qui est l' équivalent de la NSA ou du GCHQ. Il est repéré par le contre-espionnage soviétique, neutralisé et condamné.

    « Se serait », car selon une autre version, Makarov aurait contacté le SIS a Athènes ou il était en poste. « Grillé » par le KGB, il est rappelé a Moscou, jugé et condamné.

    Paul Bergne. Ce spécialiste du SIS a travaillé au Cabinet Office de 1988 à 1992 comme spécialiste des soviétiques, avant d' être nommé ambassadeur en Asie centrale

     


    En 1988 Peter Harris est remplacé par Kerry Charles Bagshaw à la tête de la station du MI6 à Moscou. Son adjoint est Richard Philip Bridge, qui sera identifié publiquement par un tribunal russe en 1996.

    Charles Kerry Bagshaw est né en 1943. Il sera en poste à Genève avant de prendre la tête de la station de Moscou en 1988, officiellement comme premier secrétaire de l' ambassade britannique à Moscou. Il quitte Moscou en 1991, sans que l' on sache si c' est avant ou après la tentative de coup d' Etat de août 1991. Décoré de l' Ordre de l' Empire Britannique en juin 1992. Vers 1992, Bagshaw était sans doute chef de la section URSS, Contrôleurat Europe de l' Est de la Direction des Productions et Requêtes du MI6

    Richard Philip Bridge. Né le 24.03.1959. Il entre au Secret Intelligence Service en 1984, et sera en poste en Pologne, officiellement comme Deuxième secrétaire de la section information, ambassade britannique à Varsovie de 1986 à 1988. Il est ensuite, sous la couverture de Premier secrétaire de l' ambassade britannique à Moscou, Chef de station adjoint, de 1989 à 1993. Son nom est rendu public lors d'un jugement prononcé le 12.11.1996 par le tribunal du quartier Kirov de la Ville d' Ekaterinbourg, relatif à une plainte déposée par un représentant syndical de la ville qui, selon un journal local, entretenait des contacts avec Bridge et des membres des services secrets espagnols en poste à Moscou: Le jugement indique que le Service fédéral de contre-espionnage, dans une note n° 2/2-1077 du 21.11.1994 adressée au tribunal, précisait que Richard Bridge était le Députy Chief of Station du renseignement anglais. Bridge a été ensuite en poste à New Delhi à partir de 1998, puis chef de station à Genève à partir de 2004

    Le coup d' État de 1991 est il une surprise pour la station de Moscou? Non affirme un journal russe, lequel indique que le chef de station avait a plusieurs reprises prévenu sa centrale. Sur ce point, il se serait opposé a l' ambassadeur de Grande-Bretagne a Moscou, lequel considérait un coup d' État comme improbable.

     

  • Les Heads of Stations du SIS à Moscou

    Cécil Barclay. Représentant du SIS a Moscou en 1943, chargé des contacts avec les autorités soviétiques.

    Ernest Henry Van Maurik. Chef de station du SIS a Moscou de 1948 a 1950, officiellement 2eme secretaire de l'ambassade britannique.Né le 24.08.1916, durant la seconde guerre au SOE, il est parachuté en Suisse. Après la guerre, il entre au "Foreign Office" (en réalité au SIS). Moscou est son premier poste sous couverture diplomatique.  Il a ensuite ete en poste a Berlin de 1952 a 1956, puis Buenos Aires de 1958 a 1962, "1er secrétaire" a Copenhague de 1965 a 1967, "conseiller" a Rio de Janeiro de 1968 a 1971.

    D.Collett. Chef de station du SIS a Moscou de 1950 a 1951, officiellement attache de la section consulaire de l'ambassade.

    Hubert Louis "Terence" O'Bryan Tear. Chef de station du SIS a Moscou de 1952 a 1954 officiellement troisième secrétaire de l' ambassade. Né le 09.12.1918. Officiellement, dans les Forces armées britanniques de 1940 à 1947, en réalité membre d'une équipe "Jedburg". Entré au SIS en 1947, et en poste dans la plus grande station du MI6: En Allemagne, sous la couverture de la Commission de contrôle de 1950 à 1952. Après Moscou, QG du Service de 1954 à 1956, second puis premier secrétaire d' ambassade à Stockholm de 1956 à 1960 puis chef de station à Aden de 1960 à 1962, ou il participe au soutien des royalistes. QG de 1962 à 1963, puis en poste à Manille (1963-1965) et Singapour (1965-1967, de nouveau premier secrétaire). QG de 1967 à 1969 puis chef de station à Bahrain à partir de février 1969. Chef de station du SIS a Berne de 1972 a 1977, ou il participe au "retournement" de Vladimir Rezoun, un officier du GRU soviétique.

    Daphné Margaret Sybil Désirée Park. Chef de station du SIS a Moscou de 1954 a 1956, officiellement 2ème secrétaire de la section consulaire de l'ambassade britannique, elle sera chargée des contacts avec "GIDEON", un illégal recruté par le contre-espionnage canadien en 1952 et qui a été rappelé à Moscou, ainsi que de découvrir si, durant la Crise de Suez, les troupes soviétiques prennent où non la direction de l' Egypte!. Né le 01.09.1921. En poste à la Commission alliée en Autriche de 1946 à 1948, puis au QG de 1948 à 1952, avant d' être affectée à Paris à la délégation de Sa Majesté auprès de l' OTAN de 1952 à 1954. Après son poste en URSS, elle enchaîne les postes en Afrique, si l' on excepte un passage par le Vietnam: chef de station du SIS a Leopoldville de 1964 a 1967, officiellement 1er secrétaire et consule. Elle sera ensuite affectée à la Haute commission britannique à Lusaka de 1964 à 1967 puis chef de station à Hanoï de 1969 à 1970 sous la couverture de consule générale. De 1972 à 1973, "chargée d' affaires britannique" à Oulan Bator, couverture très prisée, bizarrement, du SIS en Mongolie. Affectée au QG du MI6 en 1973. Contrôleur "Western Hemisphère" (Amériques et  Caraïbes) de 1975 à 1979. Quitte le SIS en 1979. Décédée en 2010.
    John Gordon Coates. Né le 08.08.1918. Intelligence Corps de l' Armée de Sa Majesté puis SOE. Parachuté en Hongrie, capturé par les nazis et torturé. Entré au SIS en 1947, il sera à des dates encore inconnues en poste à Vienne et La Haye. Chef du station du SIS a Moscou de 1956 a 1957, Officiellement 2eme secretaire de la section consulaire de l'ambassade britannique. Quitte le SIS en 1962. Décédé le 25.12.2006.

    Frederick Raymond Love
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1958 a 1960, officiellement 2eme secretaire, chef de la section des visas au consulat. Né le 01.07.1926. Entré au "FCO" en 1951. En poste à Istanbul de 1953 à 1955 puis au QG de 1955 à 1958. Après Moscou, il est brièvement affecté au siège du Service, avant de repartir à Hong-Kong (1961-1963) puis Singapour (1963-1964), et de nouveau Hong-Kong à partir de avril 1968, après avoir travaillé dans un Contrôleurat.
    Roderick William Chisholm. Chef de station du SIS a Moscou de 1960 a 1962 (photo de gauche), officiellement 2ème secretaire de l'ambassade britannique. Il sera un des officiers traitants de Oleg Penkovsky, par l'intermediaire de sa femme Janet Chisholm (Photo de droite). Né le 18.07.1925. Forces armées britanniques de 1943 à 1948, puis, tiens! en poste sous la couverture de la Commission de contrôle pour l' Allemagne de 1951 à 1955, ou il aura parmi ses collègues un dénommé Georges Blake.. Après un retour à Londres (1955-1958) il est envoyé à Singapour (1958-1959) puis Moscou. Après avoir dirigé l' antenne moscovite, il revient au QG avant d' être envoyé comme "premier secrétaire à Singapour" (1964-1965). Après 5 années dans un Contrôleurat, il est envoyé comme chef de station à Prétoria en octobre 1970. Il décède des suites d'une malaria dans les années 70.
    Gervase Cowell. Chef de station du SIS a Moscou de 1962 a mai 1963, il est expulsé dans le cadre du scandale Penkovsky. Officiellement 2ème secrétaire. Né le 04.08.1926. S' engage dans les forces armées de Sa Majesté en 1944, puis travaille après guerre au GCHQ avant d' intégrer le MI6 en 1951. En poste en Allemagne sous la couverture de la division politique de la Commission de contrôle (1952-1955); second secrétaire en Jordanie (1958-1960); chef de station adjoint à Bonn de 1964 à décembre 1966. Ironie de l' histoire, il a, à ce dernier poste, pour supérieur en Allemagne, Arthur Temple Franks, qui dirigeait le traitement de Penkovsky depuis Londres en tant que Contrôlleur "Production Requirements". Ensuite chef de station à Tel-Aviv puis Paris, il quitte SIS en 1981, pour être nommé responsable des archives du SOE auprès du Foreign Office. Son successeur, Duncan Stuart, fut entre autres chef de station du SIS à Washington. Décédé le 02.05.2000

