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La communauté du renseignement - Page 6

  • Chambardement au FSB.

    A la tête du FSB depuis 1999, Nikolaï Patrushev vient de céder son fauteuil a un de ses subordonnés, spécialisé dans le domaine du contre-espionnage économique: Alexandre Bortnikov. Notre dossier.

    Nikolaï Patrushev, né en 1951, a travaillé toute sa vie dans les services de sécurité intérieure, au contre-espionnage du KGB puis au FSB. A la tête de la Direction du FSB en Carélie de 1992 a 1994, il prend ensuite la tête du 4ème département du FSB (Octobre 1998 a août 1999) jusqu'a être nommé a la tête du FSB en 1999 en remplacement de Vladimir Poutine.

    En soi, la carrière de Bortnikov paraît discrète, voire terne. Né en 1951,le nouveau directeur du FSB est , tout comme Patrushev, un "vieux de la vieille", qui a travaillé au KGB puis au FSB, a différents postes: Entré en 1975, il aurait fait sa carrière au KGB puis FSB de Saint-Pétérsbourg, entre autres comme il numéro 2 de la Direction du FSB a Saint-Pétérsbourg jusque 2003, chargé de superviser le contre-espionnage. En juillet de la même année, il prend le commandement du FSB de Saint-Pétérsboug. En mars 2004, il est rappelé a Moscou pour diriger un des services les plus importants du FSB, le 4ème département, le Service de sécurité économique (департамент экономической безопасности) .

    Le 4ème département est incontestablement un des services les plus importants au sein du FSB: C'est de lui que relève le contre-espionnage économique, ce qui inclut la protection des secrets économiques, commerciaux, et industriels, sans oublier la lutte contre la corruption (Y compris au sein de la police, du Ministère des situations d'urgence ou de celui de la Justice), les machinations financières d'importance (Par décret du Président de la Fédération de Russie d'avril 1999 ont été créés au coeur du Département de sécurité économique des sections chargées de la sécurité des objectifs industriels, des transports et des structures de crédits et des finances), et ce a un moment ou l'économique prime de plus en plus (Y compris ce qu'on qualifie d' "intelligence économique"), la lutte contre la contrebande et le trafic de drogues.  

    Pour revenir a Bortnikov, les articles parus, par exemple dans "Agentura.ru", le décrivent comme un technocrate terne. Ce qu'on ne peut exclure: Au sein de la galaxie des services secrets russes, Bortnikov n'est pas une figure très connue. Pourtant, a y regarder de plus près, il a pris part a nombre d'enquêtes importantes au sein du FSB: Au FSB de Saint-Pétérsbourg, il participera a l'enquête sur l'assassinat de la députée russe Starovoïtova, perpétré en 1999. Il faudra presque une année d'enquête et des moyens considérables pour que la police et le FSB tombent sur un gang lié a un député du Parti de Jirinovsky. Plusieurs des gangsters, qui officiellement travaillaient dans une société de sécurité, seront condamnés par la justice russe pour cet assassinat. Au 4ème département, il prendra part a l'enquête sur Mikhaïl Khodorkovsky, le fameux oligarche soupconné (et condamné) pour fraude fiscale. Selon Eric Schmidt-Eebohm, c'est le service de renseignement fédéral allemand (Le BND) qui aurait alerté les russes sur les machinations du magnat..

    Alexandre Bortnikov, nouveau patron du FSB, était jusqu'a présent une figure discrète parmi les "siloviki" russes

    Autre élément, sa biographie comporte des zones d'ombres, empêchant de juger des qualités ou non de Bortnikov. Une figure peu connue du grand public ne signifie pas automatiquement un simple technocrate, surtout que sa nomination est le résultat de guerres internes au FSB ou, selon les journaux russes, les relations entre Patrushev et Bortnikov n'étaient pas des plus cordiales. Il est même catalogué comme étant un "homme de Medvedev". Une chose est sûre: C'est le nouveau Président de la Fédération de Russie qui a annoncé sa nomination.

    Cet épisode peut être relié a la Guerre entre clans au coeur des services de sécurité russes qui a été particulièrement visible l'année dernière. Opposant le patron du FSB, Patrushev, et celui du FSKN, le Service fédéral antinarcotiques, dirigé par Viktor Tcherkessov, apparement autour de questions de contrôle des services de sécurité, ce conflit a aussi montré que Poutine ne contrôle pas si bien que ca ses propres services de sécurité (A moins qu'il laisse faire). Le bilan de cette bataille vient en tout cas de tomber: Patrushev vient d'être nommé secrétaire au Conseil de Sécurité de la Fédération de Russie, et Tcherkessov vient d'être débarqué du FSKN pour prendre la tête de l'agence pour l'armement.

     

  • Polémique: Richard Dwyer et la secte de Jim Jones.

    Il est temps de briser un mythe sur un des scandales les plus retentissants su siècle dernier. Tous les ingrédients étaient la: Une secte dirigée par un fou, l'apparition de la CIA, laquelle était sous les feux des commissions parlementaires américaines Pike et Church, sans oublier l'assassinat, rare dans les annales, d'un parlementaire américain, Leo Ryan, venu enquêter sur place, au Guyana. Apparition de la CIA? Tout a fait. Parmi les personnes qui accompagnèrent le parlementaire Léo Ryan dans sa visite du camp de la secte de Jim Jones, se trouvait un dénommé Richard Dwyer. 

    De gauche a droite: Jim Jones, Charles Garry et Richard Dwyer

    Or selon le site "Seize the night" (Je cite ce site mais il y en a d'autres): "Dwyer was an agent of the CIA. Richard Dwyer was a CIA agent For his part, Dwyer neither confirms nor denies that he was a CIA agent, but he was identified in the 1968 edition of Who's Who inthe CIA. A month after the massacre the San Mateo Times, a Bay Areanewspaper (hometown paper of Leo Ryan), reported that "State Department officials acknowledge that a CIA agent was dispatched to Jonestown within minutes of the airstrip assault." Dwyer denied to the Times that he was there at the time. According to one report, Dwyer's next stop after Guyana was Grenada". Notons que ce site n'est pas le seul: Une très sérieuse dépêche de UPI du 04.08.1981 (reproduite en fin d'article) affirme elle aussi que Dwyer est un officier de la CIA tout comme deux autres personnes dont elle donne le nom.

    Reprenons les éléments. Selon l'auteur, Dwyer est un officier de la CIA car identifié comme tel par un ouvrage de Julius Mader, ouvrage sorti en Allemagne de l'Est (ca l'auteur oublie de le préciser) et intitulé "Who's who de la CIA". Un peu léger de se baser sur une seule source d'information non recoupée. Et si des membres du Département d'Etat ont reconnus que un officier de la CIA était présent, cela ne prouve pas automatiquement que il s'agissait de Dwyer. Surtout que aucune enquête sérieuse ni même la CIA n'ont jamais reconnus ont constatés que Dwyer était un officier du renseignement américain.

    Il devenait par conséquent nécéssaire de déclencher des recherches, collecter des informations, analyser, pour tirer la situation au clair, en démarrant par la technique la plus simple pour identifier un officier présumé de la CIA:Sa biographie. C'est le Washington Post du 31.08.1991 , assisté du site Namebase, qui permettent d'en savoir plus.

    Né vers 1933, Richard Alan Dwyer obtient un diplôme d'administration publique a l'université de Princeton, a l'école des affaires publiques et internationales, avant d'entrer au Département d'Etat en 1957. Dans le cadre de sa carrière, il a servi en Syrie, de 1960 a 1963, en Egypte de 1963 a 1966, en Bulgarie de 1970 a 1972 , au Tchad de 1976 a 1977 et était en poste en Guyana en 1978. Notons que selon le Washington Post (ce détail a de l'importance) , aux deux derniers postes a l'étranger, il était chargé d'affaires et chef de mission adjoint. Ensuite, il est consul général en Martinique. Il quitte le service actif en 1984 et décède le 29.08.1991.

    Maintenant utilisons la méthode du "spotting" des opérateurs de la CIA pour vérifier si Dwyer correspond aux critères du chef de station, ou du moins d'un "opérateur" de la CIA. Est ce que Dwyer a utilisé une couverture d'un officier de la CIA? Réponse négative. Malgré nombre de recherches, je n'ai jamais vu un officier de la CIA utiliser la couverture de chargé d'affaires. Les "couvertures" des officiers traitants de la CIA sont données par le Département d'Etat, le Ministère des affaires étrangères US, les officiers de la CIA ne peuvent se les attribuer. Or jamais un officier de la CIA n'a occupé cette couverture de chargé d'affaires.Sa biographie ressemble beaucoup plus a celle d'un classique diplomate, loin du fantasme des "espions de la CIA a chaque coin de rue". Ajoutons-y que la couverture d'un officier de la CIA dans une ambassade permet de montrer son imoortance hiérarchique. Un officier de la CIA qui est officiellement conseiller d'ambassade (ou parfois 1er secrétaire d'ambassade) est sans aucun doute le chef de poste. L'officier CIA clairement identifié dans un pays qui a la couverture de 1er secrétaire, par exemple, est son adjoint, et ainsi de suite. Si Dwyer était "chargé d'affaire" et "chef de mission adjoint" (poste diplomatiquement plus élevé que conseiller) il devrait être le chef du poste de la CIA a Jonestown. Or et d'une je n'ai jamais vu aucun officier de la CIA occuper une telle couverture, et de deux, le chef de poste de la CIA a Jonestown a l'époque était clairement identifié: Il se nomme James Adkins. Cet officier de la CIA a la carrière bien remplie terminera sa carrière avec le scandale de l'Irangate sur le dos..


    Copyright 1991 The Washington Post The Washington Post August 31, 1991, Saturday, Final Edition SECTION: METRO; PAGE B4 LENGTH: 337 words HEADLINE: Foreign Service Officer Richard A. Dwyer Dies SERIES: Occasional BODY:    Richard Alan Dwyer, 58, a retired Foreign Service officer who received the State Department's Award for Valor for his actions in Guyana during the 1978 Jonestown massacre, died Aug. 29 at Sibley Memorial Hospital of complications after gall bladder surgery.    Mr. Dwyer joined the Foreign Service in Washington in 1957, and he retired in 1984. In retirement, he had been an investment adviser. At his death, he was director of the Metropolitan Washington Council of the National Association of Investors Corporation and led its computer group.    A resident of Washington, he was born in Evanston, Ill., and graduated from Dartmouth College. He received a master's degree in public administration from Princeton University's Woodrow Wilson School of Public and International Affairs.    His Foreign Service career included posts in Syria, Egypt and Bulgaria. He had been deputy chief of mission and charge d'affairs at U.S. embassies in Chad and Guyana. His last post before retiring was consul general for the French Caribbean in Martinique.    His Award for Valor was for action taken in November 1978, when members of the cult settlement at Jonestown in Guyana attacked a group led by Rep. Leo Ryan (D-Calif.) at the Port Kaiturna airstrip, which was the supply point for the settlement.    Ryan, who was investigating reports that some of his constituents were being coerced to remain in the settlement, was killed in the attack, as were three television journalists. Mr. Dwyer, who had been Ryan's embassy escort, was wounded, but nevertheless led the survivors into the nearby jungle, where they hid from further attack. They were rescued the next day, the same day the mass suicide that killed more than 900 members of the cult settlement was discovered.    Mr. Dwyer was a member of DACOR (Diplomatic and Consular Officers Retired) and St. Thomas Apostle Catholic Church in Washington.    Survivors include his wife of 33 years, Sara Height Dwyer, and two children, Elizabeth and Timothy Dwyer, all of Washington.

    Copyright 1981 U.P.I. United Press International August 4, 1981, Tuesday, AM cycle SECTION: Domestic News LENGTH: 420 words HEADLINE: Layton's lawyers ask for CIA documents BYLINE: By SPENCER SHERMAN DATELINE: SAN FRANCISCO BODY:     The question of CIA involvement in the 1978 Peoples Temple mass murder-suicide surfaced in the conspiracy trial of Larry Layton Tuesday when defense attorneys argued for access to secret intelligence files.    U.S. District Judge Robert F. Peckham interrupted jury selection to hear arguments from defense attorney Tony Tamburello and CIA Attorney Page Moffet on releasing intelligence files concerning the shooting of Congressman Leo Ryan.    Tamburello said he should be allowed access to CIA files on the tragedy because ''we feel that the CIA's role was active in preventing any intervention by government authorities'' to halt the shooting and the deaths of 914 temple members.    Tamburello asked the intelligence agency to reveal whether U.S. Ambassador to Guyana John Burke and aides Richard McCoy, Daniel Weber and Richard Dwyer were CIA operatives in Guyana.    Tamburello charged the government with ignoring reports that Peoples Temple leader Jim Jones was running a ''concentration camp'' in the jungle because of the CIA's role in propping up the government of Forbes Burnham.    The cult headquarters was strategically located near the disputed border of Guyana and Venezuela and, Tamburello charged, the Peoples Temple Agricultural Compound was used as a buffer zone between the Guyanese and Venezualians.    Moffet, speaking on a conference line from Washington D.C., said he was not sure ''how any CIA involvement would relate to the guilt or innocence of Larry Layton.''    Tamburello seemed to argue the CIA's failure to warn of an impending tragedy made them a party to it through the legal theory of contributory negligence which places liability on someone who negligently causes a crime.    ''I believe the CIA is directly responsible for creating the Jonestown situation by allowing Mr. Jones, through the government of Guyana, from acting the way he did,'' Tamburello said.    Layton is charged with conspiring to murder Rep. Ryan, D-Calif., and U.S. Chief of Missions Dwyer at the Port Kaituma airstrip. Three journalists and a temple defector also were killed in the attack.    Layton can be charged with conspiring in the attempt on Dwyer's life because a diplomat is an internationally protected person, allowing the government to prosecute for a crime which occurs outside the United States.    ''If Richard Dwyer was with the CIA it might very well effect whether he is an internationally protected person,'' Tamburello said.    Peckham said he would consider the question and issue an opinion later.

  • Kim Yong-Gan, une étoile montante qui redescend?

    Kim Yong-Gan, une étoile montante qui redescend?

    Si un pays concentre actuellement l'attention de la communauté du renseignement , c'est incontestablement la Corée du Nord. Ce pays, une des rares dictatures communistes encore existantes, inquiète non seulement Israël, en fournissant des armes a nombre de régimes (par exemple la Syrie) qui lui sont hostiles, mais aussi les Etats-Unis et la Corée du Sud, l'Etat de guerre entre les deux Corées n'étant toujours pas levé ( En 1953 a été signé seulement un cessez-le-feu) et un des buts du régime nord-coréen est toujours la réunification des deux Corées, tout en luttant contre l'impérialisme US. Les parties se regardent en chien de faïence, et ne reste pour les différents services secrets travaillant en direction de la Corée du Nord qu'a étudier les informations obtenues "ouvertement", le recrutement d'informateurs étant très risqué (Le Ministère de la Sécurité nord-coréen est très vigileant) et très peu d'informations filtrent. Néanmoins, il est possible d'identifier les "étoiles montantes" au sein du régime, et ce selon leur participation aux cérémonies officielles et la place qu'ils y occupent, leurs promotions, les missions qui leur sont confiées. C'est dans ce cadre qu'apparaît une de ses "étoiles montantes", issue du renseignement politique nord-coréen: Kim Yang-Gon, directeur du Département du Front Uni du Travail nord-coréen.
    Au premier plan, le Directeur du DFUT, Kim Yong-Gan,lors de son arrivée a Séoul en novembre 2007. Il est apparement le deuxième représentant nord-coréen a se rendre a Séoul.