    Ruth Chaplin. Chef de station du SIS a Moscou de 1963 a 1964, officiellement 2eme secretaire a la section des visas au consulat.

    Margaret Dorin Milne
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1964 a 1965, officiellement 2eme secretaire de la section des visas.Née le 12.03.1916, en poste a Tanger de 1942 a 1944, a Genève de 1945 a 1948, au Foreign Office de 1948 a 1952, a Rome et Milan de 1952 a 1954, puis au QG de 1955 a 1964.


    John Louis Katzaros. Chef de station du SIS a Moscou de 1965 a 1968, officiellement 3eme secretaire du consulat. Né le 29.03.1925, carrière dans l' armée de Sa Majesté de 1943 a 1948 puis en poste successivement a Tanger de 1948 a 1951, Bruxelles de 1951 a 1955, Madrid de 1955 a 1956, Tanger puis Rabat en 1956 a 1958, Varsovie de 1961 a 1963, Paris de 1963 a 1965, Moscou, puis Copenhague depuis 1968.

    M.T.Driscoll
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1967 a 1968.
    Nicolas Henry Livingston. Chef de station du SIS a Moscou de octobre 1969 a 1972, officiellement 2eme secretaire de la section politique. Né le 07.06.1942, entré au "Foreign office" en 1964,3ème secrétaire a Buenos Aires de 1966 a 1968 puis de retour a Londres, grade de deuxième secrétaire.

    Lawrence Peter Brennan
    . Chef de station du SIS a Moscou de 1973 a 1976, officiellement 2ème puis 1er secretaire de la section politique de l'ambassade britannique. Né le 12.10.1945, grade de 3ème secrétaire du Foreign Office a partir de octobre 1969. A Moscou, il aura entre autres missions de "traiter" un Marin soviétique qui avait contacté le SIS. En réalité une opération du KGB visant à identifier les officiers et les méthodes de la station moscovite du renseignement britannique! L' opération a durée de 1974 à 1976.


    John McLeod Scarlett. Chef de station du SIS a Moscou en 1976, officiellement 2eme puis 1er secrétaire de la section politique de l'ambassade britannique, il est subitement rappele a Londres. Sa carriere est détaillée plus bas ( Il était chef de station de nouveau, de 1991 a 1994).

    John Lawrence Taylor. Chef de station du SIS a Moscou de 1977 a 1979, officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade britannique. Né le 27.05.1946. Entré au Renseignement de Sa Majesté en 1971. Officier traitant à l' antenne de Berne de 1973 à 1976, il participe avec Gordon Barrass (futur "débriefeur" de Oleg Gordievsky) et Hubert O'Bryan Tear (chef de station à Moscou dans les années 50) au recrutement du soviétique Vladimir Rezoun. Il retourne sur le terrain en 1982 en tant que "premier secrétaire" à Stockholm.

    MI6 Stuart Brooks Stuart Armitage Brooks
    .
    Chef de station du SIS a Moscou de 1979 a 1982, officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade. Né le 15.05.1948. Entré au SIS vers 1969, après formation, intégré avec le grade de 3ème secrétaire en 1970. Vice consul Rio de Janeiro de 1972 à 1974. QG de 1974 à 1975, grade de second secrétaire. Officiellement 2ème puis 1er secrétaire à l' ambassade britannique à Lisbonne, il renforce une antenne SIS confrontée à la "Révolution des oeillets" au Portugal et à la crainte d'une prise de pouvoir par l' extrême-gauche. 1 ans au QG (1978-1979) puis à Moscou. QG de 1982 à 1987 puis 1er secrétaire à Stockholm de 1987 à 1991. A partir de 1992, responsable des opérations, Section Production Russie, Contrôleurat Europe de l' Est Directorate of Production and Requirements. Chef de station à Vienne à partir de septembre 1993, officiellement conseiller. Quitte le SIS en 2002, décoré à la même date de la Croix de Saint Michel et Saint-George (CMG), entré chez Chevron, "policy coordinator" en Grande-Bretagne. 

    Keith Watson Murras.
    Chef de station du SIS a Moscou de 1982 a 1984, officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade. Né le 16.11.1945. Grade de 1er secrétaire Foreign Office à partir de 1976. Consul économqiue à Johannesbourg de 1977 à 1980. QG de 1980 à 1982. Après Moscou, HCS 1984-1986 puis QG du SIS de 1986 à 1988. 1er secrétaire à la chancellerie de l' ambassade britannique à Kingston de 1988 à 1991. Au QG de 1991 à 1995, 1er secrétaire puis grade de conseiller. Chef de station à Harare à partir de 1995 puis en Ouganda. Entré dans le privé vers 1999.
     
    Andrew Patrick Somerset Gibbs. Chef de station du SIS a Moscou de 1984 a septembre 1985, officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade britannique, il participera a l'exfiltration de Oleg Gordievsky.Expulsé en septembre 1985, Andrew Gibbs est né le 08.12.1951. Il entre au SIS en 1977 avec le grade de 3ème puis 2ème secrétaire. Officiellement à Rio de 1979 à 1981 sous la couverture de vice consul puis consul économique, il monte au grade de premier secrétaire à son retour à Londres, puis suit des cours de langues de 1983 à 1984 (Très probablement de russe) avant son affectation à Moscou. Après Moscou, Chef de station adjoint, "premier secrétaire à la section Information" de l' ambassade britannique à Prétoria de 1987 à 1989, puis Chef de station à Lisbonne (1993 à 1998) et à Tel-Aviv (à partir de 2002).


    Peter Harold Charles Harris. Chef de station du SIS a Moscou de 1985 à 1988.Officiellement 1er secretaire de l'ambassade. Né le 20.01.1950. Entré au SIS en 1981. Officiellement second puis premier secrétaire à l' ambassade britannique à Lisbonne de 1981 à 1984. QG de 1984 à 1985, puis envoyé à la tête de la Station de Moscou. QG de 1988 à 1990, puis "Premier secrétaire" à Santiago de 1990 à 1993. Au QG de 1993 à 1998, puis Chef de station à Varsovie de 1998 à 2002 officiellement conseiller d' ambassade. De 2002 à 2003, chef de station à Lisbonne. Au QG du MI6 ensuite.

    Charles
    Kerry Bagshaw. Chef de station du SIS a Moscou de 1988 a 1991. Officiellement 1er secretaire de la section politique de l'ambassade britannique. À son retour d'URSS, décoré de l' Ordre de l' Empire Britannique. C.K. Bagshaw est né le 05.10.1943. Après avoir servi dans la Marine de Sa Majesté de 1960 à 1974, il entre au Renseignement en 1974 avec le grade de premier secrétaire. En poste au Gabon (1977-1979) et à la mission britannique auprès de l' ONU à Genève (1982-1987), Moscou est son premier poste comme "head of station". Et aussi son dernier: Il travaillera ensuite au QG du SIS jusqu'à la fin des années 90, atteignant le grade de conseiller.

    John McLeod Scarlett. Né en 1948. Etudes a Oxford. En poste au Kenya de 1973 à 1974,officier traitant. De retour d' Afrique, affecté au Controleurat "C5" (Bloc soviétique). Chef de station a Moscou en 1976, officiellement deuxième puis premier secrétaire. Après Moscou, travaille au "C5" toujours, où il sera un des officiers traitants de Oleg Gordievsky. Chef de station adjoint a Paris de 1984 à 1988, officiellement premier secrétaire d' ambassade .Chef de station a Moscou de 1991 a 1994, officiellement conseiller politique de l'ambassade britannique a Moscou, il aura pour tâche, avec l' ouverture de la société russe et la perte d' efficacité du contre-espionnage russe, d' activer l' antenne du MI6 Moscou, ce qu'il fera entre autres par le "traitement" d'un ancien responsable du Ministère de la Défense russe, Vadim Sintsov . Exaspérés par l' activité de l' antenne moscovite et par le refus des autorités britanniques d' accréditer Viatcheslav Guerguenov, Directeur adjoint du SVR, comme représentant du SVR à Londres, les russes expulsent Scarlett en mars 1994. Contrôleur "Europe de l' Est" du Directorate of Requirements and Production du MI6, puis Directeur adjoint du SIS pour le Contre-espionnage et la sécurité de 1999 à 2001. Chef du JIC de 2001 a 2004, il sera accusé d' avoir déformé les rapports du JIC pour soutenir la guerre en Irak. Ce qui n' empêche pas sa nomination comme Chef du SIS en 2004. Occupe le poste jusque 2009.


    Norman James McSween ( A gauche sur la photo). Chef de station a Moscou de 1995 à 1998, officiellement conseiller politique de l'ambassade britannique a Moscou. Né le 22.01.1948. Entré au Renseignement de Sa Majesté en 1970, grade de 3ème secrétaire. Affecté à Nairobi de 1972 à 1975 3ème puis 2ème secrétaire. QG de 1975 à 1976, puis Language training de 1976 à 1977. Premier secrétaire de l' ambassade britannique à Téhéran de 1977 à 1979, chef de station adjoint. QG de 1979 à 1983, puis chef de station adjoint à Bonn de 1983 à 1987. Au QG de 1987 à 1991 puis chef de station à Stockholm de 1991 à 1995, officiellement conseiller. Directement affecté à Moscou. Le fait que son nom soit rendu public en 1996 dans le cadre de l' affaire Oboukhov ne l' empêche pas de rester en poste, et même de donner un concert de piano en 1997 à la télévision russe! Après Moscou, "conseiller FCO", donc occupe un poste d' importance au sein du MI6, avant d'être détaché auprès du National Criminal Intelligence Service en 2002.


    Clive Dare Newell.


  • Conférence de Bernard Bajolet, "Le rôle du coordonnateur du renseignement".

    Le blog "la communauté du renseignement" publie ici les notes prises lors de la conférence organisée par l' ANAJ IHEDN à l' Ecole Militaire, début octobre 2010.Encore bravo à l' ANAJ IHEDN pour cette conférence de qualité!

    Invité: Bernard Bajolet

    Sujet: Le rôle du coordinateur du renseignement

    Coordinateur du renseignement, suffit pas que ce soit écrit sur un papier pour que cela marche. Il faut encore une volonté des services, qui ont un accès plus ou moins direct à la présidence. A pas suffi que on créé le CNR et le poste du coordinateur du renseignement: Du aussi à la volonté des directeurs des services. Avant, grandes messes à 25, maintenant raccourci à 8. L' aspect informel est très important.

    Huilage du dispositif, très important même si c'est pas dans le décret. Car BAJOLET est amené à faire travailler des services qui ne dépendent pas de la même hiérarchie, par exemple la DCRI relève de la police nationale relevant du Ministre de l' Intérieur. Il détaille aussi pour les autres services: TRACFIN pour MinFIn etc... Le coordinateur court circuite cela, il faut une très bonne entente avec les ministres, les hiérarchies, Matignon. Bajolet a une relation régulière avec le cabinet du premier ministre. Le coordinateur s' assure donc du bon huilage des rouages.

    Autre aspect : faire remonter le renseignement au président de la république et au premier ministre. Avant, arrivait, mais pas de manière aussi systématique, et peut être pas aussi régulière. Autour de Bajolet, 15 personnes, ce qui étonne les américains qui disaient à Bajolet: vous avez dus oublier un 0. On fait en sorte que les autorités sachent aussi quel est le service à l' origine du renseignement pour le valoriser, ce qui permet ensuite de faire des retours.

    Autre aspect important, la définition des priorités des services. Maintenant la détermination des priorités repose sur l' expression des besoins constatée auprès des différents utilisateurs (les Ministères, le premier ministre, le président de la république, entre autres le conseiller diplomatique). Tranché au plus haut niveau de l' État, au CNR, qui pour l' instant ne s'est réuni que une fois en 2009 mais avait pris les décisions essentielles donc pas eu besoin pour l' instant de le reconvoquer. Plan national du renseignement, document de base des services, à moyen et long terme. Les priorités permettent de planifier la réorientation des moyens humains et matériels. Plan réajusté tous les ans.

    Veille que les services aient les moyens dont ils ont besoin. Idée de favoriser la mobilité entre services, ouverture entre services, pour favoriser les expériences et provenances, l' Académie du renseignement a été créé dans ce but sur rapport de Florent Blazy, maître des requêtes au conseil d' État.

    Le budget, coordinateur n' a pas d' autorité sur les budgets, sauf investissements et les fonds spéciaux qui relèvent du premier ministre. Il y a aussi pour coordinateur tout l' aspect juridique, comme dans le projet LOPSI articles pour la protection des agents. Relations avec le parlement, délégation parlementaire du renseignement, puisque le décret prévoit que le coordinateur peut être entendu par la délégation parlementaire. En ce qui concerne les relations avec les partenaires étrangers, chaque service a ses relations. Le patron de la DGSE voit par exemple non seulement le patron de la CIA mais aussi la NSA ou la NGA. Bajolet quand il faut coordonner entre plusieurs services pour des négociations. Ainsi, cohérent, est porte parole de la communauté française du renseignement. Le risque de duplication est donc limité. Tentés un accord avec les américains, mais raté.

    Le SGDSN relève du premier ministre, et le coordinateur, les anciens groupes du groupe interministériel du renseignement créé sous Rocard ont été refondés, pour établir des synthèses stratégiques intéressant le président ou le PM. SGDSN fournit un appui technique au coordinateur, c'est un appui indispensable.

    Coordinateur n'est pas DG des services, ce ue craignaient certains, c'est plutôt un facilitateur, un chef d' équipes, le système paraît satisfaisant pour Bajolet, même si il reste fragile car il repose sur la dimension humaine. Le patron de la DNI , pas sur que ca marche mieux, car il a bcp plus de pouvoirs sur lepapier, mais c'est une énorme machine qu'il n' est pas si facile à faire fonctionner. Avantage pour la france, plus petit.

     

    QUESTIONS

     

    Pourtquoi autant d' agences en France?

    IL y en a bcp moins que aux USA. Et service par service, fusionner n' aurait pas de sens car ont des fonctions très différentes. DRM vis à vis de la DPSD par exemple. CNI, service unique en Espagne, mais culture différente, il faut donc que ca aille avec la culture du pays.

     

    Le renseignement économique est il décorélé du renseignement stratégique?

    Non car la délégation interministérielle à l' intelligence économique n'est pas un service de renseignement. Intelligence économique, informations économiques acquises hors renseignement. Mais il y a corrélation entre les deux pour DCRI et DPSD puisque toutes les deux protègent notre patrimoine économique et scientifique. Il faut distinguer les deux pour éviter les ambiguïtés vis à vis des partenaires étrangers.

     

    Rôle du coordinateur dans les alertes aux attentats? Manque de coordination?