     

    Comme le rappele le remarquable "Intelligence Online", Kim Yang-Gon , né le 24.04.1938 a Anju, une province du Pyongyan, a toujours travaillé dans les services de renseignement politique dépendant du Comité central du Parti des Travailleurs de Corée.

    Comme je l'avais évoqué dans une précédente note, existe en Corée du Nord: Le Ministère de Protection de la Sécurité de l'Etat, sorte de KGB, chargé du renseignement extérieur comme du contre-espionnage interne; le service de renseignement militaire, qui dépend du Ministère de la Défense, et dépendant du Comité Central du Parti, la 35ème chambre, en fait le Département des Liaisons Internationales, chargé des relations avec les partis politiques "frères", mais aussi le Département du Front Uni du Travail (que j'avais oublié), également dépendant du Comité central, et chargé des contacts avec les "organisations de masses", et la communauté coréenne a l'étranger. C'est ce service que prend en main en 2006 Kim Yang-Gon. Et ce après avoir "monté les marches" au sein du régime: Directeur-adjoint du Département des Liaisons Internationales, DLI, (devenu en 1998 la "35ème chambre") de 1986 a 1997, il est parallèlement nommé vice-président de l'association coréenne des affaires étrangères en 1991.Il prend la tête du DLI en 1997, et le dirige jusque 2006. A ce poste, il est entre autres réputé pour avoir noué de bonnes relations avec son homologue chinois du Département des Liaisons Internationales, Zhu Liang. Ce qui n'est pas inutile: Les relations sino-nord coréennes ne sont pas forcément aussi idylliques qu'on pourrait le penser. Le fait que le régime de Pékin ait décidé de se tourner vers le capitalisme, au mépris de l'économie planifiée, sans compter le développement des relations entre la Corée du Sud et la Chine populaire, au grand dam de la République Populaire de Corée, s'accompagne d'une forte augmentation des échanges commerciaux entre ses deux pays. Pyongyang, en tant que ennemi du régime sud-coréen, n'a guère apprécié. Néanmoins, la Chine et la Corée du Nord ont besoin l'un de l'autre: La Corée du Nord pour être protégée en cas d'agression; la Chine pour éviter , dans un contexte international de défiance vis-a-vis de la Chine, que le régime de Pyongyang soit remplacé par un régime moins favorable a Pékin..
    Novembre 2007. Kim Yong-Gan, au centre, en compagnie du Ministre sud-coréen de l'unification,Lee Jae-joung. A droite, Kim Man-Bok, directeur du National Intelligence Service (NIS) de Corée du Sud. Ce dernier devra quitter ses fonctions en janvier 2008, pour avoir fait fuiter dans la presse un compte-rendu de sa rencontre le 18.12.2007 avec Kim Yang-Gon

    En 2006, donc, Kim Yang-Gon prend la tête du DFUT. La mission du DFUT? Entretenir non seulement des relations avec les communautés coréennes a l'étranger, mais aussi contrôler les organisations "de masse" a l'étranger, aussi les syndicats que les organisations religieuses.
    Plusieurs indices montrent très clairement sa montée en puissance: En tant que directeur du DFUT, il est chargé des relations avec la Corée du Sud : Il rencontrera a plusieurs reprises des responsables du renseignement sud-coréen, le National Intelligence Service, et, fait exceptionnel et qui mérite d'être souligné, se rend en novembre dernier a Séoul pour négocier avec ses collègues sud-coréens des mesures visant au rapprochement entre les deux Corées, en facilitant le dialogue. Le fait que ce poste, et cette mission, lui aient été confiés, montre la confiance qui lui est accordée. D'autres éléments témoignent de sa montée en puissance: Kim Jong-Il a nommé en 2005 Kim Yang-Gon conseiller a la Commission de Défense Nationale, présidée par Kim Jong-Il, et ce dans un pays ou l'armée, du fait des tensions entre les deux Corées, joue un rôle important (Hwang Jang-Yop, ancien secrétaire du Comité Central du Parti des travailleurs nord-coréen qui fera déféction en 1997, estimera dans une interview que "les militaires sont tout puissant en Corée du Nord"). Dernier indice: Kim Jong-Il est réputé ne se rendre que rarement aux récéptions,hors lors d'une de ses rares présences a une récéption, a l'ambassade de Chine a Pyongyang, en mars 2007, Kim Yang-Gon fait partie des rares personnes qui l'accompagnent, avec le vice-ministre des affaires étrangères du régime.

    La boucle est-elle bouclée? Pas sûr. En février dernier , un communiqué de Reuters annonce que le n°2 du DFUT, Choe Sung-Chol (Donc l'adjoint de Kim Yang-Gon) est suspendu , faisant l'objet d'une enquête pour corruption. Selon le NIS, depuis décembre 2007, Choe Sung-Chol était "absent". Une source de préciser que  "In trouble is not only deputy director Choe but also the entire United Front Department which orchestrates all South Korean affairs". Sous-entendu, Kim Yang-Gon est aussi visé. Il ne peut être exclu que cette étoile montante du régime nord-coréen ne redescende très vite..A moins que les investigations en cours ne soient que une tempête dans un verre d'eau, ou que le directeur du DFUT réussisse a étouffer l'affaire grâce a ses protections..

  • Ben Barka, informateur du renseignement tchécoslovaque durant la Guerre froide?

    Je suis tombé par hasard sur cet article daté de 2007. Personnellement c'est bien la première fois que j'entends parler  d'une connection entre Ben Barka et la StB , le renseignement tchécoslovaque durant la Guerre froide. A prendre avec précaution


    Quand «Cheikh» renseignait Prague
    Petr Zidek (petzidek@email.cz)
    3100 mots
    6 juillet 2007
    44
    Français
    Copyright 2007 Le Vif/L'Express. All Rights Reserved.

    Petr Zidek (petzidek@email.cz)

    A Paris, il emmène l'agent Motl au cinéma Le premier séjour à Prague a lieu le 12 septembre 1961 « Cheikh nous donne des documents intéressants » La StB cherche à tirer profit de l'enlèvement de l'opposant

    Tout commence à la mi-mars 1960, à Paris, au café-restaurant le Fouquet's, sur les Champs-Elysées. Le capitaine Zdenek Micke, un agent tchécoslovaque utilisant comme couverture un poste de deuxième secrétaire à l'ambassade de son pays, est attablé avec l'un de ses contacts français - un homme qu'il désigne sous le nom de code de « Gogol » dans ses comptes rendus envoyés à Prague.

    Cet informateur semble avoir beaucoup de relations parmi les Marocains de la capitale française. Ce jour-là, au Fouquet's, il présente au faux diplomate un certain Kenfaoui, chargé d'affaires à l'ambassade du Maroc. Ce dernier ignore évidemment que Zdenek Micke, nom de code « Motl », est un agent de l'Est.

    Les trois hommes aperçoivent alors un autre Marocain, à une table voisine : Mehdi Ben Barka, 40 ans, leader en exil de l'Union nationale des forces populaires (UNFP, fondée en 1959). Le faux diplomate tchèque en profite pour faire la connaissance de cet opposant de renom. Dans la foulée, il le convie, ainsi que Kenfaoui, à un dîner qui se tiendra bientôt à l'ambassade de Tchécoslovaquie.

    Ce soir-là, le 28 mars 1960, Kenfaoui tarde à arriver. Retenu par un cocktail offert en l'honneur d'une délégation malienne, il se présentera avec une heure et demie de retard. Ben Barka, lui, est ponctuel. En attendant son compatriote, il discute avec Zdenek Micke (alias « Motl »), sans se douter, lui non plus, que cet homme de 29 ans est un capitaine de la StB, l'équivalent du KGB à Prague.

    Le département « renseignement extérieur » du service tchécoslovaque a ouvert un dossier - le 43-802 - au nom de Ben Barka. Une note de quatre pages, rédigée par Motl, relate le dîner à l'ambassade. « Nous avons pu analyser dans le calme la situation actuelle au Maroc », écrit-il. Le fondateur de l'UNFP lui a confié qu'il ne pouvait retourner dans son pays sans risquer l'arrestation. « Ben Barka, poursuit Motl, ne voit qu'une seule issue pour son pays : s'engager dans la voie du socialisme. La première condition est l'unification totale de toutes les forces de progrès du pays dans une organisation politique. C'est pourquoi il veut traiter avec Ali Yata [NDLR : le secrétaire général du Parti communiste marocain - PCM] pour obtenir l'accord du parti. » Autre signe positif aux yeux du capitaine : le leader tiers-mondiste, à la recherche de contacts internationaux, dit vouloir rencontrer des dirigeants soviétiques, en particulier un proche collaborateur de Khrouchtchev, attendu à Paris.

    L'idée d'un séjour en Tchécoslovaquie a également été évoquée au cours de la soirée. Pour ses hôtes, il s'agissait d'une simple hypothèse, lancée par politesse, mais l'opposant marocain y a vu, lui, une invitation en bonne et due forme.

    En avril, alors qu'il assiste à une conférence de l'Organisation de solidarité des peuples d'Afrique et d'Asie (Ospaa) à Conakry, en Guinée, Ben Barka rencontre l'ambassadeur tchécoslovaque dans ce pays, Vladimir Knap, et l'informe qu'il doit se rendre en Yougoslavie, en France, puis enà Tchécoslovaquie. La nouvelle, transmise à Prague, affole le président de la République et chef du PC, Antonin Novotny. Pour lui, il n'est pas possible d'inviter officiellement Ben Barka, au risque de se brouiller avec le Maroc de Mohammed V, un partenaire économique de poids (le deuxième dans le monde arabe, après l'Egypte). Mais comme il ne faut pas non plus contrarier Ben Barka, étoile montante de la gauche internationale, on l'invitera de façon détournée, par l'intermédiaire de la centrale des syndicats.

    Parallèlement, ses relations avec Motl se renforcent. Car le Marocain se montre très empressé : il téléphone souvent au capitaine, lui propose d'aller au théâtre ou au cinéma. Un jour, ils vont voir le film soviétique La Ballade du soldat, de Grigori Tchoukhraï. Un autre, ils déjeunent chez Lipp, la célèbre brasserie de Saint-Germain-des-Prés. Ils se rencontrent dans des cafés ou chez le pseudo-diplomate. « Une bonne partie des réunions est consacrée aux questions théoriques de la philosophie marxiste et du socialisme scientifique », peut-on lire dans le dossier 43-802.

    A la fin de l'année 1960, le Marocain relance l'idée d'un voyage en Tchécoslovaquie et réitère son souhait de rencontrer de hauts dirigeants soviétiques. Le 12 mars 1961, il va plus loin en demandant 10 000 francs à son ami tchèque afin, dit-il, de s'assurer le soutien de France Observateur. Il veut être certain que cet hebdomadaire de gauche, réputé pour ses prises de position tranchées, critiquera la politique du nouveau roi, Hassan II, successeur de Mohammed V, décédé le 26 février 1961. Il croit que ce genre de méthodes est suceptible d'avoir un effet. Mehdi Ben Barka a-t-il pour autant versé de l'argent au journal ? Aucune preuve ne figure dans les archives. Seule certitude : l'opposant, loin d'être naïf, connaît désormais la vraie fonction de Motl.

    Vu de Prague, son empressement est tel que l'heure est venue de l'enrôler. Motl, lui, est plutôt réticent. Même si, dans ses notes, il a déjà attribué un nom de code à Ben Barka - « Cheikh » - il n'est pas convaincu que son recrutement officiel (« verbovka », dans le jargon du service) soit souhaitable. « Sa verbovka sur la base habituelle ne me paraît pas réalisable, écrit-il le 1er juillet 1961. Cheikh a de grandes ambitions. Il veut jouer un rôle de premier plan dans le futur Etat marocain. Pour cette raison, il est possible d'envisager plutôt une coopération sur une base politique. » En attendant, le capitaine de la StB propose d'organiser sa venue en Tchécoslovaquie.

    Le 12 septembre 1961, Mehdi Ben Barka se présente en voiture, à Dolni Dvoriste, poste frontière entre l'Autriche et la Tchécoslovaquie. Motl vient lui-même l'accueillir. L'opération de séduction peut commencer. Les organisateurs veulent présenter à Cheikh les succès du socialisme et le patrimoine culturel du pays. Il visite d'abord le village d'Orlik, son grand barrage, son célèbre château. Le soir, il a droit à un spectacle dans un cabaret pragois, puis à une virée dans un bar à la mode. Les jours suivants, il sillonne la capitale, la province, visite une coopérative agricole, une usine, le foyer industriel de Brno, s'entretient avec des responsables étudiants, des syndicalistes, des officiersà

    Les comptes rendus de Motl font état d'aspects plus privés. Il écrit ainsi : « Lors du dîner au restaurant Chez Mécène, Cheikh a fait la connaissance d'une femme inconnue - d'orientation progressiste - et ils ont eu des relations intimes. Cheikh nous a dit qu'elle était divorcée, avec un enfant de 5 ans, et qu'elle était d'origine russe. »

    Ben Barka confie à son ami qu'en France il use de la séduction comme une « méthode efficace pour acquérir des informations ». Une anecdote à ce propos est mentionnée dans les archives. « Son frère, écrit Motl, vient de lui procurer une de ses maîtresses, qui travaille comme dactylo au cabinet du ministre des Armées, Pierre Messmer, à Paris. Cheikh va l'inviter à Genève, lui donner de l'argent et se consacrer à elle - bien qu'elle ne soit pas jolie - afin de gagner sa faveur pour qu'elle lui fournisse des informations, ou plutôt des documents du ministère. »

    Même s'il n'est pas encore question de verbovka, ce séjour est à l'évidence une étape décisive. « Les relations avec Cheikh ont été considérablement approfondies, assure Motl. Je peux parler avec lui ouvertement de toutes les questions de renseignement. » De fait, Ben Barka sait beaucoup de choses : il voyage sans arrêt, côtoie des politiques, des journalistes, des diplomates, et sans doute des agents d'autres paysà

    En cet automne 1961, la StB franchit un pas supplémentaire en commençant à rémunérer Ben Barka. Celui-ci reçoit 1 500 francs français par mois en échange de documents qu'il présente comme étant des bulletins du Service de documentation et de contre-espionnage français, le Sdece. Il affirme les tenir d'un agent français rencontré grâce au journaliste et historien Roger Paret, spécialiste du Maroc à France Observateur. Même si la StB doute de l'authenticité de ces notes, cela ne l'empêche pas de rétribuer son nouveau collaborateur. En novembre, le service finance aussi son voyage en Guinée (3 500 francs). Toutes les informations fournies par Cheikh et jugées importantes sont ensuite transmises au chef du KGB à Prague. Dans le lot : des notes du ministère français des Affaires étrangères. Ces documents du Quai d'Orsay, et ceux présentés comme des bulletins du Sdece, ne figurent pas dans le dossier dont nous disposons.

    Le 15 mai 1962, Mehdi Ben Barka rentre au Maroc, où le pouvoir semble soudain mieux disposé à son égard. Dès lors, par précaution, ses contacts avec la StB se raréfient. Ses « collègues » craignent le contre-espionnage marocain, sans doute présent dans l'ombre. En février 1963, Cheikh se rend tout de même en Tchécoslovaquie. Il ne passe que deux jours à Prague, mais cela lui suffit, après un débriefing détaillé sur son parcours et ses motivations, pour être officiellement recruté (la fameuse verbovka). Une simple formalité, compte tenu de ses états de service depuis un an et demi. Dans la foulée, il se voit attribuer un nouvel officier traitant : Motl cède la place à Karel Cermak, alias « Cervenka », du bureau central de Prague. Ben Barka sera dorénavant un « contact confidentiel », une sous-catégorie des agents dans la classification de la StB.

    De retour au Maroc, il constate que son horizon politique est une fois de plus bouché. Il se sait surveillé et craint pour sa vie à la suite d'un accident de voiture suspect. Persuadé qu'un accord avec le pouvoir est impossible, il s'exile à nouveau (23 juin 1963), définitivement cette fois.

    Cet infatigable globe-trotteur reprend alors son périple à travers la planète. Avec, à la clef, trois séjours à Prague : en juillet (deux jours), fin juillet- début août (quatre jours) et fin novembre-début décembre (quatre jours). La capitale tchécoslovaque lui sert souvent de transit dans le cadre de ses voyages vers les pays communistes. Il a ses habitudes dans divers grands hôtels de la ville (Yalta, International, Paris). La StB en profite pour le débriefer. Et aussi pour mettre sa ligne sur écouteà

    Le 17 décembre 1963, le chef du renseignement extérieur - la première administration de la StB - Josef Houska, adresse une note élogieuse au ministre de l'Intérieur, Lubomír Strougal (futur Premier ministre, de 1970 à 1988) : « La collaboration avec le contact confidentiel Cheikh s'est avérée très intéressante pendant les deux réunions d'août et de novembre 1963. Cheikh est plus sérieux dans la collaboration, il nous donne des informations et des documents intéressants. » A cette occasion, Houska indique au ministre qu'un officier en poste en Algérie, le « camarade Lensky », sera dorénavant chargé, avec Cervenka à Prague, d'assurer le lien avec Cheikh. Celui-ci, qui passe une partie de son temps en Algérie et en Egypte, percevra 1 500 livres sterling par an, à condition de maintenir un contact régulier (au moins une fois par mois).

    Un code va bientôt être mis au point pour lui donner des instructions sans éveiller les soupçons de ceux qui, lorsqu'il se trouve à l'étranger, écoutent sans doute ses conversations. Quand l'un de ses correspondants de la StB l'appelle et lui dit : « Un journaliste important veut te voir à Zurich », cela signifie qu'il doit se rendre d'urgence àà Prague. A l'inverse, si la phrase est : « Un journaliste important veut te voir à Genève », c'est à Alger qu'il doit filer !

    Le 19 août 1964, le voilà de retour en Tchécoslovaquie, avec, cette fois, un passeport spécial algérien (numéro 798) au nom de Zaidi Abdelkrim. Plus surprenant : il arrive à Prague en voiture - une Opel Record immatriculée GE 6367 - en compagnie de son épouse et de leurs quatre enfants ! La famille a auparavant séjourné à Francfort, chez le frère de Mehdi, Abdelkader, qui fut un temps conseiller commercial auprès de l'ambassade du Maroc en RFA.

    La hiérarchie de la StB est furieuse : Cheikh n'a prévenu personne de ce voyage familial ! A l'évidence, il vient avant tout pour que sa femme se repose dans la station thermale de Karlovy Vary. La StB accepte de prendre en charge les frais de ce long séjour (trois semaines), mais Ben Barka, habitué à loger dans des établissements haut de gamme, devra revoir ses exigences à la baisse en passant de l'hôtel Moscou au plus modeste Central. Autre problème : son manque de sérieux. Ses « officiers traitants » lui reprochent un certain laisser-aller : ses informations sont tardives ou de troisième main, ses contacts avec Cervenka trop irréguliers. Conséquence : il ne sera plus payé au forfait mais au coup par coup.

    A la même époque (25 août 1964), un capitaine ayant pour nom de code « Doubek » rédige un long rapport sur Ben Barka. Treize pages cinglantes : sa sincérité est mise en doute ; de graves contradictions sont relevées dans ses informations ; il est imprudent, au téléphone ou dans ses rencontres, trop bavard sur ses liens avec Motl et le serviceà Le capitaine ajoute : « Il est sûr que Cheikh est "progressiste" dans les contacts avec nous, proaméricain dans les contacts avec les Américains et opportuniste dans les contacts avec Bourguiba, Nasser et les baasistes d'Irak et de Syrie. » Selon Doubek, il y a pire : les « amis » - c'est-à-dire le KGB - pensent qu'il a été corrompu par les Chinois !

    A l'automne 1964, le Maroc commence à soupçonner la Tchécoslovaquie de soutenir l'opposant en exil. Le 15 octobre, les agents de la StB en poste à Rabat envoient même un message d'alerte à Prague : le Maroc est, paraît-il, persuadé que « le gouvernement tchécoslovaque entraîne des partisans marocains à la demande de Cheikh ». L'accusation comporte une part de vérité : la question de l'aide matérielle et de l'entraînement des membres de l'UNFP a été maintes fois évoquée avec lui. Dans le dossier 43-802, il n'y a pas, toutefois, de preuves formelles d'une telle aide.

    On sait en revanche que Ben Barka a suivi, à sa demande, une formation aux techniques de « conspiration » : les langages codés, les connexions radio, l'art et la manière de déjouer une filatureà Le stage a eu lieu à Prague, du 9 au 17 mars 1965, dans un appartement « banalisé » de la StB.

    A la fin du mois de septembre 1965, Ben Barka se rend à Cuba, puis revient dans la capitale tchécoslovaque (vol OK 524 du 1er octobre). De manière très officielle cette fois, puisqu'il donne une conférence de presse. Ceux qui le croisent alors décrivent un homme apeuré. Inquiet pour sa sécurité, il demande même à Cervenka de lui fournir un revolver, calibre 7,65 mm. Ce dernier s'engage à lui procurer une arme lors de son prochain séjour. Mais l'opposant marocain ne reviendra pasà Le 29 octobre, il est enlevé dans le Quartier latin, à Paris, devant la brasserie Lipp, ce restaurant où il avait déjeuné, quelques années auparavant, avec Motl !

    La StB n'a rien à voir avec ce rapt. Mais le retentissement est tel, en France comme ailleurs, qu'elle ne peut y rester indifférente. Le service décide donc d'ouvrir un sous-dossier, le 43-802-100, où seront consignées les informations ayant trait, de près ou de loin, à l'« Affaire ». L'idée est d'attiser l'agitation, d'en tirer un profit politique à l'échelle internationale.

    C'est ainsi que la StB lance une campagne de désinformation baptisée opération « Départ ». Une note du 12 novembre 1965 en fixe les objectifs :

    - attirer les soupçons sur le gouvernement américain et la CIA, pour faire croire qu'ils sont les organisateurs directs du rapt ;

    - dénoncer le roi Hassan II, le ministre de l'Intérieur, le général Oufkir, le directeur de la Sûreté marocaine, le colonel Dlimi, et les cadres du régime. Selon la note de la StB, ceux-ci doivent être présentés comme des « larbins actifs de l'impérialisme » ou des agents de l'espionnage américain contre les dirigeants des pays arabes et africains ;

    - compromettre autant que possible la police et le gouvernement français, voire Charles de Gaulle en personne.

    Bien sûr, il y a une part de vérité dans ces assertions, en particulier en ce qui concerne la responsabilité de certains Marocains et de policiers français, mais le but de la StB est d'aller au-delà, d'exploiter au mieux ce scandale.

    D'après les archives, la StB s'est servie de plusieurs correspondants dans la presse mondiale pour diffuser des informations répondant aux critères de l'opération « Départ ». Ainsi, un journaliste ayant pour nom de code « Samir » a publié un article fortement inspiré par la StB dans le quotidien indien Patriot du 28 novembre 1965.

    La presse française n'est pas épargnée. Le dossier mentionne par exemple un journaliste (présenté sous le seul sobriquet de « Pipa ») travaillant pour Le Canard enchaîné. Il n'est toutefois pas précisé s'il a été manipulé par ses sources ou s'il a délibérément diffusé de fausses informations.

    Au cours des années suivantes, alors que l'affaire continue de passionner l'opinion, la StB complète le sous-dossier 43-802-100. On y trouve même des éléments très précis sur le procès des ravisseurs, en 1966. La StB disposait, semble-t-il, d'un agent - équipé d'un appareil enregistreur ! - dans la salle d'audience ! Motl lui-même, le « recruteur » de Ben Barka, était encore à Paris à cette époque, mais rien ne dit qu'il ait assisté au procès. Rentré à Prague en janvier 1967, il a été limogé en 1972. Il est décédé au début des années 1990.

    Si bien informés soient-ils, les amis pragois de Cheikh n'ont jamais pu savoir ce qu'il était devenu après son enlèvement. Sa collaboration avec la StB est restée, elle aussi, un secret bien gardé. D'après les registres, le dossier 43-802 n'a été consulté que deux fois : en 1972 et en 1983. l

  • La Corée du Nord, soutien du terrorisme?

    L'information est passée pratiquement inapercue en janvier dernier, et pourtant! Un rapport officiel du Congrès américain accuse la Corée du nord de liens avec le terrorisme. Sont cités le Hezbollah et le LTTE (Tigres tamouls, Sri Lanka). Intitulé  "North Korea: Terrorism List Removal?", il est disponible ici

  • Changes in Espionage by Americans: 1947-2007

    Voila un document fort intéréssant qui vient d'être publié et que je recommande vivement. Cette analyse de 113 pages non seulement dévoile des cas peu connus de citoyens américains ayant fournis des informations a des services secrets étrangers (par exemple, russes, philippins, nord-coréens), mais en plus livre une analyse détaillée, et compare les différentes situations? Combien de personnes ont trahis, pour quelles raisons? Quelle était leur situation sociale, familiale? Et j'en passe. Un document en anglais qui rappele l'évolution du contexte historique depuis  1947 jusque 2007,réellement passionant. Disponible ici

  • Le SVR, service de renseignement russe. Partie 1: le successeur de la 1ère Direction du KGB

    Cette note est basée sur des informations obtenues de manière ouverte: analyse de biographies, interviews, sites spécialisés.

     Remplacant le 18.12.1991 le TcSR, bref successeur de la 1ère Direction Générale (Renseignement extérieur) du KGB d'URSS, le SVR est un service de renseignement extérieur qui n'a eu de cesse de s'inscrire dans la continuité de son successeur du KGB, récupérant aussi bien ses archives que ses informateurs et ses structures. Peu de choses ont changées avec l'apparition de la démocratie, pour le service de renseignement extérieur russe.
    Photos du complexe de la 1ère Direction générale/ TcSR/ SVR a Yasenovo, dans la région de Moscou

    Léonid Shebarshine a été le dernier patron de la 1ère Direction générale du KGB, chargée du renseignement extérieur. Contrairement a ses prédécesseurs, il a fait une très grande partie de sa carrière au KGB même, aussi bien dans des postes a l'étranger ( Aide du chef de station au Pakistan dans les années 60; chef de station adjoint chargé de superviser le renseignement politique a la station de Delhi jusque 1975 puis Rézident a Delhi de 1975 a 1977, et enfin rézident a Téhéran de 1979 a 1983) que au quartier général. Le général-lieutenant Léonid Vladimirovitch Shebarshine restera aux yeux de ses officiers un patron réellement compétent.

    Dans le climat de chaos ambiant suite au putsch raté de août 1991, deux événements sauveront la 1ère Direction générale et son successeur: La première est l'attitude de Léonid Shebarchine , le patron de la 1ère Direction. Ce professionnel du renseignement a tenu a l'écart son service des turpitudes des putschistes, dirigés par le patron du KGB Vladimir Krioutchkov, dont il ne faisait pas partie des proches. Deuxième raison, la nomination a la tête du nouveau service de renseignement extérieur civil russe (Qui a été "séparé" du KGB par Vadim Bakatine, le nouveau patron du KGB) de Evguéni Primakov, un académicien spécialisé dans les relations internationales, une personne compétente et expérimentée, dont le but est de préserver au maximum le fonctionnement de cette institution qu'est le SVR. Primakov impulsera au SVR quelques réformes, qui seont ici détaillées.

    Evidemment, avec la chute du communisme, le côté "idéologique" du travail du renseignement extérieur (défendre et exporter ou c'est possible la révolution communiste) disparaît. Pourtant, le SVR reprend beaucoup de choses venant du Premier Directoire:  structures, personnels (ce qui sera largement démontré au fil des articles), méthodes, issus de l'ex Première Direction générale, y compris son histoire et la dénomination de "tchékistes". Toutefois, les effectifs du SVR sont réduits a 15000 membres, aussi bien en poste a l"étranger que au quartier général a Yasénovo.

    Primakov impulse quelques réformes mineures au sein du SVR: 
    Au niveau des structures internes, plusieurs départements sont créés.
    Apparaît ainsi un service de renseignement économique, chargé de l'espionnage économique pour aider les entreprises russes exportatrices mais aussi d'évaluer les buts des partenaires étrangers lors de la signature de contrats, vérifier la solvabilité des sociétés proposant leurs services aux sociétés d'Etat russes  .Primakov place a la tête du Département Vladimir Riabikhin, qui dirigera ce service de 1992 a 1997. L'activité du service est supervisée par Alexey Chtcherbakhov, Directeur-adjoint du SVR.
    Autre nouveauté, la création d'un département chargé du contrôle des armements, de la lutte contre la prolifération nucléaire et des missiles ballistiques. C'est Guennadi Evstafiév, un officier du SVR spécialisé dans ses thématiques, qui est nommé a sa tête.
    A gauche, Alexey Chtcherbakov, Directeur-adjoint du SVR, est entré au KGB en 1964. A droite, Gennadi Evstafiev, chef du département de contre-prolifération du SVR, a travaillé pour la 1ère Direction générale du KGB en Inde (fin des années 60), a Tokyo (Jusque 1975, grade de sous-colonel) puis a New York dans les années 80 officiellement comme assistant du Secrétaire général de l'ONU

    Les services traditionnels, dans certains cas, voient leurs rôles renforcés; tel est le cas du service d'analyse et d'information du SVR, (apparement dirigé par Valeri Rozanov), la coopération avec les services secrets étrangers (Sous le contrôle d'un autre Directeur-adjoint, Grigori Rapota, et auquel prend part le chef du groupe des consultants auprès du Directeur du SVR, Vadim Kirpichenko), aussi bien avec le Guoanbu de la République Populaire de Chine que avec la CIA, le MI6, le BND ou la DGSE , les sud-africains, les japonais ou les algériens, sans oublier le renseignement scientifique et technologique. Les Etats-Unis ne sont plus "l'ennemi principal", la priorité pour le SVR n'étant plus, comme durant la Guerre froide, d'obtenir des informations sur toute mesure hostile a l'égard de l'URSS concue par les Etats-Unis. Le renseignement "illégal", c'est a dire l'envoi d'officiers sous fausse identité a l'étranger, continue. Toutefois, comme le note Evgueni Primakov dans son ouvrage, " la priorité numéro 1 du SVR reste le renseignement politique, c'est-a-dire la recherche d'informations sur les intentions d'autres Etats, en particulier a l'égard de la Russie".
        A gauche, Grigori Rapota, Directeur-adjoint du SVR. Entré en 1966 a la 1ère Direction, Rapota a servi dans les rézidenturas de Washington et Stockholm. Il a sans doute été "Rézident" en Finlande de 1987 a 1990. A droite Vadim Kirpichenko, chef du groupe des consultants auprès du Directeur du SVR. Il a servi en Egypte a deux reprises ( rézident adjoint de 1954 a 1959, puis rézident de 1970 a 1974) et en Tunisie (rézident de 1962 a 1964). Revenu a Moscou en 1974, il sera chef de la division des illégaux jusque 1979 puis adjoint du Directeur de la 1ère Direction générale.