    Ce que Squarcini a dit correspond à l' évaluation collective qui avait été faite, cela avait fait l' objet d'un consensus, on est dans le domaine du renseignement intérieur donc cela relevait de lui. Il n'y a pas de problème de communication, mais cequi a pu faire penser à des problèmes de communications sont le problème de la menace en Europe selon les USA.


    (Questions de l' auteur) : Les américains et les russes font des efforts pour "communiquer", y compris par le biais de la déclassification de documents, où en sommes-nous en France? La DGSE avait été rattachée au Ministère de la Défense suite au scandale Ben Barka, or ce n'est pas un service de renseignement proprement militaire, est ce judicieux que le Service continue à dépendre du Ministère de la Défense, et est-il prévu de le rattacher à une autre autorité? Vous parliez des objectifs à moyen et long terme, ne craignez vous pas que nous ayons une situation digne de la catastrophe des Falklands, à savoir: des priorités nouvelles données, plus une baisse du budget du renseignement britannique, entraînant la fermeture de leur antenne MI6 Buenos Aires, et par conséquent ils furent surpris par l' occupation de l' île par l' armée argentine ?

    En effet la DGSE n'est pas un service de renseignement militaire, comme vous l' avez soulignés, mais cela fonctionne bien.

    Communication, comptent faire des efforts, mais c'est relativement nouveau.

    Crainte d'une nouvelle « Falklands » , raison de souligner, car si on hiérarchise les priorités,si il y a un + quelque part il y a un – quelque part. Donc on peut rater quelque chose en effet, donc compensation en s' appuyant sur des serrvices alliés, pas forcément grands mais performants. Ensuite, des groupes mobiles, par exemple guerre Russie-Géorgie, selon Bajolet, si il se rappelle bien, il n' y avait ni attaché militaire ni ambassadeur sur place, mais on a utilisés des unités mobiles de renseignement pour faire remonter les informations jusque à l' exécutif pour vérifier ainsi que chaque partie respecte les accords.

    Renseignement, valeur qui se partage le moins. Mais il y a des structures de coopérations , mais ne croit pas à un renseignement purement européen, mais il peut y avoir une coopération étroite. GAT groupe anti terroriste; SITCEN, modèle, fonctionne très bien, collecte des renseignements en provenance de services européens, pour les dirigeants européens, pour apprécier la situation, préparer une visite etc.. Deux point importants, la dimension européenne est importante, par exemple SWIFT, soulevé par le parlement européen. Deuxième aspect, les fichiers de passagers européens, fichiers nationaux, incongru. Il faut prévenir le terrorisme, prévention, pour cela il faut raisonner dans un cadre SCHENGEN. Coopération multibilatérale, belges, parfois néerlandais, anglais, espagne, britanniques... Jusque à présent les services n'ont pas de relation institutionnalisée , l' Académie du renseignement pourra orienter les activités, prévoit des actions de sensibilisation.

     

    Comment va évaluer ensuite le poste de coordinateur?

    Cela dépendra de la personnalité de son titulaire mais aussi de la relation qu'il établira avec le président de la république, les autorités de l' État, les différents services.


    Fin de la conférence et applaudissements


    Une fois la conférence terminée, l' auteur de "La communauté du renseignement" a évoqué quelques questions relatives au renseignement, sur la comparaison entre le DNI (Director of National Intelligence US) et le coordonnateur du renseignement. Il est ressorti de cet échange que le DNI a autorité sur l' ensemble de la communauté US du renseignement, contrairement au coordonnateur français du renseignement. Pour autant, son équipe est limitée à 15/20 personnes, pas plus, des "généralistes" tandis que le DNI US fait travailler, pour coordonner la communauté du renseignement US, entre 1500 et 2000 personnes! Surtout que le nombre de "spécialistes" (Le responsable des programmes de renseignement; le superviseur pour la Corée du nord etc...) font que l' on s'y perd, et il est difficile, selon M.Bajolet, de savoir à qui s' adresser! Par exemple, indiqua M. Bajolet, quand il rencontra les responsables de la commuanuté US du renseignement, ce furent tous les 16 patrons des différents services qui étaient là, avec chacun son assiette avec l' emblème de son service!

     

  • Cloisonnement, coupures, et difficultés d' exploitations du renseignement par l' Intelligence community US

    Le génie des américains consiste dans le fait que ils ne font jamais d' erreurs simples et stupides. Ils font des erreurs stupides et compliquées qui obligent tout le monde à se casser la tête et à rechercher dans ses erreurs un sens caché quelconque". Nasser

     

    La longue enquête du Washington Post relative au cloisonnement des services de renseignement et de sécurité US, y compris entre Services, n' est guère une surprise. Combien d' ouvrages, de documents, de rapports, qui ont pointés en filigramme ce problème! Ainsi de Victor Marchetti et John Marks, dans leur ouvrage "La CIA et le culte du renseignement" paru.. dans les années 70, qui constatent les doublons entre la CIA et la DIA; ainsi aussi bien du rapport officiel relatif aux attentats du 11 septembre que du rapport de l' Inspecteur général de la CIA relatif aux mêmes évènements, qui pointe l' absence de coopération entre CIA et FBI dans la chasse aux terroristes commettant des attentats sur instruction de Oussama Ben Laden. Ainsi, dans la lutte contre le terrorisme, sont impliqués: Le Département de sécurité intérieure; la CIA; le FBI; le Directeur national du renseignement; la NSA; le Département d' Etat; le National Counterterrorism Center; le Département du Trésor, et j' en oublie... Chaque Agence avec ses méthodes, ses protocoles de sécurité, ses informations...

    Reconnaissons au Washington Post l' avantage de centrer clairement son article sur ce phénomène. Même si l' article du Washington Post a fait l' objet de critiques, Le Figaro indiquant que l' administration US réfute "certains mythes" de l' article, disponible ici, l' ambiance décrite est malheureusement véridique.

    Il serait faux de penser que la situation n' existait pas avant les attentats du 11 septembre: Elle était déjà bien présente. La meilleure preuve, ce sont les attentats eux-mêmes, dont une des raisons fut le manque de coopération et la rétention d' informations entre Agences. Non, le 11 septembre n' a fait que empirer les choses, avec la création de nouveaux doublons: C'est la mise en place du TTIC puis du NCTC; la mise en place du Département for Homeland Security, qui s' efforce de rassembler sous un même toit plusieurs agences touchant à la sécurité intérieure US; la mise en place, par la CIA, de postes de chefs de stations exclusivement chargés de la lutte antiterrorisme, parallèment au classique chef de station de la CIA (Par exemple en Grèce et en France); sans compter les multiples organismes y compris privés chargés de surveiller les forums et sites djihadistes

    C'est un travers de ce vaste ensemble qu' est la Communauté US du renseignement. Certes, des efforts sont faits pour essayer de modifier les choses: En 2004, le rôle de Directeur national du renseignement, qui revenait auparavant au Directeur de la CIA, a été détaché: Un poste de DNI a été créé en soi, chargé de coordonner l' ensemble de la communauté US du renseignement. Il est malheureusement à craindre que la création d'un tel poste n' ait été que un nouvel empilement sur un millefeuilles déjà trop lourd, avec un échelon bureaucratique supplémentaire: le DNI dispose de ses propres analystes, responsables de la communications, superviseurs pour la Corée du Nord (Auparavant, aussi, pour le Vénézuela et Cuba!) en plus de ceux que comptent la CIA, le FBI, le DIA etc etc.... Le meilleur exemple en est encore la tentative d' attentat commise sur un avion en partance pour les USA, fin 2009: l' information entre Services avait fait défaut.