    Notons que trois services du SVR (Celui du renseignement économique, du contre-espionnage extérieur; de l'analyse et de l'information) ne dépendent pas de la Direction pour les opérations du SVR, mais paraissent directement des Directeurs centraux..

    Les structures du SVR , au début, paraissent peu claires, voire confuses. Si les rôles de chaques service est clairement précisé, en revanche le contrôle par la Direction ne manque pas d'étonner, de par son enchevêtrement.Si Youri Zubakov est nommé responsable pour l'administration du SVR, Alexeï Chtcherbakov est chargé de superviser le travail du renseignement économique ainsi que dans le domaine scientifique et technologique, tandis que Grigori Rapota a sous sa coupe le contrôle des divisions Amérique, Europe, du Service de presse, et est chargé des relations avec les services secrets étrangers. Cet enchevêtrement confus sera heureusement terminé quand les structures du SVR sont précisées par la suite (quand exactement???) : Le SVR comprend désormais un Directeur, un 1er Directeur-adjoint, et quatre Directeurs adjoints:  un Directeur-adjoint pour les ressources humaines, un Directeur-adjoint pour les questions scientifiques (Dont dépend la Direction des sciences et technologies, la Direction de la technologie pour les opérations, la Direction de l'informatique, et l'académie du SVR) , un Directeur-adjoint pour les opérations (Dont dépend les départements supervisant les opérations du SVR, réparties thématiquement et géographiquement ), un Directeur-adjoint pour la logistique. Les services du contre-espionnage extérieur, de l'analyse et de l'information, du renseignement économique, dépendent toujours directement de la Direction.  Comme 1er Directeur-adjoint, Primakov choisit un spécialiste de la zone Asie, qui a une solide expérience du travail sur le terrain: Viatcheslav Trubnikov a été en poste au Pakistan puis  chef de station au Bangladesh en Inde de 1987 a 1990 avant de diriger les Départements Asie du Sud (1990-1991), puis Amérique du Nord (1991-1992) au Renseignement extérieur du KGB. Il peut aussi compter sur un certain nombre de Directeurs-adjoints, tel Viatcheslav Gurguenov, ou Youri Zubakov pour les questions administratives.
    A gauche,Viatcheslav Trubnikov, 1er Directeur adjoint du SVR de 1992 a 1996, a auparavant servi en Inde puis comme rézident au Bangladesh de 1984 a 1987 et en Inde de 1987 a 1990. A droite, Yuri Zubakov, Directeur-adjoint pour l'administration du SVR de 1992 a 1996. Entré en 1966 au contre-espionnage militaire du KGB,il y a fait l'essentiel de sa carrière, ainsi que a la section des services administratifs du Comité Central.

    Concernant les stations du SVR, pareil, les changements sont minimes: On récupère les structures et le personnel de l'ancienne Première Direction Générale du KGB d'URSS, avec le même fonctionnement: Un Rézident, le chef de station; un rézident-adjoint chargé de la ligne "X" (Renseignement scientifique et technologique), un rézident-adjoint chargé de la ligne PR (Renseignement politique), un rézident-adjoint chargé de la ligne "KR" (Contre-espionnage et sécurité), sans oublier les chiffreurs, sténos, spécialistes de l'interception éléctronique..Le personnel , comme il a été souligné plus haut, ne change pas: Le germaniste Ivan Gromakov, arrivé a la tête de la station de Washington en 1987, occupera le poste jusque 1993; le peu mondain Boris Volkov, a la tête de la rézidentura dans la capitale francaise depuis 1989, ne la quittera que a la mi-1992 suite a la déféction, rendue publique, d'un de ses adjoints; Alexandre Kisseliev continue d'assurer la liaison avec les autorités de Pyongyang, ou il est en poste depuis 1990, et qu'il ne quittera que en 1995 pour faire valoir ses droits a la retraite;  Youri Perfiliev, directeur d'un des postes les plus sensibles (Beyrouth) durant la guerre civile au Liban, et dont deux des officiers seront enlevés en 1985, donnera sa démission en 1995 a son retour d'Espagne, tandis que une autre "germaniste" de la 1ère Direction générale du KGB , étoile montante du SVR, Sergey Lebedev, est en poste en Allemagne en 1992, sans doute comme rézident a Bonn.
    De gauche a droite; Alexandre Kisseliev, représentant du KGB/TcSR/SVR a Pyongyang de 1990 a 1995; Youri Perfiliev, chef de station en Espagne jusque 1995; Sergey Lebedev, apparement rézident a Bonn en 1992.

    Toutefois, les stations du nouveau SVR a l'étranger subissent un ralentissement voire, dans certains pays, sont fermées, comme en Asie et dans le Pacifique, ou en Afrique. On estime que pas moins de 30 rézidentura sont fermées. En contrepartie, une station est ouverte en Afrique du Sud, pays avec qui les relations diplomatiques sont rétablies en février 1992, après une rupture d'une quarantaine d'années, appartheid oblige. Un des premiers rézidents est Mikhaïl Dmitriev. Le nombre d'officiers est réduit aussi, comme en attestent plusieurs rapports de services de contre-espionnage occidentaux. C'est la rézidentura de Paris qui , sans doute, en fera le plus les frais: Suite a la déféction de Viktor Ochtchenko (voir plus bas) l'ambassadeur de Russie a Paris, Youri Rijov (qui avait animé la commission d'enquête sur le rôle du KGB durant le putsch de 1991) profite de la déféction de Ochtchenko pour "nettoyer" l'ambassade de Paris: Après avoir déclaré publiquement que Ochtchenko est bien un membre du KGB/SVR, il demande a tous les officiers du SVR de quitter Paris avant que les autorités francaises ne le demandent. Ce qui est fait le 30.09.1992. Parmis les personnes sur le départ, Boris Volkov, ainsi que un 3ème secrétaire officiellement membre de l'UNESCO, Valentin Makarov, qui était en réalité un des officiers traitants de Francis Temperville (plus bas). Toutefois, le SVR réussit a envoyer de nouveaux officiers sous couverture diplomatique a Paris, dont parmi eux Andreï Zélénin ( Chef de station au Maroc au milieu des années 70) , arrivé durant l'année 1993 et chargé de représenter le SVR auprès des services secrets francais.

    Quelques remplacements et démissions arrivent, mais très peu. Malgré la fin de la Guerre froide, l'espionnage entre nouveaux alliés continue. C'est dans la logique des choses. Les scandales secouent les deux côtés,mais ce qui est réellement préoccupant est incontestablement l'augmentation du nombre d'officiers du SVR qui "passent a l'ennemi".

    Profitant de ce climat troublé, marqué par une forte période d'incertitude pour les russes, les services secrets occidentaux repassent a l'attaque, essayant de recruter ou de convaincre a faire déféction des officiers du SVR, troublant encore plus la situation au sein du SVR et lui faisant perdre nombre de sources. La déféction du colonel Viktor Ochtchenko, chef de la section "X" a la station de Paris et officiellement 2ème secrétaire d'ambassade , au profit du MI6 britannique a la mi-1992, entraîne le rappel immédiat de plusieurs officiers du SVR en poste a Paris, et l'interpellation par la DST et le MI5 de plusieurs informateurs du SVR, tels que l'ingénieur-atomiste francais Francis Temperville ou Michaël John Smith, un britannique recruté par Ochtchenko quand il était en poste a la station de Londres en 1975, et qui fournit au KGB (puis au  SVR) des infrmations sur les projets militaires.
    Dans son ouvrage, Evguéni Primakov évoque aussi les déféctions de deux membres du SVR, l'un en poste en Belgique et l'autre en Finlande, ou encore les tentatives de recrutement du chef du SVR a Stockholm par le MI6 en 1993, ou du chef du SVR a Berne peu après , tentative menée par Rolf Mowatt-Larrssen, alors chef de la Base de la CIA a Zurich. La porte-parole du SVR Tatiana Samolis déclarera (Information de Intelligence Online du 04.03.1993) que sur les 18 derniers mois, 7 officiers du SVR avaient désertés.
    Mais un des plus gros échecs du SVR est le recrutement par la CIA de Alexandre Zaporojski, un haut responsable du contre-espionnage du SVR, qui contactera le chef de station de la CIA a Buenos Aires, William Ortman, en 1994. Il faudra attendre 1997 pour que les services secrets russes comprennent qu'ils ont été infiltrés, et tombent sur Zaporojski, qui avait soudainement démissioné du SVR pour partir vivre aux Etats-Unis. Il sera arrêté en 2001.

     

  • Interview de Michel Rocard au Figaro


     Le Figaro

    06/03/2008 

     Pour une politique de renseignement

     

    Selon Michel Rocard, ancien premier ministre, «les Britanniques consacrent à leur renseignement un budget 3,5 fois supérieur au nôtre».

    La réorganisation du renseignement en cours vise à positionner cette fonction à la hauteur des menaces et des enjeux auxquels notre pays doit faire face. L'intérêt porté par le président de la République à cet aggiornamento s'inscrit dans la réflexion globale sur la réforme d'ensemble de l'État qu'il a décidée.

    Le renseignement est l'un des investissements les plus rentables de l'État. Il est l'une des fonctions fondamentales de la sécurité nationale de tout État de droit et constitue une condition nécessaire à la prospérité du pays.

    Or il est trop souvent perçu  surtout dans notre pays  comme une contrainte et non comme l'instrument nécessaire au développement de la richesse du pays et à son ambition dans un monde où la France doit affronter une diversité croissante de menaces terroristes ou économiques.

    Force est de constater que, jusqu'à une date récente, le renseignement en France n'avait pas bénéficié d'une attention à hauteur de l'enjeu. À titre d'exemple, les Britanniques consacrent à leur renseignement un budget 3,5 fois supérieur au nôtre. Ce «gap» ira croissant jusqu'au décrochage si nous ne faisons pas un effort comparable à celui de la Grande-Bretagne, dont le budget de renseignement est en continuelle augmentation de 10 % par an.

    Cet effort est d'autant plus nécessaire qu'un des enjeux du renseignement moderne portera également à l'avenir, en plus des missions traditionnelles, sur l'anticipation des menaces et des crises relatives entre autres à l'environnement (déplacements de populations, ressources, eau, pollutions, etc.).

    D'autre part, le nombre et la complexité des menaces à affronter justifient et nécessitent une mutualisation de plus en plus poussée des moyens.

    Le regroupement des missions dévolues à la DST et aux RG en est un bon exemple et devrait mettre fin à des doubles emplois, voire à des chevauchements de compétences qui ne pouvaient que nuire à leur efficacité.

    S'agissant du renseignement technique, nous avons su partager les missions du satellite d'observation Helios tout en préservant à la fois la confidentialité propre à chacun de nos services, mais aussi le secret des missions nationales effectuées au profit des pays qui l'ont financé.

    De même, dans le domaine de la sécurité des systèmes d'information, un rapprochement, au sein d'une même agence gouvernementale, des équipes d'attaque (cryptanalyse) et de défense (cryptographie), serait créateur de fortes synergies opérationnelles : analyse et conception sont des activités distinctes mais le retour d'expérience de l'une à l'autre est fondamental, comme l'estime le cryptologue Jacques Stern, médaille d'or du CNRS.

    Par ailleurs, l'efficacité de nos services serait renforcée par la mise en place d'une unité centralisée de collecte et de traitement des sources ouvertes chargée de recueillir l'information et les signaux faibles afin d'en faire la synthèse à destination des décideurs gouvernementaux. Le travail en amont de cette unité permettrait ensuite de concentrer la recherche opérationnelle des agents sur les seules zones d'ombre.

    Quelle que soit l'architecture retenue, le plus important est qu'au sommet de la Communauté du renseignement existe une autorité qualifiée ayant une vision globale, tant opérationnelle que budgétaire, des besoins et des moyens nécessaires afin de hiérarchiser les priorités et garantir au moindre coût l'efficacité et la cohérence de l'ensemble.

    Enfin, la mobilisation de l'ensemble des acteurs publics et privés est devenue une nécessité dans la guerre économique exacerbée par la mondialisation.

    Rappelons qu'après l'effondrement de l'Union soviétique et la fin de la guerre froide, les États-Unis ont réorienté leurs services de renseignement vers la guerre économique. Le président Clinton, en arrivant en 1993 à la Maison-Blanche, a institué un National Economic Council chargé d'assurer un rôle de coordination de la politique publique à l'égard des entreprises. Un Advocacy Center met en particulier les moyens et l'autorité du gouvernement américain au service des entreprises, afin de les aider à gagner des contrats à l'étranger.

    Dans le même temps, la France  dont les services sont mondialement reconnus pour leur efficacité, notamment dans la lutte contre le terrorisme  n'a pu, compte tenu de la prégnance de la menace terroriste la concernant dès cette époque, et faute de moyens suffisants, effectuer ce changement de cap et développer autant que nécessaire cette dimension économique.

    Rien ne nous empêche de monter des dispositifs appropriés, comme les Américains en ont avec par exemple le Business Executives for National Security regroupant des managers et des cadres supérieurs de sociétés privées américaines, désireux de mettre leur expérience des affaires au service de la sécurité des États-Unis. Certes, nous avons enfin pris conscience de ce défi avec dix ans de retard sur les Anglo-Saxons. Des résultats ont déjà été obtenus, mais ce partenariat public-privé demande encore à être approfondi et il reste notamment à surmonter des réticences culturelles en matière de délégation, à titre temporaire, de tâches ou de missions que des partenaires civils ont la capacité d'assurer avec un meilleur rapport coût-efficacité.

     

     

    Note personnelle: Premier Ministre de 1988 a 1991, Michel Rocard a été un des rares Premiers Ministres a s'intérésser aux problèmes du renseignement, et a s'efforcer d'améliorer leur efficacité. Cmme le note Claude Faure dans son remarquable ouvrage "Aux services de la République, Michel Rocard fut le premier chef de gouvernement a se rendre, le 20 décembre 1988, au siège de la DGSE,sans oublier la remise a jour du Comité interministériel du renseignement,  la fixation d'un Plan de renseignement gouvernemental 
  • Le contre-espionnage chinois marque des points.

    Les scandales d'espionnages touchant les scandales d'espionnage se multiplient en Chine:

    Il y a trois semaines, une information est tombée des agences de presse, annoncant l'interpellation d'un fonctionnaire chinois travaillant pour Taïwan:

     Li Jian, fonctionnaire chinois spécialisé sur Taïwan, a été interpellé pour espionnage au profit des services secrets taïwanais. Les sources varient, certaines indiquant que il travaillait a la section taïwanaise du Ministère des transports chinois (en tout cas sur le site du gouvernement chinois je n'ai trouvé aucune référence a un Ministère des transports, ce qui m'a surpris) ou bien comme un des principaux directeurs du Taïwan Affairs Office, et la c'est plus emmerdant. Le Taïwan Affairs Office est au coeur de la définition de la politique vis-a-vis de la Chine nationaliste, indépendante de facto, mais dont Beijing refuse l'indépendance juridique. Selon le site Internet du gouvernement chinois, le Taïwan Affairs Office est chargé de :

    Main Functions

    1. To study and draft guidelines and policies related to Taiwan affairs; to implement and carry out  guidelines and policies related to Taiwan stipulated by  the CPC Central Committee and the State Council.