    Les travers sont alors au nombre de deux: la coupure entre Services (Voire parfois au sein d'une Agence même!) empêche une circulation efficace de l' information; les doublons entre Services, chargés parfois des mêmes fonctions, entraîne parfois des divergences analytiques et d'information préjudiciables quant aux interprétations données et à la remontée des informations en haut lieu. La communauté US du renseignement peut, certes, souffrir d'un manque d' informations: Il est très difficile de connaître le potentiel militaire ou nucléaire de la Corée du Nord par exemple, tant le régime est fermé, et les meilleures photos satellites ainsi que les meilleurs analystes ne compenseront jamais le renseignement humain, extrêmement difficile à obtenir. Mais, parfois, c'est l' inverse qui se produit: La communauté US du renseignement, grâce à ses propres informations et à celles obtenues par le biais des partenaires étrangers, obtient TROP d'informations divergentes. Une nouvelle fois, c'est l' ouvrage "La CIA et la communauté du renseignement" qui l' illustre: Après la crise de Cuba, le PFIAB fut chargé d' examiner les raisons pour lesquelles les services secrets US avaient détectés si tardivement la présence de missiles installés par les soviétiques à Cuba. Le PFIAB découvrit que sur les milliers de rapports en circulation, deux seulement présentaient les faits sous leur jour exact.

    Certes, toute Agence doit avoir ses règles de sécurité; il serait faux de dire que la coopération entre Agences est inexistante. le dialogue entre Agences existe. Le but de cet article n'en est que de dénoncer les travers et les dangers, et, peut-être, d' en appeler à une certaine rationnalisation du renseignement.

     

  • "Les diplomates. Derrière la façade des ambassades de France

    Un ouvrage qui dérange le pouvoir peut se reconnaître à une chose: la réaction qu'a le pouvoir à son encontre. Il peut être attaqué en justice, ou bien se voir limité par de discrètes mesures "administratives". L' ouvrage de Franck Renaud entre dans la seconde catégorie, puisque selon une information,  le Quai d' Orsay s'est empressé que le présent ouvrage ne figure pas sur la liste des livres envoyés aux postes diplomatiques français à l' étranger!

    Par delà une lecture relativement aisée, l' auteur a le bon goût d' éviter les formules alambiquées et incompréhensibles au profit de la description de l' ambiance régnant au Quai d' Orsay que l' on pourrait résumer à "Pas de vague et langue de bois!". Certains regretteront peut-être que l' auteur ne brosse pas un portrait haut en couleur des Ministres des affaires étrangères, ou de description détaillée du processus de décision de la diplomatie française ainsi que ces grandes orientations. Mais là n'est pas le but de l' ouvrage: Loin des clichés, l' auteur dépoussière cette vénérable institution. Et ce n'est pas triste, appuyé par une documentation fouillée. L' ouvrage se découpe en thèmes, et paraît parfois se livrer à une étude sociologique très intéressante: découvrir par exemple l' évolution sociologique de la provenance des ambassadeurs; d' insister sur les ambassadeurs "thématiques" très peu connus du grand public; de démontrer l' effet pervers des coupes budgétaires sur les programmes des ambassades, ou le recours aux contractuels locaux; de démontrer la quasi autonomie des bureaux économiques des ambassades. On vire parfois du cocasse (Les surnoms de Douste-Blazy; les visites des Ministres à l' étranger) au tragique. Sur ce point, l' auteur insiste, avec beaucoup de précisions, sur les affaires de pédophilie au sein de la diplomatie française. L' auteur s' appuie sur une série d' exemples, plus particulièrement en Asie, et donne des détails biographiques de certains pédophiles présumés ou condamnés, qui se reconnaîtront aisément. Un ouvrage recommandé, tout simplement.

  • Bref commentaire de l' affaire des espions russes aux USA

    L' affaire, assez médiatisée, du réseau présumé des services de renseignements extérieurs russes (SVR) démantelé il y a moins de 48 heures par le FBI, qui s'est soldé par une dizaine d' interpellations, appelle quelques commentaires


    Les commentaires évoquant des "méthodes de guerre froide" et autres bêtises de ce genre ne font que sourire. Messieurs, tout pays espionne les autres pays, aussi bien amis, ennemis, que pays aux relations tièdes. Sauf que quand le renseignement russe agit aux USA, on parle de "relents de guerre froide"; quand c'est un officier de la CIA arrêté à Moscou, on ressort la bonne vieille "provocation" du KGB. Mais bon, pour Messieurs les journalistes, la Guerre froide reste un peu trop présente en tête...

    Je passerai aussi sur un article écrit dans le "Nouvel observateur" en date du 29.06.2010, dans le cadre de cette fameuse affaire, indiquant que "A la chute de l’URSS, les activités du KGB ont été confiées à deux institutions séparées, le Service de renseignement extérieur et le Service fédéral de sécurité (FSB), chargé du renseignement en Russie et du contre-espionnage.." PARDON???? Ah oui, dès qu'il s' agit de services secrets, certains journalistes sont les premiers à raconter des conneries et à s' embrouiller, j' oubliais. A la chute de l' URSS, le KGB n'est pas scindé en deux, non. Comptez avec moi: Les gardes-frontières deviennent un corps indépendant (Avant d' être réintégrés dans les années 2000 au FSB); le FAPSI est créé (Aujourd'hui dissous) , responsable à la fois du décryptage des communications des Etats adverses et de la protection des communications russes; TcSR devenu le SVR (renseignement extérieur); l' AFB devenu MBRF, FSK, et FSB (sécurité intérieure, contre-espionnage, antiterrorisme) ainsi que le SBP (ancienne 9ème Direction du KGB, responsable de la sécurité des dirigeants). Cela fait CINQ, pas DEUX!

    Enfin, l' utilisation des illégaux n'est pas une surprise. La dissolution du KGB en plusieurs entités indépendantes l' une de l' autre n' a pas empêché le SVR de conserver le département des illégaux, qui sera dirigé par Youri Juravlev, à partir de 1991; puis Vladimir Zaverchinsky de 1994 à 2000. Dans une interview donnée en décembre 2005 à l' agence INTERFAX, le directeur du SVR Sergey Lebedev, à la question posée: "Le SVR dispose-il, actuellement, d'illégaux du niveau de Abel, Molody, ou les Cinq de Cambridge?", il répondra: "Le public ne découvre le travail des illégaux que plusieurs années après (leurs activités, NDLR). Celui qui dirigera le Service dans 50 ans vous racontera les réussites actuelles du SVR, à vos futurs collègues".

    Là ou l' affaire est plus délicate, et aussi plus surprenante, c'est le nombre de personnes impliquées (Une dizaine). En règle générale, le KGB, puis le SVR, n' envoyaient les illégaux à l' étranger que seuls ou en couple, sans contact avec les autres illégaux! Cette pratique est toujours de vigueur, comme le montrent: l' interpellation d'un couple d' illégaux utilisant de faux passeports britanniques vers 1992; l' interpellation d'un autre couple d' illégaux au Canada en 1996; l' interpellation d'un illégal, tout seul, au Canada toujours, en 2006, ainsi que l' illégal du SVR qui traitait Ermann Simm, un haut responsable du Ministère estonien de la Défense.

     


  • Le personnel de la Direction de la Stratégie de la DGSE

     

    Le personnel de la Direction de la Stratégie de la Direction générale de la sécurité extérieure du Ministère de la Défense de la République Française.


    Cette brève note se concentre plus sur les membres, le personnel, de la Direction de la Stratégie de la DGSE. Un précédent article avait brièvement analysé les buts et utilités de ce Service, apparu en 1989 et successeur de la Cellule Prospective créée à l' initiative de Pierre Marion en 1981 et dirigée par le préfet Arsène Lux. Selon différents auteurs, les membres de la DS (Direction de la Stratégie) viennent essentiellement du monde de la diplomatie. Toutefois, on y retrouve aussi beaucoup de membres de la DGSE, ayant plus particulièrement à leur actif soit une expérience du terrain, ou bien des personnes à la carrière plus « politique ». Exemples à l' appui, sauf pour les directeurs de la Direction de la Stratégie, dont les carrières ont été détaillées ici:


    Les « Politiques »:



    Jean-Marie Chouzenoux

    Né le 22.07.1967 à Brest, Jean-Marie Chouzenoux a décroché un Master 2 Recherche en Histoire à l' Université Paris IV avant d' entrer à la DGSE par le « tour extérieur » après un début de carrière politique comme collaborateur de la vice-présidente de l' Assemblée Nationale Nicole Catala, il arrive à la Direction du renseignement de la DGSE, secteur Russie, en 1994 (Grade de délégué), avant d'être nommé chef de cabinet du Directeur de la Stratégie de 1998 à 2004, ce qui ne l' empêche pas d'être auditeur à l' Institut des Hautes Études de Défense Nationale ( session 2003-2004). Il quitte ensuite la DGSE avant d'y revenir pour diriger le Centre de situation de 2007 à 2008. Entre-temps, il fut chef de cabinet du secrétaire d' État aux affaires étrangères (2004 à 2005) puis du Ministre de l' Outre-Mer (2005 à 2007). À partir de 2008, responsable de la cellule Intelligence Economique de TOTAL.


    Pierre-Antoine Lorenzi. C'est une personne au parcours entre le politique et l' administratif qui rejoint la DGSE en 1997. Diplômé de Sciences Po Paris, Pierre-Antoine Lorenzi a d' abord commencé comme conseiller politique de Laurent Fabius, alors Président de l' Assemblée Nationale, de 1988 à 1992, avant d' être le chef de cabinet du Ministre de la Justice Michel Vauzelle, de 1992 à 1993. Il est ensuite secrétaire général du Service central de prévention de la corruption de 1993 à 1997. Au sein de la DGSE, il commence comme « chargé de mission » à la Direction de la Stratégie (1997-2000), sans que l' on en sache plus. Il sera, pour cette activité, décoré du grade de Chevalier par décret du 16;11.1999. Il est ensuite Chef de cabinet du Directeur de la DGSE (2000-2001) avant d' entrer dans le privé, chez ADP puis Sérénus International avec l' ancien officier de la DGSE Alexandre Hollander.



    Les « Professionnels du renseignement »:


    Alain Chouet


    Entré au SDECE en 1972, Alain Robert Chouet s'est spécialisé sur le Moyen-Orient et le terrorisme. Il enchaîne les postes à Beyrouth et Damas avant de diriger la lutte antiterrorisme de 1980 à 1985. En poste au Maroc comme « chargé de mission » (1985-1988) puis au Service de la formation (1988-1990). De 1990 à 1992, conseiller pour le terrorisme et le monde arabe du Directeur de la Direction de la Stratégie de la DGSE. C'est à cette occasion, au moins, que sa carrière croisera celle de Jean-Claude Cousseran, alors à la tête de la Direction de la Stratégie, et futur Directeur de la DGSE. Ensuite,  à Genève puis conseiller technique pour le terrorisme et l' islam du directeur du renseignement de la DGSE, avant d'être affecté à Bruxelles de 1999 à 2000 comme deuxième conseiller de l' ambassade de France, dissimulant à peine sa fonction de chef de poste DGSE en Belgique. En 2000, rappelé et nommé chef du Service de Renseignement de Sécurité de la Direction du renseignement de 2000 à 2002, avant d' en être débarqué suite à l' affaire du « compte japonais de Jacques Chirac ». Grade de chevalier par décret du 08.04.1998; En avril 2009,par décret, Alain Chouet est promu officier de la Légion d' Honneur, ancien chef de service au Ministère de la Défense. Grade de chef d' études du Ministère de la Défense depuis 1989.



    Etienne Dubern

    C'est un officier du renseignement expérimenté qui termine sa carrière à la Direction de la Stratégie de la Direction générale de la sécurité extérieure du Ministère de la Défense en 2008: En poste comme « premier secrétaire » de l' ambassade de France au Kosovo de 2000 à 2001, puis « premier secrétaire » en Croatie de 2002 à 2005, ainsi que comme analyste, Etienne Dubern s'est plus particulièrement spécialisé sur les Balkans. À partir de 2008, il est dans le secteur privé, chez Amarante International, avant de fonder Boislandry Consulting.


    Vincent François Nibourel. C'est un « pur produit » de la Caserne Mortier (le siège de la DGSE) ou il se serait spécialisé dans les questions de contre-espionnage. Entré vers 1981, ce civil était 1993, responsable de la recherche au bureau d' État-Major de la Direction du renseignement de la DGSE. Il est ensuite affecté au poste de Bruxelles. Sur 1999-2000, après un poste à l' étranger, auditeur à l' Institut des Hautes Études de la Défense Nationale, avant de revenir au QG et de prendre en main le Service de Renseignement Politique (SRP) de la Direction du renseignement de 2000 à 2002. Suite à des conflits au sein de la Direction du renseignement de la DGSE, il «  s' exile » à la Direction de la Stratégie de 2002 à 2005, comme numéro 2, avant d'être nommé vers 2005 à la tête du service TOTEM en remplacement de Michèle Le Dirat. Grade de chef de service au Ministère de la Défense.



    Les « diplomates »:


    Francis Blondet

    Il fait partie de « l' équipe Cousseran » durant son passage à la Direction de la Stratégie, comme chef d' études, de 1990 à 1992, avant de retourner à la diplomatie d' abord comme deuxième conseiller à Rome de 1992 à 1995 puis d'enchaîner les postes en Afrique (2ème conseiller au Sénégal de 1995 à 1999; sous directeur pour l' Afrique occidentale à la Direction Afrique/Océan Indien au Quai d'Orsay de 1999 à 2003 puis de l' Afrique Occidentale de 2006 à 2007; ambassadeur de France au Burkina Faso de 2003 à 2006 puis en Angola de juillet 2007 à mai 2010. Il vient de faire valoir ses droits à la retraite il y a quelques jours.



    Martin Juillard.

    Diplomate pur jus, il fait partie de ses diplomates détachés auprès de la « Direction de la Stratégie du Ministère de la Défense ». Par arrêté de 2004, il accède au grade de deuxième conseiller du cadre général du Ministère des affaires étrangères, avant d'être détaché pour deux ans à compter du 01.10.2006 comme chargé de mission à la Direction de la Stratégie, grade de « chef d' études au Ministère de la Défense. ». Grade de 2ème secrétaire à partir de 2000; conseiller de 2ème classe du cadre général à partir du 01.10.2004; Direction de la Stratégie de 2006 à 2008; actuellement Sous-directeur des menaces transversales au Ministère des affaires étrangères.



    Jean-Marin Schuh

    C'est un diplomate plus particulièrement porté sur l' Asie qui est affecté à la DGSE: 3ème puis 2ème secrétaire de l' ambassade de France à Beijing du 01.04.1989 au 10.08.1993; rédacteur au service des affaires stratégiques et du désarmement de la Direction des affaires politiques du Ministère des affaires étrangères (30.08.1993 au 14.11.1995); Grade de Conseiller de 2ème classe à compter du 01.01.1996, à l' administration centrale de 1996 à 1998; 2ème conseiller puis Conseiller de 1ère classe de l' ambassade de France à Islamabad à compter du 06.11.1998 puis à Kaboul à compter de la fin 2001 jusque avril 2002. Consul général de France à Shanghaï à partir de 2002 il est affecté à son retour en 2006 à la Direction de la Stratégie de la DGSE: Un arrêté daté du 06.10.2006 le nomme « conseiller pour l' Asie, le Pacifique et les Amériques à la Direction de la Stratégie du Ministère de la Défense », avec grade de chargé d' études hors classe. Conformément à l' arrêté de nomination, il est affecté à ce poste pendant deux ans. Il retourne ensuite au Quai d' Orsay. Auditeur de la session annuelle 2008-2009 de l' Institut des Hautes Études de la Défense Nationale, puis Ministre-conseiller de l' ambassade de France en Inde. Pour éviter toute confusion, nous préférons indiquer que ce n'est pas lui le chef de poste DGSE à Delhi.



    Les « inclassables ».