    2. To organize, guide, administrate and coordinate the work related to Taiwan affairs of departments under the State Council and of the provinces, autonomous regions and municipalities directly under the Central Government; To check and investigate the implemention of the guidelines and policies of the CPC Central Committee and the State Council by central and local departments.

    3. To analyse the situations in Taiwan and tendency of development of the cross-Strait relations;to coordinate with the department concerned to draft the laws and regulations involving Taiwan ;to coordinate with overall planning the legal affairs related to Taiwan.

    4. According to the arrangement and authorization of the State Council, the Office takes charge  of relevant preparations for negotiations and agreements with Taiwan authorities and its authorized public organizations.

    5. To administrate and coordinate direct links in mail, transport and trade across the Taiwan Straits; to take charge of the media and publicity work related to Taiwan and release news and information concerning Taiwan affairs; to handle major incidents related to Taiwan.

    6. To coordinate and guide with overall planning the economic and trade related to Taiwan and exchanges and cooperation in such areas as finance, culture, academic research, sports, science and technology, health, etc with the departments concerned; To manage personnel exchange,observations and symposiums between the two sides and relevant work on international conference involving Taiwan.

    7. To accomplish other tasks that the State Council assigns.


    L' arrestation est sans aucun doute, étant donné le caractère de l'affaire, a mettre au crédit côté chinois de la 7ème Division du Guojia Anquanbu, chargée de la sécurité intérieure. Pour l'instant, très peu d'informations sont disponibles sur cette affaire, mais elles indiquent que Li Jian a quitté l'administration chinoise en 1999, pour se lancer dans le monde des affaires, et aurait attiré l'attention des services secrtes chinois en 2000 a cause de la fréquence de ses contacts avec les taïwanais. Etait-il déja recruté alors? Difficile a dire.

     

    Nouveau scandale lundi 10 mars 2008 (Donc hier) venant de sources a Tokyo, indiquant que les autorités chinoises ont accusées deux "diplomates" japonais d'être des espions du Service de Renseignement et d'Analyse du Ministère des affaires étrangères japonais.

    Les rares informations font état d'un chinois âgé de 48 ans qui a été jugé pour espionnage devant la Haute court populaire de la municipalité de Beijing en septembre 2006. Le procès a fait état du "traitement" de ce chinois par un haut responsable du renseignement japonais , et un de ses collègues alors en poste sous la couverture diplomatique de 1er secrétaire de l'ambassade du Japon a Pékin. Selon les informations, les parents de ce chinois étaient des reponsables haut placés du Parti Communiste Chinois (On peut donc présumer que il a pu ainsi obtenir des informations a caractère politique qu'il a ensuite transmis a ses officiers traitants japonais) 

       Ce n'est pas le premier scandale mettant en cause le renseignement japonais, réputé plutôt efficace dans son travail en direction de la Chine. Dans son ouvrage "Les services secrets chinois", Roger Faligot fait par exemple référence a un colonel de l'Armée Populaire de Libération chinoise du nom de Wang Qingqan (cette information n'a toutefois pu être confirmée) , apparement membre du Qingbao, le renseignement militaire chinois, aurait été recruté a la fin des années 90 alors qu'il était officiellement 1er secrétaire de l'ambassade de Chine a Tokyo par les services secrets japonais, avant d'être interpellé a l'été 2007 par le Guoanbu a Beijing..Il aurait été ensuite condamné a mort.

     

     

     

    China: Japan diplomats were spies / Court links reporters to espionage

    A final ruling handed down by the Higher People's Court of Beijing Municipality in September 2006 concluded that two Japanese diplomats were spies for the Intelligence and Analysis Service of Japan's Foreign Ministry, which it ruled was an espionage organization, sources in Tokyo said Monday.

    According to the sources, the ruling said that a current high-ranking ministry official, who had worked at the organization, and the then first secretary of the Japanese Embassy in Beijing were spies.

    The ruling was part of the Beijing higher court's decision to uphold a sentence of life imprisonment imposed on a Chinese man, 48, who had met with the two Japanese officials.

    It is highly unusual for a Chinese judicial ruling describing an organization of Japan's Foreign Ministry as an espionage group and Japanese diplomats as spies to be made public.

    The ruling reflects China's wariness of Japan during the administration of then Prime Minister Junichiro Koizumi, when bilateral relations had reached a nadir.

    According to the sources, the ruling by the Beijing higher court determined that a current high-ranking official of the Foreign Ministry who was in charge of gathering and analyzing information on the Southeast Asia region in 2005 and the first secretary of the Japanese Embassy in Beijing were key agents of the Japanese espionage organization.

    The high-ranking official, who had worked at the Japanese embassy in Beijing, often visited China.

    The higher court also said that two Japanese news reporters, including a Yomiuri Shimbun reporter, had links with the spy organization, saying they received classified information from the Chinese man.

    The Chinese man provided massage services to Japanese tourists.

    His parents were high-ranking Chinese Communist Party officials and he had acquaintances at important party organizations.

    In spring 2005, when anti-Japan sentiment was sweeping across China, he was detained by Chinese national security authorities.

    According to the judgement, despite knowing that the two Japanese officials were spies, the Chinese man handed over classified information to them on several occasions, the sources said.

    The judgement also said that in early 2005, when the Chinese man visited Japan on a trip arranged by the two Japanese officials, he handed over confidential telephone directories that were only for use by Communist party and government leaders and other information.

    For that, he received an illegal payment of 300,000 yen, the ruling said.

    However, the ruling did not mention the content of the classified information or why the Chinese man had spied for Japan, indicating a lack of thoroughness with regard to evidence and facts.

    The first secretary who was judged to be a spy still works at the embassy.

    Prior to the final judgement made by the higher court, the No. 2 Intermediate People's Court of Beijing Municipality in June 2006 sentenced the man to life imprisonment for spying.

    The Chinese man filed an appeal to the higher court, saying he had no way to know that the two Japanese officials were spies.

    "I only copied part of a telephone directory that has no confidential information. The 300,000 yen was what they owed for my massage services," he said.

    The Beijing higher court reached its final judgement after reviewing the appeal and concluding that the relevant facts were clear.

    On Sept. 8, 2006, the higher court upheld the intermediate court ruling, rejecting the appeal.

    Since China has a two-level court system, the man's sentence is final.

    The trial was not open to the public as Chinese criminal procedure law stipulates that trials in cases related to national secrets be held behind closed doors.

    The Yomiuri was unable to find any evidence that its reporter had links with Japan's spy organization after questioning the reporter in question.

    The Yomiuri has sought comment from the Foreign Ministry, but the ministry had not responded as of Tuesday night.

    An employee of Yomiuri's public relations office said the ruling that a Yomiuri reporter was linked to spying was groundless.

    "The accusation is outrageous," he said.

    (Mar. 11, 2008)
     
     
     
    SUR L'INTERPELLATION DE LI JIAN 
     


    The China Post

    China arrested ex-official for alleged spying for Taiwan

    Saturday, February 23, 2008
    The China Post news staff

    TAIPEI, Taiwan -- A former official from China's communications ministry has been arrested by Chinese authorities over alleged espionage claims for Taiwan, a Taiwan newspaper reported yesterday.

    Li Jian, a former deputy director of the ministry's Taiwan Affairs Office, was arrested on Lunar New Year's eve for allegedly collecting intelligence for Taiwan, the United Daily News cited "reliable sources" as disclosing.

    While at the office, Li played a vital role in a cross-strait agreement in 1997 to introduce the scheme of an "offshore transport center" that would allow faster shipping between Taiwan and China, the paper said.

    According to the paper, Li left the ministry to become a businessman. But Chinese authorities put him under surveillance in 2000 after becoming suspicious of his ties with Taiwan.

    After seven years of monitoring, Chinese authorities arrested him earlier this month, but refused to disclose details concerning his charges, the paper said.

    Li is the third Taiwan affairs official since 1991 that China has arrested on charges of espionage for the island, the paper said.

    The highest level of Chinese official ever charged with spying for Taiwan was General Liu Liankun, who was convicted and executed in 1999.

    He was said to have provided Taiwan with information concerning the 1996 cross-strait crisis, in which China test-fired missiles into waters near the island in an attempt to intimidate voters from re-electing then President Lee Teng-hui.

    The news of Li's arrest came close on the heels of the release of Hong Kong journalist Ching Cheong, who had been jailed in China after being found guilty of spying for Taiwan.

    Ching held a press conference Thursday in Hong Kong, denying he had ever been a spy for Taiwan.



    Beijing arrests former official for spying for Taiwan

    AFP, TAIPEI
    Saturday, Feb 23, 2008, Page 4

    A former Chinese transport official in charge of Taiwanese affairs has been arrested for allegedly spying for Taiwan, the Chinese-language United Daily News reported yesterday.

    Li Jian (李鑒), who was deputy head of the Taiwan office under China's transport ministry, was arrested earlier this month for allegedly collecting information, the newspaper reported.

    Authorities began investigating Li in 2000, a year after he left the ministry following a decade of service, due to his "complicated ties with Taiwan," the report said.

    An official with the transport ministry in Beijing confirmed that Li had worked with the ministry and had left "several years ago." The official would not comment further.

    Mainland Affairs Council Spokesman Liu Te-shun (劉德勳) confirmed yesterday that Li visited Taiwan several times during his time in office, but stressed that he had been invited each time by professional groups for professional and technical exchanges.

    Additional reporting by Jenny W. Hsu
    This story has been viewed 724 times.



    Former Chinese official in Thai spy rap

        February 22 2008 at 10:14AM

    Taipei - A former Chinese transport official in charge of Taiwan affairs has been arrested for allegedly spying for Taiwan, according to a newspaper report here on Friday.

    Li Jian, who was deputy head of the Taiwan office under China's transport ministry, was arrested earlier this month on espionage charges for collecting information, the United Daily News reported citing unnamed mainland sources.

    Li was the third ranking Chinese official handling cross-strait civilian affairs to be held on spy allegations since 1991, the paper said.

    Chinese authorities began investigating Li in 2000, a year after he left the transport ministry following a decade of service, due to his "complicated ties with Taiwan," it said.
    The paper said China's national security division had refused to disclose details of the case, such as what type of information Li allegedly gathered.

    An official with the transport ministry in Beijing confirmed to AFP that Li Jian had previously worked with the ministry and had left "several years ago." The official would not comment further.

    Taiwan and China split in 1949 at the end of a civil war, and Beijing still regards the island as part of the mainland awaiting reunification.
  • La station du KGB a Pékin

    La station du KGB a Beijing

    Suite a la victoire du Parti communiste chinois contre les troupes de Tchang Kaï-Tchek et la proclamation en 1949 de la République Populaire de Chine, Staline ordonne d'arrêter les opérations de renseignement contre cet allié de l'URSS en octobre 1949 .

    De gauche a droite; Andrey Otrochtchenko, chef de la 3ème Division du Comité d'Information (Renseignement extérieur), qui supervise entre autres les activités en direction de la Chine populaire; Itsak Akhmérov, et Andreï Raïna, conseillers du KI/MGB/MVD/KGB en Chine populaire.

    Des officiers du KI ( Qui ensuite sera de nouveau regroupé avec les services de sécurité intérieure et de contre-espionnage, mais séparé du renseignement militaire, pour devenir par décret du Conseil des Ministres d'URSS de 1954 le KGB, ) sont envoyés a Pékin, sous la supervision de Andrey Otrochtchenko, responsable de la 3ème Direction (Moyen et Extrême-Orient) du Comité d'Information (Qui regroupe le renseignement extérieur politique et militaire) avec pour mission de tenir au courant Moscou sur la situation sur place, par le biais de renseignements obtenus de sources ouvertes, et aussi d'aider les chinois a former leurs appareils sécuritaires. Le réseau de citoyens chinois travaillant pour le renseignement extérieur soviétique est gelé, provisoirement. Sur demande de Mao, Les services secrets soviétiques transmettent a leurs homologues chinois les noms de leurs informateurs en Chine.  Les officiers du KGB envoyés sur place font office de conseillers, chargés d'aider les services secrets chinois a se former, mais aussi d'informer Moscou sur la situation en Chine, par la collecte de renseignements de manière ouverte. Toutefois, les chinois ne laissent pas les soviétiques prendre le contrôle de leurs services de sécurité, refusant par exemple que les officiers du Comité d'Information se mêlent aux opérations menées par les chinois. Néanmoins, une certaine coopération existe, comme la proposition d'envoyer des officiers chinois a Moscou pour se former aux techniques du renseignement. Parmi les conseillers , Andreï Raïna, un des principaux fondateurs du département scientifique et  technologique du renseignement extérieur, créé en 1946. Il sera  envoyé en Chine dès 1949, pour conseiller les nouveaux services secrets (Le Diaochabu, renseignement extérieur, et le Gonganbu, chargé de la police et du contre-espionnage) de la jeune République Populaire sur les questions de sécurité, pour revenir , de 1953 a 1954, comme adjoint du conseiller pour le renseignement auprès du Gonganbu, le Ministère de la Sécurité publique chinois.Le conseiller est alors Itsak Akhmérov (En poste comme Raïna de 1953 a 1954) , un spécialiste du renseignement qui a servi comme chef de station "illégal" aux Etats-Unis de 1942 a 1945. Autre conseiller a Pékin, Nikolaï Guéorguivitch Soudarikov, qui sera en poste de 1956 a 1962.

    Vladimir Vertiporokh, 1er chef de station du renseignement soviétique a Tel-Aviv jusque 1953 , fut ensuite chef de la Division Extrême-Orient au renseignement extérieur du MVD/KGB, poste qu'il occupa de 1953 a 1957, avant d'être envoyé comme représentant de la 1ère Direction générale du KGB (Renseignement extérieur) en Chine.

    A Moscou, on sent néanmoins la tension entre la Chine et l'URSS, aussi c'est une des étoiles montantes du renseignement extérieur, Vladimir Ivanovitch Vertiporokh, qui est envoyé comme représentant de la 1ère Direction générale a Beijing en 1957.Il décédéra en 1960 d'une crise cardiaque.

    Evguéni Pitovranov, chef de la représentation du KGB a Beijing de 1960 a 1962.

    Cette même année, le KGB décide de rapatrier nombre de ses officiers, ne laissant a Beijing que une petite station. Pourtant, en mars 1960, le général Pitovranov, une des légendes du KGB , arrive a Beijing. Il dirigera la représentation du KGB a Pékin auprès du renseignement politique chinois ( Sans doute le Diaochabu) avant d'être remplacé en février 1962 par son adjoint, Nikolaï Pavlovitch Goussiev, lequel restera en poste jusque octobre 1964. Dans ses câbles au QG du KGB, Pitovranov indique très clairement que les dirigeants chinois refusent la politique soviétique de coexistence pacifique avec les pays capitalistes, considérant que c'est une concession faite a l'impérialisme. Ils refusent aussi le passage pacifique au socialisme dans les pays développés. Après la mort de Staline, Mao ne lui voyait pas d'équivalent, et n'appréciait guère Khrouchtchev, lequel retire en 1960 les conseillers soviétiques en Chine et fait cesser toute coopération dans le domaine de l'armement nucléaire. Il faut y ajouter que, apparement, le KGB n'a pas livré tous ses agents chinois, et continue des activités d'espionnage, mais de faible intensité.