    François Gautier. Difficile de ranger dans une catégorie particulière cet officier traitant de la DGSE qui, après un poste à l' étranger, travaillera à la Direction de la Stratégie du Ministère de la Défense, avant de s' orienter vers la diplomatie et le politique. Né en 1969, ce diplômé en gestion de l' Institut des Études Politiques de Paris aurait, selon « La lettre du continent », « fait toute sa carrière dans les services secrets français ». Il est exact que l' on dispose d'un 'trou' dans sa biographie durant les années 90, mais sa biographie officielle indique que il occupera à la fin des années 90 des fonctions au sein de la Direction de la Stratégie de la DGSE, avant d' être envoyé en 2000 comme Premier secrétaire à Kinshasa, et sans doute chef du poste DGSE en République Démocratique du Congo. En effet, comme l' indiquent plusieurs actes administratifs, quand Gautier est nommé ensuite dans les allées du pouvoir, il est « détaché du Ministère de la Défense », qui semble bien être son corps d'origine. De retour de Kinshasa en 2003, "chargé de mission à la Direction de la Stratégie du Ministère de la Défense" puis à partir de 2004 affecté au Quai d' Orsay (Direction Afrique et Océan Indien de 2004 à 2007; Centre d' analyse et de prévision du Quai de il est affecté au Centre d' analyse du Ministère des Affaires étrangères, 2007 à 2008). Jusque 2009, il appartient, malgré son détachement, au corps des "délégués du Ministère de la Défense".  Depuis fin 2008, François Gautier est conseiller diplomatique du Président du Sénat, et officiellement intégré au corps des secrétaires des affaires étrangères à compter du 01.02.2009 (Arrêté du Ministre des affaires étrangères et européennes du 18.11.2008).



    Jean-Philippe Gouyet.


    Sa biographie est un gruyère: M.Gouyet a effectué une bonne partie de sa carrière à la Direction de la Stratégie de la DGSE, d' abord comme adjoint de Guy Azaïs, de 1993 à 1995, puis comme adjoint de Bruno Joubert, le patron de la Direction de la Stratégie de la DGSE. Il aurait ensuite travaillé à la Société générale puis au groupe Somdiaa-Vilgrain. Aujourd'hui, M.Gouyet travaille à EADS, comme adjoint du patron de la société.


    Roger Silhol

    La carrière du sous-préfet Silhol est beaucoup plus administrative et technique que politique: Ingénieur des travaux publics d' État puis conseiller pour les affaires internationales au GIAT, il est une première fois détaché à la DGSE comme chargé de mission auprès du Directeur de 1981 à 1986; il travaille ensuite au SGDN puis de nouveau au GIAT, avant de revenir Boulevard Mortier, comme Adjoint au Directeur de la Direction de la Stratégie de la DGSE de 1990 à 1994. La suite de sa carrière le confirme:il sera successivement sous préfet de Péronne; Provins; Montluçon; et depuis septembre 2007 de Dreux, si l' on excepte un passage comme sous directeur de l' administration des Finances au SCTIP de 1996 à 1997.


     

  • Sergey Ivanov

    Né le 31.01.1953

    Termine ses études à l' université de Léningrad en 1975

    Envoyé au KGB en 1975

    Cours supérieurs à l' école du KGB de Minsk terminés en 1976 (Une année)

    Affecté à la Direction du KGB de Léningrad, soit au sein du service des cadres, soit au Contre-espionnage (sources divergentes)

    Termine l' Institut du Drapeau Rouge (Formation des officiers de la Première Direction Principale du KGB) en 1981

    3ème Département (Commonwealth et Pays scandinaves) de la Première Direction Principale du KGB

    Deuxième secrétaire de l' ambassade soviétique à Londres de 1981 à 1983

    Expulsé le 01.04.1983 avec Igor Titov, et un officier du GRU

    En poste en Finlande de 1984 à 1990 officiellement deuxième secrétaire

    Chef de station du KGB au Kenya

    1er Adjoint du chef du 4ème département (Europe de l' Est et Europe orientale) du SVR, Direction des Opérations, en 1995

    Passe au FSB, Directeur du département de l' Analyse, de la Prospective et de la Planification stratégique de août 1998 à novembre 1999

    Secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie de 1999 à 2001

    Ministre de la Défense de la Fédération de Russie du 28.03.2001 au 15.03.2007

    Parallèlement, adjoint du 1er Ministre du 14.11.2005 au 15.03.2007

    1er Adjoint du Premier Ministre de la Fédération de Russie à partir du 15.03.2007

  • Les officiers du renseignement dans les structures internationales

    Un constat peut être fait: Depuis les années 90 au minimum, les Etats prennent l' habitude d' envoyer, de détacher, des officiers des services de renseignement pour les mettre à la disposition de structures internationales, comme l' ONU ou l' Union Européenne.

    Nous ne parlons pas ici d' officiers agissant sous la couverture de leur représentation auprès d'une organisation internationale pour faire de l' espionnage, mais de professionnels du renseignement, détachés par leur pays, sciemment, pour aider les structures internationales par le biais de leur expérience. Les exemples sont nombreux: Par exemple quand l' ONU décide de créer un Groupe d' experts chargé d' appuyer le Conseil de sécurité dans la lutte contre Al-Qaïda, c'est à Richard Barrett (voir plus bas) qu'il revient de le présider. Quand, selon l' ancien officier du SVR Sergey Tretiakov, l' ONU créé son propre centre de situation, c'est un officier du SVR qui est détaché. Enfin, le "Centre de situation conjoint de l' Union Européenne" ,est chargé "d' assurer un suivi
    permanent de l'actualité et de produire des évaluations de moyen terme sur des questions géographiques ou thématiques intéressant l'Union européenne, au profit du Secrétaire général/Haut représentant et des instances du Conseil, notamment du Comité politique et de sécurité. Doté d'une cellule de renseignement, il fournit également des analyses sur le contexte dans lequel se développent les opérations de gestion de crise de l'Union européenne"
    (Guide de la politique européenne de sécurité et de défense [PESD] de 2006). Cette structure accueillait, en 2003, un officier de la DGSE, le service de renseignement français, Monsieur M.., civil toujours en exercice aujourd'hui. Beaucoup plus récemment, c'est un lieutenant-colonel de la DGSE (Voir plus bas), précédemment chef de poste en Afrique et en Amérique du Nord, qui dirigea l' analyse au sein du centre de situation conjoint de l' UE.

    Cette "intégration" d' officiers des services secrets au sein même d' organes internationaux répond à une double logique: La participation accrue de l' intervention des organisations internationales dans les conflits internationaux; la nécessité de personnel expérimenté pour les fonctions d' analyse, de collecte d' information, de veille etc....

    Ce qui ne signifie pas que toutes les personnes membres de ses structures soient membres d'un service de renseignement. Par exemple, Stanislav Frolov, détaché par les autorités russes dans le comité auprès de l' ONU chargé de la lutte contre Al-Qaïda (Paragraphe 7 de la Résolution 1526 du Conseil de sécurité de l' ONU) , a une expérience plus "policière" que d' espionnage: Il a été précédemment détaché par le Ministère de l' Intérieur russe pour participer à des opérations de l' ONU dans les Balkans.

    Alors, quels critères utilisés? Ici, nous sommes en plein empirisme. Selon un communiqué de l' ONU, le groupe d' experts chargé de l' appui analytique et de la surveillance des sanctions dans le cadre de la résolution 1267 de 1999, pour le Conseil de sécurité, contre Al-Qaïda et les Talibans indique par exemple que les experts choisis sont plus globalement spécialisés "dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme et les législations en la matière, le financement du terrorisme et les opérations financières internationales, les systèmes de virement de remplacement, les activités caritatives et l' utilisation de messagers, le contrôle des frontières, y compris la sécurité portuaire, les embargos sur les armes et les contrôles des exportations ainsi que le trafic de drogues". Aucune obligation n' est ici posée pour que les membres soient obligatoirement des membres des services de renseignement: Cela peut aussi être des diplomates, des policiers, des membres des services de sécurité. Sauf si l' organisation internationale le demande expressément aux Etats-membres: Ce sera le cas, au milieu des années 90, pour le centre de situation de l' ONU (Tretiakov, op.cité)

    Néanmoins, reste une inconnue dans cette équation: Les officiers du renseignement détachés auprès des instances internationales sont-ils chargés, ainsi, de les espionner, ou au contraire de leur apporter leur appui et leurs compétences?

     

     

    Biographie de Richard Martin Donne Barrett

     

    Né en 1949

    En poste en Turquie à partir de 1987

    Premier secrétaire à la délégation britannique auprès de l' ONU à New York de 1988 à 1992

    Ordre de l' Empire Britannique le 30.12.1992

    En poste à Amman à partir de 1997

    Chef de la Branche Antiterrorisme, Contrôllerate “Global Tasks”, Directorate of Production and Requirements du Secret Intelligence Service.

    Coordinateur à l' ONU de l' équipe d' appui au Conseil de sécurité chargée de Al-Qaïda et des Talibans, depuis 2004.

     

    M.X

     

    Grade de chevalier à la fin des années 80

    Lieutenant-colonel de la DGSE

    Chef de poste dans un pays d' Afrique dans les années 90

    Chef de poste dans un Pays d' Amérique du Nord au tout début des années 2000


  • Consultation

    "La communauté du renseignement" vous invite à laisser votre avis, vos idées, voire des thèmes qui seraient intéressants à aborder, directement sur le blog. En vous souhaitant aussi, à l' avance, une bonne année 2010!

  • Les chefs du 1er département du renseignement extérieur NKGB-NKVD-NKGB-MGB-KI-MGB-MVD-KGB

     

    Au KGB, ainsi que chez ses prédecesseurs, le poste de chef du Premier Département était, au sein du renseignement extérieur, un des plus sensibles: Chargé de couvrir l' Amérique, (Donc de 1951 à 1992 "l' ennemi principal") c' était, et cela reste toujours, un poste très convoité au sein du renseignement extérieur et exigeant un certain doigté. Ce Premier Département, en tant que structure, va connaître plusieurs évolutions: En plus de couvrir les Etats-Unis d' Amérique, il supervisera aussi, au début seulement, le travail en direction de la Grande-Bretagne. A un moment, aussi, le travail en direction de l' Amérique Latine.


    En voici l' organigramme:

    Décision du 30.05.1947 du Conseil des Ministres d' URSS, le Renseignement extérieur du MGB et le Renseignement militaire (GRU) sont rassemblés dans une même structure, le Comité d' Information, dépendant du Ministère des Affaires Etrangères. Les USA dépendent du 1er Directoire du Comité, qui couvre aussi la Grande-Bretagne.

    Suite aux ratées du KI, cette structure est dissoute officiellement le 02.11.1951, le renseignement civil retourne au MGB, et redevient la 1ère Direction, tandis que l' Armée récupère le GRU. De Direction, le service chargé de l' Amérique du Nord et de la Grande-Bretagne passe au statut de département. Peu après, est créée une Direction Europe de l' Ouest au sein de la PGU MGB, qui supervise entre autres le travail en direction de la Grande-Bretagne.

    Staline avait comme projet de créer le GRU MGB (Direction principale du renseignement du Ministère de la sécurité d' Etat) chargé uniquement de l' espionnage et du contre-espionnage. La décision est prise le 05.01.1953 mais la mort de Staline en mars stoppe le projet.

    Lavrenti Beria décide alors de fusionner le MGB (Sécurité d' Etat) avec le MVD (Ministère de l' Intérieur) par décision du 05.03.1953. Le renseignement extérieur devient la 2ème Direction principale du MVD. La section Amérique est dissoute, et remplacée par une section chargée de couvrir les USA, le Canada, l' Argentine, le Mexique. La chute brutale de Beria entraîne une énième remise à jour:

    Le Présidium du Comité central, par décision du 10.02.1954, décide de séparer MVD et Sécurité d' Etat. Le décret du 13.03.1954 du Présidium du Haut conseil d' URSS créé le Comité pour la Sécurité d' Etat (KGB auprès du conseil des ministres d' URSS). Au sein de son 1er Directoire principal (Renseignement extérieur) , le 1er Département est chargé de l' Amérique du Nord.

    Il semble que ensuite il ait aussi récupéré la supervision du renseignement en direction de l' Amérique Latine (Au sein du 1er département, cette zone est supervisée Sergey Nikolaïevitch Antonov) jusque'à ce que, vers 1960, un "Deuxième département" soit créé, chargé de l' Amérique Latine et des Caraïbes exclusivement. Antonov en sera son premier directeur.

    Le 1er Département est donc chargé des USA et du Canada (Zone Amérique du Nord). Sous le SVR, ce département a été rebaptisé "Département A" au sein de la Direction des opérations, avec les mêmes fonctions.

     


    1er département (Amérique du Nord)


    Konstantin Koukine Mai 1949-1952.

    Boris Ivanov 1953-1955

    Alexandre Feklissov 1956-1960

    Nikolai Kulebiakine Années 60.

    Vladimir Kazakov -1967

    Mikhaïl Polonik 1967-1968

    Anatoly Kireyev 1969-1974.

    Vladimir Kazakov 1974-1978

    Youri Linkov-1982.

    Dmitri Yakoushkine 1982-1986

    Anatoly Flavnov? 1987

    Vyatcheslav Trubnikov 1991

     

    SVR (Service de renseignement extérieur de la Fédération de Russie): Département "A" de la Direction des Opérations (Amérique du Nord).

    Yuli Kobiakov?

    Sergey Labur 1997

  • Sergey Alexandrovitch Labur

    Sergey Alexandrovitch Labur

    Chef de station en Turquie dans les années 70-80?

    Chef de station KGB Ottawa de 1984 a 1989

    Chef du département "A" (Amérique du Nord), Direction des Opérations du SVR en 1997.

    En 2006 représentant du SVR dans un pays d' ex-URSS

  • Yuli Nikolaïevitch Kobiakov

    Yuli Nikolaïevitch Kobiakov


    Entré au KGB en 1957

    Participe a l'enquête sur Vitaly Yourtchenko

    Numéro deux du 1er département de la Première Direction Principale au milieu des années 80.

    Fait carrière jusque 1997 (au SVR) se spécialise sur les Etats-Unis, possible chef du département "A" (Amérique du Nord) , Direction des opérations du SVR

    A la retraite depuis 1997

    Grade de général-major.


     

  • Vyacheslav Ivanovitch Trubnikov

     

    Vyacheslav Ivanovitch Trubnikov


    Né le 25.04.1944 a Irkutsk.

    Termine le MGIMO en 1967.

    Entré a la 1ère Direction générale du KGB en 1967

    A plusieurs reprises en poste dans la zone Asie de 1971 a 1977, en Inde, au Pakistan et au Népal, sous couverture de correspondant de l'Agence de presse Novosti.

    En poste au QG de la 1ère Direction générale du KGB de 1977 a 1984.

    Chef de station au Bangladesh de 1984 a 1987

    Chef de station en Inde de 1987 a 1990

    De 1990 à 1991 chef du 17 ème Département (Asie du Sud) au Renseignement extérieur du KGB

    Chef du 1er département (Amérique du Nord) , Première Direction générale du KGB d'URSS en 1991

    Nommé 1er adjoint du Directeur du SVR en janvier 1992, poste qu'il occupe jusque 1996.

    Nommé Directeur du SVR en janvier 1996 jusque juin 2000.

    Occupe plusieurs postes diplomatiques, dernièrement ambassadeur de la Fédération de Russie en Inde

    Parle couramment anglais et hindou.

    A la retraite depuis 2009

  • Dmitri Ivanovitch Yakushkin

    Dmitri Ivanovitch Yakushkin

    Né le 16.05.1923

    Vétéran de la Grande guerre patriotique

    Entré au renseignement extérieur en 1960

    En poste a New York de 1963 a 1969

    Chef adjoint de la division Amérique a la PGU 1969-1971

    Chef de la 3ème division du renseignement extérieur du KGB de 1971 a 1975 (Pays scandinaves, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni)

    Chef de station a Washington de 1975 a 1982

    Chef du 1er département renseignement extérieur de 1982 a 1986

    Quitte le service en 1986, travaille a ITAR-TASS

    Décédé en 1994