    Devant la dégradation des relations sino-soviétiques, puis la mise au point de la bombe atomique chinoise en 1964, le KGB réagit et décide d'augmenter les effectifs de son antenne de Pékin, a partir de 1965, tandis que l'ordre est donné désormais de recruter des chinois. Priorité est donnée aux intentions des autorités chinoises. A tel point que la Chine devient l'objectif numéro 2 du KGB, juste après les Etats-Unis!
    Parmi les officiers en poste a Beijing, Ronald Lébidinsky, en poste au plus fort de la Révolution culturelle, sur la période 1965-1966. Il sera ensuite en poste en France en 1970. Evidemment,avec la Révolution culturelle,la collecte de renseignements est particulièrement difficile. Priorité est donnée aux stations du KGB de contrer l'influence chinoise,par exemple au Japon (Décrit par Stanislav Levchenko dans son ouvrage coécrit avec John Barron) et en Amérique Latine. Paradoxalement, Yuri Andropov, patron du KGB, n'a jamais exclu de renouer de bonnes relations avec la Chine communiste. Quand il sera nommé en 1982 Secrétaire général du Parti Communiste,ce sera d'ailleurs un des axes de sa politique. Ce qui contribuera a détendre les relations avec les chinois.

      Youri Drozdov arrive en 1964 a Beijing avec pour instruction claire d'activer le travail du KGB en direction de la Chine populaire depuis la station de Beijing agissant sous couverture de l'ambassade soviétique. Plus facile a dire qu'a faire!

    Aussi arrive en août 1964 a la tête de la station de Beijing (Poste qu'il occupe jusque 1968) Yuri Drozdov, qui fera ensuite une brillante carrière au sein du KGB comme chef de station a New York puis chef de la Division des illégaux au renseignement extérieur du KGB. Chargé de renforcer la collecte du renseignement, Drozdov et son équipe se heurtent non seulement a la surveillance efficace du Gonganbu,  mais aussi a la haine de chinois contre les soviétiques, considérés comme des réactionnaires.L e recutement de fonctionnaires chinois, en Chine même comme a l'étranger, du fait de la surveillance très présente des autorités chinoises, est quasiment impossible. Se procurer le journal de l'Armée populaire de libération (APL) chinoise, le Jiefangjunbao, un exploit.  Même l'achat de riz tourne a l'opération a la James Bond: les officiers du KGB sortent le soir , en voiture, en trombe de l'ambassade soviétique , s'arrêtent sur un marché pour acheter les sacs de riz et repartent au pas de course vers l'ambassade. Les soviétiques se retrouvent enfermés dans l'ambassade. Aussi, trois méthodes sont utilisées pour la collecte du renseignement: la première est l'envoi d'illégaux a travers la Chine. D'origine mongole ou d'Asie centrale, ils peuvent plus facilement se faire passer pour des chinois, et sont envoyés a partir de Alma Ata, Khabarovsk et Irkoutsk ; la deuxième consistera a faire quitter l'ambassade soviétique, de nuit, dans des voitures, des officiers du KGB ressemblait a des chinois. Laissés a un endroit, ils peuvent se mêler a la foule, prendre l'ambiance, lire les journaux.. Une des meilleurs sources pour s'informer sont les Dazibao, les journaux muraux. Comme le racontera le correspondant de TASS a Pékin ( Qui n'était pas officier du KGB) Alexei Antonkin, les journaux muraux racontent les conflits internes aux universités, administrations, banques...On apprend même par ses journaux les révoltes au Tibet, qui ont été réprimées par l'APL.
    La troisième voie utilisée sera la collecte du renseignement auprès des étrangers vivant a Beijing. Par exemple, la station de Beijing apprend d'un cadre du Parti des travailleurs suisse, qui suit un stage a Shanghaï, que se préparent des purges visant aussi bien le PCC que la population. Ou Drozdov apprendra du représentant de la firme Krupp a Pékin que les chinois ont augmentés leur importations d'aciers et massent des troupes a la frontière sino-soviétique. Les informations sont envoyées a Nikolaï Pavlovitch Goussiev, qui a pris la tête de la section Chine au renseignement extérieur du KGB en octobre 1964 ( Il conservera ce poste jusque 1967) et au chef du 7ème département (Vassili Startsev) de la 1ère Direction générale du KGB, qui couvre la zone Asie, aussi bien la Chine que Singapour , l'Inde, le Pakistan, le Japon, l'Indonésie etc... Startsev est considéré comme un des meilleurs chefs du KGB. Il dirigera la "7" de 1957 a 1972.

    Vassili Startsev, patron du 7ème département de la 1ère Direction générale du KGB, de 1957 a 1972, sera un des superviseurs du travail de la station de Beijing.

    Tout cela ne va pas sans "pertes" pour les officiers de la station de Beijing: Pas moins de cinq officiers sont expulsés sur la période 1966-1967: Le 30.12.1966 sont déclarés PNG Andreï P.Krouchinski, correspondant de la Komsomolskaya Pravda a Pékin, et Youri L.Kossyukov, correspondant des Izvestia. Le 11.03.1967 c'est au tour de Oleg A.Yedanov, officiellement 2ème secrétaire de la section consulaire arrivé dans la capitale chinoise en 1964 , et Nikolaï G.Natachine officiellement 2ème secrétaire , puis le samedi 06.05.1967 est notifiée l'expulsion de Valentin M.Passentchouk, correspondant de la Pravda a Beijing, lequel quitte la Chine le 13.05.1967

      Néanmoins la station de Pékin réussit , durant l'année 1967, a envoyer ses officiers dans les provinces de Harbin et Heiluntzian, ou ils apprenent que les troupes chinoises s'apprêtent a se saisir des Iles Damansk.
    Dans une interview, Youri Drozdov raconte que , a la fin des années 60, il envoie un câble a la Loubianka pour signaler l'augmentation des troupes chinoises a la frontière soviétique. Résolution de la Loubianka sur ce câble (Répércutant les ordres d'un apparatchik du Comité Central) : "Vérifier. Si l'information n'est pas confirmée, punir le chef de station". L'information a été confirmée, mais on a laissés passer du temps, et le 02.03.1969 les chinois ont organisés une provocation, en s'emparant d'îles, conduisant a de sanglants accorchages entre les gardes-frontières du KGB et l'Armée Populaire de Libération.Néanmoins la station de Pékin, n'a pas accès aux informations politiques de haut lieu, faute de contacts.


    Responsable des liaisons avec les Partis communistes a travers le monde d'avril 1957 a mai 1967, Youri Andropov ne pourra que regretter de voir les chinois quitter le giron soviétique, et éspérera les y faire revenir; prenant en mai 1967 la direction du KGB (Poste qu'il conservera jusque mai 1982), il suivra attentivement la situation en Chine et ses conséquences internationales ou bilatérales.

    La collecte du renseignement se renforce avec le plan du 15.05.1970, qui prévoit a travers le monde l'ouverture de postes d'écoutes du KGB dans les ambassades. Andropov donne son accord, et apparaît a Beijing le poste "Crabe", chargé des interceptions de communications chinoises. Néanmoins, la collecte du renseignement depuis la station de Beijing est toujours aussi critique, déclarera Youri Andropov a une réunion en décembre 1974: "La Chine continue d'être une vaste énigme. L'ambassadeur Tolstiakov a envoyé des propositions au Politburo, mais comment réagira le Politburo si la situation en Chine n'est pas claire? Difficile question. Le Politburo est surchargé en paperasses , et j'entends souvent des grognements, des reproches"

    Surtout que quelques mois avant, le Gonganbu a marqué un nouveau point contre les soviétiques! Le 15.01.1974, le 1er secrétaire d'ambassade Vladimir I.Marchenko (D'après une source, chef de station du KGB) dépose au volant de sa Volga grise Yuri A.Semionov, officiellement 3ème secrétaire d'ambassade, et A.Kolosov, "intérprète militaire", près d'un petit pont. Ils ont rendez-vous avec Li Hongzhou, un "illégal", formé par le GRU en 1970 a Moscou et renvoyé en Chine en juin 1972 avec pour mission de recruter de nouveaux agents et de créer un nouveau réseau. Manque de bol, ils ne sont pas les seuls au rendez-vous, puisque Hongzou, son assistant, ainsi que Semionov et Kolosov sont alpagués par le contre-espionnage du Gonganbu! Comble de malchance, a ce moment, Martchenko revient sur les lieux..Les diplomates soviétiques sont déclarés "persona non grata" et expulsés.

    A partir de l'année 1975, on peut se faire une situation plus précise sur les réussites du KGB en direction de la Chine, et ce grâce aux rapports annuels du KGB qui ont été déclassifiés. Ainsi, le rapport du travail du KGB pour l'année 1975 (Note du 30.03.1976 n°709-A/0B du Directeur du KGB Youri Andropov a l'intention de Léonid Brejnev) indique que le KGB a obtenu des renseignements (Comment ont-ils obtenus ses informations? Et ont-elles été de grande valeur?) sur la situation en Chine populaire, les buts des dirigeants maoïstes dans le domaine de la politique étrangère, les relations entre la Chine et les Etats-Unis ,le Japon, nombre de pays européens et pays du Tiers-Monde.

     En 1976 arrive a la tête de la station de Beijing Mikhaïl Turchak.Mao meurt cette année-la, permettant ainsi a ses successeurs d'ouvrir la voie a la libéralisation du pays. C'est les "quatre modernisations", lancées par Zhou Enlai en 1975 puis reprises par Deng Xiaoping en 1978. L'accès aux informations est plus facile que durant la Révolution culturelle. Selon le rapport n°414-A du Directeur du KGB destiné au Secrétaire général du PCUS , en date du 28.02.1977 et relatif au travail du KGB pour l'année 1976, est souligné la régularité avec laquelle le KGB obtenait des informations relatives aux relations américano-chinoises , ainsi que aux questions de lutte de pouvoir au plus haut degré du Parti Communiste Chinois, de la situation au sein de l'Armée, de l'état de l'économie, des problèmes dans les relations sino-soviétiques et sino-américaines.Le rapport d'activité du KGB pour l'année 1977 (N°577-A/OB du 27.03.1978) se contente d'indiquer que le KGB a obtenu des informations sur la situation dans le gouvernement chinois, tandis que le rapport d'activité du KGB pour l'année 1978 (En date du 04.02.1979, numéro 646-A/OB , signé de Youri Andropov, Directeur du KGB, a l'intention du Secrétaire Général d'URSS Léonid Brejnev ) note que le KGB a réussi a obtenir des informations sur la mise au point et le perfectionnement des systèmes d'armement chinois.

    Les informations relatives aux activités politiques et militaires ne sont pas les seules priorités: Des documents fournis a la DST (Contre-espionnage francais) par Vladimir Vetrov, un lieutenant-colonel du renseignement scientifique et technique du renseignement extérieur du KGB, il ressort que la Chine est visée dans les domaines technologiques et scientifiques, aussi bien pour ses ressources que pour sa coopération avec d'autres pays. Par exemple, le KGB est très intéréssé par les technologies informations chinoises. C'est ce que confirme le rapport du KGB pour les activités du Comité pour l'année 1980 (Rapport du 31.03.1981 N°877-A/OB de Youri Andropov a Léonid Brejnev), lequel indique que les informations obtenues éclairaient les travaux menés aussi bien a l'Ouest que en Chine populaire dans les domaines de la mise au point et du perfectionnement des systèmes stratégiques d'armement, du développement de l'énérgie atomique, du domaine radioéléctronique, de la technologie des missiles.Le rapport pour l'année 1982 ( N°547-Ч/OB du Directeur du KGB Viktor Tchébrikov au Comité central du PCUS et au Secrétaire général du PCUS Youri Andropov) indique que le service de renseignement, systématiquement, éclairait les questions militaires, militaro-politiques, d'économie extérieur chinois.

     Mikhaïl Turchak dirigera la station jusque 1981, pour ensuite prendre la tête de la Section Chine a la 1ère Direction Générale du KGB. Il semble avoir été remplacé dans la capitale chinois par Viktor Kravenninikov, un officier arrivé a Pékin en 1977, et qui a travaillé a la section Chine de la station du KGB de Washington en 1973, officiellement comme 1er secrétaire.
    L'équipe de Turchak comprenait aussi deux autres officiers: Vladimir Kolesnikov, qui a travaillé auparavant avec Kravenninikov a la section Chine de la station du KGB a Washington (Il a quitté Washington en 1972, officiellement 2ème secrétaire, pour revenir en 1973 dans la capitale politique américaine) , et Arkadi Alexeïevitch Gemtchugov, arrivé en 1972. Il restera en poste a Pékin jusqu'a l'été 1978.

    Arkadi Jemtchugov travaillera plusieurs années durant dans la zone Asie pour la 1ère Direction générale (Renseignement extérieur) du KGB, aussi bien en Birmanie et a Pékin que, ensuite, comme chef de station en Indonésie et en Malaisie.

    Malgré le peu d'informations disponibles, la Chine est restée, selon d'anciens transfuges, une des cibles majeures du KGB dans les années 80; par conséquent, la station de Pékin a dû conserver un certain rythme d'activité.
    En 1989, Ivan Vladimirovitch Grigorov dirige la station du KGB de Pékin, avec le grade de conseiller d'ambassade. Il se retrouve en première ligne lors des événements de la Place Tian An Men. A la mi-mai 1989, ordre est donné par le Centre a Grigorov de transmettre plusieurs fois par jours les informations les plus précises sur ce qui se passe dans la capitale chinoise. Ses câbles sont lus aussi bien par le Directeur du KGB, Vladimir Krioutchkov, que par Mikhaïl Gorbatchev. Avec l'ouverture de la Chine au capitalisme, on est loin de l'ambiance de la Révolution culturelle! Aussi, la station de Beijing en profite, collecte des renseignements, sort, et recoit , selon Roger Faligot, des informations venant directement des Services secrets chinois (Une taupe?), et informant la 6ème division du renseignement extérieur soviétique, laquelle supervise le travail aussi bien en direction de la République Populaire de Chine que de la Corée du Nord, sans oublier le Viétnam, le Laos, et le Cambodge.
    Lorsque l'APL envoie les troupes contre les étudiants, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, Grigorov envoie le 4 au matin un rapport au Directeur du KGB (Extrait de "Les services secrets chinois" de Roger Faligot) :

    "Sont engagés:
     Au début, des troupes de cinq corps d'armée qui forment la région militaire de Pékin:
     
    -Le 24ème corps d'armée (Basé a Chengde, a l'est de Pékin province du Hebei, qui encercle la région de Pékin) et leur 1ère division blindée (Tianjin)
    -Le 38ème régiment ,Etat-Major a Shijiazhuang (Hebei) dont la 13ème brigade de cavalerie (chars)
    -Le 63ème corps d'armée (état-major de Tianyuan {Shaanxi})
    -Le 65ème corps d'armée (état-major de Zhangjiakou, Hebei)
    -Les forces spéciales de protection du gouvernement et des dirigeants: L'unité centrale des gardes (57003) dépendant de la région militaire, sous commandement de la Commission centrale militaire.


    Comme la situation s'est aggravée ces derniers jours, les soldats de Pékin ont recus des renforts de régiments de la Région militaire de Lanzhou (contrôlant les districts militaires du Shaanxi, Gansu, Qinghai, Ningxia et du Xinjiang)

    -Le 21ème corps d'armée, régiment de la région militaire de Lanzhou, basé a Baoji (Shaanxi)
    -Les unités spéciales 84835 (Qingtongxia, province de Ningxia)
    -Des unités arrivant de Hohhot (Mongolie intérieure)
    -Des régiments de défense des gardes-frontières qui dépendent du Gonganbu (Ministère de la Sécurité publique, NDLR)
    -La brigade n°205 avec des Ouïgours et des Mongols
    -Des unités de la police armée populaire

    A noter que les chars qui tiraient sur les soldats de la région militaire de Pékin appartenaient au 21ème corps d'armée. Ils se sont affrontés notamment a des blindés de la 6ème division appartenant au 38ème corps d'armée."

  • Communiqué du MI5 sur Ossama Bin London

    27 February 2008

    TERRORIST RECRUITERS CONVICTED

    Four London men have been found guilty and another three have admitted a range of terrorist offences in a five-month trial held at Woolwich Crown Court. The court heard that the ringleaders of the group sought to radicalise young men in London and encourage them to murder non-Muslims.

    Mohammed Hamid, an extremist who called himself "Osama bin London", organised terrorist training camps at a number of locations around England. He was convicted on three counts of soliciting murder and three counts of providing terrorist training.

    The other defendants were convicted on a variety of charges including providing training for terrorism, attending a place for the purpose of terrorism training and possessing a record containing information likely to be useful to a person committing or preparing an act of terrorism.

    The case was the first to be brought under section 8 of the Terrorism Act 2006, under which it is a criminal offence to provide terrorist training or attend a place used for terrorist training. The convictions marked a successful conclusion to Operation Overamp, a two-year joint investigation by the police and Security Service. Sentencing will take place in March.

    In addition, two other men were convicted and sentenced in earlier hearings that could not previously be disclosed due to reporting restrictions. Hassan Mutegombwa was jailed for ten years for intending to travel overseas to carry out acts of terrorism, and Mustafa Abdullah was sentenced to two years' imprisonment for possessing a record containing information likely to be useful to a person committing or preparing an act of terrorism.

    For more information on these cases, please see:

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    © Crown Copyright 2008

  • L'Irlande, pays de passion, pays de colère et pays de contraste

    Suite du dossier sur l'Irlande du Nord, avec cette analyse faite par une amie qui était avec moi en Irlande, ce qui a permis de "prendre la température" aussi bien dans le Nord que dans le Sud

     

    Entre les 2 Irlandes réunies seulement par une même équipe nationale de rugby, une frontière s'élève. Pas une frontière avec des barbelés mais un mur psychique. Les Irlandais du Sud connaissent une croissance à 2 chiffres, ont profité des subventions européennes pour se développer et rénover leur pays. Cork a été élue capitale européenne de la culture apresè Lille ; pour l'occasion la ville s'est dotée d'un nouveau théâtre et d'un musée des beaux arts au  desing surprenant (essayez les toilettes et leur portes de 3 metres de haut !) Les facades de Dublin autrefois connues pour leur grisailles affichent un blanc tout neuf, le chômage est une notion inconnue. Les habitants se plaignent de la hausse des prix mais globalement le pouvoir d'achat a augmenté, les activités culturelles se développent et les bars sont emplis des échos des musiques traditionnelles.
    Au Nord, une toute autre atmosphère nous attend : la méfiance, le chômage de masse, les inégalités entre catholiques et protestants. La ville est 'morte' à 6 heures du soir. Les séquelles d'une longue guerre civile, sont présentes sur les murs de la ville, et dans les coeurs.
    J'ai été étonnée toutefois de voir que petit à petit les mentalités semblent changer : une serveuse catholique nous a servi en plein milieu du quartier protestant, dans un bar protestant. Les jeunes font des études et n'hésitent plus à aller en Angleterre pour faire leur université, ils s'y intègrent plutot bien même si leur accent est le sujet de railleries... Ils ont souvent pour amis les Ecossais plus que les anglais  mais ils ne sont plus victimes d'attaques racistes comme ce fut le cas dans les années 70.
    Et surtout, le gouvernement britanique à enfin compris que la répression seule ne pouvait par ramener la paix au pays de la Guiness. Des fonds ont été développé dans un grand projet de réhabilitation de la ville : le port, le centre ville eu eu droit à un sacré coup de lifting et pour une fois, le projet a inclu les quartiers catholiques dans la rénovation. Les catholiques ne sont plus exclus de tout embellissement.
    De nombreux projets tentent de réduire le chômage catholique et d'améliorer les écoles belfastoises, un gros travail de réintégration des anciens de l'IRA est aussi assuré par le milieu associatif avec le regard bienveillant des autorités.

    Tous ces symptomes de guérison laissent espérer que le conflit en Iralnde apres 70 ans de luttes est bel et bien terminé. Toutefois, il ne faut pas se réjouir trop vite, l'Irlande du Sud par un vote a fait savoir qu'elle était pour un éventuel rattachement de l'île. Si l'Ecosse, après un parlement flambant neuf, obtient son indépendance comme de nombreux observateurs le pensent ; la semi autonomie de l'Irlande du Nord ne sera peut être plus assez aux yeux des fiers gaélics. Espérons que les autorités anglaises seront assez intelligentes pour accorder avec le temps une indépendance souhaitée par une majorité de la population.

     

    Sophie 

  • La CIA abandonne son programme des "immersions profondes".

    L'information vient tout droit du Los Angeles Times, journal américain généralement bien informé sur les questions de renseignement: La CIA vient d'abandonner son programme dit des "immersions profondes".

    De quoi s'agit-il? Un officier de la CIA en poste a l'étranger utilise généralement une couverture diplomatique ou consulaire pour ses activités d'espionnage dans le pays qui l'accueille. Il est donc amené, en tant que diplomate, a rencontrer d'autres diplomates, industriels, économistes, hommes politiques...Un domaine qui ne permet pas d'infiltrer et de neutraliser les cellules de groupes terroristes. Consciente de cette faille, au lendemain du 11 septembre, la CIA décide de développer son programme NOC (Non Official Cover). Il s'agit d'implanter dans des pays autres que les Etats-Unis des officiers de la CIA au sein d'entreprises , avec pour but qu'ils infiltrent les groupes terroristes. Il est en effet plus facile, moins soupconneux, d'être un entrepreneur ou un industriel que un diplomate, les ambassades ayant la réputation (mais la réputation seulement ) d'être des nids d'officiers de la CIA.

    L'utilisation de NOC n'est pas une première au sein de la CIA, ou de tout autre service secret. Tout service secret utilise, pour ses missions, des couvertures commerciales ou industrielles par exemples. Reste en mémoire le BND (Renseignement extérieur de la République Fédérale allemande) et le Guojia Anquanbu (Renseignement et contre-espionnage chinois) qui utilisent très souvent cette couverture. Notons aussi que la CIA a déja utilisé ses couvertures NOC pour des opérations d'espionnage économique: Elle a instauré des officiers sous NOC a la fin des années 80 au Japon, et reste en mémoire le cas de Mary Ann Baumgartner, cette "représentante de société" qui tenta de recruter en France un haut fonctionnaire, Henri Plagnol , scandale rendu public en 1995 et qui entraîna l'expulsion entre autres de Baumgartner et du chef de station de la CIA a Paris Richard Holm.

    Cette opération de la CIA ,ou ont été crées de 2002 a 2004 12 sociétés permanentes, masquant des officiers de la CIA, en Europe, ou sont implantées tout comme d'autres régions du monde des cellules terroristes, avait pour but d'infiltrer ses dernières. Des moyens financiers considérables (On parle de centaines de millions de dollars) ont été mis en oeuvre pour l'implantation des entreprises et le renforcement de la couverture des officiers de la CIA NOC.

    Mais l'opération a échouée. En effet, les terroristes ne fréquentent ni les cocktails diplomatiques, ni le monde des affaires , exception faite pour les financiers du terrorisme. 

    Il faut y ajouter l'opposition , dans certains cas, de l'utilisation du NOC. L'article donne en exemple le chef de la station de la CIA a Riyad qui a refusé qu'on envoie en Arabie Saoudite un officier en NOC, lequel était invité a une conférence sur l'énérgie a Riyad. Ou les critiques dans l'approche des NOC faite par Rolf-Mowatt-Larssen, alors chef de la Division Europe de la Direction des Opérations de la CIA.

    Un des dangers du NOC, il est vrai, est l'absence de couverture efficace en cas d'arrestation. Un officier de la CIA sous couverture diplomatique arrêté pour espionnage risque seulement d'être expulsé; un officier NOC la prison , avec les risques dans certains pays du globe d'être torturé, et d'avouer, racontant les méthodes et les cibles de la CIA,voire le dévoilement du réseau NOC dans son ensemble.

    Notons aussi que une des firmes a vu sa couverture bousillée quand il a été rendu public en 2003 que Valérie Plame, une officier du WINPAC (La division chargée de l'analyse des informations en matière d'armement, et entre autres d'ADM) de la CIA était une fonctionnaire de la CIA travaillant sous couverture de la firme "Brewster Jennings & Associates".

    Toutefois, selon l'article, sur les 12 sociétés, 10 seulement ont été fermées. Quid des deux dernières? Auraient-elles atteints leur but? La question se pose. 

    Une solution pour pallier l'inefficacité du dispositif antiterroriste? Le recrutement d'informateurs, toujours, mais aussi d' "access agents" , des personnes ne détenant pas d'informations secrètes mais qui ont des contacts dans les milieux intéréssant un service secret. Ses "access agents" , en tant que citoyens d"un pays tiers, ont plus de latitude pour entretenir des contacts, présenter a un "case officer" (officier traitant) des personnes l'intéréssant,  qui pourront éventuellement être recrutées. Une autre possibilité, évoquée dans l'article, est de modifier la stratégie des NOC, en visant et créant les organisations caritatives pour les étudiants musulmans, par exemple.

     Article du Los Angeles Times

     

    CIA's ambitious post-9/11 spy plan crumbles

    'Fox News Sunday'
    ADAPTATION: Rep. Peter Hoekstra, R-Mich., says: “I don’t believe the intelligence community has made the fundamental shift in how it operates to adapt to the different targets that are out there."
    The agency spent millions setting up front companies overseas to snag terrorists. Officials now say the bogus firms were ill-conceived and not close enough to Muslim enclaves.
    By Greg Miller, Los Angeles Times Staff Writer
    February 17, 2008

    WASHINGTON -- The CIA set up a network of front companies in Europe and elsewhere after the Sept. 11 attacks as part of a constellation of "black stations" for a new generation of spies, according to current and former agency officials.

    But after spending hundreds of millions of dollars setting up as many as 12 of the companies, the agency shut down all but two after concluding they were ill-conceived and poorly positioned for gathering intelligence on the CIA's principal targets: terrorist groups and unconventional weapons proliferation networks.

     The closures were a blow to two of the CIA's most pressing priorities after the 2001 terrorist attacks: expanding its overseas presence and changing the way it deploys spies.

    The companies were the centerpiece of an ambitious plan to increase the number of case officers sent overseas under what is known as "nonofficial cover," meaning they would pose as employees of investment banks, consulting firms or other fictitious enterprises with no apparent ties to the U.S. government.

    But the plan became the source of significant dispute within the agency and was plagued with problems, officials said. The bogus companies were located far from Muslim enclaves in Europe and other targets. Their size raised concerns that one mistake would blow the cover of many agents. And because business travelers don't ordinarily come into contact with Al Qaeda or other high-priority adversaries, officials said, the cover didn't work.

    Summing up what many considered the fatal flaw of the program, one former high-ranking CIA official said, "They were built on the theory of the 'Field of Dreams': Build them and the targets will come."

    Officials said the experience reflected an ongoing struggle at the CIA to adapt to a new environment in espionage. The agency has sought to regroup by designing covers that would provide pretexts for spies to get close to radical Muslim groups, nuclear equipment manufacturers and other high-priority targets.

    But current and former officials say progress has been painfully slow, and that the agency's efforts to alter its use of personal and corporate disguises have yet to produce a significant penetration of a terrorist or weapons proliferation network.

    "I don't believe the intelligence community has made the fundamental shift in how it operates to adapt to the different targets that are out there," said Rep. Peter Hoekstra of Michigan, the top Republican on the House Intelligence Committee.

    The cover arrangements most commonly employed by the CIA "don't get you near radical Islam," Hoekstra said, adding that six years after the attacks on New York and the Pentagon, "We don't have nearly the kind of penetrations I would have expected against hard targets."

    Trying to get close

    Whatever their cover, the CIA's spies are unlikely to single-handedly penetrate terrorist or proliferation groups, officials said. Instead, the agency stalks informants around the edges of such quarry -- moderate Muslims troubled by the radical message at their mosques; mercenary shipping companies that might accept illicit nuclear components as cargo; chemists whose colleagues have suspicious contacts with extremist groups.

    Agency officials declined to respond to questions about the front companies and the decision to close them.

    "Cover is designed to protect the officers and operations that protect America," CIA spokesman Paul Gimigliano said. "The CIA does not, for that very compelling reason, publicly discuss cover in detail."

    But senior CIA officials have publicly acknowledged that the agency has devoted considerable energy to creating new ways for its case officers -- the CIA's term for its overseas spies -- to operate under false identities.

    "In terms of the collection of intelligence, there has been a great deal of emphasis for us to use nontraditional methods," CIA Director Michael V. Hayden said in November 2006 radio interview shortly after taking the helm at the agency. "For us that means nontraditional platforms -- what folks call 'out of embassy' platforms -- and we're progressing along those lines."

    The vast majority of the CIA's spies traditionally have operated under what is known as official cover, meaning they pose as U.S. diplomats or employees of another government agency.

    The approach has advantages, including diplomatic immunity, which means that an operative under official cover might get kicked out of a country if he or she is caught spying, but won't be imprisoned or executed.

    Official cover is also cheaper and easier. Front companies can take a year or more to set up. They require renting office space, having staff to answer phones and paying for cars and other props. They also involve creating fictitious client lists and resumes that can withstand sustained scrutiny.

    One of the CIA's commercial cover platforms was exposed in 2003 when undercover officer Valerie Plame was exposed in a newspaper by columnist Robert Novak. Public records quickly led to the unraveling of the company that served as her cover during overseas trips, a fictitious CIA firm called Brewster Jennings & Associates.

    Official cover worked well for the duration of the Cold War, when holding a job at a U.S. Embassy enabled American spies to make contact with Soviet officials and other communist targets.

    But many intelligence officials are convinced that embassy posts aren't useful against a new breed of adversaries. "Terrorists and weapons proliferators aren't going to be on the diplomatic cocktail circuit," said one government official familiar with the CIA's cover operations.

    Under intense pressure

    After the terrorist strikes, the Bush administration ordered the agency to expand its overseas operation by 50%. The agency came under intense pressure from Congress to alter its approach to designing cover and got a major boost in funding to expand the nonofficial cover program, which is commonly referred to by the acronym NOC, pronounced "knock."

    Although the agency has used nonofficial cover throughout its history, the newer front companies were designed to operate on a different scale. Rather than setting up one- or two-person consulting firms, the plan called for the creation of companies that would employ six to nine case officers apiece, plus support staff.

    The NOC program typically had functioned as an elite entity, made up of a small number of carefully selected case officers, some of whom would spend years in training and a decade or more overseas with only intermittent contact with headquarters. But the new plan called for the front companies to serve as way stations even for relatively inexperienced officers, who would be rotated in and out much the way they would in standard embassy assignments.

    "The idea was that these were going to be almost like black stations," said a former CIA official involved in the plan to form the companies. "We were trying to build something that had a life span, that had durability."

    In the process, the agency hoped to break a logjam in getting post-Sept. 11 recruits overseas. Thousands of applicants had rushed to join the CIA after the attacks, and many were sent to Afghanistan and Iraq. But outside of those war zones, open slots were scarce.

    "The embassies were full," said a former CIA official involved in deployment decisions. "We were losing officers by the dozens because we didn't have slots for them overseas."

    In separate interviews, two former CIA case officers who joined the agency after the attacks said that 15% to 20% of their classmates had quit within a few years. Among them, they said, was one who had earned his master's degree in business administration from Harvard University and was fluent in Chinese and another who had left a high-paying job at the investment firm Goldman Sachs.

    The front companies were created between 2002 and 2004, officials said, and most were set up to look like consulting firms or other businesses designed to be deliberately bland enough to escape attention.

    About half were set up in Europe, officials said -- in part to put the agency in better position to track radical Muslim groups there, but also because of the ease of travel and comfortable living conditions. That consideration vexed some CIA veterans.

    "How do you let someone have a white-collar lifestyle and be part of the blue-collar terrorist infrastructure?" said one high-ranking official who was critical of the program.

    But the plan was to use the companies solely as bases. Case officers were forbidden from conducting operations in the country where their company was located. Instead, they were expected to adopt second and sometimes third aliases before traveling to their targets. The companies, known as platforms, would then remain intact to serve as vessels for the next crop of case officers who would have different targets.

    'A very bitter fight'

    The concept triggered fierce debate within the agency, officials said.

    "This was a very bitter fight," said a CIA official who was a proponent of the plan because it insulated the fictitious firms from the actual work of espionage.

    "When you link the cover to the operation, the minute the operation starts getting dicey, you run across the screen of the local police, the local [intelligence service] or even the senior people in the mosque," the official said. "I saw this kill these platforms repeatedly. The CIA invests millions of dollars and then something goes wrong and it's gone."

    But critics called the arrangement convoluted, and argued that whatever energy the agency was devoting to the creation of covers should be focused on platforms that could get U.S. spies close to their most important targets.

    "How does a businessman contact a terrorist?" said a former CIA official involved in the decision to shut down the companies. "If you're out there selling widgets, why are you walking around a mosque in Hamburg?"

    Rather than random businesses, these officials said, the agency should be creating student aid organizations that work with Muslim students, or financial firms that associate with Arab investors.

    Besides broad concerns about the approach, officials said there were other problems with the companies. Some questioned where they were located. One, for example, was set up in Portugal even though its principal targets were in North Africa.

    The issue became so divisive that the agency's then-director, Porter J. Goss, tapped the official then in charge of the CIA's European division, Rolf Mowatt-Larssen, to lead an in-house review of the NOC strategy.

    Mowatt-Larssen sided with critics of the approach and began pulling the plug on the companies before he left the agency to take a senior intelligence post at the Department of Energy, officials said. Mowatt-Larssen declined to comment.

    The agency is in the midst of rolling out a series of new platforms that are more narrowly targeted, officials said. The External Operations and Cover Division has been placed under Eric Pound, a veteran foreign officer who was CIA station chief in Athens during the 2004 Olympics.

    But the agency is still struggling to overcome obstacles, including resistance from many of the agency's station chiefs overseas, most of whom rose through the ranks under traditional cover assignments and regard the NOC program with suspicion and distrust.

    In one recent case, officials said, the CIA's station chief in Saudi Arabia vetoed a plan to send a NOC officer who had spent years developing credentials in the nuclear field to an energy conference in Riyadh.

    The NOC "had been invited to the conference, had seen a list of invitees and saw a target he had been trying to get to," said a former CIA official familiar with the matter. "The boss said, 'No, that's why we have case officers here.' "

     

     

  • Le travail du renseignement nord-coréen contre l'URSS et la Russie: Brève analyse et commentaires.

    Un épisode de la "guerre froide" est peu connu, et mérite pourtant d'être analysé: La CIA ou le MI6 , par exemple, n'étaient pas les seuls a collecter des renseignements de manière clandestine sur le territoire soviétique. Parmi les services secrets actifs, il faut en effet citer les services secrets chinois, roumains , yougoslaves...et nord-coréens. C'est ce qui transparaît du peu de documentation accessible sur le sujet, mais qui sera analysé, ainsi que les activités des services secrets de la République Populaire de Corée du Nord après la chute de l'URSS en 1991, ou la aussi on devra se contenter d'informations extrêmement incomplètes, parcellaires, mais qui permettent néanmoins de dresser un certain tableau.

    Il convient d'abord de souligner que très peu d'informations sont disponibles sur les services secrets nord-coréens, le régime de Pyongyang étant extrêmement fermé, rendant les fuites d'informations extrêmement difficiles. Les informations obtenues font état au minimum de trois services secrets: Le SSD, Ministère de Protection de la Sécurité de l'Etat, chargé aussi bien du contre-espionnage que de l'espionnage, et qui constitue un équivalent du Guojia Anquanbu chinois ou du KGB soviétique ; le service de renseignement du Ministère de la Défense, en charge du renseignement militaire; le service de renseignement du Parti, devenu en 1998 la "35ème chambre", plus connu sous le terme de Section de Liaison du Comité Central du Parti des Travailleurs Nord-Coréen.

    Il convient en effet de revenir aux années 60, qui sont marquées par le schiisme au coeur du Bloc communiste: La République Populaire de Chine décide de prendre publiquement ses distances avec l'URSS, suivie en cela par l'Albanie, puis beaucoup plus tard par la Corée du Nord. Les accusations de "réactionnaire faisant le jeu de l'impérialisme" fusent de part et d'autre, marqué par des incidents meurtriers a la frontière russo-chinoise, avec des accrochages entre les gardes-frontières du KGB et les troupes chinoises au sujet des Iles Damansk. Dans ce contexte, les services secrets des deux Blocs s'activent pour espionner l'autre. Avant , avait ete constatee la propension de Pyongyang a espionner ses allies surtout dans le domaine industriel, et ce pour developper l industrie et le domaine militaire. La collecte du renseignement depuis sa résidentura de Pyongyang étant très difficile, le KGB agit par conséquent en périphérie, par exemple depuis son poste de Copenhague contre les nord-coréens. Les nord-coréens font de même, en utilisant pour leurs opérations deux bases: La première est la station des services secrets nord-coréens sous couvert de leur ambassade a Moscou, pour collecter des renseignements dans la capitale soviétique. La deuxième est dûe a la géographie, la Russie et la Corée du Nord ayant en commun des frontières maritimes mais aussi terrestres, les services secrets nord-coréens infiltrent, recrutent dans la zone Extrême-Orient de la Russie, se basant pour cela sur la communauté coréenne qui est surtout implantée dans cette région. Le résultat ne se fait pas attendre, le KGB constatant l'activation des nord-coréens, y répond en mettant a jour les réseaux du régime de Pyongyang, dont les priorités en URSS sont les informations a caractère économique, industriel et militaire.

     Dans son rapport n°646-A/OB du 02.04.1979 relatif au travail du KGB sur l'année 1978, le Patron du KGB Youri Andropov note en page 5 que le KGB a empêché les représentants des services secrets yougoslaves, roumains ET NORD-COREENS de faire de l'espionnage en direction de l'URSS. Dans le même rapport, en page 10, Andropov indique clairement que le KGB n'a aucun contact avec les services secrets de ses trois pays..

    Cette tendance n'aura de cesse de se confirmer par la suite, comme le montrent les rapports annuels du KGB déclassifiés: Dans sa note N° 877-A/OB du 31.03.1981 relatif au travail du KGB pour l'année 1980, le patron du KGB Youri Andropov indique clairement que "a été mise a jour et neutralisée -c'est a dire démantelée la station dirigée par l'attaché militaire de l'ambassade de Corée du Nord a Moscou Khen Kim Ser, ce dernier ayant des contacts avec les services secrets chinois.5 citoyens soviétiques qui faisaient de l'espionnage pour le compte de la Corée du Nord ont été interpellés. Le même rapport évoque 2 citoyens coréens (sans doute de Corée du Nord) , agents des services secrets coréens et qui étaient auditeurs d'une école militaire. Le duo a été expulsé.

     Une des possibilités d'action des services secrets nord-coréens est tout simplement d'infiltrer la zone Extrême-Orient, ce que montrent une nouvelle fois les rapports déclassifiés du KGB : Pour l'année 1981, le KGB aurait démasqué 6 espions nord-coréens, citoyens coréens, en Extrême-Orient (Rapport du Directeur du KGB Youri Andropov du 10.04.1982 sur les activités du KGB pour l'année 1981, a l'intention du Secrétaire Général du PCUS Léonid Brejnev). Durant l'année 1982, c'est 5 personnes, infiltrées dans la colonie coréenne a Sakaline, qui sont démasquées (Rapport du 15.03.1983 du Directeur du KGB Tchébrikov sur l'activité du KGB pour l'année 1982, a l'intention du Comité Central du PCUS et du Secrétaire Général du PCUS Youri Andropov)

     

    L'arrivée au pouvoir de Boris Eltsine est évidemment mal vue par le pouvoir nord-coréen; la fin de l'URSS, et donc de l'idéologie communiste, est proclamée, tandis que la nouvelle équipe dirigeante tourne ostensiblement le dos au communisme mais aussi au régime dictatorial de Pyongyang au profit de Séoul, qui est entré dans l'ère démocratique en 1988. Les échanges bilatéraux se développent donc entre la Russie et la Corée du Sud, y compris au niveau commercial, a la grande fureur de Kim Il-Sung.

    Cette ouverture de la Russie a la démocratie et la fin du régime comuniste, accompagné du démantèlement, au moins partiel , du KGB, n'est toutefois pas forcément une mauvaise chose pour la République Populaire: La chute de l'URSS a aussi entraîné une baisse drastique du Complexe Militaro-Industriel accompagné d'une forte inflation (a partir de 1992) qui touche surtout les classes moyennes et les personnes disposant de peu de revenus. Et la baisse de la surveillance très présente des services de contre-espionnage russe. Nombre d'ingénieurs n'ont plus guère les moyens de subvenir a leurs besoins, ce qui constitue un excellent terrain pour les services secrets nord-coréens, qui s'efforcent de les recruter pour les convaincre d'aller travailler en Corée du Nord, ou de leur transmettre des informations sur les développements de nouveaux armements. Comme durant l'URSS, les services secrets nord-coréens opèrent en direction de Moscou et de la zone Extrême-Orient. Deux scandales le démontrent: Fin 1993 c'est l'annonce officielle de l'expulsion d'un membre de l'ambassade de Corée du Nord a Moscou, le conseiller Nam Gae-Wok. Ce Général-Major s'efforcait de recruter des scientifiqus russes spécialisés dans le domaine spatial et des missiles pour les convaincre d'aller travailler en Corée du Nord. (The Times du 17.11.1993 page 10).

    En 1995 le contre-espionnage russe empêche de justesse un citoyen nord-coréen,Khan Shan Gela, d'avoir accès a des informations a caractère militaire: Il s'apprêtait a avoir accès a une miraillette faite pour le combat sous l'eau. Un équipement utilisé par les unités d'élites de marine militaire russe de l'Océan Pacifique. Pour cela , il avait réussi a convaincre un officier d'un des services de la région Océan Pacifique. Le nord-coréen a été interpellé a Vladivostok par le FSB pour la région de l'Océan Pacifique.

    Priorite est donc donnee aux nouvelles technologies militaires, le regime de Pyongyang etant toujours en etat de guerre avec son voisin du Sud, lequel voisin peut compter sur l allie americain. Il s agit donc de compenser au maximum voire d essayer de rattraper le retard du regime de Pyongyang, y compris en espionnant le voisin russe, specialise dans la production de technologies ;ilitaires qui peuvent etre de haut vol.

    DOCUMENTS

     

    № 48
    31.03.1981. Записка № 877-А/ОВ председателя КГБ СССР Ю. В. Андропова Генеральному
    секретарю ЦК КПСС Л. И. Брежневу «Отчет о работе Комитета государственной
    безопасности за 1980 год».
    Особой важности
    ОСОБАЯ ПАПКА359
    Отчет о работе Комитета
    государственной безопас-
    ности СССР за 1980 год
    Вся

    Первостепенное значение придавалось срыву попыток спецслужб
    противника
    создать агентурные позиции в нашей стране. Разоблачены
    2 агента американской, 2 западногерманской разведок из числа совет-
    ских граждан, 6 засланных в СССР агентов спецслужб Китая. Выявле-
    на и ликвидирована разведывательная резидентура, возглавлявшаяся
    связанным со спецслужбами Китая военным атташе посольства КНДР
    в Москве Хен Кым Сером, арестовано 5 советских граждан, привле-
    ченных корейцем к шпионской деятельности.

    Пресечена путем выдворения из Советского Союза шпионс-
    кая деятельность двух агентов корейских спецслужб из числа слушате-
    лей высшего военного училища.

     

     10.04.1982. Записка № 728/А-ОВ председателя КГБ СССР Ю. В. Андропова Генеральному
    секретарю ЦК КПСС Л. И. Брежневу «Отчет о работе Комитета государственной
    безопасности за 1981 год».
    Особой важности
    ОСОБАЯ ПАПКА 373

    На Дальнем Востоке выявлено 6 агентов спецслужб КНДР из числа
    корейских граждан.

     

    № 53
    15.03.1983. Записка № 547-Ч/ОВ председателя КГБ СССР В. М. Чебрикова в ЦК КПСС и Ге-
    неральному секретарю ЦК КПСС Ю. В. Андропову «Отчет о работе Комитета госу-
    дарственной безопасности СССР за 1982 год».
    Особой важности

     Установлено 5 агентов спецслужб КНДР в корейской колонии на Сахалине

  • Le Ministre des affaires géorgien prend la tête du renseignement extérieur

    Ministre des affaires étrangères géorgien depuis 2005, Guéla Bejouachvili vient d'être nommé a la tête du service de renseignement extérieur géorgien. Les sources varient sur ce diplomate, qualifié par les uns de "pro-russe", par d'autres de "pro-occidental".

    Depuis l'éléction a la Présidence de Mikhaïl Saakachvili en 2004, les services secrets géorgiens ont subis plusieurs réformes structurelles: fin décembre 2004, le Ministère de la Sécurité d'Etat et le Ministère de l'Intérieur sont remplacés par le Ministère de la police et de la sécurité publique, dont dépend le départment de contre-espionnage; le centre antiterrorisme, dirigé fin 2005 par Guéorgui Guabunia; le département de la protection de la Constitution, chargé de la sécurité économique, de la lutte contre la corruption, de la lutte contre l'extrémisme; le département d'analyse et d'information; le département opérationnel spécial, chargé de la lutte contre le crime organisé, et qui comprend aussi une unité de Spetsnaz (unité d'élite), entre autres.

    Le service de renseignement extérieur, qui était dirigé depuis Mars 2006 par Anna Jvania, dépend depuis la réforme de 2004 directement du Président.

    On notera l'existence d'autres services de sécurité en Géorgie:  Le service spécial de protection de l'Etat, chargé de protéger les personnalités; et, dépendants du Ministère de la Défense, le Département du renseignement; le Département du renseignement militaire; le Département de la police militaire